Depeche Mode
Depeche Mode est un groupe britannique de new wave et rock alternatif, originaire de Basildon, dans l'Essex, en Angleterre. Formé en 1980, le groupe apparait au sein du courant de la synthpop et devient rapidement influent et populaire sur la scène internationale. Son nom provient d'un magazine français, Dépêche Mode. Le groupe est repéré par l'agent de Soft Cell, puis dirigé par Daniel Miller qui le fait signer sur son label Mute Records en 1981. Le groupe connaît son premier succès en Europe à partir du mois de septembre de cette même année avec Just Can't Get Enough et aux États-Unis en 1984-1985 avec le single People Are People.
Pour les articles homonymes, voir DM.
Pays d'origine | Royaume-Uni |
---|---|
Genre musical | |
Années actives | Depuis 1980 |
Labels |
Mute Records (1981-2012) Sony Music Entertainment (depuis 2012) |
Influences | Kraftwerk[1], Roxy Music[2], David Bowie[3] |
Site officiel | www.depechemode.com |
Membres |
Martin L. Gore Dave Gahan Andrew Fletcher |
---|---|
Anciens membres |
Vince Clarke Alan Wilder |
Le succès de leur synthpop au style très empreint de musique industrielle est constant jusqu'en 1990 avec l'album Violator, incluant les titres Personal Jesus, Policy of Truth et surtout Enjoy the Silence. Les années 1990 sont marquées par la dépendance à la drogue, la surdose et la tentative de suicide du chanteur principal, Dave Gahan, qui n'est désintoxiqué qu'en 1996, et par le départ d'Alan Wilder en 1995. Le groupe, qui ne comporte plus que trois membres, continue à sortir des albums (Ultra en 1997, Exciter en 2001, Playing the Angel en 2005, Sounds of the Universe en 2009, Delta Machine en 2013 et Spirit en 2017).
La quasi-totalité des chansons du groupe est composée par Martin L. Gore, sauf celles du premier album (Speak and Spell) qui sont majoritairement l'œuvre de Vince Clarke, rapidement parti fonder Yazoo puis Erasure. Depuis 2005, le chanteur Dave Gahan participe à l'écriture de certains morceaux. Martin L. Gore œuvre beaucoup pour que Depeche Mode ne soit pas uniquement considéré comme un groupe « de synthés », en utilisant notamment la guitare.
Le groupe se classe cinquante fois dans le UK Singles Chart, et plusieurs albums ont été classés numéro un au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d'autres pays européens[4]. Selon Mute Records, en 2008 le groupe compte 75 millions d'albums vendus dans le monde[5] et plus de 100 millions de disques en incluant les singles[6]. En novembre 2020, Depeche Mode est intronisé au Rock and Roll Hall of Fame[7].
Biographie
Genèse (1977-1980)
En 1977, à Basildon (dans l'Essex), Vince Clarke et Andrew Fletcher, alors adolescents, décident de créer un groupe nommé No Romance in China et de centrer leur créativité sur un nouvel instrument, le synthétiseur, peu utilisé à l'heure où le Royaume-Uni résonne au son du punk rock. Le groupe est influencé par The Cure peu après sa création. Ils fondent le groupe Composition of Sound en 1980, rapidement rejoints par un ami de lycée, Martin L. Gore. Le groupe, influencé par Orchestral Manoeuvres in the Dark, trouve en Dave Gahan, repéré lors d'une audition plus tard dans l'année, alors que ni Gore ni Clarke ne se voient comme chanteur principal, la voix que le trio recherchait. Ce dernier est par ailleurs à l'origine du nouveau nom du groupe inspiré par un magazine français : Dépêche Mode[8]. Les Anglais, désireux d'en comprendre la signification s'amusent à traduire ce nom par « Fast Fashion » ou bien encore « Hurry up fashion », commettant ainsi une erreur de sens car ils confondent alors le terme « dépêche » (dispatch en anglais, mot d'ailleurs issu de l'ancien français despeche) avec le verbe « se dépêcher » (« to hurry up » en anglais).
Leurs premières compositions sont refusées par des maisons de disques qui n'apprécient guère la surcharge de synthétiseurs utilisés (instruments de prédilection du groupe à ses débuts).
Premiers albums et succès (1981-1983)
Stevo Pearce, manager du groupe Soft Cell et fondateur du label Some Bizzare Records, les repère et fait paraître leur titre Photographic sur une compilation intitulée Some Bizzare Album (1981) où ils côtoient alors d'autres futures formations des années 1980 telles The The et Soft Cell. Puis c’est lors d’un concert dans un club londonien que Daniel Miller repère le groupe et décide de le signer sous son nouveau label : Mute Records. En 1981, Depeche Mode sort son premier single Dreaming of Me, qui se classe dans le Top 75 anglais, suivi peu après du titre New Life qui devient le premier vrai succès du groupe en Angleterre ; en fin d'année paraît le troisième single qui devient un tube au Royaume-Uni comme au niveau international : Just Can't Get Enough. Ces premiers titres sont extraits de l’album Speak and Spell dont les compositions sont principalement de Vince Clarke (Martin L. Gore n'y est l'auteur que de deux chansons). Les synthétiseurs y tiennent une place prépondérante sur fond de boîtes à rythme.
Mais, aussitôt le succès acquis, Vince Clarke quitte Depeche Mode et part fonder le duo à succès Yazoo avec Alison Moyet (une connaissance du lycée de Basildon), puis l'éphémère The Assembly. Vince Clarke se stabilisera finalement en 1985 en créant son groupe Erasure qui publie régulièrement des albums, dont certains obtiendront un grand succès international (générant plusieurs disques de platine et albums numéro un au Royaume-Uni) et permettront même au groupe de remporter un Brit Award du « meilleur groupe britannique » de l'année 1989 et d'être plusieurs fois récompensé ou nominé par la suite[9], mais sans susciter d'intérêt en France.
