Erik Hazelhoff Roelfzema

Siebren Erik Hazelhoff Roelfzema RMWO, DFC (3 avril 1917 - 26 septembre 2007) est un écrivain néerlandais devenu combattant de la résistance et pilote de la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre mondiale. Vers la fin de la guerre, il a été adjudant (assistant) de la reine Wilhelmine. Il a été fait chevalier de 4e classe de l'ordre militaire William. Il a gagné en célébrité auprès du grand public avec son livre Soldaat van Oranje, qui décrit son expérience pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui a inspiré un film et une comédie musicale.

Siebren Erik Hazelhoff Roelfzema

Erik Hazelhoff Roelfzema en 1945.

Naissance
Surabaya
Décès  90 ans)
Hawaï
Allégeance Pays-Bas
Distinctions Ordre militaire de Guillaume
Croix du Souvenir de guerre
Kruis van Verdienste
Verzetsherdenkingskruis
Vliegerkruis
Distinguished Flying Cross
1939-45 Star
Air Crew Europe Star
France and Germany Star
War Medal 1939-1945
Autres fonctions Écrivain

Biographie

Jeunesse

L'adresse à Leyde où vivait Roelfzema en tant qu'étudiant.

Erik Hazelhoff Roelfzema naît dans les anciennes Indes orientales néerlandaises à Surabaya, à Java, alors sous domination coloniale. Il est issu d'une famille de la haute bourgeoisie néerlandaise, répertoriée dans le Nederland's Patriciaat. Il est le deuxième enfant de Siebren Erik Hazelhoff Roelfzema et de sa femme Cornelia Vreede, après une sœur, Ellen, née deux ans plus tôt[1]. Son père gère des plantations de caoutchouc et de café[2]. Dans les années 1930, la famille retourne aux Pays-Bas pour améliorer l’éducation des deux enfants. Ils s'installent d'abord à La Haye, puis déménagent à Wassenaar. Le jeune Roelfzema est membre de l'association de football de La Haye.

Il commence à écrire dès l'adolescence[3], et décide à l'âge de 16 ans de devenir écrivain[4]. Il fréquente l'Université de Leyde, où il rejoint la société étudiante Minerva. Durant son bizutage, il est accidentellement blessé par le président de Minerva, Ernst de Jonge, ancien rameur aux Jeux olympiques d'été de 1936, qui deviendra son ami[5],[6].

Après un an d'études, Roelfzema s'embarque pour les États-Unis, qu'il traverse en auto-stop, ou clandestinement dans des trains de marchandise[7]. Il raconte cette expérience en 1939, dans le livre Rendez-vous à San Francisco, qui deviendra un best-seller aux Pays-Bas[8].

Début de guerre en Europe

À son retour, il revient à l'université de Leyde poursuivre ses études. Quand la guerre éclate en septembre 1939, Roelfzema et ses camarades estiment que la Hollande restera neutre comme pendant la Première Guerre mondiale[9]. Lorsque l'Union Soviétique envahit la Finlande en novembre, il se rendu là-bas pour couvrir le conflit, en qualité de correspondant de guerre pour les journaux Rotterdams Nieuwsblad, Dordrechtsch Nieuwsblad et Haagsche Courant. Il en tirera le livre Het Smeulende Vuur (Le feu qui couve)[8].

Quand finit la guerre de Finlande en mars 1940, il rentre chez lui et reprend à nouveau sa vie d'étudiant à Leyde. Le 10 mai éclate la bataille des Pays-Bas, avec l'invasion du pays par la Wehrmacht. Roelfzema rejoint la réserve des forces armées néerlandaises mais la guerre se conclut par une victoire allemande au bout de cinq jours. La reine Wilhelmine des Pays-Bas s'enfuit à Londres, où elle établit son gouvernement en exil[2].

Roelfzema poursuit ses études pendant l'occupation, et s'implique dans la résistance néerlandaise. Le 23 novembre, l'université de Leyde se voit contrainte par l'Allemagne nazie de licencier tout son personnel juif. Le 26, le doyen de la faculté de droit, le professeur Rudolph Cleveringa, prononce un discours condamnant ces licenciements. Lui et plusieurs autres professeurs sont alors arrêtés[10], ce qui déclenche une grève de 48 heures des étudiants. En réponse, les Allemands font fermer l'université[11].

Reconstitution d'une cellule de l'« Oranje Hôtel ».

