Gravelotte

Gravelotte est une commune française située dans le département de la Moselle.

Pour l’article homonyme, voir Gravelotte (Limpopo).

Gravelotte

Église Saint-Léonard.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Metz
Intercommunalité Metz Métropole
Maire
Mandat
Michel Torloting
2020-2026
Code postal 57130
Code commune 57256
Démographie
Gentilé Gravelottin
Population
municipale
829 hab. (2018 )
Densité 146 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 06′ 38″ nord, 6° 01′ 50″ est
Altitude Min. 221 m
Max. 325 m
Superficie 5,66 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Metz
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Coteaux de Moselle
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Gravelotte
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Gravelotte
Géolocalisation sur la carte : France
Gravelotte
Géolocalisation sur la carte : France
Gravelotte
Liens
Site web http://gravelotte.org/

    Géographie

    Gravelotte se situe sur le plateau messin, à une altitude de 320 mètres, sur l’axe Metz-Verdun, à une quinzaine de kilomètres de Metz. Il y existe une activité agricole intensive avec des cultures de betteraves, de céréales et de l’élevage.

    La commune fait partie du Parc naturel régional de Lorraine[1].

    Carte de la commune.

    Urbanisme

    Typologie

    Gravelotte est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Metz, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 245 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (80,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (73,8 %), forêts (13,7 %), zones urbanisées (7,3 %), prairies (5,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,1 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    • Graveium (1137) ; Gravei (1192) ; Gravey (1348) ; Gravilette (XVe siècle) ; Gracelette/Gravelette (1544) ; Gravelatte (1572) ; Gravela (XVIIe siècle).

    Histoire

    Le village est connu sous le nom de Graveium en 1137. Détruit au XIVe siècle, il sera reconstruit par les seigneurs de Heu, famille noble messine.

    Théâtre de violents combats en 1870, le village sera à nouveau détruit en , pendant la bataille de Metz[9].

    Depuis 2003, la commune est membre de la communauté d'agglomération de Metz Métropole.

    Bataille de Gravelotte

    Le corps de garde en prise à Saint-Privat-la-Montagne lors de la bataille de Gravelotte. Gravure d’après une œuvre originale de Christian Gell.
    Les sœurs de la Miséricorde de Mercy à la bataille de Gravelotte.

    Gravelotte et ses environs sont le siège de terribles combats au cours de la guerre franco-prussienne en , au point que les deux batailles de Rezonville le et de Saint-Privat le sont parfois englobées sous la dénomination de « bataille de Gravelotte ». On ne sait si c’est la densité du tir des armes à feu et des canons ou le nombre de soldats tombés sur le champ de bataille qui a donné naissance à l’expression « ça tombe comme à Gravelotte » ou « pleuvoir comme à Gravelotte » lorsqu’il pleut ou grêle énormément.

    La bataille oppose les 7e et 8e corps prussiens, dirigés par le général von Steinmetz, aux IIe corps du général Frossard et au 3e corps français du général Leboeuf, sous les ordres du maréchal François Achille Bazaine. Les Prussiens occupent alors le village de Gravelotte et le côté ouest du ravin de la Mance, tandis que les Français occupent le côté est du ravin sur les hauteurs de Rozérieulles. Durant les mouvements prussiens du , le génie français a fortifié ses positions et les fermes avoisinantes du Point du Jour, Saint-Hubert et de Moscou. Les Prussiens ont rencontré une vive résistance française, sans jamais réussir à déstabiliser l’organisation adverse. Au prix de pertes terribles, ils réussissent à prendre la ferme de Saint-Hubert. La nuit mettra fin au carnage. On déplore près de 5 300 morts et 14 500 blessés du côté prussien et 1 200 morts, 4 420 disparus et 6 700 blessés du côté français. Malgré l’indécision des combats et sa supériorité relative, l’armée française choisit alors d’abandonner le terrain pour se réfugier à Metz.

    Cette bataille marque un tournant de la guerre, avec la destruction de l’une des deux armées françaises, celle du Rhin, et le début du siège de Metz, qui capitulera le . C’est également la dernière bataille occidentale où la cavalerie, emmenée notamment par le général Michel Baud, joua un rôle important.

    Annexion allemande

    À la demande expresse de Guillaume Ier, nouvel empereur allemand, qui surnommait le champ de bataille « le tombeau de ma Garde », Gravelotte et les villages voisins furent cédés à l’Empire allemand en échange de Belfort, qui resta française. Les champs de bataille devinrent des lieux de pèlerinage et plusieurs monuments commémoratifs à la mémoire des soldats allemands tombés au champ d’honneur furent érigés. L’ancien champ de bataille de Gravelotte-Saint-Privat fut honoré de plusieurs visites impériales et doté d’un musée, aujourd’hui à Gravelotte[10]. La Halle du Souvenir, le monument commémoratif le plus important de cette époque dans la région, est inaugurée en 1905 par l’empereur Guillaume II en personne. C’est aujourd’hui un lieu de paix et de recueillement pour l’Allemagne et la France.

    Première Guerre mondiale

    Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent "naturellement" pour l’Empire allemand. Beaucoup de jeunes mosellans tombèrent au champ d’honneur, cette fois sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, mais aussi à l’ouest, en particulier en France et dans les Flandres[11]. Le village est cependant épargné par les combats. Après l’Armistice de 1918 et la signature du traité de Versailles en , la commune de Gravelotte redevient française.