Depeche Mode devient alors un trio sans parolier et son avenir paraît compromis. Les trois acolytes décident néanmoins de poursuivre l'aventure : Martin L. Gore est désormais l'auteur-compositeur du groupe qui recrute finalement Alan Wilder en 1982 sur petite annonce parue dans le Melody Maker[10]. Celle-ci demande un homme de moins de 21 ans et un véritable musicien. Wilder, qui triche sur son âge, est un pianiste expérimenté. Il est avant tout engagé pour assurer les lives : telle est la raison pour laquelle il ne participe pas à l'élaboration de A Broken Frame, deuxième album du groupe qui paraît fin 1982 et est marqué par le single See You. Ce titre, sorti plus tôt dans l'année, devient alors le plus grand succès de DM dans son pays d'origine, atteignant la 6e place dans le Top 40. Au début de 1983, paraît le single Get the Balance Right! (absent de tout album studio), celui-ci propose un son plus mûr que les précédentes compositions de Gore, augurant un changement de direction musicale pour Depeche Mode.
L'apport artistique d'Alan Wilder est perceptible dans l'album Construction Time Again (1983) où il signe intégralement deux titres (The Landscape is Changing et Two Minutes Warning). Dans ce troisième opus, apparaissent les premiers samples nourris de la musique industrielle allemande et les sons deviennent plus travaillés, confirmant donc l'évolution musicale de la formation anglaise. Quant aux paroles, elles prennent des tournures plus politiques : le premier extrait de cet album et tube Everything Counts traite par exemple, sur un mode ironique, des dérives du capitalisme notamment via les grandes majors du disque. Construction Time Again connaît un vrai succès au Royaume-Uni (y étant certifié disque d'or fin 1983) et se classe dans plusieurs pays européens, confirmant l'impact grandissant de Depeche Mode au niveau international ; notamment en Allemagne, où leurs albums étaient produits au Studio Hansa.
Some Great Reward et renommée internationale (1984-1985)
L'amour, la religion, la sexualité, l’ennui deviennent les thèmes de prédilection des compositions de Martin L. Gore, dans un contexte musical qui confirme ses goûts pour la musique industrielle allemande (notamment Kraftwerk) qui nourrit dès lors les samples du groupe : bruits lourds, métalliques et percussions froides martèlent les titres de la formation anglaise. Dans ce cadre paraît au printemps 1984 le single qui donne définitivement à Depeche Mode son envergure internationale : People Are People. Ce titre permet au groupe de connaître un grand succès un peu partout sur la planète (notamment aux États-Unis où il atteint le Top 20 quelques mois plus tard) et annonce le prochain album, Some Great Reward, qui paraît finalement à l'automne de la même année. Ce single constitue aussi pour la formation de Basildon son tout premier titre à se classer no 1 (en Allemagne). Par ailleurs, fort du succès rencontré par People Are People en Amérique du Nord, un album baptisé du même nom, incluant ce morceau et d'autres singles est publié exclusivement aux États-Unis et au Canada durant l'été 1984, afin de mieux faire connaître la genèse musicale du groupe au public nord-américain, qui le découvre alors. Quant à l'album Some Great Reward, il rencontre un grand succès grâce à des singles à l'impact international certain ; ainsi après People Are People, le titre Master and Servant, paru à la fin de l'été 84, connaît à son tour les honneurs des hit-parades. Depeche Mode s'engage alors dans une tournée de plusieurs mois, de l'automne 84 à l'été 85, qui mène le groupe jusqu'au Japon.
Ce succès est renforcé par la parution mondiale, fin 1985, d'une première compilation officielle regroupant les singles édités depuis les débuts de Depeche Mode. Elle contient notamment le tube Shake the Disease, sorti plus tôt dans l'année et classé au Top 20 dans de nombreux pays[11],[12]. En Europe, de la Scandinavie à l'Italie, le groupe acquiert une grande popularité - comme notamment en France et en Allemagne - devenant l'une des formations new-wave anglophones les plus plébiscitées du moment avec, entre autres, Tears for Fears, Duran Duran, Eurythmics, Simple Minds, Talk Talk ou encore The Cure. Durant cette période, le groupe, en raison de son succès, est approché afin de participer au Live Aid, en juillet 1985, cependant, il refuse de s'y produire. Martin Gore estime notamment que les artistes participant à ce type de concert cherchent davantage à se faire valoir qu'à s'investir réellement au niveau caritatif, et que Depeche Mode n'a donc finalement pas sa place lors d'un tel événement[13].
Par ailleurs, durant ce même été 1985, le groupe participe à Rock in Athens, un festival exceptionnel organisé notamment à l'initiative des Ministères grec et français de la culture et composé d'une série de concerts regroupant principalement des formations tendance new wave (en dépit du nom du festival) célèbres à ce moment-là[14]. On y retrouve donc Depeche Mode mais aussi, entre autres, Talk Talk, The Cure, The Stranglers, Culture Club et également le groupe français Téléphone.
Durant cette période, la formation de Basildon, qui rencontre donc désormais un réel engouement international, voit paradoxalement son succès quelque peu s'affaiblir dans son pays d'origine, où plus aucun de ses singles n'atteindra le top 10 durant plusieurs années.
Black Celebration et nouvelle identité visuelle (1986)
Au printemps 1986, paraît le nouvel album, Black Celebration, dont le premier extrait, Stripped, confirme l'orientation du groupe vers une musique plus sombre composée sur la base d'échantillonnages divers. Cet album assoit la réputation de la formation anglaise au Royaume-Uni (même si aucun des singles extraits n'y atteint les premières places) et lui donne le statut de groupe culte en Amérique du Nord, où DM est considéré comme une formation underground ; alors qu'elle est parfois perçue comme plus commerciale en Europe (ses singles sont édités en une multitude de remixes, pouvant accroître leurs ventes). Cela dit, l'approche électronique et expérimentale du groupe permet de développer de nombreuses variations de ses titres. Depeche Mode collabore avec de nombreux arrangeurs/producteurs et disc jockeys et offre à ses fans une multitude de reflets sonores.
