Claude Javogues

Claude Javogues, né le à Bellegarde-en-Forez (Loire), fusillé le à Paris, est une personnalité politique française.

Claude Javogues
Fonctions
Député de Rhône-et-Loire

(3 ans, 1 mois et 21 jours)
Gouvernement Convention nationale
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bellegarde-en-Forez (Loire, France)
Date de décès
Lieu de décès Paris (France)
Nature du décès Fusillé
Nationalité Française
Parti politique Montagne
Profession Huissier

Avant la Révolution

Fils aîné d'un officier des eaux et forêts, notaire et procureur du châtelain de Feurs, il fait des études au collège de Montbrison, avant d'être placé comme clerc auprès du procureur royal de cette ville. Licencié en droit de l'université de Valence en 1785, il s'inscrit au barreau de Montbrison, où il exerce jusqu'en 1792.

Sous la Révolution

Commandant de la garde nationale, il est élu administrateur du directoire du district de Montbrison (Loire) en 1791 puis député à la Convention, quatorzième sur quinze avec 480 voix sur 814 votants, par le département de Rhône-et-Loire le . Siégeant sur les bancs de la Montagne et affilié au Club des jacobins de Paris, il vote la mort lors du procès de Louis XVI, déclarant : « Pour préserver les âmes pusillanimes de l'amour de la tyrannie, je vote pour la mort dans les vingt-quatre heures » et combat les girondins, mais son rôle est effacé.

Envoyé le combattre l'insurrection fédéraliste en Saône-et-Loire, sa mission dure sept mois, sur un territoire étendu bientôt au Rhône-et-Loire et à l'Ain, puis limité au département de la Loire lors de sa création. Il entre à Saint-Chamond — rebaptisé « Val-Rousseau » — le et à Montrond-les-Bains le 12, il installe un tribunal révolutionnaire dans le Lyonnais. En , il annonce aux habitants de Montbrison, qui avaient soutenu les Lyonnais, « que le sang coulerait comme l'eau dans les rues » et que la ville s'appellerait « Montbrisé ». Il décide de raser les remparts de la ville, débaptise la ville et fait ériger une colonne infamante. Dans l'Ain, il proclame que « l'édifice de la prospérité publique ne pouvait se consolider que par la destruction et sur le cadavre du dernier des honnêtes gens ». Puis, délaissant le siège de Lyon et la pacification de l'Ain, il assure la reconquête et l'organisation de la Saône-et-Loire. Marqué par l'égalitarisme, il transforme un emprunt forcé en taxation des riches à Armeville, promeut l'ouverture de sociétés populaires (celles-ci passant à 59 pour 237 communes), multiplie les comités de surveillance, envoie des commissaires dans tout le département, tente de constituer une armée révolutionnaire de 1 200 hommes et favorise la déchristianisation.

Inquiet des excès de son collègue qui l'a, par ailleurs, traité de contre-révolutionnaire et d'ennemi du peuple, l'accusant de mansuétude à l'égard de Lyon et d'enrichissement, Georges Couthon obtient que la Convention le rappelle sous huit jours le [1]. Traduit devant la Convention, Claude Javogues est renvoyé devant le comité de salut public le 23 ventôse an II () et rétracte ses accusations le 1er floréal an II (). Lui et Couthon se réconcilient.

Demeurant dans une réserve prudente, il n'est pas inquiété le 9 Thermidor. Toutefois, dénoncé par les administrateurs de Bourg-la-Reine le 19 floréal an III () puis, le 25, par une pétition d'habitants du département de Rhône-et-Loire, il est décrété d'arrestation le , après l'échec des insurrections du 12 germinal et du 1er prairial an III, pour ses sympathies avec les insurgés et son action durant l'an II.

Arrêté peu après, il bénéficie en octobre 1795 de l'amnistie générale votée le 4 brumaire an IV () par la Convention après la ratification de la Constitution de l'an III.

Sous le Directoire

Abonné au Tribun de Peuple, Claude Javogues assiste à l'une des réunions du directoire secret de la conjuration des Égaux. Après la découverte de la conspiration le , il est soupçonné d'avoir pris part à l'affaire du camp de Grenelle en . En fuite le lendemain de l'affaire, il est arrêté et condamné à mort par un conseil militaire au Temple. Il est fusillé le .

Sources

Notes et références

  1. Le comité de salut public l'avait rappelé en vain le puis le .
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