    Seconde Guerre mondiale

    Entre 1940 et 1944, la commune paye son tribut à la guerre. Comme dans le reste de la Moselle annexée, beaucoup de jeunes gens incorporés de force dans les armées allemandes furent envoyés sur le front de l’Est, certains ne revinrent jamais[11]. La commune fut libérée par les troupes du général Patton à l’automne 1944, au cours de la bataille de Metz. Opposée à la 462e Infanterie-Division, les troupes américaines comprirent rapidement que les forts de Metz, tenus notamment par les Fahnenjunkern de Siegroth, ne se rendraient pas sans combattre. Pas moins de 25 chars de la 7e division blindée américaine furent détruits dans le secteur, entre le 4 et le , par le groupe de combat von Siegroth[12]. Les combats, qui reprirent sur les lieux mêmes de la guerre de 1870, ne se terminèrent qu’en , avec la prise de Metz et la capitulation des forces allemandes du secteur.

    Héraldique

    Blasonnement :
    de gueules aux trois besants d’or, le premier chargé d’une ombre de croisette pattée, au chef d’argent de trois coquilles de sable[13].

    La ville a été décorée de la croix de guerre 1939-1945.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs[14]
    Période Identité Étiquette Qualité
    1945 1953 Charles Lemoine    
    1953 1977 Paul Driant RPF Sénateur (1948-1974)
    président du conseil général (1955-1979)
    1977 1983 Arthur Torloting    
    1983 1989 Claude Paul    
    1989 2008 Léon Muller    
    2008 En cours Michel Torloting    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].

    En 2018, la commune comptait 829 habitants[Note 3], en augmentation de 4,15 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871
    380356380414475522697708669
    1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921
    646650673575511573576492402
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    374365388282355375428508507
    1990 1999 2006 2007 2008 2013 2018 - -
    530652687692697796829--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Vie associative

    La commune possède onze associations :

    • Aficalor, qui œuvre depuis 2002 pour améliorer le quotidien des Tchadiens. Elle leur apporte une aide alimentaire, sociale et médicale
    • AS Gravelotte
    • La Clé des Champs
    • Culture et Loisirs : feu de la Saint-Jean, fête de la Mirabelle et de Halloween, marché de Noël
    • Club de l’Amitié
    • Les Enfants d’abord
    • Les Enfants du Verger
    • Souvenir Français
    • Vie Paroissiale
    • Rugby Club des Anciens de Lorraine
    • Donneurs de sang bénévoles

    Économie

    Vingt commerçants et artisans dont un café-brasserie, une boulangerie-pâtisserie, un garage de véhicules de collection et un club équestre.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Passage de la voie romaine.

    Lieux et édifices militaires

    Quartier général de l'empereur

    .

    Ancien musée militaire.

    Édifices civils

    • écurie de Verlin : école d’équitation créée en 2000.
    • école maternelle : cinquante enfants scolarisés en 2009.
    • accueil périscolaire.
    • terrain de football.
    • salle des fêtes.
    • bibliothèque, située derrière l’église : près de 7 000 livres.

    Le musée de la guerre de 1870 et de l’Annexion

    Un premier musée avait été créé en 1875, qui fut acquis par une association allemande en 1908. Géré par la municipalité depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le musée de Gravelotte est presque entièrement détruit par les bombardements américains de 1944. Transféré, puis réinstallé à son emplacement actuel en 1958, il subira les dommages d’un attentat – explosion d’un obus – en 1978, occasionnant d’importantes réparations.
    Fermé en l’an 2000, passé sous la tutelle du conseil général de la Moselle, le musée pour lequel un comité scientifique a été constitué en 2003, rouvrira en 2013 dans un bâtiment de 2 000 m2 situé à proximité de « La Halle du Souvenir »[19]. Le conseil général de la Moselle a prévu de consacrer à ce projet une enveloppe globale de 8,6 M€.

    Le a eu lieu la pose de la première pierre du musée par Patrick Weiten, président du conseil général de la Moselle et Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens Combattants.

    Édifice religieux

    • L’ancienne église Saint-Léonard (XVe siècle) est détruite en 1870, reconstruite en style néogothique en 1881 endommagée en 1944, et entièrement restaurée en 1950 avec des vitraux de Nicolas Untersteller.

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Décret no 2015-73 du 27 janvier 2015 portant renouvellement du classement du parc naturel régional de Lorraine (région Lorraine), (lire en ligne)
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Metz », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. René Caboz, La bataille de Metz, éd. Pierron, Sarreguemines, 1984. p. 130-131, 170-172.
    10. Musée de Gravelotte
    11. Leurs tombes sont aujourd’hui entretenues par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge.
    12. René Caboz, La bataille de Metz, éd. Pierron, Sarreguemines, 1984, p. 174.
    13. Gravelotte sur le site GASO Banque du blason.
    14. « Historie - Gravelotte », sur Gravelotte, (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. Page officielle sur le projet du nouveau musée de Gravelotte
    20. Notice biographique sur assemblee-nationale.fr

    Liens externes

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