Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil
La chartreuse Notre-Dame-des-Prés est un monastère fondée en 1325 par le comte de Boulogne[1] pour l'ordre des Chartreux. Dissous au moment de la Révolution française, le lieu devient sous la Belle Époque, un sanatorium et une résidence d'artistes.
Chartreuse Notre-Dame-des-PrésCartusia Sancta Mariæ De Pratis Monstrolli | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique romain |
Type | Chartreuse |
Début de la construction | 1325 |
Protection | Inscrit MH (1993) |
Géographie | |
Pays | France |
Province | Picardie |
Région | Hauts-de-France |
Département | Pas-de-Calais |
Commune | Neuville-sous-Montreuil |
Coordonnées | 50° 28′ 15,54″ nord, 1° 47′ 25,31″ est |
L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques en 1993 [2].
Histoire
La chartreuse Notre-Dame-des-Prés est fondée en 1325, soit par Robert III, comte de Boulogne[3], soit par Robert VI[4] — les sources restent incertaines. De 1539 à 1571, la chartreuse subit les attaques des Impériaux. En 1584, les Huguenots envahissent et dévastent la chartreuse[5]. Elle se trouve en plein tourment des guerres de Religion.
Le , Benoît Joseph Labre est refusé après quelques semaines de postulat dans la communauté de la Chartreuse de Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil[6]. Il a été béatifié en 1860 et canonisé le par le pape Léon XIII.
Le à la suite de la Révolution, les biens de l'Église sont nationalisés et mis en adjudication. La ferme nommée La Parthe, à Bazinghen, appartenant aux chartreux et estimée à 70 800 francs est adjugée à ce prix[7]. Après une nouvelle destruction causée par la Guerre franco-prussienne, l'architecte hesdinois Clovis Normand entreprend la reconstruction en s'appuyant sur la structure initiale du site : les travaux s'étalent de 1872 à 1875.
Les chartreux, durant cette période faste, ont une activité intense d'imprimerie et un fonds important de bibliothèque est constitué. En 1901, à cause de la loi sur les associations du , plus connue sous le nom de loi Waldeck-Rousseau qui entraîne la fermeture de monastères en France, les chartreux sont expulsés. Ils s'exilent en Angleterre à la chartreuse de Parkminster (placée sous le vocable de saint Hugues de Lincoln et fondée en 1873), située dans le Sussex. Ils emportent leur bibliothèque et ils s'y trouvent toujours. L'imprimerie est entreposée chez les camilliens de Tournai[8],[9].
Vers 1905, Victor Morel, député-maire de Campagne-les-Hesdin transforme la chartreuse en un hospice, un sanatorium puis un hôpital avec un phalanstère, ouvert aux artistes et destiné aux ouvriers et employés[10]. Son ami Jules Rais fonde avec quelques amis écrivains le comité de la Clairière qui se réunit la première fois le sous la présidence de Jules Renard. Les activités artistiques cessent en 1912, mais le lieu fonctionne en tant qu'hôpital jusqu'en 1997.
En 2000, les sœurs de Bethléem l'achètent pour 3,5 millions de francs. La vente est annulée à cause du mérule qui attaque la charpente.
Une SCI formée par un architecte François Pin et un entrepreneur Maxime Rinaldi avec sept autres investisseurs privés en font l'acquisition. L'association de la Chartreuse de Neuville est créée en 2008.
Le , dans le cadre des Rencontres Musicales, la chartreuse de Neuville accueille l'Atelier Cosi Fan Tutte. Les plus belles pages de l’opéra de Mozart sont mises en scène par Sir Jonathan Miller (en). Parrainés par la Fondation Royaumont, les deux actes du célèbre « dramma giocoso » sont chantés par un ensemble de six jeunes interprètes, sélectionnés parmi quatre-vingts candidats issus des quatre coins de l’Europe.
Le , un chantier de rénovation de la chartreuse est lancé pour un coût de près de 25 millions d'euros, faisant de celui-ci le plus grand chantier des monuments historiques de France[11].
Jean-Paul Delevoye assure la présidence de la Chartreuse[12].
- Le tympan du portail d'entrée
- La cour vue du porche d'entrée
- La cour d'honneur.
- Le cloître.
- Une des cellules d'un Chartreux
- Stalles dans l'abbaye
(Partie réservée de l'église).
A proximité du portail d'entrée, un panneau d'information décrit le tympan photographié ci-dessus, en voici le texte (non signé) qui y figure :
« Ce tympan représente l'histoire de la construction des deux Chartreuses.
Au centre, la Vierge à qui est dédié le monastère - Cartusia Sancta Mariae De Pratis - tenant sur ses genoux l'enfant Jésus.
A gauche, le Comte Robert III de Boulogne, qui finança la première construction de 1324.
A droite, le Révérend Dom Charles-Marie Saisson, Prieur général de l'ordre des Chartreux, présente en offrande le deuxième monastère reconstruit en 1870 après les dégâts de la révolution.. »
Voir aussi
Bibliographie
- Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 281.
- (la) Le Couteulx, Carolo, Annales ordinis Cartusiensis, vol. V, Montreuil-sur-Mer, 1887/91, p. 183-192.
- Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
Références
- La Voix du Nord du 5 juillet 2009
- « Ancienne chartreuse Notre-Dame-des-Prés », notice no PA00125638, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- M. Harbaville,Mémorial historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, tome Ier, imprimé à Arras, chez Topino, libraire Rue saint-Aubert en 1862, p. 161 - archives de bibliotheca Bodelana -numérisé par Google Books
- Gazette du Nord Pas-de-Calais du 26 janvier 2010 page 17
- Mathieu, Franck Mulliez, Le Nord-Pas-de-Calais: Vu du ciel, 2006, page 96 - numérisé par Google Books
- Marie-Thérèse Avon-Soletti, Des vagabonds aux S.D.F, Publication de l'université de Saint-Étienne - Numérisé par Google Books
- P.-J.-B. Bertrand, Précis de l'Histoire physique, civile et politique, de la ville de Boulogne-sur-Mer depuis les Morins jusqu'en 1814, imprimé à Boulogne en 1828, tome premier, page 201 - archives de Bibliotheca Bodliana - numérisé par Google Books
- Patrick Cabanel et Jean-Dominique Durand, Le Grand Exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914
- J. Thirion, En exil. Les congrégations françaises hors de France, 1903.
- « Le phalanstère de Neuville-sous-Montreuil. Une résidence d’artistes à la Belle Époque », dans les Archives départementales du Pas-de-Calais, cote 1 J 544/01.
- (fr)Culturebox (avec AFP), « Lancement d'un grand chantier à la chartreuse de Neuville, dans le Pas-de-Calais », sur http://culturebox.francetvinfo.fr/, (consulté le )
- « Réforme des retraites : Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré sa fonction d'administrateur dans un institut de formation de l'assurance », sur francetvinfo.fr
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