Chartreuse de Rodez

La chartreuse Notre-Dame d’Aveyron ou chartreuse de Rodez est un ancien monastère de Chartreux situé à Rodez.

Chartreuse Notre-Dame d’Aveyron
Domus Ruthenæ

La chartreuse devenue Haras national.

Identité du monastère
Diocèse Rodez
Présentation du monastère
Type Chartreuse masculine
Culte Catholique
Province cartusienne Aquitaine
Patronage Notre-Dame
Fondateur Hélion Jouffroy
Date de la fondation 1511
Fermeture 1790
Armes du fondateur
Armoiries du monastère
Architecture
Dates de la construction XVIe au XVIIIe siècle
Protection  Inscrit MH (1942) :
Tours rondes de l'ancienne enceinte ;
Écurie contenant des restes de l'ancienne chapelle.
Localisation
Pays France
Région Occitanie
Ancienne province Languedoc
Département Aveyron
Commune Rodez
Coordonnées 44° 21′ 09″ nord, 2° 33′ 44″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Aveyron

Histoire

Cette chartreuse est fondée en 1511, sous les murs de Rodez, par Hélion Jouffroy (†1529), chanoine de la cathédrale de Rodez[note 1], qui a hérité des biens de son oncle, le cardinal Jouffroy, évêque d’Albi. En 1512, Louis XII accorde l'autorisation de bâtir le monastère. La ville de Rodez fait d'abord un peu d'opposition et le chapitre de la cathédrale s'oppose également à l'établissement de la chartreuse en cet endroit. Un long procès s'engage et ralentit les constructions qui sont néanmoins commencées, l'évêque de Rodez, François d'Estaing ayant donné son consentement. La fondation est confirmée par le parlement de Toulouse. Les religieux occupent d'abord la borie d'Albespeyres[1], aujourd'hui La Boriette, qui leur a aussi été donnée par Hélion Jouffroy[2]. En 1514 ont construit la petite chapelle Notre-Dame-de-Pitié, chemin de la Boriette, et quatre cellules pour les religieux. En 1515, on commence à construire l'église. La chartreuse n'a pas de communauté régulière avant 1524. Les bâtiments du monastère sont loin d'être terminés quand une communauté, installée dans des édifices préexistants, s'installe, en 1524, dans les nouveaux bâtiments, mais les travaux progressent avec une extrême lenteur.

En 1520, les prieurés de Salmiech et de Trémouilles sont unis à la chartreuse. Le patrimoine foncier est constitué de domaines à Rodez et d'anciens droits dans les environs de Pont-de-Salars[1], et du domaine de Caumels (44° 18′ 13″ N, 2° 40′ 09″ E ), près du village d'Inières[note 2] sur la commune de Sainte-Radegonde[3].

L’église est consacrée en 1529 par François d'Estaing.

Durant les guerres de religion qui ensanglantent le pays pendant la moitié du XVIe siècle, elle est pillée plusieurs fois, mais les moines ont probablement toujours le temps de se retirer en ville.

L'église n'est voûtée qu'en 1622.

En 1733, on commence la construction de la tour ronde du côté du Bois de Bourran. En 1734, on commence la construction des murailles du grand enclos. Au XVIIIe siècle, les bâtiments de la cour d’entrée sont rebâtis. L'église est réparée en 1790.

Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Le procureur de la maison, prévoyant le sort réservé aux couvents, s'empresse de vendre certains domaines du monastère et rassemble le numéraire afin de le soustraire à la confiscation. Mais, à la suite d'une dénonciation par l'un des moines, la municipalité accompagnée d'un détachement de la garde fait une descente à la chartreuse, et l'argent et le domaine sont perdus[2]. La communauté, huit profès et trois convers, doit se disperser en juillet 1791. Le couvent est vendu comme bien national, le 26 ventôse an 6 (16 mars 1798) pour la somme de 1 540 000 francs[4]. En 1796, Le directoire du district de Rodez loge dans la chartreuse le 1er régiment de hussards[1]

Les bâtiments sont affectés entre 1809 et 2017 à un haras national. Un projet de tiers-lieu, lieu de travail, de vie et d'échange, a été présenté le [5].

