Chaon
Chaon[1] [ʃɔ̃] est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire.
Pour les articles homonymes, voir Chaon (homonymie).
Chaon | |||||
Mairie de Chaon. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Loir-et-Cher | ||||
Arrondissement | Romorantin-Lanthenay | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Cœur de Sologne | ||||
Maire Mandat |
Patrick Morin 2020-2026 |
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Code postal | 41600 | ||||
Code commune | 41036 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Chaonnais | ||||
Population municipale |
455 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 14 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 36′ 34″ nord, 2° 10′ 24″ est | ||||
Altitude | Min. 112 m Max. 151 m |
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Superficie | 31,85 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Orléans (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de la Sologne | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : Loir-et-Cher
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Ses habitants sont appelés les Chaonnais[2].
Le patrimoine architectural de la commune comprend un bâtiment porté à l'inventaire des monuments historiques : le moulin de Pont-Thibault.
Géographie
Localisation et communes limitrophes
La commune de Chaon se trouve à l'est du département de Loir-et-Cher, dans la petite région agricole de la Grande Sologne[3],[4]. À vol d'oiseau, elle se situe à 63,4 km de Blois[5], préfecture du département, à 42,2 km de Romorantin-Lanthenay[6], sous-préfecture, et à 22,3 km de Salbris, chef-lieu du canton de la Sologne dont dépend la commune depuis 2015[7]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Lamotte-Beuvron[8].
Les communes les plus proches sont[9] : Souvigny-en-Sologne (4 km), Brinon-sur-Sauldre (7,7 km)(18), Sennely (8,2 km)(45), Isdes (9,4 km)(45), Vouzon (9,6 km), Pierrefitte-sur-Sauldre (10,7 km), Lamotte-Beuvron (11 km), Clémont (11 km)(18) et Vannes-sur-Cosson (12 km) (45).
La commune de Chaon a la particularité d'être limitrophe avec trois départements (Loir-et-Cher, Loiret et Cher) à sa pointe sud-est aux environs du lieu-dit Baudran.
Géologie et relief
La commune de Chaon, à l'extrême est de la « Grande Sologne » présente un paysage dominé par la forêt dont la diversité des peuplements s'explique par la nature des sols essentiellement composé d'alluvions anciennes (hautes terrasses) du Pliocène et Pléistocène inférieur[10].
Les bois s'ouvrent par endroits en clairières, diversifiant le décor (Neuvran). Elles sont aujourd'hui dévolues aux cultures céréalières ou maraîchères grâce aux intrants.
Le relief est très peu accidenté, son altitude varie entre 112 mètres et 151 mètres.
Les étangs (étangs de la Grille, Neuf, du Riou, Marcou, de Neuvran…), présentent une grande richesse paysagère et écologique sur la commune, bien que la valeur naturelle qu'on leur reconnaît aujourd'hui, comme dans toute la Sologne, est pourtant artificielle (la création des étangs solognots remonte au Moyen Âge)[11].
La commune est classée en zone de sismicité 1, correspondant à une sismicité très faible[12].
Hydrographie
La rivière Beuvron et la rivière aux Loches sont les principaux cours d'eau qui parcourent le village. Cette dernière prend sa source dans des étangs situés à l'est du village de Souvigny-en-Sologne, traverse le bourg sous la place de la Malnoue[13] et se jette en amont du bief du moulin de la Gaucherie[14].
Sur le territoire de la commune, on recense également[15] :
Climat
Paramètres climatiques pour la commune sur la période 1971-2000 | |
- Moyenne annuelle de température : 10,7 °C |
La commune bénéficie d'un climat « océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France définie en 2010. Ce type affecte l'ensemble du Bassin parisien avec une extension vers le sud, et en particulier la plus grande partie du département de Loir-et-Cher. Le climat reste océanique mais avec de belles dégradations. Les températures sont intermédiaires et les précipitations sont faibles (moins de 700 mm de cumul annuel), surtout en été, mais les pluies tombent en moyenne sur 12 jours en janvier et sur 8 en juillet, valeurs moyennes rapportées à l'ensemble français. La variabilité interannuelle des précipitations est minimale tandis que celle des températures est élevée[18].
Les paramètres climatiques qui ont permis d'établir cette typologie comportent 6 variables pour les températures et 8 pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[18].
