Empire ashanti

L’Empire ashanti (aussi écrit Asante) (1701-1957) était un empire et royaume du peuple Akan, situé dans l'actuel Ghana. À son apogée, l'Empire Ashanti s'étendait au-delà de l'actuelle région Ashanti et incluait les régions de Brong Ahafo, Centrale, Orientale, du Grand Accra et Occidentale du Ghana actuel.

Empire ashanti

  

Informations générales
Statut Empire
Capitale Kumasi
Langue(s) Akan
Religion Religion akan
Démographie
Population (1874) 3 000 000
Superficie
Superficie (1874) 259 000 km²
Histoire et événements
1670 Création de l'Empire ashanti
1701 Indépendance du Denkyira
1896 Établissement du protectorat britannique
1935 Indépendance de l'Empire par rapport à l'Empire britannique
1957 Union avec le Ghana

Pour les articles homonymes, voir Ashanti.

La formation de l’Empire

Les Ashantis sont l’un des principaux groupes ethniques de ce qui constitue l’actuel Ghana.Ils ont hérité leur tradition militaire, leur cérémonial de cour, leurs mœurs extrêmement disciplinées ainsi que des aspects linguistiques de l’ancien Empire du Ghana (aujourd’hui situé au Mali et en Mauritanie) qu’ils ont fui lors de sa chute au XIIIe siècle[réf. nécessaire]. Dès leur installation dans la forêt tropicale, les Ashantis et les autres ethnies du groupe Akan formèrent de petits États dans le pays de collines autour de Kumasi. Sur ce territoire ils prospérèrent principalement par les activités minières, plus particulièrement de l’or dont ils faisaient le commerce avec l’Empire du Mali.

Parmi les différents clans installés dans la région, le clan Oyoko, dont le centre politique était établi à Kumasi, se démarqua tout en restant sous l’hégémonie du Denkyira qui était alors le pouvoir dominant du peuple Akan. Au milieu du XVIIe siècle, le clan Okoyo sous l’impulsion d'Oti Akenten, commença à unir le groupe Ashanti dans une confédération, il remit sérieusement en cause la domination du Denkyira sur la région et obtint une semi-indépendance à la suite d’un conflit armé.

Une nouvelle victoire militaire contre le Denkyira vint confirmer l’indépendance et l’union des clans.

Liste des empereurs ashanti ou Asantéhéné[1]

  • Osei Toutou de 1701 à 1717
  • Okopu Ware de 1718 à 1750
  • Kusi Obodom de 1750 à 1764
  • Osei Kwadwo de 1764 à 1777
  • Osei Kwame Panyin de 1777 à 1803
  • Osei Fofie de 1803 à 1804
  • Osei Bonsu de 1804 à 1824
  • Osei Yaw Akoto de 1824 à 1834
  • Kwaku Dua Ier de 1834 à 1867
  • Kofi Kakari de 1867 à 1874
  • Mensa Bonsu Kumaa de 1874 à 1883
  • Kwaku Dua II, d’avril à juin 1884
  • Prempeh Ier de 1888 à 1896

Une puissance révélée

Dans les années 1670, Osei Tutu d’Oyoko étendit l’influence du royaume aux autres peuples akans par la diplomatie et les conquêtes puis avec son conseiller et mage royal Okomfo Kwame Frimpon Anokye, il recréa une coalition de cités-États Akans pour une nouvelle fois diminuer la puissance du Denkyira[2]. La bataille de Feyiase en 1701 changea définitivement les rapports de force dans la région puisque le Denkyira fut vaincu. Les États Akans prêtèrent ensuite allégeance au Pouvoir Impérial de Kumasi, ce pouvoir impérial adopta par la suite une politique impérialiste et conquérante qui eut un effet centrifuge avec comme évènement marquant, la fuite du clan Baoulé, conduite par sa nièce Abla Pokou.

Osei Tutu commença alors un travail de centralisation des clans Akans en leur imposant le système juridique impérial et en peu de temps, la confédération de petites villes devint un État unitaire et puissant cherchant toujours plus à élargir ses frontières. Les États conquis gardèrent néanmoins le choix de rejoindre l’Empire ou de devenir des vassaux. C’est sous le règne d’Opokou Ware I (1718-1750) que l’Empire atteint son expansion maximale contrôlant l’essentiel du territoire de l’actuel Ghana, mais débordant également sur des parties des actuels du Togo et de la Côte d'Ivoire.

L’Empire Ashanti continua de prospérer grâce au commerce de l’or, de la noix de kola ainsi que de quelques produits manufacturés (orfèvrerie principalement) avec les États voisins du Dahomey, d’Oyo, du Bénin, du Songhaï et des Cités-États Haoussas. Les Européens commencèrent également à installer des comptoirs négriers sur les côtes notamment les Portugais à Elmina. La traite négrière dans le cadre du commerce triangulaire a contribué à la puissance économique de l’Empire, mais elle a également détruit sa proto-industrie naissante.

Contacts avec les européens puis fin de l’empire

En 1800, la stabilité de ce royaume était due à une gestion administrative juste, rigoureuse et à un système de communication performant. Mais cela n'empêchera pas les guerres de pouvoir entre les différentes ethnies, 20 ans plus tard.

