Escouloubre

Escouloubre (en occitan Escolobre) est une commune française, située dans le département de l'Aude en région Occitanie.

Escouloubre

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Aude
Arrondissement Limoux
Intercommunalité Communauté de communes des Pyrénées audoises
Maire
Mandat
Jacques Petit
2020-2026
Code postal 11140
Code commune 11127
Démographie
Population
municipale
72 hab. (2018 )
Densité 2,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 44′ 24″ nord, 2° 07′ 30″ est
Altitude Min. 599 m
Max. 2 323 m
Superficie 31,14 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de la Haute-Vallée de l'Aude
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Escouloubre
Géolocalisation sur la carte : Aude
Escouloubre
Géolocalisation sur la carte : France
Escouloubre
Géolocalisation sur la carte : France
Escouloubre

    Ses habitants sont appelés les Escouloubrais.

    Géographie

    Localisation

    Le village d’Escouloubre est l’un des plus hauts de la montagne audoise (960 m dans les Pyrénées). Il est situé aux confins de l'Aude, à la limite de l’Aude, de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales. Escouloubre se trouve près de la confluence située à Rouze (Ariège) de la Bruyante avec l'Aude, à environ 20 km d'Axat, à environ 35 km de Quillan, quelque 50 km de Limoux, la sous-préfecture et 88 km de Carcassonne, la préfecture.

    La commune s'étend depuis l'Aude jusqu'au massif de Madrès, où on peut voir, sur le col de la Maranne, une pierre marquant la limite des trois départements (Aude, Ariège et Pyrénées-Orientales).

    Situation de la commune.

    Communes limitrophes

    Géologie et relief

    Escouloubre se situe en zone de sismicité 3 (sismicité modérée)[2].

    Hydrographie

    L'Aude, le ruisseau de Campagna et le ruisseau de Pontarrou sont les principaux cours d'eau parcourant la commune.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 9,5 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 7,3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 3,4 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 822 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 8,6 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,4 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat semi-continental », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[3].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Belcaire », sur la commune de Belcaire, mise en service en 1979[8]et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[9],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 9,6 °C et la hauteur de précipitations de 1 018,6 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Carcassonne », sur la commune de Carcassonne, mise en service en 1948 et à 56 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 13,7 °C pour la période 1971-2000[12], à 14,1 °C pour 1981-2010[13], puis à 14,5 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Escouloubre est une commune rurale[Note 3],[15]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (37,8 %), prairies (2 %), zones agricoles hétérogènes (1 %)[20].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    « Il s'agit d'un lieu qui était hanté par les couleuvres. »[réf. nécessaire]

    Histoire

    Le territoire d'Escouloubre apparait dans l'histoire avec la mention de l'église Saint-Jean de Combret (aujourd'hui lieu-dit Crombet) dans les possessions de l'abbaye de Saint-Martin-Lys en 910 et par une bulle du Pape Agapet II à cette abbaye en 954. Dans un autre document de 958, le lieu d'Escouloubre est cité pour la première fois comme touchant au territoire de Combret[21]. À cette époque ces territoires font partie de la vicomté de Fenouillèdes et de la seigneurie de Casteldos (aujourd'hui au Bousquet) et ceci jusqu'à sa disparition en 1258, entérinée lors du traité de Corbeil. Combret aurait été déserté au XIIe siècle[22]. Le seigneur du castrum de Casteldos, Bernard de Sauton, est brulé pour hérésie cathare à Perpignan en 1259 en présence du roi d'Aragon[23].

    Une tour fortifiée y est établie au XIe siècle.

    Selon la légende, en 1255, Géraud de Niort s'installe à Escouloubre après sa défaite à Niort et y meurt en 1256. Ses descendants vivront occasionnellement à Escouloubre : on trouve deux apothicaires et le premier maire du village.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Le premier maire de la commune est Jean-Paul de Niort, descendant direct de Géraud de Niort, de 1790 à 1810[24].

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1790 1810 Jean-Paul de Niort    
     ?  ? Elie Paychenq    
    1971 1977 Marcel Bonneric    
    1977 1989 Achille Vidal    
    1989 1995 Jean Bonneric    
    mars 1995 En cours Jacques Petit    
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].