En février 1941, Roelfzema écrit son « manifeste Leids », où il s'en prend à l'ordre nazi d'exclure les étudiants juifs des sociétés étudiantes, et appelle ses confrères étudiants de Leyde à résister à la politique de l'occupant[12]. Il fait imprimer le document dans la nuit du 14 au 15 février, à ses frais, et le poste avec onze de ses camarades dans toute la ville. Dix jours plus tard, le Conseil de l'Université demande aux étudiants de ne plus résister aux occupants allemands[13],[14], et Roelfzema l'accepte dans une réponse qu'il publie le 6 mars. Mais en avril, il est arrêté par la Gestapo, et envoyé à l'« Oranje Hôtel », une prison politique allemande située à Schéveningue[1].

Les Allemands rouvrent l'université de Leyde pendant dix jours, dont Roelfzema profite pour passer son doctorat en droit, le 10 juin 1941. Il est le premier de sa classe à obtenir le diplôme. Après la nouvelle fermeture de l'université, il parvient à s'enfuir pour l'Angleterre[1]. Il s'embarque pour cela sur le cargo suisse SS St. Cergue, avec quelques camarades dont le futur pilote Bram van der Stok et Peter Tazelaar (en), mais le navire est intercepté en mer du Nord par le croiseur britannique HMS Devonshire, qui le soupçonne de servir aux ravitaillements allemands. Le SS St. Cergue se voit ainsi débarqué à Tórshavn, dans les îles Féroé, où Roelfzema parvient à convaincre le capitaine britannique de les conduire en Grande-Bretagne[15].

Missions pour le MIV

Un bateau lance-torpilles à moteur britannique similaire à ceux utilisés par les « Mews ».

À Londres, Roelfzema s'implique dans un groupe de services secrets de jeunes Néerlandais en fuite baptisés « Mews », du nom de Chester Square Mews, le quartier de la ville où ils résident[2]. Le groupe est mené par François van 't Sant, directeur du Service néerlandais de renseignement et de sécurité militaires (MIV, Militaire Inlichtingen- en Veiligheidsdienst), et ses agents sont formés sous la direction du colonel Euan Rabagliati du MI9[7]. Cette mission s'inscrit dans l'opération « Contact Holland », qui vise à établir des contacts avec les groupes disparates de résistance néerlandaise, de les soutenir, et de coordonner leurs actions aux Pays-Bas. Les agents ainsi formés étaient généralement renvoyés au pays par parachute, ce qui était risqué, en plus d'être coûteux en termes d'entraînement. Roelfzema, Tazelaar et un autre camarade proposent alors une méthode alternative par voie maritime, à l'aide d'un bateau-torpille à moteur pour traverser la Manche, puis d'un petit bateau à rames pour conclure le trajet.

Van 't Sant accepte et transfère le contrôle du MIV au colonel Mattheus de Bruyne, de la Marine royale néerlandaise. Mais ce dernier manque d'expérience dans le renseignement. Tandis que ses agents sont souvent arrêtés, et continuent pourtant de transmettre des messages, mais sans y inclure les erreurs servant de signature que la procédure leur impose, de Bruyne ne réalise pas qu'ils agissent désormais sous contrôle allemand. Croyant à de simples oublis, il n'interrompt pas le contact comme il est supposé le faire. De Bruyne commettra d'autres erreurs de jugement, qui à terme permettront aux renseignements nazis de remonter jusqu'à lui, avant de le faire envoyer en camps de concentration et de le remplacer par un Allemand.

Pour sa première mission aux Pays-Bas, Roelfzema est associé à Peter Tazelaar pour livrer du matériel de radio, et ramener deux hommes en Angleterre, auprès du gouvernement en exil néerlandais. Il sait qu'une grande fête a lieu chaque vendredi à l'hôtel Kurhaus de Schéveningue, où l'armée allemande a pris ses quartiers. Les deux hommes décident de s'approcher de la station balnéaire tard dans la nuit du 22 novembre 1941, et de débarquer Tazelaar à l'aide d'un petit dériveur[16].

L'hôtel Kurhaus à Schéveningue.