Le groupe sort un album par an et sa popularité s’accroît de manière importante. Cependant, le désir de s’affranchir de l'image de garçons coiffeurs à synthés, que certains critiques attribuent à ses membres, se fait sentir. C’est notamment pour cette raison qu'ils sollicitent le photographe hollandais Anton Corbijn pour refaçonner leur image. À partir de 1986, l'intervention de Corbijn sur les clips et les photographies devient déterminante pour l'imaginaire visuel de la formation anglaise. « Corbijn joue la carte d'une esthétique glacée à la manière d'un Wim Wenders ou d'un Werner Herzog. Systématiquement tournés en noir et blanc, les clips du Hollandais renvoient du groupe une image sans doute encore un peu figée mais débarrassée de tout contenu racoleur »[15].
La première vidéo réalisée par le photographe hollandais illustre le troisième titre extrait de Black Celebration, A Question of Time qui paraît à l'été 1986 et devient rapidement un tube[16]. Simultanément, Alan Wilder sort 1+2, le premier E.P. de Recoil, un projet personnel parallèle à DM.
Music for the Masses et confirmation du succès (1987-1988)
1987 marque une étape de plus dans la carrière de Depeche Mode. Le groupe publie au printemps de cette année-là le single Strangelove, qui rencontre un réel succès international[17] et annonce le nouvel album à venir. Enregistré en France au studio Guillaume Tell de Suresnes sous la houlette de David Bascombe – Daniel Miller et Gareth Jones préférant s'éclipser - ce sixième album paraît finalement à l'automne 87. Intitulé Music for the Masses, il reflète la nouvelle approche musicale de la formation anglaise et s'ouvre sur Never Let Me Down Again, un rock synthétique virant à l'onirisme noir, qui devient avec le temps l'hymne des concerts de Depeche Mode à travers le monde. Il donne le ton d'un album abouti qui entre pour la première fois de l'histoire du groupe dans le Top 40 américain, obtenant en seulement quelques mois la certification disque d'or (pour plus de 500 000 exemplaires vendus) puis finalement disque de platine quelques années après[18]. « De machine à tubes, Depeche Mode est définitivement passé au statut de groupe culte »[19]. Cet album et ses singles, toujours mis en image par Corbijn (Strangelove, Never Let Me Down Again et Behind the Wheel) connaissent ainsi au niveau mondial des scores de ventes importants, faisant de DM l'un des groupes anglophones les plus en vue du moment (avec U2, The Cure ou encore INXS). Cependant, l'accueil au Royaume-Uni y est toujours plus mitigé.
En juin 1987, Depeche Mode participe au "Concert des potes" organisé par l'association SOS Racisme sur l'esplanade du Château de Vincennes à Paris[20], interprétant deux de ses titres[21].
Ce succès international autorise une grande tournée qui passe notamment par les États-Unis et que le cinéaste américain D.A. Pennebaker immortalise dans le documentaire 101, filmé le 18 juin 1988 au stade Rose Bowl de Pasadena devant 70 000 spectateurs[22]. Depeche Mode est devenu « le premier groupe de pop électronique à pouvoir remplir un stade »[23]. Le titre 101 (suggéré par Alan Wilder[24]) fait allusion aux 101 concerts donnés pendant cette tournée. Le documentaire de Pennebaker suit en parallèle huit fans transportés pendant dix jours à travers les États-Unis dans un autobus fourni par la production, ainsi que le groupe lors de ces mêmes déplacements, des interviews, et durant ses concerts.
Un album live (le premier pour DM), reflet de cette tournée et également intitulé 101, paraît en mars 1989 et devient « disque d'or en France en vingt-quatre heures [...] [et] offre au groupe son meilleur score de ventes en Angleterre depuis trois ans »[25].
Violator et consécration mondiale (1989-1992)
Depeche Mode connaît désormais un grand succès commercial, tout en finissant de convaincre une presse jusqu'alors plutôt réservée. Une fois leur tournée 101 achevée, Martin L. Gore enregistre Counterfeit e.p., un mini album de reprises en solo. Puis rapidement, il soumet aux autres membres du groupe ses nouvelles compositions de ce qui est leur album le plus célèbre à ce jour. En 1989, les quatre musiciens rentrent en studio à Milan pour travailler sur les maquettes très épurées de Martin L. Gore. David Bascombe n'étant pas disponible, le groupe fait alors appel au producteur Flood afin d'enregistrer ce nouvel album, où l’on retrouve les titres Personal Jesus, Policy of Truth, World in My Eyes, Halo, Waiting For The Night et surtout le single qui reste l'un des plus célèbres du répertoire de DM, et son plus gros hit à ce jour : Enjoy the Silence. Initialement composé comme une ballade (la démo minimaliste de Martin L. Gore est composée sur un harmonium), Flood et Alan Wilder y décèlent tout de suite un fort potentiel : ils demandent alors à Gore de composer une ritournelle mélodique supplémentaire à la guitare (qui sera déclinée à différentes octaves et jouée également aux claviers), le rythme est accéléré et un soin tout particulier est apporté à la production de la chanson (pour preuve, le titre est le seul qui fut mixé par Daniel Miller et Flood et non par le disc jockey français François Kevorkian qui mixe le reste de l'album). En tant qu'auteur, Gore déclare que ses dix thèmes favoris durant cette période sont : « les rapports humains, la domination, le désir, l'amour, le bien, le mal, l'inceste, le péché, la religion, l'immortalité »[26].
