Lycée Victor-Hugo (Château-Gontier)
Le lycée Victor-Hugo est un établissement français d'enseignement secondaire situé à Château-Gontier en Mayenne. Il dépend administrativement de la région Pays de la Loire et de l'académie de Nantes.
lycée Victor-Hugo | |
Façade du bâtiment de l'horloge. | |
Devise | Venit hora judicii |
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Généralités | |
Création | collège du Prieuré en 1710 |
Pays | France |
Académie | Académie de Nantes |
Coordonnées | 47° 49′ 41″ nord, 0° 41′ 52″ ouest |
Adresse | 4, rue du Général-Lemonnier 53200 Château-Gontier |
Site internet | http://victor-hugo.e-lyco.fr/ |
Cadre éducatif | |
Réseau | Ministère de l'Éducation nationale |
Type | Établissement public local d'enseignement (EPLE) |
Proviseur | Damien Beaufils[1] |
Matricule | 053004S |
Population scolaire | 800 élèves |
Enseignants | 50 enseignants |
Niveau | Établissement secondaire : Lycée |
Options | Education Physique et Sportive, Cinéma-Audiovisuel, Latin, Langue Vivante 3 Allemand, Section Européenne Anglais, théâtre, Sciences de l'ingénieur |
Langues étudiées | Anglais, Allemand, Espagnol |
Localisation | |
Historique
Origine
Le droit qu'avaient d'ancienneté les chanoines de nommer les maîtres du collège leur est renouvelé en 1413[2].
Le chapitre a eu souvent à maintenir son monopole contre des maîtres libres qui prétendaient ouvrir école[3]. Le corps de ville ne tarde pas à élever des prétentions sur la direction du collège. Ce fut matière d'un long procès, au cours duquel, vers 1550, Nicolas Bachelot, chanoine, légua sa fortune à l'école[4]. En 1585, le chapitre abandonne la maison du collège[5]. Les ressources étaient insuffisantes, et pendant un siècle, on vit maintes fois le principal quitter le poste avec tout son personnel, ou accepter une situation mieux rémunérée[6].
L'hôtel de ville songe à transférer le collège au prieuré de Saint-Jean et à en confier la direction aux religieux[7]. Ce projet n'aboutit pas. On s'adresse alors à M. Grandet, curé de Sainte-Croix d'Angers, qui indique comme un maître capable l'abbé Gilles Marais, encore sous-diacre, 1692. Au bout de trois ans la situation ne lui parait pas tenable[8]. Il en est de même pour d'autres expériences[9].
À bout d'expédients, l'hôtel de ville se décida à solliciter l'annexion du prieuré du Genêteil à leur établissement en détresse[10]. À la fin de l'année scolaire 1710, on en revient à solliciter Gilles Marais de reprendre en main la direction d'un établissement que, seul, il pouvait sauver de la ruine.
Création du collège
Le collège de Château-Gontier est créé officiellement le [11] par la signature d’un acte entre la municipalité et le prêtre Gilles Marais qui est désigné comme principal de ce nouveau lieu d’enseignement. La première rentrée s’effectuera en novembre de cette même année[12].
Après de longues contestations entre le principal du collège de Château-Gontier, M. Gilles Marais[13], et le curé d'Azé, ce dernier avait obtenu par sentence du conseil du roi, du , que l'église fût séparée en deux[14].
Le collège voit donc le jour dans l'ancien prieuré de Geneteil. L'établissement prospère. Les vieux bâtiments sont appropriés à leur destination nouvelle. l’établissement s’agrandit avec la construction du bâtiment de l’horloge dans les années 1730 inscrit partiellement par arrêté du [15].
Une salle des fêtes est inaugurée en 1723 ; et l'on voyait, dominant tous ces édifices, la statue de l'Enfant Jésus[16]. Un décret du ajoute au traitement des huit régents les revenus du prieuré de Saint-Julien-des-Ardents, en Châtelais.
Avec une population scolaire de plus de 300 élèves que comptait alors l’établissement, on comprend sans peine la quantité de livres classiques qu’il fallait tirer chaque année des imprimeries d’Angers, pour la fourniture du collège de Château-Gontier. M. Gilles Marais[13], en fonctions comme Principal de cette Maison d’éducation (1710-1733), résolut alors d'assurer la fourniture régulière, économique et facile chaque jour, des ouvrages scolaires. Voulant en même temps faire une bonne œuvre, il chercha dans les villes environnantes un jeune ouvrier imprimeur, mais que sa pénurie d’argent empêchait de s’établir maître. Il s'agira de Joseph Gentil.