Avec le changement climatique, ces variables ont pu depuis évoluer. Cette évolution peut être constatée sur la station météorologique historique de Météo-France la plus proche, Orléans-Bricy, qui se trouve à 38,4 km à vol d'oiseau[19],. La température moyenne annuelle établie sur la base des relevés de cette station météorologique est en effet passée de 11 °C pour la période 1971-2000[20] à 11,2 °C pour la période 1981-2010[21], puis à 11,7 °C pour la période 1991-2020[22],[Note 3].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 0,9 | 1,1 | 2,8 | 4,4 | 8,3 | 11 | 13,1 | 12,9 | 10,3 | 7,4 | 3,5 | 2 | 6,5 |
Température moyenne (°C) | 3,7 | 4,5 | 7,2 | 9,4 | 13,5 | 16,4 | 19 | 19 | 15,7 | 11,7 | 6,8 | 4,6 | 10,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,4 | 7,9 | 11,6 | 14,4 | 18,6 | 21,7 | 24,8 | 25 | 21,1 | 15,9 | 10,1 | 7,2 | 15,4 |
Sites Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. L'objectif est de promouvoir une gestion adaptée des habitats tout en tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles, ainsi que des particularités régionales et locales de chaque État membre. Les activités humaines ne sont pas interdites, dès lors que celles-ci ne remettent pas en cause significativement l'état de conservation favorable des habitats et des espèces concernés[23]. Une partie du territoire communal est incluse dans le site Natura 2000[24] : la « Sologne », d'une superficie de 346 184 ha[25].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire. Le territoire communal de Chaon comprend une ZNIEFF[26] : les « Étangs de Marcou, Riou, Neuf » (36,75 ha)[27].
Urbanisme
Typologie
Chaon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[28],[29],[30].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Orléans, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 136 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[31],[32].
Morphologie urbaine
Il n'y a pas de document d'urbanisme pour la commune de Chaon[33].
Logements
En 2013, le nombre total de logements dans la commune était de 323.
Parmi ces logements, 64,3 % étaient des résidences principales, 27,7 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants.
La part des ménages propriétaires de leur résidence principale s'élevait à 77,3 %[34].
Occupation des sols
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (96,8 %). La répartition détaillée ressortant de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2012 est la suivante :
- terres arables (11,6 %),
- cultures permanentes (0,6 %),
- zones agricoles hétérogènes (15,4 %),
- prairies (3,5 %),
- forêts (65,2 %),
- milieux à végétation arbustive ou herbacée (0,7 %),
- zones urbanisées (1 %),
- espaces verts artificialisés non agricoles (0,5 %),
- zones industrielles et commerciales et réseaux de communication (1,7 %),
- eaux continentales (0,5 %)[35].
Le territoire présente un caractère rural marqué et identitaire : la pierre et la brique agrémentent le bâti agricole et lui confèrent une identité architecturale forte. À l'échelle de l'unité géographique Herbault, qui regroupe huit communes, dont Landes-le-Gaulois, la consommation d'espaces agricoles et naturels entre 2002 et 2015 pour répondre aux besoins de développement a été relativement faible, 81,5 % des aménagements (logements, équipements, entreprises) ont été réalisés sur de nouveaux terrains, soit 36,2 hectares[36].
Planification
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les partis d'aménagement de l'espace au sein d'un SCoT, un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCOT de Grande Sologne, prescrit en juillet 2015[37].
En matière de planification, la commune ne disposait pas en 2017 de document d'urbanisme opérationnel et le règlement national d'urbanisme s'appliquait donc pour la délivrance des permis de construire[38]. Par ailleurs, à la suite de la loi ALUR (loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) de mars 2014, un plan local d'urbanisme intercommunal couvrant le territoire de la Communauté de communes Cœur de Sologne a été prescrit le [39].
Habitat et logement
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Chaon en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (27,4 %) supérieure à celle du département (18 %) et à celle de la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 78,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (77,3 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Chaon[40] | Loir-et-Cher[41] | France entière[42] | |
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Résidences principales (en %) | 64,6 | 74,5 | 82,3 |
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) | 27,4 | 18 | 9,6 |
Logements vacants (en %) | 8,0 | 7,5 | 8,1 |
Voies routières
On accède à Chaon :
- par la route départementale 126, venant de Pierrefitte sur Sauldre à 10,9 km au sud ou de Souvigny en Sologne à 4 km au nord ;
- par la route départementale 129, venant de Vouzon à 8,5 km au nord-ouest ;
- par la route départementale 29 venant de Lamotte-Beuvron à 11,1 km à l'ouest ou de Cerdon à 14,5 km dans le Loiret à l'est ;
- par la route départementale 77 venant de Brinon-sur-Sauldre à 7,9 km dans le Cher au sud-est.
