Chant grégorien en France aux XVIIe et XVIIIe siècles

Depuis sa création, le chant grégorien conserva une très grande uniformité jusqu'à ce que la Renaissance arrive. Par la suite, la nature du chant fut considérablement modifiée, et la pratique dans la liturgie subissait un déclin rapide. Toutefois, en France, quelques tentatives existaient afin de rétablir la qualité du chant grégorien. Mais, le gallicanisme et la Révolution provoquèrent définitivement l'affaiblissement puis la disparition du chant. Il fallut attendre des chercheurs français ainsi que des moines auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes au milieu du XIXe siècle, de sorte que soit inaugurée la véritable restauration vers la version authentique.

Du chant grégorien au plain-chant

Depuis sa création, le chant grégorien ne connut aucune modification importante, avant que la Renaissance ne le touche foncièrement. Il conservait une immense uniformité. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, Dom André Mocquereau auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes s'étonna que sont identiques un manuscrit d'Ivrée du XIe siècle et encore celui du XVIIe siècle dans la même région, lorsqu'il cherchait les manuscrits anciens dans nombreuses archives européennes[s5 1].

Vers 1030, la notation en quatre lignes fut inventée par Guido d'Arezzo. Puis, la notation à gros carrés apparut au XIVe siècle, à la suite de l'évolution de format des livres de chant (Graduel Aboense, vers 1400)[jh 1].

Ensuite, le chant subit un bouleversement qui commença à partir du XVe siècle. Les neumes anciens furent entièrement remplacés par la notation à gros carrés, bien qu'en Suisse et en Allemagne, les moines résistassent[ec 1]. Certes, le solfège est dorénavant plus facile. Nonobstant, à la suite de ce remplacement, l' « enregistrement écrit[1] » fut définitivement perdu. La modification de la nature du chant pouvait être possible :

« Or, les premiers copistes du chant grégorien, très imparfaits sur le plan diastématique (notation précise des intervalles mélodiques), ont, par contre, noté soigneusement la partie expressive, « musicale » de la mélodie. Les graphies les plus anciennes avaient donc une double signification : mélodique et expressive. Par la suite, on chercha à représenter toujours plus parfaitement les intervalles mélodiques, mais, tandis que l'on y parvenait, disparurent de plus en plus les particularités les finesses interprétatives, et l'on en vint rapidement à écrire toutes les notes de façon identique. En raison de ce nivellement extérieur, le chant grégorien parut être — et devint, en fait — un « cantus planus », c'est-à-dire un chant privé de toute valeur expressive. Ce nom de « plain-chant » qui, aujourd'hui encore, désigne si souvent le chant grégorien, est à écarter, car il est l'expression d'un a priori faux. »

 Dom Eugène Cardine, Sémiologie grégorienne, p. 2 (1970[2])

« Ce mot n'est pas tout à fait synonyme de Chant grégorien. Voir Grégorien. »

 Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de liturgie, « Plain-chant[3] » (1997)

Parmi les trois circonstances qui provoquèrent la modification du chant, le mouvement de la Renaissance était la plus grave. Les humanistes attaquèrent le chant grégorien sous prétexte qu'il s'agissait d'une musique archaïque et trop primitive[dl 1]. En outre, pour eux, la composition d'après l'accentuation ainsi que le mélisme sur la syllabe accentuée du chant grégorien étaient incompréhensibles. S'il s'agit exactement de la nature du latin tardif selon laquelle le chant grégorien fut composé, les humanistes critiquaient celui-ci, avec la quantité syllabique que la Renaissance avait redécouvert dans les œuvres classiques[dl 2]. À l'université de Paris, cette accusation était toujours exécutée, surtout par Jean Le Munerat[4] au XVe siècle[dl 2].

Un livre de chant après la Renaissance.

La troisième cause se trouve dans la Réforme protestante qui critiquait la tradition catholique. Celle-ci transforma le chant grégorien mélodique et rythmique en chant syllabique, non seulement pour la facilité des fidèles mais également en raison de la caractéristique des langues anglo-saxonnes. Ainsi, le premier livre de chant anglican édité par John Merbecke, The book of Common praier noted (1550, le Livre de la prière commune, notée), se composait presque totalement des chants syllabique, en dépit de son origine du chant grégorien [lire en ligne].

Le résultat était vraiment lourd. Dans l'Édition médicéenne publiée par le Saint-Siège en 1614 et 1615, l'Alléluia devint un simple plain-chant. Celui-ci pour la célébration de Pâques, le plus solennel dans le calendrier liturgique, ne compte que 15 notes chantées lentement l'une après l'autre[s5 2]. Traditionnellement, il s'agissait du chant le plus grave et donc très orné, ainsi qu'exécuté par les meilleurs chantres, étant donné que celui-ci est chanté juste avant la lecture de l'Évangile.

Manuscrit du cantatorium de Saint-Gall (vers 922 - 925), la meilleure notation grégorienne réservée aux chantres, à savoir solistes [lire en ligne]. Le mélisme était effectivement développé pour l'Alléluia, selon le contexte théologique. Car, la dernière syllabe ia est le diminutif de Yahvé[5]. Il est vrai qu'il n'est pas facile à chanter correctement ce Jubilus. Pourtant, comme il s'agit des chants grégoriens les plus beaux, de nos jours plusieurs chantres auprès des monastères rétablissent cette tradition dans leur liturgie. Au contraire après la Renaissance, les religieux et religieuses, surtout moniales françaises, voulaient supprimer ce mélisme.

En conséquence, durant les XVIIe et XVIIIe siècles, il y avait peu de véritables protecteurs du chant grégorien en France. En réalité, la plupart des responsables tels Pierre Robert, Henry Du Mont, Jean Lebeuf, pratiquaient ainsi que promouvait pareillement de nouveaux chants, comme plain-chant musical ou chant gallican. De même, ces siècles se caractérisent d'absence de pratique du chant grégorien authentique.

D'abord, décadence

À la suite du concile de Trente, il fallait que les livres de chant de l'Église soient remaniés. Néanmoins, même au début du XVIIe siècle, le Vatican n'avait publié aucun livre. En raison de plusieurs obstacles à Rome, l'Édition médicéenne ne fut sorti qu'en 1614. Cette absence de livres excita, surtout en France, une énorme déchéance du chant grégorien. Étant donné que le Saint-Siège n'avait rien sorti, la publication officielle était impossible. L'on commença à corriger et à annoter d'anciens livres. Mais la modification fut effectuée sous influence de la théorie de quantité syllabique ou même sans règles[dl 3].

Certes, en face de la situation catastrophique, l'Assemblée de clergé de France décida, en 1612, de sortir « les livres d'usage romain », sans attendre l'arrivée de ceux de Rome. Mais dans ce cas, il fallait naturellement et absolument que la publication soit exécutée, avec des initiatives privées. Par conséquent, les prix de livres augmentèrent considérablement tandis que la qualité de l'impression était horriblement mauvaise. Faute de livres disponibles, les modifications sans autorisation étaient habitudes et nombreuses[dl 4].

La situation était donc tout à fait défavorable pour le chant grégorien. En tant que son défenseur, un bénédictin auprès de la congrégation de Saint-Maur était, à cette époque-là, un témoin de la décadence, notamment provoquée de la théorie de quantité[dl 5].

« Les Accens qu'ils se persuadent parfaitement bien faire en cette langue estant une pure chimère, et qu'ils prennent pour la quantité latine, une capilotade composée, en sa plus grande partie, des règles du chant et [...] de celles de la grammaire[dl 6].