XVIIIe siècle
Trois mois avant sa mort, le , Gilles Marais fait accepter pour successeurs ses neveux[17]. Mais, le , la municipalité, qui avait pris ces engagements, les rétracte[18], exigeant que le principal abandonnât à la ville la propriété de tous les biens qu'il laisserait à sa mort[19].
Devant les protestations, Jean Marais rentre au collège, le [20]. Deux ans après, le principal va remplacer à Saint-Laurent-des-Mortiers Jacques Marais, son oncle, et laisse pour lui succéder au collège, Pierre Marais, son frère[21].
Le collège compte un principal, 8 régents et 84 pensionnaires au-dessus de 8 ans, en 1740 ; 110 en 1775.
En 1752, Gilles Marais remplace son frère ; il voit de son temps l'administration temporelle du collège confiée à une commission de prêtres et de laïques, mais sait par lui-même maintenir l'établissement agrandi dans les meilleures conditions de prospérité. Il meurt le . Basile Horeau, neveu et successeur des MM. Marais, a fait plus qu'eux encore dans des circonstances difficiles pour le renom et la prospérité du collège. Le bâtiment neuf qu'il achève permit de recevoir à l'internat une partie des pensionnaires qui logeaient en ville.
Révolution française
Au moment où éclate la Révolution française, le collège compte 400 élèves dont plus de la moitié étaient pensionnaires ; « on y venait même des îles » ; douze professeurs faisaient toutes les classes[22].
Le principal et les régents ne firent aucune offre de serment ; tous sont déportés ou restèrent cachés dans le pays. Le personnel nommé par la suite ne reste pas :
- Château, curé Jureur de Saint-Denis-d'Anjou, installé le , quitte son poste après quelques mois.
- Dominique Rabard, nommé le et assisté des citoyens François Huchedé, Augustin Garot, Cordier, Epiard[23], et du citoyen René Homo, maire de Château-Gontier et maître écrivain, veulent s'installer aux Ursulines de Château-Gontier, mais, au mois de septembre, il s'enrôle dans le bataillon des volontaires de la Mayenne et se fait tuer dans une rencontre avec les Vendéens, le .
Dès lors le mobilier est vendu, le collège devient écurie, dépôt pour les équipages de l'armée et enfin prison.
XIXe siècle
Blaise Horeau accepte la mission de relever le collège le . La rentrée se fit au mois d', et en 1805, la maison comptait 121 élèves instruits par 9 professeurs ; ils sont 300 en 1810. Deux bâtiments nouveaux sont construits.
L'affiliation à L'Université est difficilement accepté[24] Le nombre des élèves tombe à 198 ; il se relève à 292 sous la Restauration.
L'établissement devint collège mixte de plein exercice, avec faculté de recevoir des externes, et exemption de la rétribution universitaire pour les élèves ecclésiastiques, en 1825. Lors des ordonnances de 1828, les professeurs déclarent n'avoir pas l'honneur d'appartenir à une congrégation religieuse. Blaise Horeau meurt le .
Sous la direction de Michel Devaux, la part qu'une division des grands prend à la Chouannerie de 1832 attire les rigueurs du gouvernement, qui impose quatre professeurs laïques[25]. En désuétude, on s'adresse à l'évêque du Mans qui met le collège[26], sous la direction de Charles Descars. La prospérité reprend, continue avec M. Barbé (1866), pour sombrer, en 1881, dans une histoire de cour d'assises.
Collège communal
C’est en 1881 que la municipalité de Château-Gontier demande et obtient que le collège devienne communal et laïque. L'installation du collège laïque a coûté 100 000 F à la ville ; il comprend au début du XXe siècle l'enseignement classique, l'enseignement spécial, et une classe primaire annexe.
En 1968, le collège devient lycée nationalisé mixte et enfin en 1985, le lycée prend le nom de lycée Victor-Hugo en l’honneur de l’écrivain Victor Hugo (1802-1885).
Le lycée actuellement
Formation
Plusieurs niveaux d’enseignement cohabitent au sein du lycée Victor-Hugo : le second cycle, une section de brevet de technicien supérieur (BTS), une prépa concours ainsi qu’une licence professionnelle.
Sont proposées pour le second cycle en option :
- Seconde générale :
- Les enseignements facultatifs : Section Européenne Anglais, Latin (3h), Cinéma Audiovisuel (3h), Allemand LV3, EPS.
- Les enseignements d’exploration : Sciences Économiques et Sociales (SES), Principes Fondamentaux de Économie et de la Gestion (PFEG), Sciences et laboratoire (SL), Méthodes et Pratiques scientifiques (MPS), Littérature et Société (LittSo), Arts du spectacle (art dramatique), sciences de l’ingénieur (SI), Informatique et Création Numérique (ICN).
