Cléobuline

Cléobuline, ou Cléobulina (grec ancien Κλεοβουλίνη), est une poétesse grecque, née à Lindos, dans l'île de Rhodes, et qui vécut probablement autour de 550 av. J.-C.[1].

Cléobuline
Naissance VIe – Ve siècles av. J.-C.
Lindos, Grèce
Auteur
Langue d’écriture grec ancien
Genres
énigme

Biographie

Bien que son existence ait été mise en doute à l'époque moderne[réf. nécessaire], Cléobuline est bien connue des auteurs anciens.

Selon Plutarque, son père est Cléobule, tyran de Lindos, l'un des Sept Sages. Il la met en scène dans le Banquet des sept sages sous le surnom que lui donne son père Cléobule, Eumétis, « la Prudente », et loue, davantage que ses énigmes, « sa profondeur d'esprit, son sens politique, l'aménité de son caractère, et le talent qu'elle a de rendre plus douce l'autorité de son père et d'inspirer à celui-ci des sentiments plus humains à l'égard du peuple[2],[3] ».

Selon Diogène Laërce, la mère de Thalès se nommait également Cléobuline[4], mais il ne s'agit peut-être pas de la même personne, car, dans le Banquet des sept sages, Cléobuline est encore une jeune femme alors que Thalès est déjà adulte et célèbre.

Cléobuline a inspiré à Cratinos l'une de ses comédies, Les Cléobulines, jouée avant 420 av. J.-C., peut-être vers 450.

Œuvre

Cléobuline est connue pour ses énigmes. Aristote définit le genre dans la Poétique : « relier entre elles des choses qui ne peuvent l'être pour énoncer des faits qui existent ; or il n'est pas possible de faire cela par l'alliance des noms, mais il est permis de le faire par métaphore[5]», et donne en exemple une énigme de Cléobuline :

« J'ai vu un homme qui, au moyen du feu, avait appliqué l'airain sur la peau d'un autre homme[Note 1]. »

L'énigme était un genre couramment pratiqué lors des banquets.

Pour Detienne et Vernant, Cléobuline, par son habileté dans le domaine de l'énigme, est l'équivalent, dans un monde moins inquiétant, de la Sphinx[6].

Postérité

Art contemporain


Notes

  1. Un médecin appliquant une ventouse sur un patient.

Références

  1. Buck 1992, p. 426 (s.v.« Cleobulina (6th century BC) »).
  2. Plutarque, Œuvres morales [détail des éditions] [lire en ligne] (Le Banquet des sept sages, 148cd).
  3. Cécile Panagopoulos, « Vocabulaire et mentalité dans les Moralia de Plutarque », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 3, no 3, , p. 217 et 219 (lire en ligne).
  4. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne), I, 22.
  5. Aristote, Poétique, 1458a.
  6. Detienne et Vernant 1974, p. 291-292.
  7. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Cléobuline
  8. Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).

Voir aussi

Bibliographie

  • (grc + fr) Yves Battistini, Poétesses grecques, Paris, Imprimerie nationale, coll. « La Salamandre », .
  • (en) Claire Buck, Bloomsbury Guide to Women's Literature, .
  • Marcel Detienne et Jean-Pierre Vernant, Les Ruses de l'intelligence. La métis des Grecs, Flammarion, coll. « Champs », , p. 291-292.
  • (en) Gilles Ménage (trad. du latin par Manuella Vaney, présenté par Claude Tarrene), Histoire des femmes philosophes, Paris, Arléa, .
  • (en) Ian Michael Plant, Women Writers of Ancient Greece and Rome: An Anthology, University of Oklahoma Press, (lire en ligne).
  • (en) William Smith (dir.), Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, 1867, volume 1, page 789, article "Cleobuline". [lire en ligne]
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