Cédratier
Citrus medica
Règne | Plantae |
---|---|
Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Sapindales |
Famille | Rutaceae |
Genre | Citrus |
Le cédratier, Citrus medica L., est une espèce d’arbres de la famille des Rutacées. Son fruit, le cédrat, est un agrume.
Description
Le cédrat est un gros fruit ovale et bosselé parfois verruqueux qui peut mesurer jusqu'à 25 cm de long et peser 4 kg. Sa pulpe acide verte ou jaune est peu juteuse, le parfum de son zeste est très agréable.
Le zeste de cédrat est rarement utilisé frais. Il est surtout confit et utilisé en pâtisserie, en confiserie ou à des fins décoratives. Il est également transformé en confiture et en liqueurs. L'essence de cédrat est employée en parfumerie.
Le cédrat fut le premier agrume à être diffusé dans l'ensemble des régions de l'Asie, puis de l'Europe dès le IIIe siècle av. J.-C.
La main de Bouddha (Citrus medica var. sarcodactylis) est une variété asiatique de cédrats.
Le cédrat est un fruit à croissance lente. L'arbre pousse à partir de plants âgés de 2 à 4 ans, et donne ses fruits vers 3 ans [réf. nécessaire]. Ceux-ci sont oblongs, et peuvent atteindre 15 cm de long. La pelure est épaisse, rénitente, odoriférante et couverte de protubérances ; la pulpe est blanche et subacide.
Étymologie
Le nom de son fruit lui vient de l'italien cedrato, dérivé de cedro, issu du latin citrus[2].
Taxinomie
Citrus medica a pour synonymes :
- Aurantium medicum (L.) M. Gómez[3]
- Citrus alata (Tanaka) Yu.Tanaka[3]
- Citrus balotina Poit. & Turpin[3]
- Citrus cedra Link[3]
- Citrus fragrans Salisb.[3]
- Citrus gongra Raf.[3]
- Citrus hassaku Yu.Tanaka[3]
- Citrus kizu Yu.Tanaka[3]
- Citrus limetta Risso[3]
- Citrus medica var. alata Yu.Tanaka[3]
- Citrus nana (Wester) Yu.Tanaka[3]
- Citrus odorata Roussel[3]
- Citrus pyriformis Hassk.[3]
- Citrus sarcodactylus Siebold ex Hoola van Nooten[3]
- Citrus tuberosa Mill.[3]
- Limon racemosum Mill.[3]
- Limon spinosum Mill.[3]
- Limon vulgare Mill.[3]
Répartition
Le cédratier (Citrus medica) est une espèce voisine du citronnier, originaire d'Extrême-Orient[4].
Production
Le cédratier est maintenant principalement cultivé au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Italie, en Chine, en Amérique du Sud. La récolte s'effectue entre septembre et novembre dans le bassin méditerranéen. En Corse (essentiellement dans le Cap Corse) et en Occitanie, seuls subsistent aujourd'hui quelques petits vergers pour une toute petite production.
Le cédrat en Corse
La variété Cédrat de Corse (cédrat se dit alimea en corse) était intensivement cultivée en Corse à la fin du XIXe siècle dans des vergers en terrasses essentiellement dans le Cap Corse, protégé du vent par des haies pour éviter que les fruits soient abîmés par les épines des branches. Vers 1920, la production annuelle dépassait 8.000 tonnes, sur environ 1.000 ha. Au début des années 1950, la Corse fournissait encore le tiers du marché mondial de cédrat en saumure[5]. La production était essentiellement destinée à l'industrie du fruit confit d'Italie et d'Europe du Nord, quoique localement se produisait une liqueur, la cédratine. La cédratine est la liqueur corse par excellence : elle se compose d’alcool, de sucre, de cédrats et d’extraits naturels végétaux et titre 24° d’alcool. Ailleurs, en Méditerranée, on trouve d'autres liqueurs mettant à l'honneur l'agrume, comme l'Italicus, composé à base de cédrat et de bergamote.
Le cédrat dans le judaïsme
L’Etrog (hébreu אתרוג) est l'une des variétés de cédrats, un citrus de la famille des oranges et des citrons (Citrus medica ‘Etrog’). Il constitue l'une des quatre espèces utilisées lors d'une cérémonie particulière de balancement durant la fête juive de Souccot, les trois autres étant le loulav (branche de dattier), le hadass (branche de myrte) et la aravah (branche de saule).
Le Lévitique 23:40 se réfère à l’etrog comme un pri etz hadar (פרי עץ הדר), litt. « le fruit du bel arbre » ou « d'un bel arbre », à moins que Hadar ne désigne une espèce particulière. L'hébreu moderne traduit ce terme par « cédrat », sur base de la définition rabbinique de l’etrog comme étant le fruit référé par la Torah. Le nom arabe du fruit, itranj اترنج cousine avec l'hébreu. L’itranj est lui aussi favorablement mentionné dans les hadith.
Lorsqu'on l'achète avant Soukkot, il est typiquement vert, et vire au jaune profond au cours de la semaine de la fête.