Le chant n'avoit pas besoin des correctons qu'on y a faites [qui l'ont] misérablement transformé en un horrible monstre[dl 6]. »

 Dom Jacques P. Le Clerc, Traité du chant ecclésiastique (manuscrit non publié, vers 1665) [lire en ligne]

Guillaume-Gabriel Nivers

Vers 1651[6],[dl 7], Guillaume-Gabriel Nivers fut nommé organiste auprès de l'église Saint-Sulpice. Étant également compositeur et enseignant, il soutenait les religieux et religieuses. Ces dernières, moniales, lui demandèrent de disposer des graduels et antiphonaires, sans longs mélismes, afin de faciliter la pratique des offices[dl 8].

En dépit de la jeunesse de cet organiste, des œuvres présentées obtinrent en 1657 l'approbation de l'archevêque de Paris, cardinal Jean-François Paul de Gondi[dl 9].

Il faut remarquer que ceux qui concernent étaient considérés, par plusieurs autorités, comme chants « composés. »

Selon ces approbations et privilèges, les graduels destinés aux moniales des ordres de Saint-Benoît, de Saint-Augustin et de Saint-François furent respectivement publiés l'année suivante, chez Robert III Ballard à Paris[7],[dl 9]. Il est probable que les premières éditions de l'antiphonaire furent perdues, car il est évident que les approbations avaient été données pour tous les deux, graduel et antiphonaire[8].

Malgré ces permissions, sa façon de remaniement jusqu'en 1682 reste assez obscure[fc 1]. Peut-être Nivers abrégeait-il les mélodies, sans examiner les manuscrits dans les archives. Notamment, il accourcissait le mélisme long sur une seule syllabe[dl 10], comme le livre de John de Merbecke. Il est toutefois possible qu'il consultât les versions françaises de l'Édition médicéenne. Il s'agissait de l'édition de Digne ou de Toul, initialement publiée par les frères Le Belgrands à Toul en 1624, puis à Paris en 1671[fc 2],[9]. En outre, auprès des paroisses, le chant simplifié était déjà en usage[10]. Il est probable que sa rédaction fut exécutée selon toutes ces deux façons. Quelle que soit la manière qu'il adoptait, la caractéristique du chant remanié par Nivers était loin d'être grégorienne.

Un autre défaut de cette période se trouverait concernant le sujet de titre. Celui-ci employé depuis la première publication, « romano-monasticum », n'est pas normal, car le terme « romanum » signifie l'approbation du Saint-Siège et que le mot « monasticum » a besoin de l'autorisation de son ordre[11]. Il est douteux que Nivers obtînt exactement l'approbation du Vatican. Selon Denise Launay, le terme « romanum » disparut pendant quelques années dans ses livres de chant, une fois que l'auteur avait ouvertement dénoncé son obédience à Rome, dans son œuvre Dissertation sur le chant grégorien sortie en 1683[dl 11]. Ainsi, lors de la réimpression en faveur des Bénédictines en 1687, le qualificatif « romanum » fut supprimé[dl 10].

Par ailleurs, en 1670, François Harlay de Champvallon fut nommé archevêque de Paris. Quoique cet archevêque ait fait avancer la réforme liturgique et donc ne protégeât pas effectivement le chant grégorien, il continuait à autoriser les remaniement et publication de Nivers. Sans doute s'agissait-il, pour ce réformiste, des chants composés et adaptés, et non chants traditionnels :

« François par la grace de Dieu & du Saint Siege Apostolique Archevêque de Paris. Veu par nous les Approbations des Docteurs & Maistres qui ont examiné les Graduels & Antiphonaires notez par le Sieur Nivers, conformément au Chant Grégorien modifié pour les Religieuses, par lesquelles il nous est apparu que dans les Chants composez par ledit Nivers il n'y a rien qui ne ressente la devotion que requiert le Service Divin, nous permottons de r'imprimer lesdits Livres, pour l'usage & devotion des Religieuses qui chantent ordinairement le Plainchant. DONNE' à Paris en nostre Palais Archiepiscopal, ce cinquiéme May mil six cens soixante-onze[gr 5]. »

 Approbations de François Harlay de Champvallon, archevêque de Paris (1671)

À la suite de cette autorisation, de nouvelles publications furent exécutées. Ceux qui concernent étaient les antiphonaires réservés aux moniales de l'ordre de Saint-Benoît ainsi que de l'ordre de Saint-Augustin[8]. En faveur des religieuses bénédictines, un graduel « romano-monasticum » aussi fut sorti dans la même année[12].

Alors que ses œuvres pour l'orgue étaient très ornées, Nivers gardait strictement le plain-chant en faveur des voix humaines :

  • Guillaume-Gabriel Nivers : Sanctus alternatim (1667), dirigé par Dom Daniel Saulnier de Solesmes en 2010 [écouter en ligne]

Commencement de la restauration

Si la méthode de rédaction de Nivers fut améliorée, c'était vraisemblablement grâce à Michel Colbert, abbé général de l'ordre des Prémontrés. En effet, il confia en 1677 à cet organiste une collaboration afin de préparer de nouveaux chants de livre de l'ordre, un graduel et un antiphonaire[13]. La publication de ces derniers eut lieu le à compte de Nivers[14] tandis que celui-ci put approfondir ses études pour les sources critiques[13].

La restauration de Nivers destinée aux moniales était essentiellement exécutée selon les missel et bréviaire de Pie V, dit rite tridentin.
Il existe pareillement des versions de Paul V, vraisemblablement selon l'Édition médicéenne (1614 - 1615).

Puis en 1682, le travail de Nivers connut une étape importante. Soutenu par Henry Du Mont et Pierre Robert, les deux sous-maîtres de la chapelle royale, il commença à remanier ses graduel et antiphonaire en consultant les sources romaines[dl 12]. Il est certain qu'il examinait non seulement les manuscrits romains mais aussi les œuvres des cardinaux Robert Bellarmin et Giovanni Bona, selon son livre sorti en 1683[gn 1].

On ignore le mois où fut exécutée de cette publication de la Dissertation sur le chant grégorien dédiée au Roy [lire en ligne]. Cependant, selon la revue Mercure galant, cet organiste du Roi était l'un des 35 candidats lors d'un grand concours organisé en avril, afin d'élire quatre sous-maîtres de la chapelle royale[15]. Il est probable qu'il attendait sa promotion, d'après la page de titre. D'une part, il publia cette œuvre « Aux dépens de l'Autheur[gn 2]. » D'autre part, il avait soigneusement sélectionné un beau verset, celui du début de psaume 45 (44) : « Eructavit cor meum verbum bonum : dico ego opera mea Regi[gn 2] (De mon cœur jaillit un beau chant ; je dis : « Mon œuvre est pour un Roi[16]. ») » Quoi qu'il en soit, il s'agissait d'un livre de bonne qualité pour promouvoir le chant grégorien. En 2012, une réimpression moderne fut effectuée chez Hachette, en collaboration avec la Bibliothèque nationale[17].

L'objectif du livre était prouver que le chant romain, à savoir chant grégorien, était légitime et le meilleur pour les offices, même dans le royaume de France[gn 3]. Dans cette optique, Nivers y présentait en détail l'histoire du chant, à partir des œuvres de saint Augustin d'Hippone. Mais ce livre se distinguait, en particulier, de ses analyses des notations :

« Les anciens Manuscrits de Rome, qui sont beaucoup différens des Impressions en plusieurs éditions mesmes de Rome, lesquelles encore sont entr'elles diverses en quelques parties, découvrent assez clairement quelque alternation de la pureté originale du Chant Grégorien, mesme Dans Rome[gn 4]. »

Cette hypothèse d'alternation, depuis la première diffusion du chant grégorien selon lui, est, bien entendu, incorrecte aujourd'hui. Malgré cela, Nivers établit le premier pas de la restauration scientifique du chant grégorien, en comparaissant attentivement les manuscrits historiques[eg37 1]. Les pages dès 122 jusqu'à 144 de la Dissertation se consacraient quasiment aux comparaisons des notations. Confié officiellement par les deux sous-maîtres, le [gn 5], le remaniement du graduel romain et de l'antiphonaire romain fut effectué de cette manière, et parachevé respectivement en 1697 et 1701[dl 12].

