Charlotte Vanhove

Charlotte Vanhove (dite « Caroline »), plus connue sous le nom de madame Talma, née à La Haye le et morte à Paris 15e le [1], est une actrice française.

Biographie

Fille des comédiens Charles-Joseph Vanhove et Andrée Coche, elle se destine très tôt au théâtre et débute à la Comédie-Française en . Ses qualités de comédienne lui permettent d’y entrer à 14 ans, en tenant le rôle titre dans Iphigénie de Racine. Cette jeune femme, que l'on décrit comme belle et blonde, épouse alors un violoniste qu’elle quittera rapidement.

À la Révolution, elle est arrêtée comme « suspecte », dans la nuit du , avec 12 autres acteurs du Théâtre Français restés fidèles à la monarchie, et incarcérée à la prison Sainte-Pélagie, pour avoir joué une représentation théâtrale jugée séditieuse : Paméla[2]. Elle sera libérée 5 mois plus tard et reprend la comédie.

Elle fait alors la connaissance du tragédien Talma, un des acteurs les plus célèbres de son temps et qui est l’époux de la danseuse Julie Carreau. Il mène grand train avec les revenus de son épouse qui assume ses dépenses. Les deux acteurs se plaisent et entament rapidement une vie commune. Julie, lasse, humiliée et à demi ruinée, accepte le divorce. Ils se marient en 1802.

En 1798, Caroline Vanhove et son père achètent à Brunoy une jolie propriété, la Malgouverne. Puis ils achètent la Gouvernerie et son parc, qu’a mis en vente le propriétaire Ribbing Frédérickson. Talma y mène des transformations très coûteuses et couvre le couple de dettes, avant de multiplier les frasques publiques. Il installe aussi à son domicile une maîtresse, qui aura trois enfants avant de mourir. Très vite, une nouvelle maîtresse apparaît, les dettes ne cessent de s’accumuler, malgré les aides financières d’un ami de Talma, un certain Napoléon.

Caroline reprend les rênes de la gestion du ménage et tente de divorcer.

À partir de ce moment, Caroline se place en marge de la vie tumultueuse des artistes. Elle quitte le théâtre, récupère une partie des sommes qu’elle a avancées à Talma et se ménage une vie calme dans un petit hôtel entouré de jardins, accompagnée par ses amis. Elle s'adonne à la peinture, au dessin, mais surtout elle écrit pour la jeunesse ou sur le théâtre. Elle rédige notamment Edmont et Juliette ou les Amants somnambules (1820), Le Château de Valmire ou Pauline et Théodore (1821), Réginalde ou la Vénitienne (1822), Élinor ou l'Épouse coupable (1824) et des Études sur l'art théâtral (1835).

Durant toutes ces années, c’est elle qui s’est occupée des trois enfants que Talma a eus avec sa maîtresse et qui a assumé les frais de la pension de Fontenay-sous-Bois où ils ont été envoyés.

À la mort de Talma, en , délivrée, elle épouse le comte de Chalot, un cavalier, ami de longue date, avec qui elle aimait à discuter en se promenant. Mais il meurt rapidement. La « comtesse Vanhove » occupe ses journées en descendant les Champs-Élysées dans sa calèche, et sort souvent au théâtre.

Elle finit paisiblement sa vie le , à l’âge de 88 ans, dans son hôtel parisien du 193, rue de Vaugirard.

Théâtre

Carrière à la Comédie-Française

Entrée en
Nommée 187e sociétaire en
Départ en [3]

Notes et références

  1. Acte de décès à Paris 15e, n° 844, vue 17/31.
  2. Nicolas François de Neufchâteau fit jouer, sur la scène du théâtre de la Nation, le , une comédie en vers : Paméla ou la Vertu récompensée, tirée du roman de Samuel Richardson, imitée de Goldoni. Le jour de la neuvième représentation, comme le rideau allait se lever, un officier de police vint au nom du Comité de salut public interdire la pièce à cause de ces deux vers jugés subversifs :
    « Ah ! les persécuteurs sont les seuls condamnables.
    Et les plus tolérants sont les seuls raisonnables. »
    François de Neufchâteau fit alors les corrections qu'exigeait le Comité ; mais celui-ci signa un arrêté fermant le théâtre et décrétant d'accusation François de Neufchâteau. Il fut incarcéré, lui et ses comédiens. Parmi les 13 acteurs (les actrices furent enfermées à Sainte Pélagie) du Théâtre Français incarcérés au Couvent des Madelonnettes, on trouve :
  3. Base de données La Grange sur le site de la Comédie-Française

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