Edmond Campion

Saint Edmond Campion, né le à Londres et mort (exécuté) le à Londres également, est un prêtre catholique anglais appartenant à la Compagnie de Jésus ; c'est l'un des martyrs catholiques du règne d'Élisabeth Ire d'Angleterre.

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Edmond Campion

Le père Edmond Campion, martyr anglais
Prêtre, martyr et saint
Naissance
Londres Angleterre
Décès   (41 ans)
Londres Angleterre
Ordre religieux Compagnie de Jésus
Béatification 1886
par Léon XIII
Canonisation 1970 Rome
par Paul VI
Vénéré par Jésuites anglais
Fête 1 décembre
Saint patron écrivains

En 1970, il a été canonisé par Paul VI. L'Église catholique romaine, qui le considère désormais comme un de ses saints, le commémore le 1er décembre ou avec les quarante martyrs d'Angleterre et du Pays de Galles le 25 octobre.

Biographie

Né à Londres, il reçut son éducation à Christ's Hospital et, déjà à l'université, s'illustrait comme brillant orateur, en particulier au St John's College d'Oxford, en prononçant des discours devant la reine catholique Marie 1re d'Angleterre et lors des funérailles d'Amy Robsart et de Thomas White (en). Quelques années plus tard, il gagna l'estime d'Élisabeth Ire ainsi que la protection de William Cecil et de Robert Dudley alors qu'on le pressentait pour devenir le prochain archevêque de Cantorbéry.

Robert Dudley, comte de Leicester.

Sa rencontre avec Richard Cheyney, évêque de Gloucester, fut déterminante pour lui, car elle suscita sa conversion à la foi de l'Église catholique. À contrecœur, il fut néanmoins reçu diacre dans l'Église anglicane. Les rumeurs à propos de sa soudaine conversion l'obligèrent à renoncer à son office de « procteur » (surveillant) et il préféra s'éloigner de son pays. Il partit bientôt pour l'Irlande afin d'y établir l'université de Dublin.

En Irlande, il devint le tuteur de Richard Stanihurst, fils du président du Parlement irlandais, et reçut simultanément l'aide du lieutenant-gouverneur Sir Henry Sidney.

Quand Sidney fut rappelé en Angleterre, Campion fut transféré à la maison de Patrick Barnewall à Turvey dans la région de l'English Pale, sur la côte est de l'Irlande, afin d'éviter l'emprisonnement et la torture. Pendant trois mois, il prit le nom de M. Patrick, écrivit une brève Histoire de l'Irlande et réussit à échapper à ses poursuivants.

En 1571, Campion quitta secrètement l'Irlande et arriva à Douai, dans les Pays-Bas méridionaux, ville où se trouvaient plusieurs institutions académiques et religieuses des catholiques anglais en exil. il s'y réconcilia publiquement avec l'Église catholique romaine et reçut l'eucharistie qu'il s'était refusée lors des douze dernières années. Il fut admis au Collège anglais de Douai, fondé par William Allen, un autre réfugié religieux d'Oxford. Son arrivée stimula la venue de plusieurs autres étudiants à Douai. En 1573 il entre dans la Compagnie de Jésus et fait son noviciat à Rome. Sa formation jésuite terminée il est ordonné prêtre en 1580 à Prague, en Bohème (aujourd'hui: Tchéquie).

En 1580, une mission jésuite en Angleterre commença. Campion accompagna Robert Persons mais se rendit bientôt compte qu'ils avaient été repérés par la police gouvernementale. Déguisé en marchand de joaillerie, il prêcha de manière semi-clandestine et, doué d'une bonne plume, composa des pamphlets contre l'Église gouvernementale. Ses ennemis le traquèrent et l'emmenèrent à la Tour de Londres.

Il fut interrogé par la reine Élisabeth elle-même, qui voulut l'obliger à renoncer à la foi catholique, mais il refusa d'apostasier. Avec le consentement de la reine, on le garda longtemps en prison et il dut souffrir le chevalet à deux reprises. Tous les efforts furent déployés pour l'amener à renoncer à sa foi par la torture.

Le bruit circula qu'il s'était confessé et soumis à l'anglicanisme. Rumeur non fondée. En désespoir de cause, ses adversaires le contraignirent à présenter quatre conférences au mois de septembre de 1581. Bien qu'il fût encore sous le choc de la torture, il impressionna le public rassemblé devant lui.

Déclaration publique d'Edmond Campion.

Après de nouvelles tortures le 31 octobre, le palais de Westminster l'accusa de complot contre la sûreté de l'État et il fut jugé coupable. Il répliqua : « Si notre religion fait des traîtres nous méritons d'être condamnés ; mais autrement nous sommes et avons été les véritables sujets que la reine a toujours eus. » Plus importante encore était sa vision de la persécution subie par les catholiques : « En nous condamnant, vous condamnez vos propres ancêtres, vous condamnez tous les anciens évêques et rois, vous condamnez tout ce qui était autrefois la gloire de l'Angleterre». Il répondit à la condamnation à mort pour trahison en chantant le Te Deum laudamus, et, après avoir passé ses derniers jours en prière, il fut amené avec deux compagnons à Tyburn, lieu d'exécution de Londres où il fut « pendu, traîné et équarri » le 1er décembre 1581.

Vénération et souvenir

Sources

Bibliographie

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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