Le malheureux restait pour Nivers. À cette époque-là, les manuscrits romains consistaient évidemment des ceux des éditions post-tridentines. Par conséquent, il termina sa carrière, sans connaître les caractéristiques authentiques du chant grégorien[dl 9].

Par ailleurs, il faut remarquer qu'entre 1671 et 1686, le qualificatif « romanum » avait quasiment disparut, à savoir, à l'exception de la publication du Graduale romanum réservé aux moniale de l'ordre d'Augustins en 1687[dl 11]. Cela signifie, soit une autorisation particulière du Saint-Siège[dl 11], soit une simple erreur de Nivers.

En fait, la Bibliothèque nationale conserve un exemplaire du Graduale romanum destiné aux moniales bénédictines et publié en 1696, à savoir l'année précédente de la publication officielle de l'Église [lire en ligne]. Assez curieusement, ce graduel manquant d'approbation de Rome est méconnu, en dépit de son existence sûre. De plus, Nivers publia en 1696, deux graduels, monasticum juxta missale Pauli quinti et romanum juxta missale Pii quinti, mais toujours réservés aux religieuses bénédictines. Si l'on peut imaginer qu'il s'agissait d'un essai de nouvelle édition auprès de l'ordre avec lequel il était toujours familier, encore faut-il trouver et établir des explications.

Liste des livres de Guillaume-Gabriel Nivers

  • livre liturgique (révision)
    • 1658 : Antiphonarium romanum juxta ... (perdu), Robert III Ballard, Paris[8]
    • 1658 : Graduale romano-monasticum juxta missale Pauli V. pontifcis maximi authoritate editum, et ab Urbano Papa VIII. recognitum, cujus modulatio concinnata, justa ex justis interuallis notarum quantitate et extensione moderata, in usum et gratiam monialium Ordonis S. P. N. Benedicti militantum, Robert III Ballard, Paris[7]
    • 1658 : Graduale romano-monasticum juxta missale Pii V. pontificis maximi authoritate editum, et ab Urbano Papa VIII. recognitum, cujus modulatio concinnata, justa ex justis interuallis notarum quantitate et extensione moderata, in usum et gratiam monialium Ordonis S. P. N. Augustini, Robert III Ballard, Paris[7]
    • 1658 : Graduale romano-monasticum juxta missale Pii V. pontificis maximi authoritate editum, et ab Urbano Papa VIII. recognitum, cujus modulatio concinnata, justa ex justis interuallis notarum quantitate et extensione moderata, in usum et gratiam monialium Ordonis S. P. N. Francisci, Robert III Ballard, Paris[7]
    • 1671 : Graduale romano-monasticum juxta missale Pauli V. pontificis maximi authoritate editum, et ab Urbano Papa VIII. recognitum, cujus modulatio concinnata, juxta ex justis interuallis notarum quantitate et extensione moderata, in usum et gratiam monialium sub regula S. P. Benedicti militantium, Robert III Ballard, Paris[12]
    • 1671 : Antiphonarium romanum juxta breviarium Pii V. maximi jussu editum, et Urbani VIII. authoritate recognum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordinis S. P. Benedicti, Robert III Ballard, Paris[8]
    • 1671 : Antiphonarium romanum juxta breviarium Pii V. maximi jussu editum, et Urbani VIII. authoritate recognum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordinis S. P. Augustini, Robert III Ballard, Paris[8]
    • 1680 : Antiphonarium praemonstratense illustrissimi ac reverendissimi domini D. Michaelis Colbert, abbatis praemonstratensis, totius ordonis generalis, ejusdemque capituli generalis authoritate editum et approbatum, chez l'auteur (Nivers), Paris[14],[13]
    • 1680 : Graduale praemonstratense illustrissimi ac reverendissimi domini D. Michaelis Colbert, abbatis praemonstratensis, totius ordinis generalis, ejusdemque capituli generalis authoritate editum et approbatum, chez l'auteur (Nivers), Paris[14],[13]
    • 1687 : Graduale romanum juxta missale Pii quinti pontificis maximi autoritate editum, in usum monialum Ordinis sancti Augustini, chez l'auteur, Paris[18],[dl 11]
    • 1687 : Antiphonarium monasticum juxta breviarum Pauli quinti pontificis maximi autoritate editum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordonis sancti Benedicti, chez l'auteur, Paris[19],[dl 11]
    • 1693 : Antiphonarium monasticum ad usum sacri ordinis Cluniacensis, Louis Sevestre, Paris[20],[19]
    • 1696 : Graduale monasticum juxta missale Pauli quinti pontificis maximi authoritate editum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordinis sancti Benedicti, chez l'auteur, Paris[21],[dl 11]
    • 1696 : Graduale romanum juxta missale Pii quinti pontificis maximi autoritate editum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordinis sancti Benedicti, chez l'auteur, Paris [lire en ligne]
    • 1697 : Graduale romanum juxta missale sacrosancti concilii Tridentini, Christophe Ballard, Paris[22],[dl 11]
    • 1701 : Antiphonarium romanum juxta breviarium sacrosancti concilii Tridentini, Christophe Ballard, Paris[22],[dl 11]
    • 1734 : Graduale romanum juxta missale Pii quinti pontificis maximi authoritate editum, Jean-Baptiste-Christophe Ballard, Paris[21],[dl 11]
  • livre de la théorie musicale
    • 1667 : Traité de la composition de musque (sic), chez l'auteur et Robert III Ballard, Paris, 61 p. [lire en ligne]
    • 1683 : Dissertation sur le chant grégorien dédiée au Roy, chez l'auteur et Christophe Ballard, Paris, 217 p. [lire en ligne]
    • 2012 : Dissertation sur le chant grégorien (Éd.1683), Hachette Livre BNF, Paris (ISBN 978-2-01-254047-7) 237 p[17].

Plus fréquemment, plain-chant

Malgré ce lancement de la restauration du chant, la pratique des notes égales restait toujours. En 1673, deux moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur écrivirent :

« L'essence du plain-chant consiste dans l'égalite de ses notes ......... les lettres des mots lui sont échues en partage, sans se soucier des accents ny de la quantité dont l'observation luy feroit perdre son égalité[dl 13] »

 Dom Jacques P. Le Clerc et Dom Pierre-Benoît de Jumilhac, Science et pratique du plain-chant, où tout ce qui appartient à la pratique est étably

Donc, ce phénomène était partiellement une antithèse contre la modification d'après la théorie de quantité syllabique des humanistes qui attaquaient sans arrêt le chant grégorien depuis la Renaissance. Mais selon Denise Launay, la cause principale était l'absence de capacité des musicologues de l'époque. Il est fortement probable qu'ils n'étaient pas capables de déchiffrer les neumes anciens, si rythmiques, si mélodiques[dl 13],[ec 2].

Hardouin de Péréfixe de Beaumont († 1671), archevêque de Paris, causa la déchéance de livres de chant en grégorien. Certes, il luttait contre le jansénisme. Pourtant, c'est lui qui introduisit deux Jansénistes dans la commission pour le remaniement du bréviaire. Enfin, celle-ci décida de remplacer les hymnes traditionnelles en grégorien par de nouvelles poésies spirituelles, sous prétexte que les textes des hymnes avaient été composés tardivement[dl 14].