D'après la Halakha, l’etrog utilisé pour la mitzvah des quatre espèces doit être sans défaut, de forme et état parfait. Un etrog qui possède encore un pitom à son bout (le pitom est constitué du style et du stigmate de la fleur et tombe généralement au cours du processus de croissance) est considéré comme particulièrement précieux. Les détails exacts quant au meilleur etrog possible sont consignés dans les grands ouvrages de Halakha. Du fait de la rareté des etroguim parfaits, leur prix peut monter jusqu'à 1 000 €. De nombreuses histoires rapportent l'histoire d'humbles gens dans les shtetls d'Europe de l'Est dépensant des sommes princières pour avoir le privilège de posséder un etrog casher pour Soukkot. C'est aussi l'un des ressorts du film israélien Les Ushpizzin.
La forme du fruit, également appelée guidoul, est particulièrement importante, ainsi que la propreté de la partie supérieure du fruit. Différentes autorités de la loi juive se disputent quant à la définition exacte de la partie supérieure de l'etrog. On admet généralement qu'il s'agit du tiers supérieur du fruit.
La mitzvah première de l'usage d'un etrog est le balancement des Quatre espèces juste avant la cérémonie du Hallel. Après la fête, certains cuisent la pelure du fruit pour en faire de la confiture, des fruits confits ou des cakes aux fruits.
Les naturalistes modernes considèrent que l'etrog proviendrait du nord de l'Inde, et serait le premier agrume arrivé dans les pays du bassin méditerranéen via les Mèdes ou les Perses en 300 avant J.-C. ; d'où le nom de l'arbre, Citrus medica, et du fruit, Malum medica, ou Malum persica.
Il serait possible que les Juifs aient rapporté l'arbre avec eux en Eretz Israël, lors du retour de l'exil à Babylone. Cependant, cette théorie a été rejetée par d'autres spécialistes (Isaac, Science 129:179-85, 1959). Andrews (Agr. Hist. 35(1):35-46, 1961) a pour sa part associé le mot biblique hadar à l'Assyrien adaru (citron), une théorie impliquant l'usage de certains agrumes assimilés au citron par les hébreux de l'antiquité.
Liste des sous-espèces, variétés et cultivars
Selon BioLib (24 août 2020)[6] :
- cultivar Citrus medica ‘Assads’
- cultivar Citrus medica ‘Corsican’
- cultivar Citrus medica ‘Digitata’
- cultivar Citrus medica ‘Earle’
- cultivar Citrus medica ‘Etrog’
- cultivar Citrus medica ‘Limoniforme’
- cultivar Citrus medica ‘Liscia Diamante’
- cultivar Citrus medica ‘Peretta’
- cultivar Citrus medica ‘Policarpa’
- cultivar Citrus medica ‘Riccia’
Selon Tropicos (24 août 2020)[1] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
- sous-espèce Citrus medica subfo. aurantiifolia (Christm.) Hiroë
- sous-espèce Citrus medica subfo. dulcis (Risso & Poit.) M. Hiroe
- sous-espèce Citrus medica subfo. hassaku M. Hiroe
- sous-espèce Citrus medica subfo. hiroshimana M. Hiroe
- sous-espèce Citrus medica subfo. junos (Siebold ex Tanaka) Hiroë
- sous-espèce Citrus medica subfo. kizu M. Hiroe
- sous-espèce Citrus medica subfo. pyriformis (Hassk.) Hiroë
- sous-espèce Citrus medica subsp. bajoum H. Perrier
- sous-espèce Citrus medica subsp. limonia (Risso) Hook. f.
- variété Citrus medica var. acida Brandis
- variété Citrus medica var. alata Tanaka
- variété Citrus medica var. digitata Risso
- variété Citrus medica var. dulcis Risso & Poit.
- variété Citrus medica var. ethrog Engl.
- variété Citrus medica var. limetta Engl.
- variété Citrus medica var. limon L.
- variété Citrus medica var. limonum (Risso) Brandis
- variété Citrus medica var. medica
- variété Citrus medica var. nana Wester
- variété Citrus medica var. proper Hook. f.
- variété Citrus medica var. sarcodactylis (Hoola van Nooten) Swingle
- variété Citrus medica var. tarung Tanaka
- variété Citrus medica var. yunnanensis S.Q. Ding
Notes et références
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 24 août 2020
- « Cédrat », sur TLFi, CNRTL (consulté le )
- The Plant List, consulté le 24 août 2020
- Jean Guillaume, Ils ont domestiqué plantes et animaux : Prélude à la civilisation, Versailles, Éditions Quæ, , 456 p. (ISBN 978-2-7592-0892-0, lire en ligne), « Annexes ».
- R. HUET, en collaboration avec C. CASSIN et J. JACQUEMONT (station agrumicole de Corse INRA-INFA, San Giuliano) et Régine DALNIC (CIRAD Montpellier)., « Le cédrat méditerranéen et le cédrat de Corse », revue Fruits, vol. 41,n°2, , p. 113 -119
- BioLib, consulté le 24 août 2020
Références biologiques
- (en) Référence BioLib : Citrus medica L. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Citrus medica L. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Citrus medica (consulté le )
- (fr+en) Référence EOL : Citrus medica L. (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Citrus medica L. (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Citrus medica L. (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Citrus medica L., 1753 (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Citrus medica L. (consulté le )
- (en) Référence IRMNG : Citrus medica L., 1753 (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Citrus medica L. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Citrus medica L. (taxons inclus) (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Citrus medica L., 1753 (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Citrus medica L. (Source: KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Citrus medica L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- Portail des plantes utiles
- Portail de la culture juive et du judaïsme