- Baccalauréat généraux :
- Baccalauréat économique et social : spécialité : Mathématiques, Economie Approfondie, Sciences Sociales et Politiques.
- Baccalauréat littéraire : spécialité : Langue vivante approfondie, Mathématiques, Latin.
- Baccalauréat scientifique : série S-SVT - spécialité : SVT, Physique Chimie, Mathématiques, Informatique et Sciences du Numérique (ISN) Et Série S-SI - spécialité : Sciences de l'Ingénieur, Physique Chimie, Mathématiques, Informatique et Sciences du Numérique (ISN).
- Baccalauréat Technologique :
- Baccalauréat sciences et technologies de la gestion : Communication et Gestion des Ressources Humaines, Mercatique, Comptabilité et finance des entreprises.
- De plus les élèves ont la possibilité de suivre une section européenne de la seconde à la terminale pour les filières générales.
Sont proposées pour l’enseignement Post-Bac :
- Une section de BTS :
- BTS Management des Unités Commerciales.
- Préparation aux concours du secteur médical et paramédical :
- Ergothérapeute
- Manipulateur en électroradiologie
- Technicien de laboratoire en analyses biomédicales
- Licence-Pro : élaboration et mise en œuvre de projets culturels
Classement du lycée
En 2015, le lycée se classe 6e sur 11 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 392e au niveau national[27]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[28].
Personnalités liées au Lycée
Anciens élèves
- Joseph-Juste Coquereau (1768-1795), chef chouan de la Mayenne.
- Jacques Defermon (1752-1831), homme politique français, ministre de Napoléon 1er
- Jean-Baptiste-René Rabeau, (1766-1810), missionnaire français.
- Michel-Georges de La Broise (1794-1871), homme politique français
- Bienheureux Basile Moreau (1799-1873) fondateur de la congrégation de Sainte-Croix
- Henri Barbe, (1832-1909), historien français.
- Le général Émile Lemonnier (1893-1945), officier français.
- Claude Pompidou, née Cahour en 1912 à Château-Gontier et décédée en 2007, épouse de Georges Pompidou, a été élève au lycée de 1928 à 1931.
- Anne Boquel, essayiste française, professeur à la Sorbonne, spécialiste de la poésie napoléonienne.
Professeurs illustres
- Lucien Louis Daniel, professeur de Sciences naturelles et physiques, (1881-1895).
- Marius Grout, Professeur de lettres et Anglais, (1923-1926), auteur du Passage de l’homme, Paris, Gallimard, 1943, Gallimard, Prix Goncourt.
- André Counord, professeur de dessin, a été le chef du réseau FFI (Forces françaises de l'intérieur) à Château-Gontier, dans la Mayenne.
Notes et références
Liens externes
Bibliographie
- « Lycée Victor-Hugo (Château-Gontier) », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
- Alain Croix, Jean Pierre Branchereau, Didier Guyvarc'h, Jean Pierre Landais, Dictionnaire des lycées publics des Pays de la Loire, Presses universitaires de Rennes, 2009.
- Marie-Madeleine Compère et Dominique Julia, Les Collèges français (XVIe – XVIIIe siècles), France du Midi, Paris, CNRS-INRP, 1984.
- Revue historique et archéologique du Maine, tome III 1878.
- Auguste Guays des Touches, Notes historiques sur le collège de Château-Gontier, parues dans la Semaine du Fidèle du Mans, 1872, avec une seconde partie manuscrite.
Références
- annuaire des établissements académie de Nantes
- On distinguait dès lors la grande escolle, régie par un principal avec plusieurs régents, dont l'enseignement comprenait la grammaire, le grec et le latin ; et la petite escolle, on l'on apprenait aux petits enfants l'A B C et les heures seulement. La dernière était à la nomination du sacristain de Saint-Just et le titulaire se nommait le petit régent.
- Par exemple pour les premiers éléments ou même pour les petites filles. Les maîtres écrivains, qui allaient à domicile donner des leçons, de lecture, d'écriture et d'arithmétique, n'étaient pas soumis à la juridiction du chapitre.
- A la condition que les régents choisis par les habitants seraient présentés par trois délégués an chapitre qui les examinerait et recevrait leur serment. La première présentation par les habitants se fit le 8 mai 1580.
- Elle était située à l'angle de la ruelle allant de la Grand'rue à la rue du Temple (emplacement occupé par les sœurs de l'Espérance).
- Une fête annuelle avait lieu le jeudi après la mi-carême, où les écoliers faisaient « monstre par la ville pour conduire le victorien », sans doute l'élève qui s'était distingué par ses succès (acte de 1537).