Transports
La ligne de bus Lamotte-Beuvron / Vouzon / Souvigny-en-Sologne / Chaon, du réseau de bus route 41, dessert le village.
La gare la plus proche est celle de Lamotte-Beuvron (à 12 km de Chaon). Elle est desservie par les trains et autocars des réseaux TER Nouvelle-Aquitaine et TER Centre-Val de Loire.
Risques majeurs
Le territoire communal de Chaon est vulnérable à différents aléas naturels : inondations (par débordement du Beuvron), climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible)[43],[44].
Risques naturels
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont liés au retrait-gonflement des argiles[43]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[45]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[46].
Un atlas des zones inondables du Beuvron est établi en décembre 2003. Les crues historiques du Beuvron sont celles de 1856, de 1910 et de 1936-1937. Le débit de la crue de référence varie ainsi entre 60 et 160 3/s selon les sections[47].
Toponymie
L'origine du nom est incertaine ; on prononce "Chon".
En l'an 1166, dans une bulle d'Adrien IV, on lit "Ecclesiam Si Petri de Chaone...". Au Moyen Âge, le mot Chaon se traduit en latin par "Chocamonum". Choca veut dire souche et Monum, semblerait être la contraction de Monachorum signifiant moines... d'où Chaon : Souche de moines !
Une dernière hypothèse pourrait-être le mot français "Chat-huant" (Kaouan en bretois), cet oiseau de nuit étant assez présent dans cette région[15].
Histoire
De l'Antiquité au Moyen Âge
En 1969, une hache à talon en bronze d'origine normande et datant de 1400 ou 1500 ans av. J.-C. fut découverte près de la rivière aux Loches. Cette découverte ne permet cependant pas de certifier la présence de population sédentaire sur le territoire de la commune durant cette période[48].
D'après l'abbé Sevaux, historien de la commune, Chaon fut citée pour la première fois en 1148, année où l'évêque d'Orléans Manassès Ier de Gareaude donna la paroisse à l'abbé de Ferrières-en-Gâtinais, nommé Jean Ier[48].
Cette même année, l'existence de l'église est mentionnée comme dépendance du prieuré.
Pendant longtemps, l'histoire du village fut liée à celle du château de Villechauve. Son origine se situe vers la fin du XIVe siècle ou le début XVe siècle.
Vers 1458, messire Pierre de Lanfernet, vassal du duc de Sully, premier propriétaire connu, possède alors la presque totalité des terres et maisons du village. En décembre 1477, les seigneurs de Villechauve, Martin et Jehan de Lanfernet échangent avec le curé messire Pierre Douart, un verger de la cure de Chaon[48].
Du Moyen Âge à la Révolution
François de Morainville est propriétaire du château de Villechauve en 1614.
En 1723, Pierre de Berthereau, seigneur de l'époque, désire acquérir un morceau de terre appartenant à l'église, mais le peuple de Chaon s'y oppose. Cette décision fut prise le 4 septembre, à la sortie de la messe, sous la galerie du porche de l'église, lieu accoutumé des assemblées des habitants du village. Il fut néanmoins accepté de céder la jouissance du bien moyennant, en faveur de l'église, une rente de 20 sols. À partir de 1781, le seigneur abandonna ses droits de banalité sur le four et les dimes tombèrent en désuétude.
Outre Villechauve, Chaon possédait deux autres lieux seigneuriaux :
- La Varenne, attesté vers 1520,
- Moulin Frou, appartenant à messire de la Trémouille en 1600[48].
Sous l'Ancien Régime, Chaon faisait partie du diocèse d'Orléans[49].
Époque contemporaine
Au XVIIIe siècle, Chaon possédait sept moulins à eau : Ponthibault, l'Aumone (La Gaucherie), Baudran, Chéry, Velleau, Lange et Moulin-Frou[50].
La Révolution arriva jusqu'à Chaon... on rapporte la mort d'un prêtre à Neuvran où il se serait réfugié.
En mars 1794 (germinal de l'a II), un dénommé Lion Régnault retire la croix du clocher de l'église et le remplace par le drapeau et le bonnet de la Liberté. Il reçoit 65 livres de la municipalité !
Plus tard, les habitants de Chaon sont confrontés aux réformes administratives et notamment à leur rattachement au canton de Chaumont-sur-Tharonne et au département de Loir-et-Cher. Très attachés jusqu'alors au Loiret et à la ville d'Orléans avec qui ils entretiennent des relations commerciales vitales, ils formuleront plusieurs requêtes aux "Citoyens administrateurs"... mais sans succès (avril 1798 ou floréal an VI).
