Estrablin

Estrablin est une commune du nord de l'Isère, région Auvergne-Rhône-Alpes, peuplée d'environ 3 300 personnes. Ses habitants sont appelés les Estrablinois et les Estrablinoises.

Estrablin

Vue de l'église d'Estrablin.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Isère
Arrondissement Vienne
Intercommunalité Vienne Condrieu Agglomération
Maire
Mandat
Denis Peillot
2020-2026
Code postal 38780
Code commune 38157
Démographie
Gentilé Estrablinois / Estrablinoise
Population
municipale
3 450 hab. (2018 )
Densité 167 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 31′ 03″ nord, 4° 57′ 54″ est
Altitude Min. 186 m
Max. 352 m
Superficie 20,69 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Estrablin
(ville isolée)
Aire d'attraction Lyon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Vienne-2
Législatives Huitième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Estrablin
Géolocalisation sur la carte : Isère
Estrablin
Géolocalisation sur la carte : France
Estrablin
Géolocalisation sur la carte : France
Estrablin

    Proche de Vienne (km) et de Lyon (30 km), Estrablin demeure très attractive tant pour la proximité de ces grandes villes que pour son calme et sa verdure. Bien qu'encore à forte connotation rurale, la commune tend à se développer et ses limites s'étendent jusqu'à Pont-Évêque, avec la zone industrielle du Rocher. Estrablin est connue pour son très agréable centre aéré qui accueille la fameuse « fête de la pomme », son appartenance à la ville est due à la philanthropie d'un prêtre qui souhaitait laisser son château aux enfants.

    Géographie

    Estrablin est située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, au nord-ouest du département de l'Isère. La superficie de la commune est de 2 069 hectares et l'altitude varie de 186 à 352 mètres.

    Hameaux

    La Rosière est un hameau important d'un millier d'habitants au sein de la commune d'Estrablin.

    Ce hameau a longtemps échappé à l'attraction du bourg principal d'Estrablin distant de près de km. Ceci est le fait de sa position géographique sur une colline à l'extrême sud de la commune par-delà la plaine où coulent la Gère et son affluent, la Vesonne.

    Ajoutons que ce hameau a pour axe principal la route départementale 538 partant de Vienne et qui conduit à Beaurepaire et en direction de la Drôme alors que le reste de la commune est organisé autour de l'axe de la D 502, la route de Saint-Jean-de-Bournay. La départementale 538 se nomme désormais la rue des Potiers au sein de ce hameau. Enfin, la vie du hameau a longtemps suivi celle de son école primaire publique mixte aujourd'hui fermée.

    Ce hameau a connu une forte croissance de sa population au début des années 1980 en raison de la construction de deux ensembles pavillonnaires : le grand lotissement de la Rosière (65 maisons) et le lotissement des Cèdres (24 maisons).

    Des hameaux plus petits encore environnent directement la Rosière : les Brosses, la Basse-Rosière, la Coupe, Chez Janin, appelé aussi le Janin et le Salignat.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Estrablin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Estrablin, une unité urbaine monocommunale[4] de 3 365 habitants en 2017, constituant une ville isolée[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 398 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60,9 %), zones agricoles hétérogènes (19,4 %), zones urbanisées (10,1 %), prairies (4,2 %), forêts (3,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Toponymie

    Stabliano (Xe siècle), Estrablin (1793), Estrablen (1801).
    Le nom d'Estrablin, d'origine Celte, provient des trembles, arbres de la famille des peupliers présents en grande quantité sur la commune, surtout au bord des rivières[réf. nécessaire].[Information douteuse][style à revoir] Ou d'un nom de personne romane Stabilius suivi du suffixe -anum[11].

    Histoire

    Antiquité

    La Gère à Gémens, commune d'Estrablin

    Proche de Vienne la gallo-romaine, le territoire d'Estrablin sera rapidement occupé et exploité par l'Homme. Ainsi, les temps romains ont laissé de nombreuses traces. Tout d'abord, il est important de signaler qu'à l'époque romaine, Estrablin, conjointement avec Eyzin-Pinet, était la principale source d'approvisionnement en eau de la ville de Vienne. En effet, quatre des onze aqueducs apportant l'eau à Vienne venaient du territoire de l'actuelle commune d'Estrablin. Trois de ces ouvrages prenaient leur eau dans la nappe aquifère du bassin de la Gère (deux au lieu-dit Gémens, un à la Gabetière). Le dernier aqueduc, lui, puisait directement dans le ruisseau de la Suze à partir d'un barrage-réservoir que les Romains avaient construit entre le Moulin de Malissol, en amont, et le confluent de la Gère, en aval.