Le premier extrait de l'album Personal Jesus paraît sur les ondes dès août 1989, et détone. Avec une chanson rock construite autour d'un riff de guitare blues (façon John Lee Hooker), Depeche Mode est là où on ne l'attendait pas. Cet inattendu mélange au rythme lourd, à la mélodie simple et marqué d'un slogan – davantage qu'un refrain – « Reach out and touch faith » donne le ton. Ne perdant pas de vue le champ d'expérimentation électronique, Personal Jesus se conclut par une phrase instrumentale où les programmations semblent livrées à elles-mêmes, percutées par un rythme lourd. Ce titre est une idée de Gore qui, en lisant une biographie d'Elvis, a appris que Priscilla Presley appelait son mari « mon Jésus personnel ». Par ailleurs, les couplets, évoquant une conversation téléphonique « lift up the receiver I'll make you a believer », font en fait écho à l'existence aux États-Unis d'une ligne téléphonique où l'on pouvait joindre un prêtre pour se confesser. Mute n'espérait pas un tel engouement pour Personal Jesus, qui connaît un grand succès international (notamment en Europe et aux États-Unis), misant davantage sur la sortie d'Enjoy the Silence, prévue stratégiquement au moment de la parution de l'album, au début de 1990 ; baptisé Violator, celui-ci paraît finalement au mois de mars de cette année-là et, propulsé par les ventes records de ses singles (notamment Enjoy the Silence, premier titre de DM à se classer au Top 10 américain et single du retour du groupe dans le Top 10 anglais), devient l'album le plus connu de Depeche Mode, écoulé à plus de 10 millions d'exemplaires, dont près de 4 millions pour les seuls États-Unis.
Un événement particulier illustre cette immense popularité acquise, notamment sur le sol américain. Le 20 mars 1990, lors d'une journée de promotion à Beverly Hills, 20 000 fans se pressent pour obtenir un autographe, mais cela tourne vite à l'incident public. Rapidement, les vitres du disquaire où se trouve le groupe - qui sera promptement évacué - cèdent sous la pression de la cohue en proie à une hystérie collective, et les autorités, craignant une émeute (évitée de peu), « envoient sur place plusieurs hélicoptères [et] quatre divisions de police » afin de disperser la foule[27] ; plusieurs personnes sont blessées durant cet incident inédit qui est alors largement relayé par les médias, locaux comme nationaux[28].
Afin de promouvoir l'album, Depeche Mode s'embarque pour plusieurs mois dans le World Violation Tour, qui démontre, une fois de plus, la grande renommée acquise par la formation anglaise. Celle-ci joue par exemple dans plusieurs stades aux États-Unis : ainsi 42 000 tickets sont vendus en l'espace de quelques heures pour un concert au Giants Stadium (dans le New Jersey) et 48 000 tickets sont écoulés en seulement une demi-heure pour un show au Dodger Stadium (à Los Angeles). En 1991, Depeche Mode contribue, avec le titre The Death's Door, à la bande originale du film Jusqu'au bout du monde, de Wim Wenders.
À ce moment-là de sa carrière, le groupe est au faîte de sa gloire, autant plébiscité par le public que par la critique ; les années qui suivent vont cependant se révéler plus chaotiques.
De la lumière aux ténèbres (1993-1996)
Après l'immense succès de Violator, DM revient en 1993 avec l'album Songs of Faith and Devotion. Les titres I Feel You, Walking in My Shoes, Condemnation et In Your Room sont des morceaux encore plus rock, plus bruts, le tout produit de nouveau par Flood et Wilder. Choristes de gospels et sections de cordes interviennent sur un album que le groupe sait très attendu. Et si le succès est à nouveau au rendez-vous (le disque se classe dès sa sortie no 1 des ventes au Royaume-Uni[29], dans de nombreux pays d'Europe[30] ainsi qu'aux États-Unis), l'accueil reste mitigé. Ainsi, si le premier extrait I Feel You remporte un réel succès mondial devenant d'ailleurs l'un des singles les mieux classés de l'histoire du groupe[31] (et obtenant une certification « or » aux États-Unis), les extraits suivants ne connaissent pas le même sort, n’ayant qu’un impact limité dans les classements internationaux. Malgré tout, et sans atteindre les chiffres de Violator, l'album est finalement une réussite commerciale, se vendant à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde (dont plus d'un million et demi aux USA). La tournée qui suit, Devotional Tour puis Exotic Tour, qui dure quatorze mois se révèle très éprouvante[32] : énièmes tensions au sein du groupe, prises excessives de drogues et d'alcool, et Fletcher, victime d’une dépression, est remplacé pour quelques dates[33].
Le bilan au milieu des années 1990 n'est guère réjouissant malgré leur immense popularité : Gahan est devenu un véritable junkie vivant presque avec ses dealers, Gore s'isole, et Fletcher essaie de maintenir la cohésion d'un groupe qui voit l'un de ses membres quitter l'aventure. En effet, estimant que son travail n’est pas reconnu à sa juste valeur et éprouvé par les tensions qu’il ressent au sein du groupe, Alan Wilder décide de le quitter en 1995[34]. Il se consacre alors à plein temps à son projet solo Recoil. DM perd son pilier technique et créatif. La même année, Dave Gahan est hospitalisé à la suite d'une tentative de suicide[35]. Rétabli, il retrouve les deux membres restants au début de 1996 pour enregistrer un nouvel album mais, victime d’une overdose peu de temps après et condamné par la justice californienne à un an de mise à l'épreuve, il entreprend une nouvelle cure de désintoxication[36].