La tendance s'amplifiait de la composition du dit « plain-chant musical. » Parmi les compositeurs, le nom d'Henry Du Mont, sous-maître de la chapelle royale jusqu'en 1683, est le plus connu. Écrits en notation à gros carrés tel le chant grégorien, mais il s'agissait des chants syllabiques sur les deux modes, majeur et mineur, avec utilisation des deux sensibles de la tonique et de la quinte, et constitués des notes longues et des brèves deux fois plus courtes[ec 2].

En réalité, à cette époque-là auprès de l'archidiocèse de Paris, une réforme liturgique eut lieu, avec la révision du Bréviaire romain parisien, à la suite de la nomination d'Hardouin de Péréfixe de Beaumont par Louis XIV en 1662. La rédaction put se lancer en 1671, après que François Harlay de Champvallon était arrivé à Paris l'année précédente, en tant que successeur[dl 14]. Le bréviaire dit de Harlay, sorti en 1680, puis l'antiphonaire en 1681[19], se caractérisaient de ses particularités. Il s'agissait de l'ordre musical inhabituel. Notamment, le responsable musical Claude Chastelain y présentait un appendice noté en plain-chant, mais rangé selon la classification néo-grecque, d'un à treize, à la place de l'ordre grégorien en huit modes[dl 15]. Puis, dans l'hymnaire, les hymnes traditionnelles furent remplacées par des poésies nouvelles, inspirées de l'Écriture Sainte. Pour ces textes nouveaux, il fallait que soit publié le livre de chant intitulé les Hymni sacri et novi, en « plain-chant musical ». Celui-ci dont Henry Du Mont et Pierre Robert étaient deux des compositeurs fut publié en 1689, après la mort de Du Mont[dl 12].

« Chose curieuse à noter, leur succès semble s'être affirmé surtout, quand l'instinct populaire eut réduit la mélodie au diatonisme et les notes simples et doubles à des durées pratiquement égales. Ce genre de composition, si bâtard, montre bien le peu d'intérêt que présentait ce qui restait du chant grégorien[ec 2]. »

 Dom Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant Grégorien

Un autre défendeur des notes égales, c'était Guillaume-Gabriel Nivers lui-même[dl 13]. Il accusait le style de la musique profane dans l'Église, par exemple, les ornements comme les airs d'opéra[dl 16]. Dans son livre sorti en 1750, l'abbé Léonard Poisson citait les règles de celui-ci : « Pour bien chanter le Plain-chant de l'Église, dit M. Nivers, il n'y faut rien ajouter, ni diminuer, mais simplement chanter ce qui est dans le Livre[lp 1]. » Nivers avait écrit en 1683, en sachant que, tout comme les Mauristes, est fausse la théorie de la quantité : « Si vous ôtez cette mesure d'égalité, en mettant des Notes longues & des Notes brèves, vous détruisez l'essence du Plainchant : & ainsi toutes les Notes & les syllabes indifféremment longues & brèves, doive estre égales sans observer aucune quantité de Grammaire[gn 6]. »

En fait, la composition du chant grégorien avait été effectuée selon l'accentuation du latin. Donc, de nos jours, il faut remplacer les disciplines de Nivers par celles de Dom Cardine, selon les études sémiologiques :

« Conclusion n° 78 b) : la mélodie grégorienne est trop « connaturelle » au texte latin et à son rythme pour que l'on puisse y adapter normalement des textes d'une autre langue, car, en la privant de la langue qui l'a « animée » au sens strict, on la dénature, et on contredit les lois qui sont à la base de sa composition. »

 Dom Eugène Cardine, Première année de chant grégorien, cours aux étudiants de l'Institut pontifical de musique sacrée de Rome[23], p. 58

Enfin, la doctrine des notes égales fut maintenue, jusqu'à ce que le congrès de Paris la renonce définitivement en 1860[dl 13]. En effet, il avait fallu attendre le découvert de Félix Danjou, celui du . Il s'agissait du codex H. 159 de la Bibliothèque de la faculté de médecine de Montpellier, une double notation accompagnée des alphabets, pierre de Rosette musicale[ec 2].

Chant grégorien en tant que chant ecclésiastique

Sous le règne du roi Louis XIV, les offices du dimanche et des fêtes étaient assurés en grégorien ou plain-chant, à la chapelle royale.
Au contraire de ses prédécesseur et successeur, l'archevêque de Paris Louis-Antoine de Noailles respectait et protégeait effectivement la tradition du chant grégorien.

Depuis le roi François Ier, plus précisément dès 1543, le maître de chapelle royale était toujours réservé aux ecclésiastiques de haut rang, tels des cardinaux. Les musiciens n'étaient que sous-maîtres. Comme cette hiérarchie était respectée même à la cour de Versailles, la célébration de la messe du dimanche et des fêtes d'obligation demeurait en grégorien ou en plain-chant[cm 1]. Surtout, lors des fêtes, il fallait chanter le propre du jour. Plusieurs livres de ce chant en grégorien ou en plain-chant sont conservés à la Bibliothèque municipale de Versailles (manuscrits musicaux 271 - 275), à la Bibliothèque nationale (Département des manuscrits, Ms latin 8288) ainsi qu'aux Invalides[dl 11].

Cette coutume ecclésiastique aurait été renforcée en 1685, à la suite de l'édit de Fontainebleau, à savoir la révocation de l'édit de Nantes. En effet, il fallait dorénavant que tous les offices au royaume soient célébrés en latin, sans exception. Ainsi, sur ordre de Louis XIV, les psaumes en français d'Antoine Godeau, autorisés auparavant par le même roi avec privilège, furent supprimés par un arrêt du parlement de Paris, le [dl 17].

En 1695, Louis-Antoine de Noailles fut nomme en tant qu'archevêque de Paris. Cette nomination était favorable pour le chant grégorien, car il fit continuer à imprimer les livres de Nevers, sans que la qualité des offices ne soit dégradée à cause de mauvais livres de chant :

« L'impression des Livres de l'Église étant expirez depuis longtemps, cela a donné lieu à quelques particuliers de réimprimer l'ancien chant grégorien ... sans aucune autorité ... y ayant inséré des notes irrégulières contre la substance du chant grégorien, changé ou transposé d'autres, de sorte qu'estant remply de quantité de fautes contre les règles de la bienséance ecclésiastique, les Éditions différentes de ces corruptions ont causé des discords notables dans les Chœurs en la célébration des Offices divins ; c'est ce qui a obligé plusieurs personnes constituées en dignité d'engager nostre ami & feal G. G. Nivers, compositeur et organiste de nostre Chapelle de musique et de plein-chant, de travailler & disposer une copie, la plus correcte et la plus parfaite qui se puisse faire, dudit ancien chant grégorien sur tous les Livres d'Église, pour servir de modèle aux impressions qui s'en pourront faire & garder l'uniformité si recommandable du Chant ecclésiastique[dl 18]. »

 Préface de l'Antiphonarium romanum juxta breviarium sacrosancti concilii Tridentini (1701)[20]

Avec un graduel sorti en 1697, cet antiphonaire devint édition définitive de Nevers[13]. Ces versions définitives romaines s'employaient notamment des notes à très gros carrés qui indiquent la possibilité de l'usage à la chapelle royale ou ailleurs[dl 11].

À Lyon, la maison des Valfray[24], imprimeur du Roy ainsi qu'édition consacrée aux livres liturgiques, aussi continuait à publier les livres de chant, notamment pour les ordres religieux, jusqu'aux dernières décennies du XIXe siècle[dl 19]. Ainsi, elle imprima en 1720 le Graduale romanum juxta missale ex decreto sacrosancti concilii Tridentini[25].

Les ecclésiastiques résistaient encore, avec ces livres de chants, à la tendance. Le , un grand motet Te Deum de Michel-Richard de Lalande était préparé par Jean-Baptiste Lully fils, pour la célébration du sacre de Louis XV, à Reims. Au dernier moment, « vint un ordre de le chanter en plain chant[cm 2]. »

Chant grégorien et motet français

À Versailles, même Michel-Richard de Lalande, ancien enfant de chœur de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, ne profita guère du chant grégorien, pour son devoir.

