Gouvernement Pierlot IV

Le gouvernement Pierlot IV est le gouvernement belge tripartite d'union nationale en exil à Londres, qui gouverne le pays du au .

Gouvernement Pierlot IV (Gouvernement belge à Londres)

Monarchie en exil

Roi Léopold III
(reste captif en Belgique)
Premier ministre Hubert Pierlot
Formation
Fin
Durée 3 ans, 11 mois et 3 jours
Composition initiale
Coalition
Femmes 0
Hommes 11

À la suite de la capitulation de la France le 18 juin 1940, le gouvernement Pierlot III se disperse. Hubert Pierlot, Paul-Henri Spaak, Camille Gutt et Albert de Vleeschauwer se retrouvent à Londres en octobre 1940 et reconstituent le gouvernement.

Dans un premier temps, le gouvernement reste distant vis-à-vis des Alliés. L'enjeu premier du gouvernement est avant tout de restaurer l'indépendance de la Belgique et de libérer Léopold III, alors captif au palais de Laeken. Les ministres se montrent particulièrement compréhensifs à l'égard de la politique menée par les secrétaires généraux, les industriels et les banquiers aux côtés de l'Occupant, considérant que ceux-ci mènent une politique "du moindre mal". Le gouvernement essaie également de reprendre contact avec Léopold III, en l'invitant à rester passif ou à rejoindre Londres (ce que ce dernier refuse, contrairement aux monarques des Pays-Bas et de Norvège, qui rejoignent leurs gouvernements exilés à Londres).

1942 est un tournant pour le gouvernement. Outre le fait que l'équipe s'élargisse, il commence à défendre une ligne pro-Alliés beaucoup plus affirmée. Paul-Henri Spaak signe ainsi la Charte de l'Atlantique en janvier 1942 et engage la Belgique à ne déposer les armes qu'après la capitulation sans conditions de l'Allemagne et du Japon ; la Belgique fournira aux États-Unis l'uranium congolais nécessaire à la fabrication des bombes atomiques larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Le gouvernement commence à condamner beaucoup plus durement la politique "du moindre mal" menée par les secrétaires généraux en Belgique ainsi que la collaboration économique. Il met en place le Comité Gilles qui permet d'obtenir des informations sur la Belgique occupée et de soutenir la Résistance ; les tensions entre le gouvernement, plutôt conservateur, et le Front de l'Indépendance, principale organisation de la Résistance fondée par le Parti communiste, empêchent cependant une véritable coordination de la Résistance entre Londres et la Belgique occupée[1].

Le gouvernement retourne à Bruxelles en septembre 1944, en pleine Libération. Il reçoit le testament politique de Léopold III, alors prisonnier en Allemagne : le Roi demande la démission des ministres qui l'ont ouvertement critiqué et récuse tout engagement international pris pendant le conflit. Le texte n'est pas rendu public, mais provoque la colère du gouvernement. La captivité de Léopold III conduit à la mise en place d'une régence : le prince Charles, frère du Roi, prête serment le 21 septembre et devient régent de Belgique. Pierlot donne ensuite la démission de son gouvernement[2].

Composition

Ministère Nom Parti
Premier ministre Hubert Pierlot Parti catholique
Ministre des Affaires étrangères, de l'Information et de la Propagande Paul-Henri Spaak Parti ouvrier belge
Ministre des Finances et des Affaires économiques Camille Gutt technicien
Ministre des Colonies et de la Justice Albert de Vleeschauwer Parti catholique
Ministre sans portefeuille Auguste de Schryver Parti catholique
Ministre sans portefeuille Henri Denis technicien
Ministre sans portefeuille Paul-Emile Janson Parti libéral
Ministre sans portefeuille Léon Matagne Parti ouvrier belge
Ministre sans portefeuille Eugène Soudan Parti ouvrier belge
Ministre sans portefeuille Arthur Vanderpoorten Parti libéral
Ministre sans portefeuille Charles d'Aspremont Lynden Parti catholique

Remaniements

Notes et références

Bibliographie

  • Vincent Dujardin et Mark Van den Wijngaert, La Belgique sans roi : 1940-1950, Bruxelles, Le Cri, coll. « Histoire / Nouvelle Histoire de Belgique », , 174 p. (ISBN 9782871065203)
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