Renouveau (1997-2002)
En 1997, Depeche Mode réapparaît avec le single Barrel of a Gun, qui annonce la sortie d'Ultra, un album du « retour sur certains acquis, un pont solide entre les recettes du passé et les opportunités du présent »[37]. Le producteur Tim Simenon est aux commandes et assure la continuité. Pour mener à bien la production, il fait appel à toute son équipe studio (ses acolytes de Bomb The Bass) pour pallier l'absence d'Alan Wilder qui occupait une place essentielle lors des précédents enregistrements studio. Les ventes d'Ultra sont bonnes, il se classe no 1 dans plusieurs pays dont l'Allemagne et l'Angleterre, et dans le Top 5 aux États-Unis. En 1998, le groupe sort une compilation The Singles 86-98, assortie d'un single inédit (Only When I Lose Myself), ainsi qu'une réédition de The Singles 81-85. « Le disque réaffirme (si besoin est) l'importance « historique » acquise par le groupe au cours de la dernière décennie tout en lui offrant la légitimité d'un retour sur scène »[38]. Une tournée de soixante-cinq dates, baptisée Singles Tour, est organisée, et le public est au rendez-vous[39].
En 2001, Depeche Mode revient avec l'album Exciter, qui se classe très rapidement en tête des ventes dans différents pays[40] et hormis « quelques commentaires sévères, la majorité des critiques rock saluent la sortie de cet album avec le respect traditionnellement alloué aux intouchables de la pop »[41]. Une tournée de quatre-vingt dates, baptisée « Exciter Tour », est organisée[42].
Nouvel élan (2003-2010)
En 2003, Martin L. Gore et Dave Gahan sortent respectivement leurs albums solos (Counterfeit² et Paper Monsters, ce dernier faisant son petit effet dans les charts internationaux) avant de se retrouver en janvier 2005 pour enregistrer le nouvel album. Intitulé Playing the Angel, il paraît finalement à l'automne et constitue pour le groupe une nouvelle étape dans sa carrière ; sur cet album, salué par la critique, Dave Gahan, enhardi par son récent succès en solo, signe ses premières chansons (dont les musiques sont co-composées avec Christian Eigner et Andrew Philpott). En sollicitant Ben Hillier à la production (qui avait collaboré avec Blur), DM persiste à se forger un son drainant des guitares saturées et des synthétiseurs hors d'âge. Quelques mois après la sortie de l'album, la formation anglaise se lance dans une nouvelle tournée mondiale, « Touring the Angel », qui se révèle être la plus grande de sa carrière, elle comporte en effet pas moins de 123 concerts et un total de 33 pays visités. Pendant ce temps, Playing the Angel et ses divers singles - dont notamment le premier édité Precious - rencontrent un vrai succès dans les classements.
À l'automne 2004, Depeche Mode avait publié un album de remixes intitulé Remixes 81-04 contenant notamment une reprise d’Enjoy the Silence, « réinterprétée » par Mike Shinoda, du groupe Linkin Park. Cette version initialement nommée Enjoy the Silence (Reinterpreted) est éditée en single à cette époque sous le nom d'Enjoy the Silence 04 (avec un mix légèrement différent) et connaît un certain écho dans les charts, atteignant par exemple le Top 10 au Royaume-Uni et en Allemagne[43], étant aussi remarquée pour sa vidéo réalisée principalement à base d'animations[44].
Fin 2006, paraît une compilation (audio et vidéo) intitulée Best Of : volume 1 (sur laquelle figure l'inédit Martyr, issu des chutes de Playing the Angel) puis, l'année suivante, Gahan édite un nouvel album solo, Hourglass, qui n'est suivi d'aucune tournée. En mai 2008[45], Depeche Mode entre en studio pour enregistrer un douzième album ; celui-ci paraît finalement le et s'intitule Sounds of the Universe. Derrière ce titre pompeux, il dissimule des sonorités audacieuses mettant en valeur les mélodies de Gore, mais aussi celles de Dave Gahan (toujours aidé par Eigner et Philpott pour la musique), obtenant ainsi définitivement sa légitimité d'auteur (qu'il avait entamé sur le précédent album ainsi que sur son album solo Hourglass). Ben Hillier (qui est déjà aux manettes du précédent album) en a assuré la production. Le premier extrait, Wrong, est un single martial aux sonorités synthétiques massives, sans réel refrain (il se rapproche en cela de I Feel You) où Gahan scande le portrait d'un anti-héros à qui rien n'a jamais souri dans son existence. Le deuxième single, Peace, est une ballade électronique sirupeuse qui divise les amateurs du groupe, qui semble se chercher un nouvel hymne pour ses concerts. Une tournée, baptisée Tour of the Universe 2009 débute par un warm-up le 6 mai 2009 à la Rockhal d'Esch-sur-Alzette (Luxembourg) et inclut un concert au Stade de France le 27 juin 2009, un autre au Zénith de Nancy le 28 juin 2009, à Carcassonne le 6 juillet, à Lyon et à Liévin. Pour la Belgique, Depeche Mode est la tête d'affiche de l'édition 2009 du festival TW Classic Werchter se déroulant le 20 juin. Pour la Suisse, trois concerts sont prévus, deux à Zurich et l'autre à Genève le 10 novembre 2009. La conférence annonçant cette tournée a lieu le lundi 6 octobre 2008 au Stade olympique de Berlin où le groupe joue le 10 juin 2009 devant 68 000 personnes.
