Claude Véga
Claude Véga, de son vrai nom Claude Thibaudat, né le à Paris (Seine), est un imitateur, humoriste et comédien français. Il est considéré comme le père de l'imitation moderne. Il s'est rendu célèbre en imitant les grandes voix du théâtre et du music-hall, aussi bien féminines que masculines.
Ses années fastes, où il était très populaire, et à l'apogée de sa carrière, sont à situer entre 1950 et 1990 où il redirige sa carrière vers le théâtre.
Biographie
Né à Paris d’un père parisien et d’une mère provençale, Claude Véga fait de piètres études commerciales en compagnie de François Truffaut.
Après trois ans d’études d’art dramatique, il débute le jour même de son audition au « Liberty's », le cabaret de Gaston Baheux, en compagnie de Gilbert Bécaud, Jean Richard et Mick Micheyl.
Pendant son service militaire, on lui donne la permission de débuter au music-hall Bobino. Sa notoriété grandissante lui permet d'assurer des représentations dans différents pays.
En 1958 et en 1961, il est à l'affiche des premières parties des spectacles de Charles Trenet, d'Édith Piaf et enfin de Joséphine Baker à l'Olympia. En 1962, il joue dans les cabarets où il imite Pierre Fresnay, Elvire Popesco, Michel Simon et Jean Gabin[1]. Il commence en parallèle une carrière au théâtre en reprenant le rôle de François Périer dans la pièce « Les J3 », et obtient plusieurs rôles au cinéma : Paris Music Hall (1957) avec Charles Aznavour; La marraine de Charley (1959) avec Fernand Raynaud; Tout l'or du monde (1961) de René Clair; Les Héritiers avec Jacqueline Maillan, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault; Le Chevalier de Pardaillan (1962) avec Gérard Barray. Dans Domicile conjugal (1969) de François Truffaut il joue le rôle d'un voisin de Jean-Pierre Léaud et Claude Jade. Tout le monde pense qu'il est un "étrangleur" (Christine: "Il m'a toujours paru louche ce type-là"), mais un soir Christine le voit à la télévision ("C'est notre voisin, l'étrangleur!") dans sa vraie profession : imitateur.
Il revient sur scène au théâtre de Bobino avec Juliette Gréco, puis trois tournées consécutives avec Nana Mouskouri. Il tourne à travers la France, l’Allemagne et la Belgique.
Du côté de la télévision, Edwige Feuillère en 1968, puis Maria Callas, en 1969, le demandent pour l’émission L'Invité du dimanche. Il est un habitué des Top à... de Maritie et Gilbert Carpentier. Parmi les plus fameux auxquels il participe : Sacha Distel, Jacques Chazot, Jacqueline Maillan, Charles Aznavour, Dalida, Nana Mouskouri et surtout le Top à Claude Véga (du 27 avril 1974) qui obtient un taux d’écoute de 70 % et est diffusé deux fois la même année.
1974 voit son retour dans une pièce de Jean-Michel Ribes, « Odyssée pour une tasse de thé », qu’il joue au Théâtre de la Ville. À la suite de cette pièce, il reprend de longues tournées et participe aux « Numéros 1 » de Nana Mouskouri, Jacqueline Maillan, Annie Cordy, Jean-Claude Brialy, … tout en préparant son one man show qui remporte un triomphe au théâtre de la Renaissance en 1977. En 1978, il joue pour « Au Théâtre ce soir » « Le Bon numéro » avec Jacques Fabbri et Marthe Villalonga, entre deux tournées où il présente au public de nouvelles imitations : Zouc, Renaud, Annie Girardot, Yves Montand, Annie Cordy, Claude Nougaro, Maria Pacôme, Michel Serrault.
Dans les années 1980, il participe aux émissions de télévision de Danièle Gilbert, de Christian Morin, de Guy Lux, de Patrick Sébastien et enfin de Jean-Pierre Foucault. Il est alors l'imitateur préféré de Patrick Sébastien[2].