    En 2018, la commune comptait 72 habitants[Note 4], en diminution de 13,25 % par rapport à 2013 (Aude : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    725712751707749809814853851
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    806773793798759626710680665
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    585600508450384351330273220
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    181137858611490979477
    2018 - - - - - - - -
    72--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Elevage de cochons en plein air au col des Moulis

    Pays d’élevage, de forêts et de vastes étendues propices aux randonnées, à la chasse aux sangliers et à la cueillette des champignons. Ses eaux chaudes sulfureuses sodiques, aux propriétés anti-rhumatismales, font la renommée de sa station thermale au début du siècle.

    Deux usines hydroélectriques fonctionnent sur la commune. La plus ancienne est celle du Carcanet, une des premières apparues dans la région au début du XXe siècle, construite par la Société Méridionale de Transport de Force, avec ses diverses conduites forcées amenant l'eau depuis le Capcir et le barrage de Matemale, construit en 1959. Cette eau traverse ensuite la montagne sous le Bousquet pour être turbinée à nouveau dans l'usine de Nentilla. L'autre usine est située à côté d'Usson (commune de Rouze, en Ariège).

    La ferme auberge "Le Cochon du Madrès" produit une charcuterie artisanale de qualité.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église de l'Invention-Saint-Étienne. L'église datant du XVIIIe siècle a été remaniée au XIXe siècle et au XXe siècle. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1982[29].
    • Chapelle des Bains d'Escouloubre-les-Bains.
    • Une statue en marbre blanc de l'abbé d'Esperonnat, bienfaiteur du village qui de 1853 à 1866, reconstruisit l'église et fertilisa le pays en faisant creuser un canal pour irriguer les champs autour du village. La statue est peu expressive, l'abbé droit tient son bréviaire de la main gauche et le manche de sa pioche de la main droite, le fer reposant à terre.
    • Monument aux morts : un poilu bleu en fonte, présentant son fusil Lebel et foulant au pied l'aigle de l'empire allemand. Une quarantaine de noms sont gravés dans le marbre du piédestal. Vu le nombre actuel d'habitants, ce monument rappelle que le village fut beaucoup plus peuplé au temps où les mines de Soumairac fonctionnaient, où Escouloubre-les-Bains hameau du village sur la vallée de l'Aude, était une station thermale aux eaux sulfureuses et sodiques appréciées. Deux plaques de marbre blanc portent les noms des quelques hommes du village décédés lors de la Seconde Guerre mondiale.
    • La grotte de l'Aguzou : grotte classée et protégée, gérée par l'ONF. Le réseau est constitué de six kilomètres de galeries semi-aménagées, avec une diversité et une profusion de concrétions. Visites autorisées.
    • Le col des Moulis (1099 m) desservi par la RD 17 entre le village et l'Aude où se trouvent les anciennes stations thermales d'Escouloubre-les-Bains et de Carcanières.

    Personnalités liées à la commune

    • L'abbé d'Esperonnat, bienfaiteur de la commune.
    • L'abbé de Roquelaure, chroniqueur.
    • Michel Flanzy (1902-1992), œnologue né sur la commune.

    Héraldique

    Son blasonnement est : D'or à la fasce de gueules accompagnée de deux losanges du même.

    Randonnée

    Le sentier de grande randonnée 7 (sentier européen E4) passe par Escouloubre dans l'étape de Mirepoix à Andorre-la-Vielle..

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes

    Références

    1. Carte IGN sous Géoportail
    2. Plan séisme
    3. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    4. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    5. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    7. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    8. « Station Météo-France Belcaire - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Escouloubre et Belcaire », sur fr.distance.to (consulté le ).
    10. « Station Météo-France Belcaire - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    11. « Orthodromie entre Escouloubre et Carcassonne », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Station météorologique de Carcassonne - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    16. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    21. « L'inventaire Rocque, Patrimoine Numérique en Ligne », sur mediatheques.legrandnarbonne.com (consulté le )
    22. Poudou, Francis., Communauté de communes du canton d'Axat : Artigues, Axat, Bessede-de-Sault, Cailla, Counozouls, Escouloubre, Gincla..., Narbonne, Vilatges al país-Ciném'Aude 2000, , 344 p. (ISBN 2-9508178-6-6, OCLC 469824870, lire en ligne)
    23. Grau Torras, Sergi,, Berga Salomó, Eduard, et Cingolani, Stefano, 1949-, L'herètica pravitat a la Corona d'Aragó : documents sobre càtars, valdesos i altres heretges (1155-1324) (ISBN 978-84-9975-699-8, OCLC 939396339, lire en ligne)
    24. A. Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Didron, (lire en ligne)
    25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    29. « Eglise de l'Invention-Saint-Etienne », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
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