Le début de cette tournée est marqué par l'annulation de plusieurs dates en raison de l'hospitalisation du chanteur Dave Gahan. En effet, quelques minutes avant de monter sur scène à Athènes (le 12 mai 2009, deuxième véritable concert de la tournée), il est pris d'une violente gastro-entérite. Plus tard, les médecins décèlent une tumeur bénigne à la vessie, et le groupe ne reprend la route que début juin, annonçant des reprogrammations de certaines dates annulées et d'autres dates additionnelles pour l'hiver 2009 et début 2010, notamment au POPB (palais omnisports de Paris-Bercy) les 19 et 20 janvier 2010. Les concerts de Porto et Séville (11 et 12 juillet) font également l'objet d'annulations en raison d'une blessure à la jambe de Dave Gahan. Mais le véritable événement de cette tournée survient le 17 février 2010 lors d'un concert de charité organisé au Royal Albert Hall à Londres quand Alan Wilder rejoint le groupe sur scène le temps d'un titre. Wilder n'était plus apparu sur scène avec le groupe depuis 1994, l'année précédant son départ de DM. Selon Alan « Dave m'a contacté il y a quelques semaines et m'a demandé si je serais prêt à les rejoindre sur scène. Il m'a assuré que les autres étaient d'accord. J'ai été très heureux d'accepter, en particulier car tout cela se faisait dans de bonnes conditions et nous envisagions depuis longtemps une réunion de ce genre. C'était génial de revoir tout le monde et de revenir un peu en arrière, et c'était aussi la première fois que je voyais Depeche Mode en tant que spectateur ! ». Le DVD de la tournée nommé Tour of the Universe : Barcelona 20/21.11.09 sort le 8 novembre.
Delta Machine et Remixes 2: 81-11 (2011-2015)
Des rumeurs indiquent ensuite la sortie d'un album remix pour le début de l'année 2011. Ces rumeurs sont avérées puisque le , le groupe confirme sur son site officiel la sortie d'un album de remixes pour le 6 juin de la même année. Cinq jours après cette annonce, une version de Personal Jesus remixée par Alex Metric est alors dévoilée. En mars 2012, Martin Gore confirme lors d'une interview que le groupe doit entrer en studio et espère terminer un nouvel album avant la fin de l'année. Gore ajoute que les retrouvailles avec Vince Clarke pour l'album de VCMG, Ssss, renforcent sa créativité : « c'était un break sympa pour moi... je suis retourné à l'écriture pour le groupe avec beaucoup plus d'entrain après cette expérience »[46].
Un nouvel album ainsi qu'une nouvelle tournée mondiale sont officiellement annoncés le à Paris, lors d'une conférence de presse du groupe. L'album, intitulé Delta Machine, sort finalement le [47]. Celui-ci reçoit des critiques en majorité positives[48]. Peu après, débute la tournée mondiale de promotion de l'album, nommée Delta Machine Tour, qui commence en France, à Nice, le 4 mai et s'achève en mars 2014 à Moscou, avec la possibilité d'ajouts de dates supplémentaires en Amérique du Sud ainsi qu'en Asie, durant l'été de cette même année[49].
Dernières activités (depuis 2016)
Le dans l'épisode 68 de The Robcast, Martin L. Gore annonce que le groupe doit se réunir pour enregistrer son prochain album à partir du mois d'avril de cette même année[50]. Le groupe dévoile le le titre de cet album à paraître le : Spirit. Sa sortie est précédé du single Where's the Revolution publié en février 2017 ; une tournée internationale suit[51]. Cet album est favorablement accueilli par la critique[52]. La tournée, intitulée "Global Spirit Tour", visite plusieurs continents et s'étale sur près d'un an et demi. En septembre 2019, DM annonce la sortie au cinéma de Spirits in the Forest, un documentaire filmé durant cette tournée par Anton Corbijn et qui suit, en parallèle, les histoires de six fans (de nationalités diverses) de la formation anglaise[53].
En 2020, Depeche Mode rejoint, après vote, le Rock and Roll Hall of Fame. Cependant la cérémonie d'intronisation du groupe, initialement prévue au mois de mai de cette année-là, est reportée en raison de la pandémie de Covid-19[54].
Style et influences
Le groupe commence sa carrière en tant que quatuor. Leur point de départ est une fascination commune pour le groupe de musique électronique allemand Kraftwerk. Martin Gore déclare : « Je me souviens d’une discussion où nous étions arrivés à cette conclusion : si nous arrivons à faire le lien entre la technologie utilisée par Kraftwerk et des chansons avec de belles mélodies, alors nous arriverons à faire notre trou. L’émotion de Neil Young ou John Lennon transmise via les synthétiseurs de Kraftwerk : c’était mon rêve. De la musique de l'âme jouée par des instruments électroniques[55] ». Martin Gore a aussi cité Elvis Presley, Johnny Cash, the Beatles et les Rolling Stones parmi ses autres artistes préférés[55]. Dave Gahan a nommé les Sparks, Siouxsie and the Banshees et Roxy Music parmi ses groupes préférés[56].
Hommages et apparitions
Musiques
Johnny Cash reprend Personal Jesus dans l'album American IV: The Man Comes Around en 2002, accompagné par le guitariste des Red Hot Chili Peppers, John Frusciante.
Une seconde version de Viva la Vida met en scène le chanteur de Coldplay en tenue royale, à l'image de Dave Gahan dans Enjoy The Silence ; cette vidéo est tournée par Anton Corbijn en hommage à Depeche Mode. Kruder & Dorfmeister ont remixé la chanson Useless dans l'album K&D Session en 1998.
Marilyn Manson fait une reprise de Personal Jesus. Le groupe Deftones reprend deux titres de Depeche Mode à la fin des années 1990 : Sweetest Perfection, issu de Violator puis To Have and to Hold issu de Music for the Masses. Tori Amos réinterprète à sa manière Enjoy the Silence sur son album de reprises Strange Little Girls. Lacuna Coil, un groupe de métal gothique, a fait une reprise du célèbre titre Enjoy the Silence, dans leur album Karmacode, en 2006. Rammstein reprend en 1998 Stripped sur l'album For the Masses : A Tribute to Depeche Mode (avec d'autres artistes comme The Cure, Smashing Pumpkins, Gus Gus, etc.) et réalisent un clip du single en utilisant des extraits du film de propagande de la cinéaste Leni Riefenstahl Les Dieux du Stade (Olympia) pour les jeux Olympiques de Berlin en 1936.