- L'intendant de Tours donna son approbation le 16 avril 1687, et le procureur-syndic écrivit au général de l'ordre : Notre collège est composé de trois régents ; son revenu consiste dans une rente annuelle de 250 livres bien payées, le produit du pâturage des prairies de Saint-Fiacre, estimé rapporter chaque année 200 livres, enfin les rétributions scolaires, soit 6 livres par chacun des écoliers. Nous ne doutons pas que ce collège, une fois bien établi, ne compte jusqu'à trois cents élèves.
- Il va exercer son zèle à Saint-Laurent-des-Mortiers.
- L'expérience ne réussit pas mieux avec René Pelley, principal du collège de Craon. Une démarche tentée auprès du P. Calenno, prieur des Dominicains de Craon, pour le prier de fonder à Château-Gontier une maison de son ordre qui prendrait la direction du collège, n'a pas plus de succès.
- Henri de la Brunetière, alors prieur, consentit à se désister moyennant une rente viagère de 450 livres L'évêque, Michel Poncet, donna le 19 septembre 1708, un décret d'union qui fut confirmé par lettres patentes du 8 février, enregistrées le 10 mai 1710. On laissa à R. Pelley la jouissance de l'ancien immeuble jusqu'à ce qu'il fut pourvu d'un bénéfice. Ses deux successeurs, MM. Perdreau et Brossier, trouvèrent encore le budget insuffisant ; en 1710, vu la cherté exceptionnelle des vivres, la rétribution scolaire, fut portée à 20 livres.
- Le 14 juillet 1710, par acte devant François Meignan, Gilles Marais engage sa parole et promit d'avoir un nombre suffisant de régents pour enseigner au collège depuis les petites écoles jusqu'à la rhétorique et même la philosophie, s'il trouvoit des fonds suffisants pour gager les régents qui l'enseigneroient. Il abandonne tous ses biens meubles et immeubles à charge de quelques services religieux.
- Le collège a, dès la rentrée de novembre 1710, pour recrues le contingent d'une école prospère que Gilles Marais avait établie à Saint-Laurent-des-Mortiers.
- L'administration municipale de Château-Gontier, en 1760, donna le nom de Gilles Marais à la nouvelle rue qui conduisait de la rue des Juifs à l’église Saint-Jean-Baptiste.
- Le chœur pour le collège de Château-Gontier, la nef pour les habitants. C'est pour l'abbé Angot l'explication de ce distique gravé sur la tombe de Gilles Marais, mort en 1752 : Proh dolor ! atra dies templum divisit et annos. Restitues templum, tu mihi vita, Deus.
- Notice no PA00135555, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Avec l'inscription : Jesus autem crescebat aetate et sapientia.
- Jean Marais d'abord, professeur de philosophie depuis 1728, puis Pierre et Gilles Marais
- A l'instigation de Jacob Guitau, lieutenant général
- On crut saisir des vues intéressées dans l'intervention du lieutenant général quand, après le court passage au collège d'un sieur Hamard, professeur au séminaire d'Orléans, on connut la nomination de Pierre Guitau, son fils, à une fonction qu'il était absolument incapable de remplir. Un parti puissant parmi les officiers de ville, Michel Foussier en tête, protesta. Il parut des pamphlets anonymes contre Jacob Guitau, qui accusa Michel Foussier, Pierre Marais et le professeur de philosophie, Mathurin Bazin, d'être les auteurs d'un libelle imprimé clandestinement sous ce titre : Apologie des habitants de Château-Gontier et de leurs écrits contre l'auteur des troubles et divisions présentes.
- Avec les conditions anciennes, et un accord en dix articles régla, en janvier 1738, toutes les questions en suspens.
- Celui-ci rédigea, de concert avec le corps de ville, un règlement du collège et dressa un inventaire du mobilier qui s'élevait à 9 368 livres. Il meurt, le 13 décembre 1752, à la suite de nouvelles contestations avec le curé d'Azé
- Enquête de l'an IX
- Qu'on lui avait expédiés de Laval
- C'est l'origine de plusieurs conséquences : licenciement des classes de rhétorique et de philosophie, port obligatoire de l'uniforme militaire, etc.
- Le maire Martinet, qui n'était pas étranger à cette mesure, reconnaît, en 1849, que depuis cette époque le personnel était tombé d'année en année et que le budget ne pouvait plus s'équilibrer
- Désormais libre d'attaches universitaires.
- « Classement département et national du lycée », sur L'Express, (consulté le )
- « Méthodologie du classement 2015 des lycées français », sur L'Express, (consulté le )
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