A terre, Tazelaar retire sa combinaison, sous laquelle apparaît un smoking noir, et Roelfzema lui verse une grosse rasade de cognac dessus. Ainsi pris pour un fêtard ivre, Tazelaar passe sans difficulté devant les sentinelles postées autour de l'hôtel[16]. À son retour sur la plage deux mois plus tard, il échappe de justesse à une intervention de la Sicherheitspolizei et, ne parvenant à reprendre contact avec les Britanniques, se lance dans un voyage de trois mois à travers la Belgique, la France, la Suisse, l'Espagne et le Portugal pour enfin rejoindre l'Angleterre.

Roelfzema aura mené une quinzaine de ces missions de « réinsertion », souvent extrêmement dangereuses, longeant les côtes des Pays-Bas à bord de petits bateaux[17]. Rapidement, on le nomme responsable des opérations, en lui adjoignant un lieutenant de la Royal Navy pour diriger leur torpilleur principal. Les missions ont généralement lieu par nuit de nouvelle lune, pour profiter d'une obscurité durant laquelle Roelfzema accompagne le débarqué jusqu'à la plage[2],[9]. Au total, 108 ressortissants néerlandais seront ainsi renvoyés au pays par voie maritime ou en parachute, la moitié seulement survivant finalement au conflit.

Le 22 février 1942, l'équipe de Roelfzema effectue une infiltration pour tenter de ramener de Katwijk son ami Ernst de Jonge. Mais Roelfzema suspecte une trahison de la part de sympathisants nazis parmi les officiers du gouvernement d'exil. Environ trois mois plus tard, la Gestapo intercepte un courrier pour l'Angleterre, où De Jonge livre des rapports détaillés sur trois microfilms. De Jonge en est informé, mais refuse de se cacher, et le 22 mai, lui et deux autres agents sont arrêtés dans un appartement de Rotterdam, puis envoyés à Assen. De là, de Jonge est transféré avec 52 prisonniers au camp de concentration de Rawicz, en Pologne. Il y mourra en septembre 1944, sans avoir jamais pu reprendre contact avec Roelfzema[5].

La capture de de Jonge pousse Roelfzema a se plaindre de son chef de Bruyne[2]. En réponse, celui-ci le défère en cour martiale[9], mais la reine Wilhelmine intervient et fait annuler la procédure. Au cours de l'été qui suit, elle décerne à Roelfzema l'Ordre militaire de Guillaume, plus haute distinction des Pays-Bas[2],[7]. Mais, lassé des services secrets, Roelfzema démissionne et se porte volontaire pour intégrer la Royal Air Force.

L'historien militaire britannique Michael R. D. Foot a depuis confirmé l'infiltration des réseaux néerlandais du Special Operations Executive par les espions allemands, malgré les dénégations de celui-ci pendant la guerre, et d'autres affaires ont été révélées, comme la capture en novembre 1939 de deux agents du Secret Intelligence Service britannique, le capitaine Sigismund Payne Best et le major Richard Henry Stevens, lors de l'incident de Venlo. Cette affaire s'était conclue par l'arrestation d'une cinquantaine d'agents britanniques et néerlandais par l'Abwehr et le Sicherheitsdienst au cours de l'opération Pôle Nord[18].

Missions pour la RAF

Largage de fusées éclairantes sur Berlin à partir d'un bombardier DH.98 Mosquito.

Pour intégrer la Royal Air Force, Roelfzema, qui souffre de myopie, triche au test de vision en s'aidant discrètement d'une lentille optique. Il est reçu, et envoyé dans une école de pilotage au Canada, où il s'entraîne à bord d'un chasseur monoplace. À l'issue du stage, il repart muni des boutons de manchette en or remis au meilleur élève de son groupe[9].

De retour en Angleterre, il se trouve néanmoins mis à l'écart, du fait de son inexpérience. Mais il est repéré par Hamish Mahaddie, un commandant d'escadre à la recherche de nouveaux pilotes. Après quelque hésitation, celui-ci décide de l'engager au sein du groupe d'élite Pathfinder de la Royal Air Force Bomber Command, pour copiloter un De Havilland DH.98 Mosquito au cours de missions de nuit[9].

Roelfzema rejoint l'escadron no 139. Son avion n'est pas armé, et compte sur sa vitesse pour échapper aux chasseurs nocturnes allemands[3]. Il effectuera 72 sorties sans être relevé, là où ses collègues du groupe Pathfinder en faisaient d'ordinaire entre 45 et 60, et les autres du Bomber Command environ 30. 25 de ces missions ont eu lieu au-dessus de la très défendue Berlin[2],[9]. À l'issue de son service, la RAF lui décernera la Distinguished Flying Cross[7].

