Chalmazel

Chalmazel est une ancienne commune française située dans le département de la Loire en région Rhône-Alpes, connue pour sa station de sports d'hiver et son château.

Cet article traite du village de Chalmazel. Pour la station de ski, consulter Chalmazel (station).

Chalmazel

Le village de Chalmazel.

Blason
Administration
Pays France
Région Rhône-Alpes
Département Loire
Arrondissement Montbrison
Maire délégué Valéry Gouttefarde
Code postal 42920
Code commune 42039
Démographie
Gentilé Chalmazellois, Chalmazelloises ou Chameziaux [1]
Population 383 hab. (2013)
Densité 9,7 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 42′ 19″ nord, 3° 51′ 05″ est
Altitude Min. 740 m
Max. 1 600 m
Superficie 39,38 km2
Élections
Départementales Boën-sur-Lignon
Historique
Commune(s) d'intégration Chalmazel-Jeansagnière
Localisation
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Chalmazel
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Chalmazel
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Chalmazel

    Par arrêté du 22 octobre 2015, à compter du 1er janvier 2016, Chalmazel fusionne avec Jeansagnière pour créer la première commune nouvelle de la Loire : Chalmazel-Jeansagnière[2].

    Géographie

    Forêt de la commune de Chalmazel-Jeansagnière.
    Ruisseau de la Morte à Chalmazel.

    La commune de Chalmazel est située au cœur des monts du Forez, une chaîne de montagne du Massif central séparant la vallée de la Dore de la plaine du Forez. Le village est implanté à 800 mètres d'altitude sur le flanc d'un vallon baigné par le Lignon, affluent de la rivière éponyme[3]. La limite du territoire communal est marquée, à l'est, par le col de la Croix de Ladret (1 046 mètres) et le pic de Morière (1 137 mètres) et, à l'ouest, par le col du Béal (1 390 mètres) et le point culminant du massif, Pierre-sur-Haute (1 634 mètres). Pour autant, ce dernier est situé sur la commune de Sauvain pour quelque 250 mètres, au contraire de la station de sports d'hiver qui est implantée sur son flanc, qui reste, par sa part, située sur Chalmazel. La ligne de crête qui passe par le col du Béal et Pierre-sur-Haute marque également la séparation entre le département de la Loire (région Rhône-Alpes) et du Puy-de-Dôme (région Auvergne)[3]. Elle abrite de vastes plateaux d'altitude vallonnés composés de landes parsemées de tourbières, appelés les hautes Chaumes, classés Natura 2000 pour leur intérêt floristique[4].

    Origine du nom de la commune

    Le nom de Chalmazel est attesté depuis des dates fort anciennes. D'après Albert Dauzat, l'origine du toponyme pourrait venir de *calmis : haut plateau dénudé, mot prélatin ; et mazel : mazet, mas, manse, maison, du latin man(s)um, participe passé substantivé du verbe manere : demeurer[5],[6],[7].

    Diverses graphies sont attestées au cours des siècles : Chalmazel en 1214, Chalmasel en 1225, Charmazel en 1313[8], Chalmazel au XVIIIe siècle (carte de Cassini).

    Après la Révolution, la paroisse devient une commune : An II (1793) : Chalmazelles. Bulletin des lois de 1801 : Chalmazelle. Et enfin en 1939 : Chalmazel, orthographe officielle définitive.

    Histoire

    Le château et l'église se font face au cœur du bourg.

    C’est en 1231 que le comte de Forez, Guy IV, permet à son fidèle vassal, Arnaud de Marcilly, d’élever une maison forte à Chalmazelles. Les objectifs sont alors clairs : d’une part, contrôler la haute vallée du Lignon, modeste voie de passage entre les provinces du Forez et d’Auvergne par l’actuel col du Béal, et d’autre part, surveiller la seigneurie de Couzan, possession de la famille de Damas liée à l’empereur germanique (Renaud de Damas n’était pas un vassal sûr pour le comte de Forez).

    Dès 1250, Chalmazelle était devenu avec Couzan, Rochefort et Urfé, l’une des quatre grandes seigneuries à donjon des « montagnes du soir ».

    Les Talaru succédèrent aux Marcilly dans la seigneurie de Chalmazel : Béatrix de Marcilly qui avait épousé Mathieu de Talaru fut héritière d'Antoine de Marcilly, son frère en 1388 ; la terre de Chalmazel demeura ainsi aux Talaru (ancienne noblesse du Forez).

    L'église de Chalmazel semble avoir été fondée vers 1270 sous Jean de Marcilly, deuxième seigneur de Chalmazel, dédiée à saint Jean Baptiste le saint patron de son fondateur.

    La paroisse de Chalmazel était à cette époque une annexe de celle de Saint-Just-en-Bas; le plus ancien curé connu de Chalmazel est Giraud de Boissel, originaire de Saint-Just-en-Bas, et qui vivait en 1370[9].