Moines notables

Recteurs

Prieurs

  • 1582-1588 et 1598-1603 : Antoine Isarn, né a Toulouse, fait profession dans l'Ordre de Cîteaux, profès de Cahors, prieur de Villefranche (1581-1582), puis de Rodez (1582-1588), de Toulouse (1588-1598), reprend le gouvernement de la chartreuse de Rodez, en 1598 jusqu'en 1603[9].
  • 1617 : Antoine Tixier (†1655), né à Felletin, profès de Toulouse, procureur à Rodez et à Toulouse, prieur de Rodez en 1617, puis de Cahors en 1627. En 1642, prieur à Bordeaux, à Cahors dès l’année suivante, transféré à Toulouse en 1645.
  • 1699 : Martin[11].
  • 1790 : Gabriel Géraud, dernier prieur[1].

Iconographie

  • Plan fait le 27e avril 1514 de la veue et figure de l’enceinte et circuit du lieu destiné pour le batiment de la chartreuse de Rodez, éxécuté en vue de la construction de la chartreuse de Rodez. Le plan représente les parcelles devant être achetées, avec légendes en vue d’évaluer l’emprise de la construction, les murailles, la cathédrale en construction et l’ancien palais épiscopal. Deux dessins similaires à celui qui est conservé à la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron se trouvent aux Archives départementales de l'Aveyron, H(018) 0001 bis, [voir en ligne] et 3 G 240. Transcription des légendes en 3 E 565 et 3 E 668 (XIXe siècle)[12].
  • Plan des travaux d’aménagement en 1748. [Arch. dép. Aveyron, 1148 W 247 et AA 212-35][2].

Notes et références

Notes

  1. Clerc du diocèse de Besançon et docteur en droit civil, Hélion Jouffroy est pourvu de la dignité de grand chantre de la cathédrale Notre-Dame de Rodez en 1467, puis comme prévôt de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi et du chapitre collégial de Saint-Salvy. Il est prieur d'Inières, prébende attachée à son canonicat. Il fonde aussi le couvent des Annonciades de Rodez
  2. Une prairie du domaine de Caumels sert de terrain d'atterrissage, lors du vol en montgolfière de Charles Carnus, à bord du « Ville de Rodez », le , quatrième ascension aéronautique de l'histoire.

Références

  1. Un bâtiment peut en cacher un autre : la Chartreuse Notre-Dame de Rodez, Exposition virtuelle, issue de l'exposition « Des chevaux et des hommes : deux siècles d’histoire du haras national de Rodez », présentée du 14 juin au 20 septembre 2013, sur le site archives.aveyron.fr.
  2. Poujol de Molliens 1935.
  3. Bulletin : histoire et archéologie Flandre, Tournaisis, Cambrésis, Hainaut, Artois, 1909 sur Gallica
  4. Vente des biens nationaux du département de l'Aveyron sur Gallica
  5. « Aveyron : un tiers lieu pour redonner vie aux haras de Rodez », sur ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  6. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, juillet 1936 sur Gallica
  7. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, avril 1936 sur Gallica
  8. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, 01-1939 sur Gallica.
  9. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, octobre 1936 sur Gallica
  10. Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, avril 1936 sur Gallica
  11. Procès-verbaux des séances de la Société des lettres sciences et arts de l'Aveyron, 1er juillet 1866 sur Gallica
  12. Gautier-Dalché, Patrick, « Essai d’un inventaire des plans et cartes locales de la France médiévale (jusque vers 1530) », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 170-2, (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 354.
  • De Grimaldi (Abbé) et Touzery, J. (Chan.), « Les bénéfices du diocèse de Rodez avant la Révolution de 1789 », État dressé par l’Abbé de Grimaldi, publié et annoté par M. le Chanoine Touzery, Rodez, 1906.
  • Poujol de Molliens, J., Le dépôt d'étalons de Rodez, Rodez, Impr. P. Carrère, , 130 p. (lire en ligne), p. 91. .
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p. .
  • Lauriere Raymond, « Les vestiges de la chartreuse de Rodez », Études aveyronnaises (2006), 2007, p. 179 à 189.
  • Desachy, Matthieu, « Bibliophiles d'oncle à neveu : Livres et bibilothéques de Jean et Hélion Jouffroy (Vers 1460–1530) », Foi, art et culture en pays Tarnais, , p. 102 (ISBN 978-2-915699-97-5, lire en ligne, consulté le ) [PDF]
  • Desachy, Matthieu, « Deux bibliophiles humanistes. Bibliothèques et manuscrits de Jean Jouffroy et d'Hélion Jouffroy », Paris, 2012.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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