Durant ses missions, Roelfzema a côtoyé des Danois, des Polonais, et d'autres ressortissants de pays occupés par le Troisième Reich. Il les considérait comme des frères d'armes[19], et avouera plus tard avoir beaucoup apprécié cette expérience d'ouverture[3].

Adjudant auprès de la reine

Atterrissage de la reine Wilhelmine et de sa fille, la princesse Juliana, accompagnées des adjudants Erik Hazelhoff Roelfzema (à gauche) et Peter Tazelaar (à droite), à Gilze en Rijen, près de Bréda, le 2 mai 1945.

Début 1945, avec la libération de la France et de certaines parties des Pays-Bas, Roelfzema est nommé adjudant auprès de la reine Wilhelmine[7]. Il retrouve avec surprise son comparse Peter Tazelaar dans le même rôle. Ensemble, ils accompagnent la reine au cours de son retour aux Pays-Bas le 13 mars 1945, après cinq ans d'exil à Londres. Ils atterrissent d'abord à Anvers, puis voyagent en voiture blindée jusqu'à Maldegem, avant de virer au nord pour atteindre Eede, un village néerlandais durement touché par la guerre. La reine veut ainsi faire de son arrivée le symbole de la fin des oppressions et du retour à la paix[20].

Après la libération officielle en mai, Roelfzema ramène la reine dans sa résidence de La Haye, où elle effectue une cérémonie de retour le 6 juillet[21],[22]. Le 2 août, il accompagne le retour des princesses héritières Juliana et sa fille la toute jeune Beatrix, aidant cette dernière à effectuer ses premiers pas sur le sol libéré[23],[24].

Peter Tazelaar, Rie Stokvis et Erik Hazelhoff Roelfzema, adjudants auprès de la reine Wilhelmine, le 2 mai 1945 à Bréda.

Après-guerre

Erik Hazelhoff Roelfzema accueilli par des Moluquois à l'aéroport de Schiphol en 1951. À sa droite se tiennent son fils Erik (sous son bras) et sa compagne Midge Cooper (derrière).

Après la guerre, la reine Wilhelmine lui offre un poste permanent d'adjudant, mais il refuse[1]. Il émigre peu après aux États-Unis, devient citoyen américain et épouse sa compagne de longue date Margaret Cooper, dite Midge. Il travaille à Hollywood, d'abord comme acteur puis comme scénariste[2]. Il se tourne ensuite vers la télévision, écrivant pour le Today Show puis le Tonight Show[25]. Il travaille également pour le compte de plusieurs journaux néerlandais.

En 1950, il est approché par l'amiral néerlandais Conrad Helfrich, qui lui propose d'aider la cause des Moluquois, un peuple insulaire du Nord-Ouest de la Nouvelle-Guinée qui relevait des Indes orientales néerlandaises avant le retrait des Pays-Bas. Majoritairement chrétiens, ils refusent d'intégrer la nouvelle république d'Indonésie, à dominante musulmane. Son président Soekarno apparaît en outre de plus en plus autoritaire, et emploie sa force militaire pour les contraindre à se soumettre. Aidés des Néerlandais, ils déclarent leur indépendance et fondent dans l'année une République des Moluques du Sud, non reconnue internationalement[26].

Roelfzema contacte la résistance au sein des Moluquois, et s'attèle à construire un dossier pour leur cause en vue de le présenter devant les Nations unies[26]. On lui fournit un petit hydravion aux Philippines, rejoint par un ancien aviateur de la US Navy pour atteindre Ambon, située en terres moluquoises. Surchargé, l'avion ne peut décoller, et les deux hommes passent les trois jours qui suivent à en retirer les roues pour l'alléger. Puis, lâché par son camarade, Roelfzema poursuit seul sa mission. Pilotant un avion pour la première fois depuis cinq ans, il parvient à réunir les preuves nécessaires à sa réclamation auprès de l'ONU, et réussit à susciter l'intérêt public pour la cause moluquoise[27].

En 1956, il est nommé directeur de Radio Free Europe, et s'installe à Munich[7]. Vers la fin des années 1950, il rencontre plusieurs fois à New York son compatriote Ben van Marken, avec qui il partage un goût pour la course automobile. Ils fondent ensemble l'écurie « Racing Team Holland » en 1963[28]. Elle est toujours en activité à la fin des années 2010[29].

