François Harlay de Champvallon

François Harlay de Champvallon, dit aussi François III de Harlay, né à Paris le et mort au château de Conflans, à Charenton-le-Pont, le , est un prélat français.

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François Harlay de Champvallon
Biographie
Naissance
à Paris
 Royaume de France
Décès
à Conflans
Royaume de France
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Par le card. Nicolò Guidi di Bagno
Archevêque de Paris
Duc de Saint-Cloud et pair de France
Archevêque de Rouen
Primat de Normandie
Autres fonctions
Fonction laïque
Académicien français

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Il est abbé commendataire de Jumièges en 1648. Député de Normandie à l’assemblée du clergé, il est nommé archevêque de Rouen en 1651, à l'âge de vingt-cinq ans, à cause du renoncement au siège de son oncle François II de Harlay.

En 1666, il prononce l'oraison funèbre de la reine-mère Anne d'Autriche.

En 1670, il est nommé archevêque de Paris et obtient le premier que le titre de duc et pair soit attaché à ce siège. Commandeur des ordres du roi, il préside l’assemblée du clergé en 1660. Il célèbre le mariage secret de Louis XIV et de Madame de Maintenon, dont il aurait interdit la publication, et prend part à la révocation de l’édit de Nantes.

En 1671, il est préféré à Bossuet (pour « des motifs de convenance », dit le cardinal de Bausset) pour remplacer à l’Académie française Hardouin de Péréfixe de Beaumont, son prédécesseur à l’archevêché de Paris, mais il perd la feuille des bénéfices au profit de François d'Aix de La Chaise, jésuite et confesseur du roi.

Dans l'affaire de la régale, il soutient la cause royale contre Camille de Neufville de Villeroy, primat des Gaules, qui a pris le parti de Rome. Il lutte contre les jansénistes de Port-Royal et il est l'un des inspirateurs de la politique anti-protestante de Louis XIV. Mgr Harlay de Champvallon érige les Sœurs de l'Enfant-Jésus (dites Dames de Saint-Maur), fondées par le bienheureux Nicolas Barré, en congrégation diocésaine.

Témoignages de ses contemporains

  • Fénelon le haïssait et explique dans un projet de lettre anonyme adressée à Louis XIV : « Vous avez un archevêque corrompu, scandaleux, incorrigible, faux, malin, artificieux, ennemi de toute vertu et qui fait gémir tous les gens de bien…[1] »
  • Saint-Simon au contraire l'estime beaucoup et affirme qu'il a toujours été soutenu par l'autorité royale[2].
  • Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet : « Personne ne reçut de la nature un plus merveilleux talent pour l’éloquence. Il rassemblait non seulement tout ce qui peut contribuer au charme des oreilles, une élocution noble et coulante, une prononciation animée, je ne sais quoi d’insinuant et d’aimable dans la voix, mais encore tout ce qui peut fixer agréablement les yeux, une physionomie solaire, un grand air de majesté, un geste libre et régulier. »
  • Selon Sainte-Beuve, c’était « le plus beau, le plus avenant et le plus habile des prélats du royaume ».
  • Parce qu'il est épileptique, il meurt brusquement sans les sacrements. C'est pourquoi madame de Coulanges écrit à madame de Sévigné : « Il s'agit maintenant de trouver quelqu'un qui se charge de l'oraison funèbre du mort ; on prétend qu'il n'y a que deux petites bagatelles qui rendent cet ouvrage difficile, c'est la vie et la mort. »[3]
  • Voltaire considère qu’il est « si connu par ses intrigues galantes » et qu’il aurait refusé la sépulture à Molière[4].

Armoiries

Parti de trois traits et coupé d'un : au 1, d'or, à une fasce échiquetée d'argent et de gueules de trois tires (de La Marck) ; au 2, d'azur, à un écusson d'argent bordé d'or, acc. de huit croisettes d'or en orle, 3, 2 et 3 (de Brézé) ; au 3, d'argent, à trois fasces de gueules (de Croÿ) ; au 4, d'azur, à trois fleurs-de-lis d'or, au bâton de gueules posé en barre (de Bourbon) ; au 5, d'azur, à un lion d'argent, le champ semé de croisettes du même (de Sarrebruck) ; au 6, palé d'or et de gueules de six pièces (d'Amboise) ; au 7, écartelé d'un fuselé en bande d'argent et d'azur (de Bavière), et de sable, à un lion d'or (Palatinat) ; au 8, d'azur, à six besants d'argent posés 3, 2 et 1; au chef d'or (de Poitiers-Valentinois). Sur le tout d'argent, à deux pals de sable (de Harlay).[5]

Notes et références

  1. Œuvres de Fénelon, archevêque de Cambrai, Librairie Catholique de Périsse freres, (lire en ligne).
  2. Louis de Rouvroy de Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du Duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la régence : 1, Sautelet, Mesnier, (lire en ligne)
  3. C'est le père jésuite Honoré de Gaillard (1641-1727), ancien précepteur de Turenne, qui prononcera l'oraison funèbre (comme il avait prononcé celle d' Henri-Jules de Bourbon-Condé).
  4. Quand il n'était que l’Abbé de Chanvalon, Harlay entendit en confession un témoin d'un complot contre la vie de Mazarin, pendant la Fronde. Sans s’embarrasser du secret de la confession, il alla tout répéter au cardinal. Il passait pour l'amant de Madame de Lesdiguières. Quant à la citation, se référer à la Vie de Molière, donnée au public par Mr. de Voltaire
  5. Popoff 1996, p. 42.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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