    La découverte d’objets antiques sur le territoire de la commune atteste aussi d'une occupation ancienne. Ainsi, lors des travaux d'aménagement de la route D 41, en 1837, on découvrit, au lieu-dit de La Coupe, un vase en terre renfermant plus de 1 000 pièces de monnaie romaines datant des IIIe et IVe siècles. Malheureusement, l'intégralité de ces pièces disparurent, probablement partagées entre les ouvriers à l'origine de la découverte.

    Moyen Âge et Renaissance

    La mairie-école d'Estrablin

    L'actuelle commune d'Estrablin est née de l'union de deux paroisses : Estrablin et Gemens. Le hameau de Gemens, par sa proximité avec Vienne, connaîtra, au Moyen Âge, un formidable développement. En effet, diverses industries vinrent s'installer au bord de la Gère : moulins à grains, battoirs à chanvres, papeteries... On sait qu'en 1452, le dauphin Louis, futur Louis XI de France légua le territoire de Gemens (alors appelée Gemma dans les textes) à son valet de chambre, un dénommé Montaigu.

    D'autres textes d'archives nous apprennent qu'en 1575, une importante papeterie, appartenant à Jean-Jacques Gabet, fonctionne à Gemens approvisionnant les nombreuses imprimeries de Vienne. À partir du XVIIIe siècle, les industries de Gemens disparurent peu à peu et, en 1721, la paroisse, en déclin, fut supprimée et rattachée à celle d'Estrablin. Le curé d'Estrablin devenait ainsi curé d'Estrablin et de Gemens.

    Jacques Gabet, qui doit être le père de celui dont le nom est évoqué plus haut, fut un important personnage du Moyen Âge à Estrablin. Ce juge viennois, né à Châtonnay, résidait dans une grosse bâtisse de la paroisse d'Estrablin que l'on appela depuis Gabetière. Protestant engagé, Gabet fut impliqué dans les guerres de religion du XVIe siècle. En effet, après avoir pris une part active à la conjuration d'Amboise, Gabet fit célébrer, dans sa maison de Vienne, le premier prêche protestant de la région viennoise (janvier 1562). Il introduisit le Baron des Adrets dans la ville, le logea chez lui, et laissa piller la cité et ses églises. Plusieurs fois poursuivi, il tenta un coup de main sur Vienne, mais échoua. Il sera finalement abattu par les catholiques lorsque ceux-ci vinrent soustraire Vienne aux protestants. "Ledit Gabet… étant à Châtonnay, faisant entrepinse de se saisir de ceste ville de Vienne, fut prins par les soldats de ceste ville le vingt-cinquième apvril et, se voulant rebeller, en l'amenant, fut tué par les soldats à coup d'arquebusades" (Les Jocteur Monrozier en Dauphiné, par Yves Jocteur Monrozier, page 16).

    Période contemporaine

    Installations de stockage de grains La Dauphinoise à La Craz, Estrablin

    En 1853, Jean Mayoud est désigné maire d'Estrablin et lance une grande campagne de travaux pour améliorer les quelques routes et nombreux chemins de la commune. Quelques ponts sont alors construits et plusieurs chemins sont agrandis et peu à peu transformés en routes.

    L'année 1867 marque un tournant pour la commune d'Estrablin puisqu'elle perd une partie de son territoire au profit de la nouvelle commune de Pont-Évêque, dont la création fut décidée par la loi du . La superficie d'Estrablin passe alors de 2 215 à 2 069 ha. En 1877, la nouvelle église est construite en remplacement d'un ancien édifice médiéval dont il reste une portion dans le cimetière.

    La forge de Gemens ferme en 1890 et la papeterie, également située à Gemens, cesse d’opérer en 1946 à la suite d'une inondation ayant endommagé les machines. 45 personnes étaient alors employées dans cette usine[12]. Estrablin est raccordée au réseau électrique en 1926[12] et une nouvelle mairie, abritant également l’école communale, est construite en 1935.