En novembre 1968, il se remarie avec Karin Steensma, décoratrice d'intérieur. Il est contacté dans le même temps par une maison d'édition dont le principal actif est un journal. Il s'agit d'y rédiger une série d'articles relatant ses mémoires de guerre, avec le support d'un nègre littéraire. Il accepte, à condition de faire le travail seul, lui qui n'a plus écrit depuis vingt ans et en éprouve de la nostalgie, et qui reste convaincu que seul lui-même saura retranscrire ce qu'il a vécu[3]. L'éditeur accepte, lui fournit une avance et lui garantit la publication prochaine d'un livre compilant ses récits. Ce dernier paraît en 1970, sous le titre Het Hol Van De Ratelslang (La Grotte du serpent à sonnette). Après six mois d'exploitation, et 13 000 exemplaires vendus, Roelfzema se déclare insatisfait. Il rachète les droits, retravaille sa narration, change le titre pour Soldaat van Oranje (Soldat d'Orange) et obtient du prince Bernhard qu'il rédige une préface. Cette deuxième mouture deviendra un best-seller international[30].

En 1971, son fils Erik l'invite chez lui à Maui, à l'époque difficile d'accès. Roelfzema y retrouvant un cadre proche de celui de son enfance à Java, il convainc sa femme de s'y installer[31],[32]. Plus tard ils déménageront pour aller vivre sur l'île d'Hawai.

Note de Roelfzema remerciant le personnel du château de Doorwerth aux Pays-Bas, où il a terminé l'écriture de Soldaat van Oranje[N 1].

Roelfzema rejoint en 1977 Barnwell Industries, une compagnie pétrolière du Tennessee, en tant que directeur. Il convainc le président à s'installer sur l'île d'Hawaï, et en 1980 l'entreprise fore le premier puits géothermique commercial à Puna. Désormais leader dans l'exploitation énergétique de l'archipel, elle effectue également de l'exploration pétrolière et gazière au Canada et aux États-Unis. Roelfzema est resté jusque à sa mort un membre actif et apprécié de son conseil d'administration[25].

En parallèle, Roelfzema se rapproche du Waimea Outdoor Circle, un organisme à but non lucratif qui favorise la préservation de l'environnement hawaïen et la mise en valeur de la nature, grâce à l'éducation et à la participation communautaire.

Proche du prince Bernhard des Pays-Bas, qui lui rend visite à Hawaï, il est nommé héraut d'arme pour le sacre de la reine Beatrix en 1980. Roelfzema a écrit une deuxième autobiographie, In Pursuit of Life, en 2000. Il décède le 26 septembre 2007 à son domicile de Āhualoa près de Honokaa, sur l'île d'Hawaï, à l'âge de 90 ans[2].

Héritage

Adaptations de ses mémoires

Les mémoires de Roelfzema ont fait l'objet d'un film du cinéaste néerlandais Paul Verhoeven, avec Rutger Hauer dans son rôle. Présent sur le tournage en tant que consultant, Roelfzema devient l'ami durable d'Hauer[9]. Le film sort en 1977, et attire l'attention du public sur les deux hommes. Il remporte le prix du meilleur film étranger de la Los Angeles Film Critics Association en 1979[33], et une nomination au Golden Globe du meilleur film en langue étrangère l'année suivante[34].

En 2010, l'histoire est de nouveau adaptée, cette fois pour la scène, sous la forme d'une comédie musicale. La pièce est présentée sur un théâtre rotatif unique en son genre, spécialement construit dans un hangar de l'ancien aéroport militaire de Valkenburg, près de Leyde. Son succès ne se dément pas pendant de nombreuses années[35].

Prix littéraire Erik Hazelhoff Roelfzema

Fondé en 2009 pour promouvoir l'écriture et les idéaux de Roelfzema, le prix Erik Hazelhoff Roelfzema est décerné chaque semestre en deux catégories : le Young Talent Prize, qui récompense la meilleure thèse rédigée en néerlandais ou en anglais au sein d'une université néerlandaise ou flamande, et le Biography Prize, attribué aux meilleures biographies écrites en néerlandais[36]. Sous la surveillance d'un comité, qui compte notamment la princesse Irene parmi ses membres, les valeurs et les idées de Roelfzema qui ont caractérisé sa vie sont utilisées dans les évaluations[37].