Dans un climat d'incertitude et de peur, le châtelain de Villechauve, messire Jean-Jacques de Loynes d'Autroche du Marais vendit sa propriété en avril 1793 au citoyen Miron, négociant à Orléans pour la somme de 171 600 livres. Ce même Miron racheta également quelques biens d'Église mis en vente à la suite d'un décret de la Convention.
Au début de l'été 1795, un arbre de la Liberté fut planté sur la place, mais il fut vandalisé ainsi que le tableau de la Liberté placé dans l'église. Un deuxième arbre fut planté en août 1798. À Chaon, La Révolution fut aussi l'occasion de fêtes comme celles de la « Souveraineté du peuple » le 20 mars 1798 et celle de la « Jeunesse » le 30 mars 1799.
Le Consulat et la signature du Concordat marquèrent la volonté d'un ordre moral plus strict et la reprise en main de la moralité par l'Église. Ainsi, l'abbé Dennery, de retour d'exil, porta à la connaissance des Chaonnais une ordonnance de police des plus sévère, touchant notamment la réglementation des débits de boissons par les cabaretiers et autres aubergistes.
Avec la chute de l'Empire en 1815 et le retour de la royauté, le maire de l'époque Jean Charles Soyer, dû parcourir les maisons pour y faire détruire les emblèmes de « l'usurpateur Bonaparte ».
Le 22 avril 1852, Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République honora Chaon lors de sa visite en Sologne[51]… puis ce fut celle des Prussiens quelques années plus tard[48].
Cette même année, le cimetière fut déplacé par mesure d'assainissement, grâce à la concession par monsieur de Moriès, ancien propriétaire de Villechauve, d'un terrain approprié. Sur son emplacement, la place publique vit le jour en 1864. C'est également à cette époque que furent reconstruits en pierre, les deux ponts sur le Beuvron, l'un vers Brinon, l'autre vers Pierrefitte-sur-Sauldre[15].
En mai 1872,un tiers de sol d'or mérovingien de 1,3 grammes fut trouvé à Chaon par un petit cultivateur nommé Courtillat en bêchant son jardin. Cette monnaie fut frappée par Ebregisèle, un contemporain de Dagobert 1er, pour l'abbaye de Saint-Denis[52].
Au début du XXe siècle, la commune comptait encore cinq moulins en activité, une fabrique de cuviers[53] en terre cuite[54] à la locature des Noues[15] et une fabrique de balais[55].
Entre 1908 et 1934[56], une gare des tramways de Sologne existait dans la commune. Son emplacement se situait approximativement dans l'angle nord de l'intersection de la rue de Souvigny -D126- et de la rue du Bon-Repos. Une passerelle ferroviaire traversait la rivière aux Loches, rue du Bon-Repos, entre le pont actuel et le cimetière.
- La gare vers 1970.
- La gare vers 1909
Politique et administration
Élections municipales
Lors du scrutin de 2008, il y a eu 2 tour de scrutin. Au 2e tour, le taux de participation a été de 77,31 %[57]. Le conseil municipal se compose du maire, de 3 adjoints au maire et de 7 conseillers[58].
Découpage territorial
La commune de Chaon est membre de la Communauté de communes Cœur de Sologne, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le [59].
Elle est rattachée sur le plan administratif à l'arrondissement de Romorantin-Lanthenay, au département de Loir-et-Cher et à la région Centre-Val de Loire[8], en tant que circonscriptions administratives[8]. Sur le plan électoral, elle est rattachée au canton de la Sologne depuis 2015 pour l'élection des conseillers départementaux[60] et à la deuxième circonscription de Loir-et-Cher pour les élections législatives[61].
- Chaon dans l'intercommunalité en 2016.
- Chaon dans l'arrondissement de Romorantin-Lanthenay en 2016.
- Chaon dans le canton de la Sologne en 2016.
Conseil municipal et maire
Le conseil municipal de Chaon, commune de moins de 1 000 habitants, est élu au scrutin majoritaire plurinominal[62] avec listes ouvertes et panachage[63]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges au conseil municipal est de 11. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[64].
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[67]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[68].