    L'activité économique de la commune va aussi changer entre les XIXe et XXe siècles. En effet, l'agriculture occupe toujours une place importante dans les années 1980 où encore plus de 66 % du territoire d'Estrablin lui est consacré. Les principales productions de la commune demeurent les céréales (blé, maïs...) et l'élevage de bovins. La vigne, présente au siècle dernier, a aujourd'hui presque totalement disparu. Les surfaces toujours en herbe sont encore très nombreuses (16 % du territoire) notamment à cause du Julin.

    Les productions céréalières ont été encouragées avec l'installation, en 1962, d'une importante installation de stockage de céréales au lieu-dit de 'lLa Craz. Acquis en 1961 par la Coopérative agricole dauphinoise (aussi connu sous le nom La Dauphinoise), le terrain en question était autrefois occupé par une stéarinerie produisant bougies et savons. Cette précédente installation industrielle, qui employa pendant plusieurs décennies nombre de travailleurs du village (110 salariés en 1958[12]), avait été détruite, en 1958, dans un gigantesque incendie. Les silos à grains sont toujours utilisés et peuvent contenir jusqu'à 23 000 tonnes de céréales. Ils sont approvisionnés par des agriculteurs provenant de différentes communes de la région et non uniquement par des exploitants agricoles d'Estrablin.

    La démographie de la commune a aussi été bouleversée au cours des deux derniers siècles. Alors que l'on compte 1 308 habitants en 1881, on n'en dénombre plus que 967 en 1962 soit 26 % de moins. Cette désertification est essentiellement due à l'industrialisation des communes voisines de Vienne et Pont-Évêque où une main-d’œuvre abondante était demandée. Ainsi, nombre d'habitants d'Estrablin décidèrent d'aller tenter leur chance dans les usines viennoises et dès lors, allèrent s'installer dans ces deux communes voisines.

    Néanmoins, une forte reprise démographique se fit sentir depuis. En effet, à partir de 1962, la population ne cesse d'augmenter et l'on passe, entre 1962 et 1982, de 967 à 2738 habitants soit une hausse considérable en si peu de temps. D'ailleurs, on constate une nette explosion démographique entre 1975 et 1982 où la population croît de 103 %. Un nouveau groupe scolaire doit être construit en 1977, l'ancien (situé dans la mairie) étant devenu trop étroit. L'évolution démographique récente tient surtout au fait qu'Estrablin tend de plus en plus à devenir une banlieue pavillonnaire de Vienne nombre de personnes travaillant à Vienne voire à Lyon s'y installant. La verdure et le calme d'Estrablin attirent et de nombreuses villas seront construites dans la commune, principalement dans les années 1970-80. On note d'ailleurs une pointe à 91 maisons individuelles construites pour la seule année 1976. Aujourd'hui, d'après les chiffres de l'INSEE publiés en 2005, la commune d'Estrablin compterait 3 283 habitants.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires depuis 1963
    Période Identité Étiquette Qualité
    1963 1977 Pierre Lacroix DVD  
    1977 2014 Roger Porcheron PS  
    2014 2020 Sylvain Laignel PS puis LREM  
    2020 ---- Denis Peillot Sans Etiquette  

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].

    En 2018, la commune comptait 3 450 habitants[Note 3], en augmentation de 5,83 % par rapport à 2013 (Isère : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    5573276998699721 0991 2281 2811 390
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 6051 7511 9061 3161 2641 3081 2891 2771 250
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2431 1691 1401 0641 0481 0131 0289751 080
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    9671 1121 3502 7382 9313 2143 2833 2643 296
    2018 - - - - - - - -
    3 450--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sport

    Football : CF Estrablin

    gymnastique ESSE

    Personnalités liées à la commune

    Galerie

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 d'Estrablin », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    11. Toponymie générale de la France, Volume 1 - Ernest Nègre.
    12. L'Essor de l'Isère, Numéro 1670, vendredi 27 octobre 1978
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean Pierre Mayoud, Estrablin et ses environs, Ed. Savigné, Vienne, 1883, 100 pages
    • Joannès et André Levet, Estrablin, histoire d'une commune, Ville d'Estrablin, 1999, 228 pages, (ISBN 2-9514387-0-2)

    Article connexe

    Liens externes

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