Controverse

Au cours de ses recherches biographiques sur François van 't Sant, ancien directeur du service néerlandais de renseignement et de sécurité militaires, l'écrivain néerlandais Sytze van der Zee a retrouvé une lettre dans laquelle il informe la reine Wilhelmine d'un coup d'État planifié pour le 24 avril 1947 contre son gouvernement, en réaction contre l'accord de Linggarjati qui officialise l'indépendance de l'Indonésie. Il y cite également plusieurs noms de possibles traîtres, parmi lesquels figure Roelfzema. Le coup d'État n'a finalement jamais eu lieu[26].

Récompenses

Hazelhoff Roelfzema est acclamé aux Pays-Bas comme l'un des plus grands héros de guerre du pays. Il a reçu la plus haute distinction militaire néerlandaise[2]. Ses expériences pendant la guerre sont devenues connues dans le monde entier grâce à ses écrits et au film qui en est tiré. Tard dans sa vie, il a reçu le Dutch American Heritage Award, au cours d'un gala qui récompense une contribution majeure à la croissance et au bien-être des États-Unis amenée par un individu d'origine néerlandaise[7],[38]. Il ne se considérait pas comme exceptionnel, et gardait toujours un mot pour ses amis perdus. Dans une interview pour De Telegraaf peu avant sa mort, il estimait avoir reçu trop d'honneurs : « Je suis devenu un héros de guerre parce que je suis resté en dehors, à écrire ce que j'ai vécu. »[1].

Médailles honorifiques

Le ruban de service d'Erik Hazelhof Roelfzema.

Pays-Bas

Royaume-Uni

Œuvre littéraire

  • Rendez-vous in San Francisco (1939)
  • Het smeulende vuur (1941)
  • Het hol van de ratelslang (1970)
  • Soldaat van Oranje (révision de Het hol van de ratelslang) (1971)
  • De verre tamboer; Soldaat van Oranje zwaait af (1973)
  • Het leven van de Soldaat van Oranje : de autobiografie van Erik Hazelhoff Roelfzema (2000)

Notes et références

Notes

  1. « À GH Brenninkmeijer - en souvenir du cadre hospitalier et reposant que m'a offert Beaulieu tandis que j'écrivais ce livre à Doorwerth, 1969-1970. Sincèrement, Erik Hazelhoff Roelfzema, mai 1971. »
  2. Avec la mention « Ondanks groot levensgevaar geheime opdrachten uitgevoerd » (« A effectué des missions secrètes mortellement dangereuses »).
  3. Avec la mention « West-Europa - in oorlogsvluchten blijk gegeven van moed, bekwaamheid, volharding en plichtsbetrachting » (« Europe occidentale : a fait preuve de courage, de capacité, de persévérance et de dévouement dans son devoir de pilote de guerre »).

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « Erik Hazelhoff Roelfzema » (voir la liste des auteurs).

  1. (nl) Roy Sprangers, « Erik Hazelhoff Roelfzema: Soldaat van Oranje » (version du 6 mai 2013 sur l'Internet Archive), sur IsGeschiedenis, .
  2. (en) Dennis Hevesi, « Erik Roelfzema, a 'Soldier of Orange,' is dead at 90 », sur The New York Times, (consulté le ).
  3. (en) [vidéo] Stichting Erik Hazelhoff Roelfzema Prijs, The Choices You Make – An Interview With Karin Hazelhoff Roelfzema sur YouTube, (consulté le ).
  4. (nl) « Over Erik Hazelhoff Roelfzema » (version du 2 novembre 2013 sur l'Internet Archive), sur Erik Hazelhoff Roelfzema Prijs.
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Bibliographie

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  • (nl) Erik Hazelhoff Roelfzema, De verre tamboer : soldaat van Oranje zwaait af [« The Far Tambourine: The Soldier of Orange's Farewell »], Baarn, 2e dr. Forum boekerij/Zuid-Hollandsche Uitgeversmaatschappij, (1re éd. 1973) (ISBN 90-235-0339-2)
  • (en) Erik Hazelhoff Roelfzema, Soldier of Orange, London, Sphere, (ISBN 0-7221-4493-8)
  • (en) Erik Hazelhoff, In Pursuit of Life, Thrupp, Stroud, Gloucestershire, Sutton,
  • (en) Spencer C. Tucker, World War II: The Definitive Encyclopedia and Document Collection, Santa Barbara, California, ABC-CLIO,

Liens externes

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