Du côté du théâtre où il aspirait à revenir, Claude Véga joue en 1990 et 1991 à la Comédie de Paris « Drôle de goûter », adaptée de textes de Boris Vian, puis en 1994 et 1995, « La Source bleue » de Pierre Laville, mise en scène par Jean-Claude Brialy, aux côtés de Rosy Varte et de Marina Vlady. 1996 le voit au Cirque d’hiver dans la comédie musicale « Piaf, je t’aime » qui obtient deux nominations aux « Molière ». Il fait un triomphe en 1998 et 1999 avec « Sylvia », mise en scène par Lars Schmidt.
En 2008, il sort un CD d'imitations des années 1950
En juillet 2015 paraît chez Marianne Mélodie un CD réunissant des imitations fameuses qu'il jouait sur scène, dont sa fameuse Maria Callas en direct de l'Olympia, mais aussi quelques parodies inédites.
En octobre 2015 paraît aux Éditions Ovadia un livre "Couleurs, la mémoire des autres" qu'il a illustré lui-même au crayon de couleur.
Le 26 février 2016 il est l'invité mystère de Laurent Ruquier qui lui rend hommage aux Grosses têtes sur RTL : http://www.rtl.fr/culture/arts-spectacles/vendredi-de-folie-pour-les-grosses-tetes-7782073514
En mars 2017 paraît un second livre "Carnets buissonniers" (Editions Ovadia) http://www.leseditionsovadia.com/collections/270-carnets-buissonniers.html
Le 30 janvier 2019 paraît un dvd "le meilleur de Claude Véga" regroupant 31 sketchs en forme de compilation de ses meilleures imitations, extraites notamment des émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier.
Il publie en 2020 "L'intemporel", recueil de dessins réalisés entre 1982 et 2012, présentés sous la forme d'un calendrier perpétuel, aux Editions Ovadia. https://www.pragmaconcept.com/catalogue-general/568-l-intemporel.html
Il a été nommé Officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres en janvier 2010[3]. Certaines de ses performances artistiques restent gravées dans les mémoires[4].
Théâtre
- 1954 : Les J3 de Roger-Ferdinand, mise en scène Jacques Baumer, théâtre de l'Ambigu
- 1974 : L'Odyssée pour une tasse de thé de Jean-Michel Ribes, mise en scène de l'auteur, théâtre de la Ville
- 1990 : Drôle de goûter d'après des textes de Boris Vian, mise en scène Gérard Maro, Comédie de Paris
- 1994 : La Source bleue de Pierre Laville, mise en scène Jean-Claude Brialy, théâtre Daunou
- 1996 : Piaf, je t'aime (Cirque d'hiver)
- 1998 : Sylvia de A.R. Gurney, mise en scène Lars Schmidt
Filmographie
- 1951 : Jamais deux sans trois d'André Berthomieu
- 1960 : Les Héritiers de Jean Laviron
- 1961 : Tout l'or du monde de René Clair
- 1962 : Le Chevalier de Pardaillan de Bernard Borderie
- 1969 : Domicile conjugal de François Truffaut
- 1978 : Au théâtre ce soir : Le Bon Numéro d'Eduardo De Filippo, mise en scène Jacques Fabbri, réalisation Pierre Sabbagh, théâtre Marigny
- 1983 : Y a-t-il un pirate sur l'antenne ? de Jean-Claude Roy[5]
Notes et références
- Télé 7 Jours n°104, semaine du 17 au 23 mars 1962, page 24 : "Claude Véga : il est né animateur"
- Télé 7 Jours n°1233, semaine du 14 au 20 janvier 1984, page 26, avec Patrick Sébastien en couverture. A la question qui lui est posée de savoir quel est son imitateur préféré, il répond Claude Vega.
- Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2010
- « Claude Véga (...) fit une "performance" si extraordinaire, si éblouissante qu'elle ne peut que rester gravée dans la mémoire de ceux ou celles qui ont eu, par les hasards de la vie parisienne, le privilège d'y assister et sont encore de ce monde.», in 88 notes pour piano solo, Jean-Pierre Thiollet, Neva Editions, 2015, p. 278. (ISBN 978 2 3505 5192 0)
- Claude Véga interprète plusieurs rôles, imitant successivement les voix et attitudes de Delphine Seyrig, Michel Serrault (manière Albin de La Cage aux folles), Alice Sapritch et Barbara.
Liens externes
- (en) Claude Véga sur l’Internet Movie Database
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