Convoi n° 79 du 17 août 1944

Le convoi no 79 du est le dernier convoi de déportation à quitter le camp de Royallieu (Compiègne) pour celui de Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale.

Convoi n° 79
du

Portail d'entrée du camp
de Buchenwald

Contexte Seconde Guerre mondiale
Mode de transport Ferroviaire
Numéro 79
Départ Compiègne
France ()
Arrivée Buchenwald
Allemagne nazie ()
Durée 5 jours
Déportés Résistants,
Otages,
Prisonniers,
dont des Juifs
· Total 1 255[1] (1 249[2])
+ 51 (Drancy)
Survivants en 1945 53% (691)
But de la déportation Kommandos de travail

Un wagon transportant 51 prisonniers politiques juifs – soustraits par Aloïs Brunner au camp de Drancy – sera adjoint au convoi, ce qui lui vaut d'être surnommé le convoi des 51 otages.

Contexte

À partir du et après le succès du débarquement allié en Normandie, Raoul Nordling (consul de Suède) et Jacques de Rohan-Chabot (directeur de la Croix-Rouge française), négocient avec le général von Choltitz la libération de 3 245 prisonniers politiques internés en France. Le , un accord est conclu transférant de la Wehrmacht à la Garde mobile l'autorité sur les camps de prisonniers situés sur le territoire français[3]. Or, Royallieu est le seul camp en France dépendant exclusivement du Service de sécurité de la SS.

Trajet

Initialement prévu de Royallieu le , le départ du convoi est reporté à la suite de divers sabotages par des réseaux de résistants[4]. Ainsi, dans l'après-midi du et pour éviter de nouveaux sabotages, les prisonniers sont discrètement transportés à bord de camions (camouflés avec du feuillage) jusqu'aux environs de Rethondes[2]. Là, en pleine forêt, ils sont entassés dans des wagons à bestiaux.

Avertis du départ imminent d'un convoi de prisonniers, Raoul Nordling et Jacques de Rohan-Chabot tentent de faire valoir l'accord signé plus tôt pour empêcher le départ du train[4]. La SS refusant toute autorité de la Wehrmacht, le train quitte la forêt de Compiègne le au matin. Ils réitèreront leur tentative à Soissons et à Reims, sans succès[2].

Jusqu'à la frontière, le train est régulièrement arrêté ou ralenti à cause des bombardements ou des destructions de voies. Dans la nuit du 18 au , à Morcourt (Aisne) près de Saint-Quentin (Aisne), une quinzaine de prisonniers parviennent à s'évader dont René Kapel, Eddy Florentin et Jacques Lazarus[5],[6] et André Amar, ainsi que Joseph Bleiberg.

Malgré les diverses tentatives pour retarder le convoi, ce dernier arrive à Buchenwald le dans un camp déjà surpeuplé et où il n'était plus attendu[4].

Déportés

Origine et destination

Si ce convoi comprend majoritairement des Français, les motifs d’arrestation sont, eux, variés. Il regroupe ainsi des résistants, des francs-tireurs et partisans français, des maquisards, des otages de la Somme ou encore des victimes de rafles de représailles[2]. Cet ultime convoi contribuant à l’effort de guerre allemand, tous rejoignent des Kommandos de travail. Seule la moitié du convoi rentrera de déportation.

Personnalités

On compte notamment parmi les déportés et otages de ce convoi :

  • Joseph Bleiberg

Transferts

Le , 482 déportés du convoi sont envoyés dans les mines de Neu-Stassfurt. Quelques rares déportés sont transférés au camp de Dachau. 130 prisonniers de ce convoi mourront pendant les marches d’évacuation[2].

Liens, bibliographie et références

Articles connexes

Bibliographie et liens externes

Notes et références

  1. in Fondation pour la mémoire de la Déportation
  2. in Mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu
  3. in Paul Hénin, Monsieur R. Nordling, consul de Suède et son rôle pendant la libération de Paris - Août 1944, éd. Foyer Français, Paris, s.d.
  4. in Édouard et François Michaut, Esclavage pour une résurrection, éd. du Cep, Bagneux, 1945
  5. in Jean-Francois Chaigneau, Le dernier Wagon, éd. Julliard, Paris, 1982
  6. « Livre-Mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ».
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