En 2018, la commune comptait 455 habitants[Note 6], en diminution de 2,78 % par rapport à 2013 (Loir-et-Cher : −0,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (22,7 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) tout en étant toutefois inférieur au taux départemental (26,3 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,3 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 47,7 % d'hommes (0 à 14 ans = 18,8 %, 15 à 29 ans = 12 %, 30 à 44 ans = 20,7 %, 45 à 59 ans = 30,8 %, plus de 60 ans = 17,8 %) ;
- 52,3 % de femmes (0 à 14 ans = 17,5 %, 15 à 29 ans = 11 %, 30 à 44 ans = 18 %, 45 à 59 ans = 26,3 %, plus de 60 ans = 27,2 %).
Enseignement
Chaon est située dans l'académie d'Orléans-Tours. La commune dispose d'une école primaire publique[73].
Lieux de cultes
La commune de Chaon fait partie du groupement inter-paroissiale catholique de Lamotte-Beuvron, au sein du doyenné de Sologne du diocèse de Blois. Elle dispose de l'église Saint-Pierre[74].
Économie
Secteurs d'activité
Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Chaon selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[75] :
total | % com (% dep[76]) | 0 salarié | 1 à 9 salarié(s) | 10 à 19 salariés | 20 à 49 salariés | 50 salariés ou plus | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | 49 | 100,0 (100) | 37 | 11 | 1 | 0 | 0 |
Agriculture, sylviculture et pêche | 9 | 18,4 (11,8) | 6 | 3 | 0 | 0 | 0 |
Industrie | 6 | 12,2 (6,5) | 6 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Construction | 7 | 14,3 (10,3) | 3 | 3 | 1 | 0 | 0 |
Commerce, transports, services divers | 23 | 46,9 (57,9) | 20 | 3 | 0 | 0 | 0 |
dont commerce et réparation automobile | 6 | 12,2 (17,5) | 4 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Administration publique, enseignement, santé, action sociale | 4 | 8,2 (13,5) | 2 | 2 | 0 | 0 | 0 |
Champ : ensemble des activités. |
Le secteur du commerce, transports et services divers est prépondérant sur la commune (23 entreprises sur 49) néanmoins le secteur agricole reste important puisqu'en proportions (18,4 %), il est plus important qu'au niveau départemental (11,8 %). Sur les 49 entreprises implantées à Chaon en 2016, 37 ne font appel à aucun salarié, 11 comptent 1 à 9 salariés et 1 emploie entre 10 et 19 personnes
Au , la commune est classée en zone de revitalisation rurale (ZRR), un dispositif visant à aider le développement des territoires ruraux principalement à travers des mesures fiscales et sociales. Des mesures spécifiques en faveur du développement économique s'y appliquent également[77].
Revenus de la population et fiscalité
Le nombre de ménages fiscaux en 2013 était de 204 et la médiane du revenu disponible par unité de consommation de 20 510 €.
Emploi
En 2013, le nombre total d'emploi au lieu de travail était de 88. Entre 2008 et 2013, la variation de l'emploi total (taux annuel moyen ) a été de + 2%. En 2013, le taux d'activité de la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 81,9 % contre un taux de chômage de 11,3 %[34].
Entreprises et commerces
En 2015, le nombre d'établissements actifs était de quarante-neuf dont neuf dans l'agriculture-sylviculture-pêche, six dans l'industrie, sept dans la construction, vingt-trois dans le commerce-transports-services divers et quatre étaient relatifs au secteur administratif.
Cette même année, six entreprises ont été créées dont cinq par des Auto-entrepreneurs[34].
Agriculture
En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture de céréales et d'oléoprotéagineux (COP)[78]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[79]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 17 en 1988 à 7 en 2000 puis à 7 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 65 ha en 1988 à 150 ha en 2010[78]. Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Chaon, observées sur une période de 22 ans :
1988 | 2000 | 2010 | |
---|---|---|---|
Dimension économique[78] | |||
Nombre d'exploitations (u) | 17 | 7 | 7 |
Travail (UTA) | 20 | 11 | 9 |
Surface agricole utilisée (ha) | 1 106 | 1 014 | 1 050 |
Cultures[80] | |||
Terres labourables (ha) | 887 | 938 | 867 |
Céréales (ha) | 699 | 514 | 506 |
dont blé tendre (ha) | 44 | 137 | 171 |
dont maïs-grain et maïs-semence (ha) | 285 | 126 | 136 |
Tournesol (ha) | 56 | s | |
Colza et navette (ha) | 34 | s | s |
Élevage[78] | |||
Cheptel (UGBTA[Note 7]) | 258 | 425 | 336 |
Produits labellisés
Le territoire de la commune est intégré aux aires de productions de divers produits bénéficiant d'une indication géographique protégée (IGP) : le vin Val-de-loire[81], les volailles de l’Orléanais[82] et les volailles du Berry[83],[84].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- La maison du braconnage[85] : maison à thème pour comprendre d'une façon ludique la tradition de chasse clandestine en Sologne.