Certes, sous le règne du roi Louis XIV, le chant grégorien ou plain-chant était exécuté le dimanche et aux fêtes d'obligation, lors des célébrations ecclésiastiques et solennelles. Mais, à l'exception de ces offices, le chant monodique n'était qu'une matière des motets.

Il vaut mieux comparer ce motet français avec la messe à la base du Cantus Firmus de la Renaissance dans laquelle le chant grégorien reste souvent mélodie principale intégrant totalement les Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus et Agnus Dei. Par contre, la messe basse ou quotidienne à laquelle le Roi Soleil assistait était toujours récitée tandis que la chapelle royale exécutait simultanément un grand motet et deux petits motets dont le Domine salvum fac regem[cm 1]. C'est pourquoi les sous-maîtres de chapelle français à l'époque ne composèrent jamais de messes, tel Michel-Richard de Lalande. À la cour de Versailles, il n'existait donc que les messes en plain-chant ou récitée.

Chargé par Louis XIV, Michel-Richard de Lalande composa son grand motet Dies iræ (S. 31) pour les obsèques royales de la dauphine Marie-Anne-Victoire de Bavière tenues le . Le compositeur utilisait plusieurs matériaux musicaux et l'œuvre possède une structure symétrique. En respectant la tradition, le motet se commence avec un chant grégorien et se termine d'une paraphrase d'un plain-chant. Ces chants, assez ornés cependant, n'apparaissent donc que dans les deux morceaux. Il s'agissait du goût de la cour de Versailles [écouter en ligne] :

  • I : Dies iræ (mélodie traditionnelle de cette séquence en grégorien ; unisson de dessus et instruments)
  • XII : Pie Jesu Domine, dona eis Requiem. Amen. (chœur et instruments)

Au regard de la messe de Requiem, celle des funérailles royales n'était pas non plus de messe en grégorien. Depuis les obsèques d'Henri IV († 1610), c'était le Requiem d'Eustache du Caurroy, dit Requiem des rois de France, devenu coutume royale jusqu'à la Révolution[dl 20]. Comme cette œuvre manque de Dies iræ, il fallait quelques chants supplémentaires au lieu de celui-ci, en grégorien, et plusieurs compositeurs furent chargés de les écrire[dl 20]. C'est exactement la raison pour laquelle De Lalande composa son motet S. 31 en dix jours.

Activités des Mauristes

Les moines de la congrégation de Saint-Maur restaient vigoureux. Ainsi à Paris, ils sortirent un antiphonaire en 1705, sous la direction de Dom Denis de Sainte-Marthe et en tant que partie du Sancti Gregorii Papæ I Opera omnia. Si cette publication manquait de notation, il s'agissait de l'Antiphonaire dit de Compiègne (Bibliothèque nationale, lat 17436), témoin le plus ancien des neumes, celui qui remonte en 877 ou plus tôt, et donc du chant grégorien [lire en ligne][eg37 1]. Il est probable qu'ils connaissaient effectivement l'importance des manuscrits anciens. La Bibliothèque nationale à Paris conserve quelques pages de copies du dit graduel de Sainte-Cécile de Transtévère entreprises au XVIIIe siècle dont le copiste est donc considéré comme Mauriste[eg37 2]. Ce manuscrit se compose exactement des copies du livre de chant en vieux-romain, découvert en 1952 à Londres par deux moines de Solesmes. En ignorant ceux qui concernaient[26], ce musicologue de Saint-Maur data précisément l'année 1071 où l'édition originelle avait été achevée [lire en ligne].

D'ailleurs, ils composaient des plain-chants. Ainsi, l'une des deux versions de l'hymne Te decet laus de saint Benoît de Nursie est de nos jours attribuée à l'adaptation des Mauristes au XVIIe siècle[dscg 1],[s5 3]. Vraisemblablement, ils voulaient enrichir le répertoire grégorienne. Toutefois, selon la notation, il est évident, surtout graphiquement, que cette version II ne respecte pas l'ambitus, une des caractéristiques grégoriennes :

Au contraire, l'autre mélodie est celle du chant grégorien authentique :

Aussi les éditions critiques tel l'Antiphonale monasticum (2005) excluent-elles la composition tardive telle celle des Mauristes[eg33 1], si la confusion restait encore au XXe siècle. Désormais, la version II sera en dehors de l'usage liturgique.

Abbé Jean Lebeuf et gallicanisme

Abbé Jean Lebeuf était chanoine et sous-chantre de la cathédrale d'Auxerre.

Après la restauration de Nivers, les études grégoriennes de l'abbé Jean Lebeuf étaient bien connues depuis son époque. Il est vrai que, n'étant pas content des travaux de cet organiste selon les sources romaines, il consulta tous les manuscrits liturgiques à la bibliothèque royale. De plus, il n'hésita pas à visiter de nombreuses églises dans le royaume, en cherchant les livres de chant anciens[s5 3]. Par exemple, il écrivit : « Cette terminaison paroît avoir été trouvée à Paris sous M. de Harlay, au moins je ne la vois dans aucun livre plus ancien ; on l'a suivie à Orléans, à la Rochelle, à Troyes, à Bourges, à Évreux & à Séez[jl 1]. » Enfin ce chanoine ainsi que sous-chantre de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre[jl 2] publia, en 1741, le Traité historique et pratique sur le chant ecclésiastique [lire en ligne]. S'il était un grand historien à l'époque, sa description au regard du pape saint Grégoire Ier n'était pas du tout correcte[jl 3].

Certes, sa connaissance était si accrue qu'il distinguait le chant romain du chant gallican, notamment en sachant que la caractéristique de ce dernier est sa variété de modes. Pourtant, les études de nos jours indiquent que son fonctionnement était assez ambivalent, car il était exactement le responsable de musique pour l'office néo-gallican qui affaiblissait la pratique du chant grégorien[s5 4]. L'objectif du livre était, en réalité, d'établir la particularité traditionnelle du chant gallican conservé dans les archives françaises[jl 4].

« ... Dans la composition de ce Recueil, MONSEIGNEUR, j'ai eu principalement en vûe les enfans qui ont toujours fait l'ornement du Chant Ecclésiastique. Par les soins des Maîtres que Votre Grandeur répand dans son Diocèse, tous en sçauront les règles ; plusieurs même seront en état de transmettre à la postérité le goût du Chant Grégorien, pour l'édification de l'Église à laquelle vous présidez si dignement[jl 5]. »

 Dédicatoire de l'abbé Lebeuf à l'archevêque de Paris, De Vintimille du Luc (Traité historique et pratique sur le chant ecclésiastique, 1741)

En fait, la situation était devenue défavorable et instable pour le chant liturgique traditionnel. Après le trépas de Louis XIV en 1715, le cardinal Louis-Antoine de Noailles était décédé en 1729. Son successeur comme archevêque de Paris, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille du Luc n'avait pas pu résister au jansénisme, au contraire du Roi Soleil[dl 21]. Entre le Saint-Siège et les jansénistes, il était réfugié dans le gallicanisme, à savoir liturgie locale. Par conséquent, de nombreuses modifications et remplacements de texte avaient été autorisées, et il fallait que la musique du chant adapte de nouveaux textes. Et c'était en 1734[jl 6] qu'avait été choisi l'abbé Lebeuf pour cette fonction, en raison de sa grande connaissance historique du plain-chant[dl 22]. Aussitôt commencée, sa rédaction fut considérablement critiquée par des musicologues. Ainsi fallait-il justifier cette adaptation des mélodies anciennes aux textes neufs. C'est précisément la raison pour laquelle cet abbé cherchait les manuscrits dans les archives. Enfin, entre 1736 et 1737[27], la publication de l'Antiphonaire parisien suivant le nouveau Bréviaire eut lieu[dl 22] [lire en ligne] (sixième partie : du jusqu'en décembre).