A-ha reprend A Question of Lust au cours d'une émission radio de la BBC2 avec Dermot O'Leary diffusée le 25 juillet 2009 dans le cadre de la promotion de leur album Foot of the Mountain en Grande-Bretagne. In Flames, groupe de death metal mélodique suédois reprend Everything Counts, dans leur album Whoracle sorti en 1997. Sylvain Chauveau, compositeur et pianiste français rend hommage à Depeche Mode avec l'album Down to the Bone – An Acoustic Tribute to Depeche Mode (2005).
Placebo fait une reprise de I Feel You en 2004. Nouvelle Vague reprend en version bossa nova Just Can't Get Enough et Master and Servant respectivement sur les albums Nouvelle Vague et 3. Real Life reprend Everything Counts dans l'album Send Me an Angel : 80s Synth Essentials. Michael Gregorio reprend Enjoy the Silence dans son spectacle Michael Gregorio pirate les chanteurs, et Personal Jesus dans son spectacle Michael Gregorio en concert(s). Le groupe Indochine reprend Personal Jesus dans l'émission de variétés Taratata. Nina Hagen reprend Personal Jesus en 2010.
Le groupe Nada Surf reprend Enjoy the silence en 2010 dans son album If I Had a Hi-fi. Kim Wilde en fait de même (en concert) dans le mini-album Baby Obey Me sorti en 2007 en Allemagne. Susan Boyle reprend également Enjoy the Silence en 2011 dans son album Someone to Watch Over Me. John Lord Fonda reprend Personal Jesus en 2005 dans son album DeBaSer[57]. A Perfect Circle reprend People Are People en 2004 dans son album eMOTIVe.
En 2013, Röyksopp reprend Ice Machine, qui est originellement la face B du premier simple de Depeche Mode, Dreaming of Me (1981).
Jeux vidéo
Pour le jeu Les Sims 2, Electronic Arts et Depeche Mode se sont entendus afin d'inclure Suffer Well, l'un des morceaux de l'album Playing the Angel. La version proposée est cependant un peu différente de celle du disque : les paroles ont été traduites en simlish (le langage incompréhensible parlé par Les Sims). Dans le jeu vidéo Grand Theft Auto: San Andreas, la chanson Personal Jesus peut être entendue sur une des stations de radio virtuelles du jeu, Radio X, alors que dans Grand Theft Auto : Vice City Stories, il s'agit de la chanson Everything Counts que l'on peut entendre sur une autre radio fictive du jeu, Wave 103. Hideo Kojima reprend Wrong en 2012 pour la bande d'annonce du dernier Metal Gear (série) qui s'intitule Metal Gear Rising: Revengeance sorti en février 2013. Dans le jeu vidéo Left 4 Dead 2 développé par le studio Valve, on peut voir un des survivants (Rochelle) porter un tee-shirt à l'effigie de Depeche Mode. Durant le générique de fin du jeu vidéo Injustice : Les dieux sont parmi nous, la chanson Angel, tirée de l'album Delta Machine, peut être entendue.
Membres
Membres actuels
- Martin L. Gore — guitare électrique, synthétiseur, chant, chœurs (depuis 1980)
- Dave Gahan — chant (depuis 1980)
- Andrew Fletcher — synthétiseur, guitare basse (depuis 1980)
Anciens membres
- Vince Clarke — synthétiseur ; de 1980 à fin 1981. Il quitte précocement le groupe pour créer avec Alison Moyet l'éphémère duo Yazoo de 1982 à 1983, The Assembly avec le chanteur Feargal Sharkey (ex-Undertones) de 1983 à 1984 puis son groupe actuel, Erasure, dont il reste le compositeur principal depuis 1985.
- Alan Wilder — synthétiseur, piano, batterie de 1982 à 1995 ; engagé après le départ de Vince Clarke pour jouer en concert, il s'investit dans le groupe et, assez vite, son apport créatif et ses talents de musicien s'avèrent déterminants. Il quitte le groupe pour continuer une carrière solo entamée en 1986 sous le nom de Recoil.
Musiciens additionnels (live)
- Christian Eigner — batterie ; le batteur autrichien collabore avec le groupe depuis la tournée suivant la sortie de la compilation The Singles 86-98. Il collabore également avec Dave Gahan à la composition de huit chansons sur Playing the Angel, Sounds of the Universe et Spirit.
- Peter Gordeno — synthétiseur, guitare et guitare basse ; musicien de studio et pianiste virtuose, Gordeno assure les parties les plus complexes au clavier lors des derniers concerts du groupe (depuis 1998).
- Samantha Smith et Hildia Campbell — chœurs, sur les tournées Devotional Tour, Exotic Tour et Summer Tour, en 1993 et 1994.
- Jordan Bailey et — chœurs, sur les tournées The Singles Tour en 1998 et Exciter Tour en 2001.
- Janet Cooke — chœurs, sur la tournée The Singles Tour en 1998
- Georgia Lewis — chœurs, sur la tournée Exciter Tour en 2001.
Discographie
- 1981 : Speak and Spell
- 1982 : A Broken Frame
- 1983 : Construction Time Again
- 1984 : Some Great Reward
- 1986 : Black Celebration
- 1987 : Music for the Masses
- 1990 : Violator
- 1993 : Songs of Faith and Devotion
- 1997 : Ultra
- 2001 : Exciter
- 2005 : Playing the Angel
- 2009 : Sounds of the Universe
- 2013 : Delta Machine
- 2017 : Spirit
- 2021 : Titre de l'album pas encore dévoilé
À noter que depuis 1993, le rythme de parution des albums studio de Depeche Mode (hors donc compilations et disques live) est quadriennal.