- L'église Saint-Pierre fut construite à partir milieu du XIIe siècle.
- La fontaine Saint-Pierre. Nommée au début Saint-Lienne, elle est citée en 1148. C'est la première et seule fontaine publique jusqu'à la Révolution. On raconte qu'elle héberge le "Père tire-bres" dont les enfants doivent se méfier[86].
- Le moulin de la Gaucherie.
- Le moulin de Pont-Thibault : Monument historique protégé de la 1re moitié du XVIIIe siècle[87].
Galerie de photographies
- Place de l'église et de la mairie.
- L'église Saint-Pierre.
- La fontaine Saint-Pierre
- Place de l'église et de la mairie.
Notes et références
Notes
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Les normales climatiques sont des produits statistiques calculés sur des périodes de 30 ans, permettant de caractériser le climat sur cette période et servant de référence.
- Cette dernière donnée est partielle, puisqu'elle est établie sur 29 ans et non 30 ans.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- L'Unité gros bétail alimentation totale (UGBTA) est une unité employée pour pouvoir comparer ou agréger des effectifs animaux d'espèces ou de catégories différentes (par exemple, une vache laitière = 1,45 UGBTA, une vache nourrice = 0,9 UGBTA, une truie-mère = 0,45 UGBTA).
Références
- Fiche communale sur le site de l'Insee. Consulté le 10/04/2013.
- David Malescourt, « Loir-et-Cher > Chaon (41600) », sur le site habitants.fr (consulté le ).
- « Petites régions agricoles (PRA) par commune », sur https://geo.data.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Carte des petites régions agricoles de Loir-et-Cher », sur la plateforme de l'information territoriale de Loir-et-Cher (consulté le ).
- « Orthodromie entre "Chaon" et "Blois" », sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
- « Orthodromie entre "Chaon" et "Romorantin-Lanthenay" », sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
- « Orthodromie entre "Chaon" et "Salbris" », sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
- « Métadonnées de la commune de Chaon », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Communes les plus proches de Chaon », sur le site lion1906 de Lionel Delvarre (consulté le ).
- Atlas des paysages, carte
- Atlas des paysages du Loir-et-Cher
- « Plan séisme consulté le 25 août 2016 ».
- La Malnoue serait une rivière souterraine mythique serpentant sous la Sologne
- Cercle de Recherches Généalogiques du Perche-Gouët
- La Paroisse & Commune de Chaon-en-Sologne - Au diocèse de Blois, par l'abbé Camille Sevaux
- « Le ruisseau Mallard », sur le site Getamap (consulté le ).
- Certaines de ces fermes ne sont plus en activité
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- Site Lion 1906
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- « Les moulins de Chaon », sur le site de la commune de Chaon (consulté le ).
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- Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais - page 321 et 322
- Mémoires de la Société des antiquaires du Centre - page LIII
- Aussi appelées "Perrins", ces cuves de 0,5 à 0,75 mètre de diamètre servaient à faire la lessive
- Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 2, C-D - page 849
- Les Chemins de Fer Secondaires de France
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- « Liste des produits par commune - Chaon », sur le site de l'Institut national de l'Origine et de la Qualité (consulté le ).
- « Lieux Touristiques en Sologne », sur Marcheval.
- « La fontaine Saint-Pierre », sur le site de la commune de Chaon (consulté le ).
- Annuaire-Mairie.fr
Voir aussi
Bibliographie
- Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule : Le Loir-et-Cher, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, , 159 p. (ISBN 2-87754-003-0)
- Christian Poitou, Paroisses et communes de France : Loir-et-Cher, Paris, CNRS Editions, , 591 p. (ISBN 2-271-05482-6)
- Claude Motte, Isabelle Séguy & Christine Théré, avec la collaboration de Dominique Tixier-Basse, Communes d'hier, communes d'aujourd'hui : Les communes de la France métropolitaine, 1801-2001. Dictionnaire d'histoire administrative, Paris, Institut National d'Études Démographiques,, , 408 p. (ISBN 978-2-7332-1028-4, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la Commune de Chaon
- Le site de la Maison du Braconnage
- Chaon sur le site de l'Institut géographique national
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