Combat d'Andigné
Le combat d'Andigné a lieu lors de la Chouannerie. Le , un petit convoi républicain tombe dans une embuscade tendue par les Chouans.
Date | 8 mars 1796 |
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Lieu | Andigné |
Issue | Victoire des Chouans |
Républicains | Chouans |
• Adjudant-général Henri † | • Louis d'Andigné • Mathurin Ménard |
80 à 200 hommes[1],[2] | 1 000 hommes[2] |
50 à 60 morts[1],[2] | aucune[2] |
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Prélude et forces en présence
Le , l'adjudant-général Henri, nommé commandant de la place de Segré, se rend à son poste avec une escorte de 80 soldats. Plusieurs réfugiés de Segré, croyant le pays pacifié, ont profité de l'escorte pour rentrer chez eux. Mais sur la route, entre Segré et le Lion-d'Angers, près du bourg d'Andigné, le détachement républicain tombe dans une embuscade tendue par les Chouans[1].
Dans ses mémoires, le général chouan Louis d'Andigné écrit que ses troupes étaient fortes de 1 000 hommes, dont 250 chasseurs d'élite et il estime les forces des républicains à 200 hommes, sans doute y inclut-il les réfugiés, peut-être armés[2].
La bataille
Les Chouans, embusqués dans la neige, depuis deux jours dans l'attente du convoi, découvrent leur embuscade à vingt ou vingt-cinq mètres des Républicains. Ces derniers sont attaqués de front par les compagnies d'élite de chasseurs, tandis que le reste des Chouans les assaille sur les flancs en poussant de grands cris. Trop peu nombreux, les Républicains ne résistent pas longtemps et sont mis en déroute. L'adjudant-général Henri ne parvient à rallier qu'un petit nombre d'hommes devant le bourg d'Andigné, tous sont tués, dont le capitaine Roger, un maréchal de logis du 6e régiment et l'adjudant-général Henri[2].
Les pertes
Selon les mémoires du général d'Andigné, 60 républicains ont été tués alors que les Chouans ne déplorent aucune perte ; il regrette cependant la mort de quelques femmes de troupes, tués par « des coups qui ne leur étaient point destinés[2]. » D'après les sources républicaines, 30 grenadiers ont été tués, ainsi qu'une vingtaine de réfugiés[1]. En outre les Chouans s'emparent comme butin de 8 000 cartouches[2], de six fourgons de bagages et des barils d'eau-de-vie[1]. Les chefs décident cependant de répandre leur contenu au sol afin d'éviter que les hommes ne s'enivrent[2].
« Peu de jours s'étaient écoulés depuis l'organisation de nos compagnies de chasseurs, quand nous eûmes besoin de lés mettre à l'épreuve. Un détachement républicain devait amener à Segré un petit convoi de munitions et d'eau-de-vie. Nous nous tînmes en embuscade sur la route, tout le jour où ce convoi nous était annoncé; il ne parut pas. Nous nous retirâmes, à la nuit tombante, pour reprendre notre poste le lendemain matin. Nous avions passé une partie de cette journée couchés sur la neigé, désespérant presque de voir paraître le convoi, lorsque nous l'aperçûmes. Il était escorté de deux cents hommes. Nos chasseurs étaient au centre de notre petit corps, nos autres hommes embusqués sur les deux ailes, un peu en avant de nous;.au premier feu, ceux-ci devaient marcher sur les flancs de l'ennemi,; tandis que nous l'attaquerions de' front. De cette manière, il lui fallait nous passer sur le ventre ou prendre la fuite promptement; car il était presque cerné. Ce mouvement fut parfaitement exécuté. Nous étions à peu près mille hommes, si bien embusqués que les républicains arrivèrent à quarante pas de nous avant de nous, avoir aperçus. Un des leurs disait à un de ses camarades Je voudrais bien trouver là un couple de milliers de Chouans, pour nous divertir. » Au moment où nous nous levions de notre embuscade pour fondre sur eux « Les voilà! » ajouta-t-il. Les deux ailes s'avancèrent, poussant de grands cris, dès. qu'elles eurent vu le centre qui donnait. Du côté des républicains, ce ne: fut qu'une déroute. Leur commandant Henry, fait général de la veille, venait, avec ce détachement, prendre le commandement de l'arrondissement de Segré. Il fit ce qu'il put pour rallier son monde à l'entrée du bourg d'Andigné ; il mit même pied à terre pour donner l'exemple. Mais l'impulsion était donnée il ne put arrêter, qu'un très petit nombre d'hommes qui tous furent tués avec lui. Nous prîmes 8,000 cartouches; dont nous manquions totalement, et quelques barils; d'eau-de-vie, que nous renversâmes pour éviter le désordre. Nous ne pûmes poursuivre longtemps l'ennemi une colonne républicaine, venue du Lion-d'Angers, et une autre, venue de Segré, étaient déjà sur le point de nous atteindre; elles nous forcèrent à la retraite. Dans: cette affaire, nous ne perdîmes pas un seul homme; les républicains en avaient eu soixante de tués. Quelques femmes de troupe, qui étaient en avant sur un chariot fermé et qui s'enfuirent imprudemment à notre approche, périrent malheureusement sous des coups qui ne leur étaient point destinés.
Cette action eut pour nous le plus heureux résultat, en ce qu'elle redonna à nos hommes de la confiance en leurs propres forces. Nous vîmes aussi que nous pouvions compter sur eux à l'avenir; ils ne tardèrent pas à, nous prouver que nous ne nous étions pas trompés. Il nous fallait de temps à autre renvoyer nos hommes chez eux, afin qu'ils pussent changer de linge ils s'en allèrent dans leurs paroisses respectives, à l'issue de l'affaire d'Andigné[2]. »
— Mémoires de Louis d'Andigné.
Bibliographie
- Louis d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné, t. I, Plon, , p. 312-314. lire en ligne sur gallica.
- Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1913, p.295.
Références
- Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, p.295.
- Louis d'Andigné, Mémoires du général d'Andigné, tome I, p.312-314.
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