    Selon le Cahier des Visites (tournée d'inspection de l'évêque) de 1614, la paroisse était sous le vocable de Saint-Jehan-des-Neiges; puis en 1662 sous celui de l'Exaltation de la Sainte-Croix, et enfin sous celui de Saint-Jean-Baptiste[10].

    L'antique église de Saint-Jehan-des-Neiges a été démolie en 1881 et remplacée par l'église actuelle surtout connue pour ses célèbres vitraux dus à Théodore Hanssen (1885-1957) célèbre maître-verrier de renommée internationale.

    À la mort du dernier marquis, Louis Justin de Talaru, en 1850, le château est légué à la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph, qui l'utilise comme hospice et dispensaire jusqu'en 1972.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    juin 1800 janvier 1808 Jean Fenon    
    janvier 1808 mai 1815 Barthélemy Jacquet    
    mai 1815 juin 1821 Théodore Jean-Pierre Marie Recorbet    
    juin 1821 septembre 1848 Barthélemy Jacquet fils    
    septembre 1848 septembre 1870 Jean Viot    
    septembre 1870 octobre 1876 Jean-Marie Fayard    
    octobre 1876 mai 1888 Jean-Antoine Jacquet    
    mai 1888 mai 1892 Jean-Baptiste Chazelle    
    mai 1892 1908 Jean-Joseph Murat    
    1908 1922 Antoine Valezy    
    1922 1962 Joseph Valezy    
    1962 1971 René Roche    
    1971 1977 Jean Gouttefarde    
    1977 1983 Michel Pizzo    
    1983 1995 Louis Brandon    
    1995 2002 Pierre Chazal    
    2002 2008 Michel Parois    
    2008 2014 André Gallo DVG  
    2014 2015 Valéry Gouttefarde[11]    

    Elle faisait partie de la communauté d'agglomération de Loire Forez.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13],[Note 1].

    En 2013, la commune comptait 383 habitants, en diminution de −12,36 % par rapport à 2008 (Loire : 1,48 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

               Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 0971 0661 1519071 1351 1501 1761 7721 238
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 2091 2311 2211 2381 2321 2401 2431 2571 303
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2971 2341 2331 1581 1091 040992981881
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2013
    859813743670597485475421383
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Le château

    Le château de Chalmazel s'élève au milieu du village. Sa construction s'est entamée en 1231 sous l'impulsion des Marcilly et est poursuivie par les Talaru à compter de 1372[16]. Ce château féodal fait partie du domaine du Forez et servait à contrôler la route d'Auvergne par le col du Béal[16]. D'aspect médiéval, il a conservé des éléments de la maison forte de l'an 1231, mais avec toutes les modifications et ajouts successifs apportés par les Talaru au cours des siècles : meurtrières, base des murailles, donjon, chemin de ronde à mâchicoulis. Il possède aussi des éléments Renaissance : façade, cour intérieure, galeries, chapelle[16]. Aujourd'hui restauré, il est ouvert pour les visites et dispose de chambres d'hôtes et de salles de réception.

    La station de ski

    La station de ski est située à 1 109 mètres d'altitude, au lieu-dit les Bois, à 4 kilomètres à vol d'oiseau du village situé 250 mètres en contrebas. La station est reliée au bourg par les 6 kilomètres de la route départementale no 63[3] et desservie par la ligne 112 des Transports Interurbains de la Loire (TIL).

    La première remontée de Chalmazel est construite en 1953, puis, dès les années 1960, la station se développe sous l'impulsion d'Éloi Marcoux, président du Ski-club local, et d'Henri Essertel, secrétaire général de la commune de Montbrison et de la Régie de Chalmazel[17]. Les soutiens du Conseil général et de son président, Antoine Pinay[18] permettront la construction de la télécabine en 1967.

    Le domaine skiable s'étend de 1 109 à 1 600 mètres, directement sur les pentes de Pierre-sur-Haute (1 634 mètres), point culminant des monts du Forez. Il alterne entre forêts et landes d'altitudes sauvages (les hautes Chaumes) et possède 12 kilomètres de pistes de ski alpin desservies par télésiège débrayable à bulles et téléskis et équipées de 90 enneigeurs[19]. Le domaine dispose par ailleurs, lorsque les conditions le permettent, d'un petit snowpark et les environs permettent la pratique du ski de fond (domaine nordique du haut Forez au col de la Loge) et du snowkite (col du Béal). La station propose aussi des activités estivales (parc accrobranche, VTT, balades pédestres via le télésiège).

    Chalmazel accueille principalement une clientèle journalière issue de la plaine du Forez et des bassins d'agglomération roannais et stéphanois situés à moins de 80 kilomètres, mais également, dans une moindre mesure, clermontois et lyonnais[20].