L’Anglais Thomas Bowdich fut en 1817, le premier Européen autorisé à entrer à Kumasi. Il y resta quelques mois et fut impressionné par la sophistication de la société Ashanti. Il écrivit un livre sur l’empire dès son retour en Angleterre intitulé Mission from Cape CoastCastle to Ashantee. Le livre fut bien évidemment discrédité car contredisant les préjugés de l’époque. Joseph Dupuis fut le premier ambassadeur permanent du Royaume-Uni à Kumasi en 1820.

En 1824, arrive la première guerre contre les Britanniques. Elle sera suivie d'un traité de paix en 1831. le roi Kouakou Doua Ier engage la guerre contre les Britanniques en 1863 lorsqu'on lui annonce que des commerçants Ashantis ont été attaqués, Kouakou Doua y voit la remise en cause du traité de 1831 qui stipulait que nul étranger ne peut pénétrer dans son royaume. Les Ashantis subissent une cuisante défaite, en avril 1863, il tente de prendre les côtes mais c’est un autre échec. Son successeur et petit-neveu Koffi Karikari nommé le 28 mai 1867 fut victime d’un coup d’état organisé par une coalition entre les Anglais et le régent Kwabena Dwomo le 26 octobre 1874. Après un mois de conflit, les Anglais pénètrent à Kumasi le 4 février 1874, l’incendient et imposent le versement d’une lourde compensation en or aux Ashantis. La Côte (Sud) de l’Or (Gold Coast) ainsi démembrée est officiellement déclarée colonie britannique du Togoland (Traité de Formena du 14 mars 1874, le roi Karikari renonce au fort d’Elmina).

Le régent imposé par les Britanniques fut renversé à son tour par le prétendant Mensa Bonsu sans que les nouveaux colonisateurs n’interviennent mais il est contraint d’abdiquer le 8 mars 1883 ; les Anglais ne supportant point son esprit d’indépendance. En 1877, Karikari tente un coup d’état. C’est un échec. Avec l’abdication de Mensa Bonsu, le souverain déchu retente de nouveau sa chance. C’est désormais la guerre civile. En août 1883, prenant prétexte d’une conférence de paix, Karikari (qui a été proclamé Roi par les chefs tribaux) est arrêté. Il réussit cependant à s’échapper mais 2000 de ses partisans seront massacrés. Karikari sera assassiné le 24 juin 1884. Le Prince Akyampo Panin s’arroge les pouvoirs à Kumasi au détriment du Prince choisi Prempeh, à peine âgé de 15 ans. La Régente Ya Kyaa fait arrêter et exécuter l’usurpateur. La sœur de Karikari va froidement purger la capitale des partisans de son rival, le Prince Twereboanna.

En février 1887, elle fait couronner dans l’urgence Prempeh Ier. Le Prince Twereboanna soulève ses troupes et accule la famille royale. La régente pense se rendre mais une soudaine révolte inattendue contraint Twereboanna à s’enfuir.

Le 26 mars 1888, Nana Prempeh Ier (ou Kouakou Doua III) peut monter sur le trône. En 1891, les derniers partisans du Prince Twereboanna se rendent définitivement.

Le jeune souverain est secondé par sa mère Yaa Akya qui se fait fort de restaurer la souveraineté nationale. Prempeh Ier d’ailleurs est d’accord sur ce point. Il n’a pas l’intention de brader l’Empire Ashanti aux Européens ni de le laisser se faire piller sans réagir. Lorsque le Gouverneur Britannique vient lui demander d’accepter le protectorat de Sa Royale Majesté anglaise, Prempeh lui oppose un refus net et direct.

Les Anglais apprennent bientôt que Prempeh a fait alliance avec le Guinéen Samory Touré qui lutte contre les colonisateurs au Nord de la Côte d’Ivoire. Prétextant une dette mal remboursée, les troupes britanniques envahissent le Royaume Ashanti et s’emparent de Kumasi le 20 janvier 1896. Toute la famille royale est arrêtée. Prempeh Ier en présence du futur fondateur du scoutisme Robert Baden-Powell doit accepter les conditions du vainqueur, Sir Francis Scott. Le souverain est emmené sous bonne garde au fort d’Elmina et placé sous résidence surveillée. Craignant des révoltes, les autorités anglaises décident de l’envoyer en Sierra Leone en 1897 non sans avoir au préalable détruit à l’explosif le Mausolée Royal de Bantama. Kumasi est annexée au territoire britannique et confiée à une administration anglo-saxonne.

En 1901, la reine mère Yaa Asantewaa tente un dernier soulèvement contre l'oppression britannique mais en vain. Ashanti est intégré par les Britanniques à leur colonie de la Côte-de-l'Or. En 1957, la Côte-de-l'Or devient indépendante et est dirigée par le leader Kwame Nkrumah.

Bibliographie

  • Jules Gros (1829-1891), Voyages, aventures et captivité de J. Bonnat chez les Achantis, Ed. Plon-Nourrit, Paris, 1884.
  • Gérard Pescheux, Le royaume asante (Ghana) - Parenté, pouvoir, histoire_XVIIe-XXe siècle, Editions Khartala, 2003.

Références

Voir aussi

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