Notes et références
- (en) Neil McCormick, « Kraftwerk: the most influential group in pop history? », The Telegraph, 30 janvier 2013, consulté le 9 mai 2016. « Kraftwerk were the godfathers,” says Martin Gore of Depeche Mode. »
- (en) Andrew Unterberger, « Martin Gore on His New Solo Album and No Longer Making Music for the Masses », Spin, 28 avril 2015, consulté le 9 mai 2016. « I remember buying [Brian Eno’s] Music for Airports when it came out, and I think I was so young that it was the Roxy Music connection that made me go and buy it. But I used to listen to that over and over and over again. I know every single note on it. »
- (en) Dorian Lynskey, « Depeche Mode: 'We're dysfunctional. Maybe that's what makes us tick' », The Guardian, 28 mars 2013, consulté le 9 mai 2016. « [Dave Gahan] He was a hard-core David Bowie fan who earned his place in Depeche Mode with a rendition of Heroes. »
- (en) Joanna Horowitz, « At 29, Depeche Mode is now post-post-punk », The Seattle Times, (lire en ligne).
- (en) « Depeche Mode signs worldwide exclusive deal with EMI Music - to include the US for the first time », Communiqué de presse d'EMI, 7 octobre 2008.
- (en) « Depeche Mode prepares for Tour of the Universe », Reuters, 21 mars 2009.
- (en) annonce de l'entrée de Depeche Mode parmi les artistes admis au Rock and Roll Hall of Fame
- « En fouillant une pile de revues dans son collège de Southend, Dave Gahan tombe sur le magazine de mode français et le quatuor de se débaptiser dans la foulée [de son nom de Composition of Sound] » dans Sébastien Michaud 2001, p. 12.
- (en) Page des lauréats aux Brit Awards de l’année 1989
- Sébastien Michaud 2001, p. 34-35.
- Steffen Hung, « lescharts.com - Depeche Mode - Shake The Disease », sur lescharts.com (consulté le ).
- « http://www.chartstats.com/release.php?release=12253 »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Sébastien Michaud 2001, p. 115.
- Sébastien Michaud 2001, p. 111.
- Sébastien Michaud 2001, p. 117.
- Sébastien Michaud 2001, p. 118.
- (en) "Editorials Singles 86–98: MUSIC FOR THE MASSES" Shunt. Consulté le 16 octobre 2010.
- Sébastien Michaud 2001, p. 124.
- Robert Dimery. "Depeche Mode Violator" par Bruno MacDonald. Robert Dimery (dir.) (trad. Géraldine Bretault, préf. Michka Assayas), Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie : rock, hip hop, soul, dance, world music, pop, techno, Paris, Flammarion, , 959 p. (ISBN 978-2-08-201539-4, OCLC 421610744).
- Sébastien Michaud 2001, p. 138-139.
- Résumé de l'événement
- Sébastien Michaud 2001, p. 177.
- Sébastien Michaud 2001, p. 175-176.
- Sébastien Michaud 2001, p. 180-181.
- Sébastien Michaud 2001, p. 182-183.
- Sébastien Michaud 2001, p. 187-190.
- Sébastien Michaud 2001, p. 195.
- Sébastien Michaud 2001, p. 205.
- Sébastien Michaud 2001, p. 206.
- Sébastien Michaud 2001, p. 230.
- Sébastien Michaud 2001, p. 235.
- Sébastien Michaud 2001, p. 237.
- Steffen Hung, « lescharts.com - Depeche Mode - Enjoy The Silence 04 », sur www.lescharts.com (consulté le )
- Warner Bros. Records, « Depeche Mode - Enjoy The Silence ['04] (Remastered Video) », (consulté le )
- « Depeche Mode are back in the studio! », 7 mai 2008.
- (en)« Dave Gahan Discusses Depeche Mode's Upcoming Album », sur Rolling Stone, en ligne le=2 mars 2012, (consulté le ).
- (en)Carrie Battan, « Depeche Mode Detail New Album Delta Machine », sur Pitchfork, (consulté le )
- Delta Machine Reviews, sur Metacritic, consulté le 2 avril.
- (en) « Depeche Mode Q&A: Dave Gahan Talks 'Delta Machine,' Massive Tour Plans », Billboard, (lire en ligne, consulté le )
- Un nouvel album et une tournée pour le groupe Depeche Mode en 2017 ! - RTBF, le
- Score global (metascore) sur Metametric.
- (en) Emmanuel Tellier, « Depeche Mode – Pierres » (version du 16 octobre 2012 sur l'Internet Archive),
- (en) « Collect-a-Page (Dave Gahan's questionnaire) » [archive du ], Look-In, (consulté le )
- « John Lord Fonda », sur Discogs
Annexes
Bibliographie
- (en) Steve Malins, Depeche Mode : a biography, New York, Cooper Square Press, , 247 p. (ISBN 978-0-8154-1142-0)
- Sébastien Michaud, Depeche Mode : éthique synthétique, Malzéville, Camion blanc, (ISBN 978-2-910196-26-4). Réédition en novembre 2007 avec des modifications de chapitres (ajout de la période 2002-2007 entre autres).
- (en) Jonathan Miller, Stripped : Depeche Mode, Londres, Omnibus, , 596 p. (ISBN 978-1-84449-415-6)
- (en) Stéphanie Lopez, Depeche Mode : book of faith and devotion, Paris, Naïve, , 256 p. (ISBN 978-2-35021-355-2)
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale d’Espagne
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Suède
- Base de bibliothèque norvégienne
- Bibliothèque universitaire de Zagreb
- Bibliothèque nationale tchèque
- WorldCat Id
- WorldCat
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- Last.fm
- SoundCloud
- (en) AllMusic
- (en) Bandcamp
- (en) Billboard
- (de) Munzinger Pop
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Rate Your Music
- (en) Rolling Stone
- (en) Songfacts
- (en) Songkick
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) Site de Depeche Mode
- Portail du rock
- Portail de la musique électronique
- Portail des années 1980
- Portail des années 1990
- Portail des années 2000
- Portail des années 2010