    Personnalités liées à la commune

    • Un martyr de la Révolution : l'abbé Jean-Marie Mollin (1765-1793)
    Jean-Marie Mollin (graphie Molin, Mollen ou Moulin selon les actes) est né le , au village du Cros, paroisse de Chalmazel, baptisé par M. Coing, curé. Il est le fils de Jean Mollin et Jeanne-Marie Doitrand, mariés en 1748. Il est le 6e enfant d'une famille de huit. Son frère aîné, Claude, fut curé de Sauvain. En 1788, Jean-Marie entre au Grand séminaire de Lyon, ordonné prêtre le 18 décembre 1790. Vicaire à Feurs, il refuse de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé, et doit fuir pour se cacher, à Montbrison et dans d'autres paroisses; il mène une vie errante, cherchant refuge chez des prêtres amis, célébrant la messe dans les granges. Il contracte une grave fièvre durant l'hiver 1792/93 qui ne le quittera plus.
    L'annonce de l'arrivée de Claude Javogues à Montbrison début septembre 1793 l'oblige, avec deux autres compagnons, le diacre Daval et l'abbé Carton, à chercher un refuge plus sûr; ils prennent la direction de Pierre-sur-Haute, à pied. À Chalmazel, un nommé Jarrier avait mis sur pied une bande de « patriotes » pour traquer « les prêtres et les muscadins » cachés dans les montagnes. Les trois fugitifs se cachent dans l'étable de Coleigne les 11 et 12 septembre 1793, puis ils gagnent la loge des Couardes, appartenant à M. Recorbet, le 13 septembre. Malades, fatigués, c'est là qu'ils sont capturés par surprise, et bien qu'ils soient harassés et privés de sommeil, Jarrier et ses acolytes les emmènent le jour-même à Sauvain. En vain Claude Verdier et Durand Jourde (de Saint-Just-en-Bas) avaient-ils courageusement essayé de prendre leur défense.
    Puis ils sont amenés à Montbrison à la prison du Calvaire, le cachot achève d'altérer leur santé. Ils sont transférés ensuite à la prison Sainte-Marie, ancien couvent des Visitandines. L'abbé Mollin exerce son ministère auprès des autres prisonniers, leur apportant le réconfort et les secours de la religion, sans mesurer sa peine. Enfin, c'est le transfert dans les prisons de Feurs. La guillotine est dressée le 22 novembre. La commission de justice populaire de Feurs était composée d'Auvergnats nommés par Couthon. L'accusateur public était J. B. Dubien, de Marat. L'interrogatoire de l'abbé Mollin et de ses compagnons commença le 27 novembre; le 3 décembre 1793 la condamnation à mort fut prononcée, et les abbés Carton, Mollin et Bruyère montèrent à l'échafaud pour avoir été réfractaires au serment, et en tant que "fanatiques" (prêtres catholiques). C'est grâce à deux codétenus ayant échappé à la guillotine, M. Aubry, instituteur de Leigneux, et le diacre Daval, que les détails de cette période nous sont connus[21].

    Héraldique

    Blason
    Écartelé: aux 1er et 4e parti d'or et d'azur à la bande de gueules brochante, aux 2e et 3e de sable semé d'étoiles d'or au lion du même.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/loire-42
    2. « Création de la commune nouvelle de Chalmazel-Jeansagnière », sur Le Progrès - édition du Forez du 28/10/2015 (consulté le ).
    3. Institut géographique national, « Carte de Chalmazel », IGN
    4. « Carte de Chalmazel, couche Natura 2000 », sur Geoportail.fr, Institut géographique national (consulté le )
    5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire des noms de lieux en France, Larousse, .
    6. Albert Dauzat, Jean Dubois et Henri Mitterand, Nouveau dictionnaire étymologique et historique, Larousse, .
    7. Albert Dauzat, Les noms de lieux, origine et évolution, Delagrave, .
    8. Dictionnaire topographique du département de la Loire, J.E. Dufour, réédité par les Publications de l'Université de Saint Étienne, 2006.
    9. La France par cantons et par communes, département de la Loire, tome 1, Théodore Ogier, 1856
    10. Les paroisses du diocèse de Lyon, archives et antiquités, par l'abbé A. Vachet, 1899.
    11. « Chalmazel », sur le site de l'association des maires de France (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
    16. « Historique », sur le site du château de Chalmazel (consulté le ).
    17. Laurent Berne, 80 ans de ski à Chalmazel, Éditions des Rochers, , p. 32
    18. « TKD1 des Granges - Chalmazel », sur remontees-mecaniques.net (consulté le ).
    19. « Ski de piste », sur le site du Conseil général de la Loire, section station de Chalmazel (consulté le ).
    20. Conseil général de la Loire, Agence de développement & de réservation touristique, Bilan de la fréquentation touristique annuelle, Conseil général de la Loire, (lire en ligne), p. 18.
    21. Sources : Les martyrs de chez nous, par les abbés Gouttefangeas, 1934, et archives départementales Loire.
    22. Fiche de Francoise Viallon-Murphy sur agencesartistiques.com
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