Dorénavant, de nombreux plain-chants avec nouveaux textes coexistaient dans les livres de chant, avec les chants originaires du chant grégorien.

Après une succession assez courte de Jacques-Bonne-Gigault de Bellefonds en 1746, l'archevêque de Paris Christophe de Beaumont ne sortit guère de nouveaux livres liturgiques requis. De sorte que les liturgies locales se multiplièrent[dl 19].

Études de l'abbé Léonard Poisson, à la recherche les manuscrits plus anciens

En dépit de nouvelle décadence, le royaume de France connut un autre personnage qui luttait contre de mauvais modification et remplacement du chant, en souhaitant respecter et sauver la tradition du chant grégorien. Il s'agit de Léonard Poisson, curé de Marsangis au diocèse de Sens et un véritable défendeur de ce chant[dl 22]. Son esprit était symbolisé des mots sur la page de titre de son livre, sorti en 1750 : « PSALLITE SAPIENTER. Chantez avec intelligence, Pseaume 46. v. 8.[lp 2] »

L'abbé Poisson précisait qu'il s'agissait du chant grégorien qu'il traitait ainsi que soutenait, et non plain-chant à l'époque, avec son titre le Traité théorique et pratique du plain-chant, appellé (sic) Grégorien [lire en ligne].

Cette œuvre est assez étonnante, car la connaissance de l'abbé est parfois proche de la nôtre. Ainsi, il jugeait qu' « Il n'est pas certain que S. Grégoire se soit occupé lui-même à composer du Chant[lp 3] ; », quoiqu'au XXe siècle encore, de nombreux auteurs attribuassent ce chant au pape saint Grégoire Ier. De nos jours, cette attribution n'est plus supportée[s4 1]. En outre, il précisait qu'il faut que soit effectuée la restauration du chant grégorien avec les manuscrits dès le règne de Charlemagne († 814) jusqu'au Xe siècle :

« Pour procurer un tel bien, & éviter les défauts dont nous venons de parler, il faut consulter ce qu'il y a par-tout de meilleurs Chants, sur-tout les Anciens. Mais quels Anciens, & où les trouver ? Car des Anciens les plus connus, il n'y a plus guère parmi nous que le Romain avant sa réforme, & le Gallican. Il seroit avantageux sans doute d'avoir dans leur pureté les Chants anciens jusqu'au de-là du tems S. Grégoire le Grand : mais où trouver le Chant de ces siècles reculés dans sa pureté, & comment le reconnoître, depuis le mêlange qu'y ont introduit les Italiens & les Gaulois, les uns & les autres ayant confondus l'Italien & le Gallican dès le 9, 10 & 11 siècle, comme l'a si judicieusement remarqué M. Le Beuf dans son Traité Historique du Chant d'Église ? On ne peut donc se mieux fixer pour les Anciens qu'à ceux du siècle de Charlemagne & des deux siècles suivans. C'est dans ce qui nous reste des ouvrages de ce tems, qu'on trouve les vrais principes du Chant Grégorien. Il faut les étudier & se remplir de leurs mélodies ; car ces premier Maîtres tenoient leur Chant des Romains, & les Romains le tenoient des Grecs[lp 4] ; »

La bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall conserve quelques manuscrits distingués du chant grégorien du Xe siècle, les plus anciens et les plus convenables. L'abbé Léonard Poisson soulignait l'importance des études concernant les manuscrits anciens, du VIIIe au Xe siècle.

Certes, l'abbé Poisson ne savait pas que Pierre Maillart avait prouvé en 1610 que l'origine du chant grégorien est différente de celle de la musique des Grecs, après avoir analysé un nombre considérable de notations[28]. Toutefois, au regard des manuscrits, son avis est tout à fait correct. Ainsi, l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes publie dès 2005 un nouvel antiphonaire, Antiphonale monasticum. La rédaction de cette première édition critique fut et est exécutée à la base de l'Antiphonaire de Hartker, copié vers 1000 auprès de la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Gall. L'atelier de Solesmes avait donc choisi le manuscrit de l'antiphonaire le plus ancien mais le plus convenable[29]. C'est précisément ce que Léonard Poisson soutenait. De plus, le chant grégorien avait été créé, grâce à Charlemagne, non seulement par sa protection pour la liturgie romaine mais également par son soutien de la latinité au sein de la Renaissance carolingienne[s5 5].

Il est inconvenable que ce livre manque souvent de sources, en dépit de la connaissance profonde de Poisson et de la qualité de l'œuvre[dl 22]. Il est cependant probable que ceux qu'il y mentionnait étaient les personnages qui avaient inspiré celui-ci : le cardinal Giovanni Bona[lp 5], Wallis à l'université d'Oxford (vraisemblablement John Wallis), Pierre-Jean Burette auprès de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, un certain P. Kyrquer, jésuite[lp 6].

Mais il est plus vraisemblable qu'il était capable de trouver lui-même les caractéristiques du chant grégorien authentique. Car il écrivit :

« Il y a plus de vingt-cinq ans, ......... je consultai soigneusement les anciens, & je m'y attachai. Après les avoir bien médités, je trouvai leurs principes si raisonnables, leurs règles si sages, leur méthode si naturelle, que mille fois je me suis étonné qu'on les eût abandonné ......... depuis plus d'un siècle[lp 7]. »

Enfin, il les analysait en détail :

« Les plus anciennes sont originairement simples, mélodieuses, coulantes ; elles sont aussi, comme on l'a déjà dit, plus correctes pour l'expression & la liaison des paroles ; elles sont encore plus variées & plus diversifiées ; ce qui est une perfection qu'on ne doit pas négliger[lp 8]. »

Dom Cardine de Solesmes écrivit deux cents ans plus tard, avec ses études approfondies selon les neumes anciens. Si les niveaux de compréhension scientifique ne sont pas identiques, ceux qui concernent confirment l'observation de l'abbé Poisson. Si la Révolution n'avait pas rompu les études grégoriennes en France, la restauration du chant liturgique vers la version authentique aurait été achevée plus tôt :

« Il faut reconnaître cependant qu'un musicien moderne ira d'instinct chercher les meilleurs chefs-d'œuvre, et il les rencontrera certainement dans les mélodies originales. Dans ces mélodies il ne trouvera plus seulement des toiles de fond, d'un dessin parfait et de couleurs volontairement neutres, devant lesquelles peuvent être évoqués les sentiments les plus variés, mais un décor pleinement adapté au sens des paroles qu'il s'agit de mettre en valeur[ec 3]. »

 Dom Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien (initialement publiée en 1977 dans les Études grégoriennes, tome XVI)

Dans le domaine pratique, il ne put pas, au contraire, éviter l'influence à l'époque. Il admettait partiellement le faux-bourdon[lp 9] et donc opposait à la restriction de Nevers en faveur de l'unisson[lp 10]. Mais en suivant cet organiste, il approuvait les notes égales, c'est-à-dire rythme particulier de plain-chant, avec la demi-note[lp 11].

Par ailleurs, ses notations dans le livre est un témoin de la liturgie locale, donc confusion à l'époque en France [lire en ligne]. Il y conservait pareillement des notations selon ancienne tradition romaine [lire en ligne].

