Francine Fromond

Francine Fromond est une résistante française, née le à Paris (XIXe arr.), fusillée par l'Armée allemande le dans la prison de Fresnes[1].

Biographie

Dirigeante de l’Union des jeunes filles de France, elle travaille à Moscou auprès de l’Internationale communiste. Son père, ajusteur-mécanicien, est tué en 1932 au cours d’une manifestation de chômeurs. Avec la mère couturière à domicile, la famille habite une petite maison aux Lilas (alors dans le département de la Seine).

Francine Fromond ne peut continuer ses études après avoir obtenu le certificat d’études et fait une année de cours supérieurs. Elle devient à treize ans vendeuse, puis sténo-dactylo. Sous l'influence de son frère Marcel secrétaire des Jeunesses communistes des Lilas, elle adhère en septembre 1933 à l’UJFF et devient rapidement trésorière du groupe des Lilas. Son militantisme actif la fait vite remarquer et elle part en formation à Moscou en juin 1935. Elle devient dactylo au département des traductions du comité exécutif de l’Internationale communiste, puis entre en novembre 1935 à l’École léniniste internationale sous le nom de Madeleine Dupuy. Elle reçoit par ailleurs une formation technique approfondie notamment dans le domaine des liaisons radio. De retour en France, elle continue son activité publique dans l’UJFF, dont elle devient secrétaire de la région Paris-Est en 1938[1].

Elle est impliquée dès 1936 dans le soutien clandestin aux Républicains espagnols. Son frère Marcel tombe sur le front espagnol en 1938. De 1936 à 1939, elle est secrétaire de Giulio Cerreti qui gère sous le pseudonyme de Monsieur Pierre la Compagnie France-Navigation[1], qui aide clandestinement les Républicains.

Elle se rend en Belgique en septembre 1939 pour collaborer quelques mois avec le délégué de l’Internationale Eugen Fried. Secrétaire de la revue Cercle d’art qu’il commence à publier, ce métier couvre leurs activités clandestines. Elle se rend au Danemark, où elle rencontre Giulio Cerreti le 31 décembre 1939. Elle y est arrêtée en mai 1940 par les Allemands, puis libérée le 6 juin grâce à l’intervention de l’ambassadeur soviétique[1].

Revenue en URSS, elle se perfectionne dans les liaisons par radio et travaille auprès de la direction de l’Internationale communiste. Georgi Dimitrov décide de l'envoyer en mission en France avec Raymond Guyot et Daniel Georges, frère du futur Colonel Fabien. Elle est la première femme parachutée en France, à la fin de janvier 1942, dans la région de Montpellier, munie d’un poste-radio. Avec Guyot, elle dirige l’organisation communiste clandestine de zone sud, où elle est chargée de faire la liaison avec le Komintern. Guyot s’installe à Lyon. Francine Fromond l’accompagne pour assurer ses liaisons radio avec Moscou, via l’ambassade soviétique à Londres[1].

Sa mère s’installe avec elle à Saint-Vérand, où toutes deux sont dénoncées et arrêtées le par la Milice. Livrées aux Allemands, elles sont torturées par la Gestapo puis sont transférées en août à la Maison d'arrêt de Fresnes. Peu après leur arrivée, la mère meurt des suites des sévices infligés. Début 1944, Francine Fromond est traduite devant un tribunal de guerre et condamnée à mort pour espionnage. « Quand on m’a signifié le verdict, je me suis levée et j’ai adressé un petit discours au président du tribunal. Je lui ai dit que c’était un honneur pour une Française que d’être condamnée par un tribunal allemand et je l’ai remercié. (…) Il était furieux ». Elle est fusillée le à l'âge de 26 ans[1]. Elle est enterrée au cimetière communal des Lilas le 5 août 1945[2].

Hommages

Une plaque est apposée sur la maison où logeait la famille aux Lilas, embrassant dans un même hommage Francine Fromond, sa mère et son frère. Une rue y porte aussi le nom de Francine Fromond.

Plusieurs écoles maternelles portent le nom de Francine Fromond à Bagnolet, à Aubervilliers et à Drancy, ainsi qu'un collège à Fresnes[1].

Notes et références

  1. « Francine Fromond », Le Maîtron en ligne (consulté le )
  2. Secours rouge international Section française Auteur du texte et Secours populaire de France Auteur du texte, « La Défense : organe de la Section française du Secours rouge international », sur Gallica, (consulté le ), p. 4

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Résistance française
  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.