Méthode de l'abbé François de La Feillée

En tant qu'ecclésiastique, François de La Feillée aussi défendait le chant traditionnel de mauvais compositeurs de « nouveaux chants. » En 1748, il publia la Nouvelle méthode, pour apprendre facilement les règles du plain-chant et de la psalmodie, Avec des Messes et autres ouvrages en Plain-chant figuré et musical, pour les fêtes solennelle, à voix seule et en parties, à l'usage des Paroisses et Communautés Religieuses, dédiée à Monseigneur l'Évêque de Poitiers chez Jean Faulcon[dl 23] [lire en ligne] (2e édition, 1754). De nombreuses rééditions furent sorties jusqu'en 1846[dl 23]. L'abbé La Feillée était également la rédacteur d'un antiphonaire romain et d'un graduel romain chez même, à Poitiers[ff 1].

Dans ce livre, l'auteur expliquait la théorie essentielle du chant grégorien, et, au moins, il tentait de réaliser la coexistence du plain-chant « authentique » et du plain-chant « musical[dl 19]. » Il est probable que La Feillée possédait meilleure expérience que d'autres. Ainsi, il écrivit :

« Nous avons dit ailleurs que le Plain-chant devoit être plain, uni & battu à l'égard des Répons, Antiennes & autres pièces ; mais les Hymnes, les Proses, les Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus & Agnus ne se battent pas, & sont chantés avec plus d'ornement dans la voix. J'ai aussi mis à la suite une Prose où l'on apprendra à chanter le Plain-chant en mouvement, c'est-à-dire à notes inégales. Ce chant n'est point nouveau dans l'Église[ff 2]. »

 Nouvelle méthode, pour apprendre facilement les règles du plain-chant et de la psalmodie, 2e édition, p. 91

S'il est évident, selon ses notations, qu'il n'avait pas consulté les anciens neumes tels ceux de Saint-Gall [lire en ligne][ff 3], son objectif peut être apprécié[30]. Car cette attitude corrigeait l'erreur de Nivers. Avec ses notations des messes telle celle du Gloria, il essayait l'articulation du plain-chant, en annonçant les notations accompagnées des graphies de Solesmes au début du XXe siècle[ff 4] [lire en ligne].

Toutefois, selon l'étude récente de Cécile Davy-Rigaux, La Feillée aussi composa et pratiquait quelques messes en plain-chant musical, avec celles de l'unisson ou en alternance[eg38 1]. Il est probable que l'abbé Poisson n'était qu'une précieuse exception.

Disparition en France

En France, ce n'était pas en 1789 que le chant grégorien disparut. Il s'agissait du , anniversaire du journée du 10 août 1792 qui provoqua définitivement la disparition des chants liturgiques en latin[dl 24]. Certes, le , dimanche de Pâques, les offices romains furent formellement et solennellement rétablis[dl 25]. Nonobstant, l'absence du chant grégorien dans la plupart des établissements religieux restait encore, jusqu'à ce que l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes le restaure scientifiquement et proprement. À la suite du redécouvert de ce chant, la réimpression de plusieurs livres fut effectuée au milieu du XIXe siècle, comme déjà mentionnée.

Voir aussi

Liens externes

Dictionnaires

Livres aux XVIIe et XVIIIe siècles en ligne

  • Guillaume-Gabriel Nivers, Traité de la composition de musque (sic), chez l'auteur et Robert III Ballard, Paris 1667, 61 p. [lire en ligne]
  • Guillaume-Gabriel Nivers, Dissertation sur le chant grégorien dédiée au Roy, Christophe Ballard, Paris 1683, 217 p. [lire en ligne]
  1. p. x et p. 5
  2. page de titre
  3. préface
  4. p.  41
  5. approbations
  6. p.  91
  • Guillaume-Gabriel Nivers, Graduale romanum juxta missale Pii quinti pontificis maximi autoritate editum, cujus modulatio concinne disposita, in usum et gratiam monialium Ordinis sancti Benedicti, opera et studio Guillelmi Gabrielis Nivers, Paris 1696 [lire en ligne]
  1. p.  6 (f16)
  2. p.  5 (f15)
  3. p.  7 (f17)
  4. p.  4 (f14)
  5. p.  3 (f3)
  • Jean Lebeuf, Traité historique et pratique sur le chant ecclésiastique, avec le directoire qui en contient les principes & les règles, suivant l'usage présent du Diocèse de Paris & autres, précédée d'une NOUVELLE MÉTHODE, pour enseigner, & apprendre facilement, Par M. l'abbé LEBEUF, chanoine & sous-chantre de l'Église Cathédrale d'Auxerre, J. B. et Jean-Thomas Hérissant, Paris 1741 [lire en ligne]
  1. p.  65
  2. page de titre
  3. p. 30 - 31
  4. p. 30 -50
  5. décicatoire, p. iii
  6. avertissement, p. i
  • Léonard Poisson, Traité théorique et pratique du Plain-chant, appellé Grégorien, Dans lequel on explique les vrais Principes de cette Science, suivant les Auteurs anciens & modernes ; on donne les Règles pour la Composition du Plain-chant, avec des Observations critiques sur les nouveaux Livres de Chant. OUVRAGE UTILE À TOUTES LES ÉGLISES, aux Séminaires & aux Maîtres de Chant, pour former des chantres, & les rendre capables, soit de composer des Chants d'Église, soit de juger de leur composition, Ph. N. Lottin et J. H. Butard, 1750 Paris [lire en ligne]
  1. p.  403
  2. page de titre
  3. p.  25
  4. p.  8
  5. p. 22 « qui suit en cela le cardinal Bellarmin, »
  6. p.  13
  7. p.  3
  8. p.  9
  9. p.  76
  10. p.  405
  11. p.  401
  • François de La Feillée, Méthode nouvelle pour apprendre parfaitement les règles du plain-chant et de la psalmodie, Avec des Messes & autres ouvrages en Plain-chant figuré & musical, à voix seul & en partie, à l'usage des Paroisses & des Communautés Religieuses, dédiée à Monseigneur l'Évêque de Poitiers, Seconde Édition considérablement augmentée, revuë & corrigée, par Mr DE LA FEILLÉE, Eccléastique, Jean-Thomas Hérissant, Poitiers 1754 (2e) [lire en ligne]
  1. p.  572
  2. p.  91
  3. p.  101
  4. p.  131 - 564

Références bibliographiques

  • Denise Launay, La musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Société française de musicologie et Éditions Klincksieck, Paris 1993 (ISBN 2-85357-002-9 et 2-252-02921-8) 583p.
  1. p.  81
  2. p.  82
  3. p.  146
  4. p. 146 - 147 ; finalement, cette « Société des libraires de Paris » de la publication disparut en 1636.
  5. p. 147 - 148
  6. p.  148
  7. p.  301
  8. p. 301 ; « en ce temps, tout proche encore de la Réforme catholique, les moniales ou, plutôt, la Schola groupant les meilleures voix, étaient rebutées par la difficulté des longs mélismes alleluiatique qui épuisaient leur souffle, ce à quoi Nivers tente de remédier, pour « la commodité & soulagement des religieuses qui sont obligées de chanter le Plainchant. » »
  9. p.  303
  10. p.  302
  11. p.  305
  12. p.  300
  13. p.  304
  14. p.  290
  15. p.  292
  16. p.  288
  17. p.  343
  18. p.  420 - 421
  19. p.  426
  20. p.  307
  21. p.  421
  22. p.  422
  23. p.  425
  24. p.  483
  25. p.  491
    • Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant Grégorien, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2002 (initialement publié dans les Études grégoriennes, tome XVI, 1977) (ISBN 978-2-85274-236-9) 31 p.
    1. p.  3
    2. p.  24
    3. p.  8
    • Daniel Saulnier, Le chant grégorien, 2e édition, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2003 (ISBN 978-2-85274-243-7) 129 p.
    1. p.  107
    • Daniel Saulnier, Session de chant grégorien II, 2004 [lire en ligne]
    1. p.  68 - 70
    • Daniel Saulnier, Session de chant grégorien III, Sémiologie, les 5 - [lire en ligne]
    1. p.  11 - p. 12
    2. p.  12
    3. p.  14
    4. p.  3
    5. p.  6 - 7
    • Jacques Hourlier, La notation musicale des chants liturgiques latins, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes (ISBN 978-2-85274-136-2) 72 p.
    1. p.  48
    • Études grégoriennes, tome XXXIII, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2005 (ISBN 978-2-85274-283-3) 223 p.
    1. p.  168
    • Études grégoriennes, tome XXXVII, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2010 (ISBN 978-2-85724-353-3) 189 p.
    1. p.  6
    2. p.  7
    • Études grégoriennes, tome XXXVIII, Abbaye Saint-Perre, Solesmes 2011 (ISBN 978-2-85724-361-8) 320 p.
    1. p.  211
    • Études grégoriennes, tome XXXIX, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2012 (ISBN 978-2-85724-207-9) 315 p.
      • Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully Latin, Éditions Papillon, Drize 2005 (ISBN 978-2-940310-21-0) 160 p.
      1. p.  35 - 36
      2. p.  64
      1. p.  33
      2. p.  30

      Publication récente concernant ce sujet

      Article

      • François Turellier, « Des Messes en plain-chant inconnues de Guillaume-Gabriel Nivers ... dans le Processional pour l'abbaye royale de Chelles, établi par Jean-Baptiste Morin en 1726 et complété en 1739 », Modus. Revista do Instituto Gregoriano de Lisboa, tome V, 1998 - 2001, p. 23 - 44

      Notes et références

      1. Selon Dom Eugène Cardine (Marie-Emmanuel Pierre, Cantabo Domino, Cours de chant grégorien, p. 297, Abbaye Saint-Michel de Kergonan, 2005).
      2. Texte original en italien en 1967. Traduction par sœur Marie-Elisabeth Mosseri en 1970, dans la revue Études grégoriennes tome XI. Depuis 1978, Sémiologie grégorienne, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes.
      3. p. 199, C. L. D., 1997, également en ligne http://www.liturgiecatholique.fr/Plain-chant.html
      4. http://www.musicologie.org/Biographies/l/le_munerat_jean.html
      5. « Alleluia / Liturgie & Sacrements », sur Liturgie & Sacrements (consulté le ).
      6. http://www.stsulpice.com/Docs/history.html
      7. http://philidor.cmbv.fr/Publications/Catalogues-de-genre/Pierre-I-Ballard-et-Robert-III-Ballard-Imprimeurs-du-roy-pour-la-musique-1599-1673/Recueils/NIVERS-Guillaume-Gabriel-1632-1714-GRADUALE-ROMANO-MONASTICUM/(language)/fre-FR
      8. http://philidor.cmbv.fr/Publications/Catalogues-de-genre/Pierre-I-Ballard-et-Robert-III-Ballard-Imprimeurs-du-roy-pour-la-musique-1599-1673/Recueils/NIVERS-Guillaume-Gabriel-1632-1714-ANTIPHONARIUM-ROMANUM-BENEDICTI-NIVERS/(from)/471888/(tri)/submeta_NAME_sACCENT_ms/(filtre)/meta_class_identifier_s:cmbv_corpus_cat/(offset)/596
      9. Melchior Du Lac, La liturgie romaine et les liturgies françaises : détails historiques et statistiques, , 424 p. (lire en ligne), p. 39.
      10. Melchior Du Lac, La liturgie romaine et les liturgies françaises : détails historiques et statistiques, , 424 p. (lire en ligne), p. 38.
      11. Ainsi, la publication de la première édition critique des livres de chant en grégorien eut lieu entre 1957 et 1962 à compte de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, intitulée le Graduel romain, Édition critique par les moines de Solesmes, car le projet avait formellement été lancé par l'Institut pontifical de musique sacrée en 1948 (Études grégoriennes, tome XXXIX, p. 294 - 297, 2012). Après que le concile Vatican II avait rompu cette publication, l'abbaye de Solesmes exécuta à nouveau et spontanément de nouvelle rédaction adaptée au concile entre 1975 et 1996. Faute d'approbation du Saint-Siège mais une nécessité immédiate de son propre ordre, l'Antiphonale monasticum fut approuvé le 6 février 2004 par la Congrégation du culte divin de l'ordre et le premier tome fut sorti en 2005 (Études grégoriennes, tome XXXIII, p. 153, 2005). La publication de nouvel Antiphonale romanum, quant à elle, est en train d'être effectuée dès 2009, à la suite de l'approbation de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements à Rome, donnée le 2 octobre 2008 (texte en latin : http://www.gregorian.ca/publicus/Antiphonale%20Romanum%20II-Final%20MG.pdf p. 2 - 3, note n° 2)
      12. http://philidor.cmbv.fr/Publications/Catalogues-de-genre/Pierre-I-Ballard-et-Robert-III-Ballard-Imprimeurs-du-roy-pour-la-musique-1599-1673/Recueils/NIVERS-Guillaume-Gabriel-1632-1714-GRADUALE-ROMANO-MONASTICUM2/(language)/fre-FR
      13. Maral, Alexandre, « Cécile Davy-Rigaux. Guillaume-Gabriel Nivers : un art du chant grégorien sous le règne de Louis XIV », Bibliothèque de l'École des chartes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 163, no 1, , p. 289–290 (lire en ligne, consulté le ).
      14. Pierre M. Conlon, Prélude au siècle des lumières en France : Répertoire chronologique de 1680 à 1715, , 340 p. (ISBN 978-2-600-03533-0, lire en ligne), p. 37.
      15. Mercure galant, avril 1683, p. 310 - 313, selon Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, p. 153, Fayard, Paris 2004
      16. Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 167, 1938
      17. « Dissertation sur le chant grégorien... (Éd.1683) - Guillaume Gabriel Nivers » [livre], sur decitre.fr (consulté le ).
      18. http://bibliotheque.cmbv.fr/index.php?lvl=notice_display&id=9466
      19. Monique Brulin, Le verbe et la voix, , 506 p. (ISBN 978-2-7010-1375-6, lire en ligne), p. 482.
      20. http://www.musicologie.org/Biographies/n/nivers_guillaume_gabriel.html Catalogue des œuvres de Guillaume-Gabriel Nivers
      21. « Guillaume Gabriel Nivers (1632-1714) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
      22. Alexandre Maral, La chapelle royale de Versailles sous Louis XIV : cérémonial, liturgie et musique, , 476 p. (ISBN 978-2-8047-0055-3, lire en ligne), p. 156.
      23. Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2004 (ISBN 978-2-85274-183-6)
      24. Charlène Beziat, « L'imprimeur du roi à Lyon au XVIIIe siècle », sur cnrs.fr, (consulté le ), p. 204.
      25. http://data.bnf.fr/12230104/pierre_valfray voir aussi sa rubrique [catalogue]
      26. On comprend que le copiste n'ait pas pu distinguer ce livre de chant. Après le redécouvert en 1890 par Dom André Mocquereau de Solesmes, il fallut cent ans jusqu'à ce qu'ait été identifié le chant vieux-romain.
      27. Officiellement en 1736, selon la page de titre du tome VI.
      28. http://www.harmoniasacra.com/page-1045.html
      29. http://palmus.free.fr/antiphonaire.html
      30. Même l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, promoteur de la restauration du chant grégorien depuis XIXe siècle, commit de nombreuses erreurs, sous influence de la théorie de la musique moderne, par exemple la théorie rythmique de Dom Mocquereau. C'était Dom Eugène Cardine qui établit la propre interprétation du chant grégorien d'après les neumes anciens, avec sa nouvelle science, sémiologie, dans les années 1950.
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