Carlos Sastre

Carlos Sastre Candil est un coureur cycliste espagnol né le à Leganés. Professionnel de 1997 à 2011[2], il a notamment remporté le Tour de France 2008 avec l'équipe CSC Saxo Bank et est l'auteur de six podiums sur les trois grands tours et quinze top 10[3].

Pour les articles homonymes, voir Sastre.

Sastre Candil est un nom espagnol. Le premier nom de famille, paternel, est Sastre ; le second, maternel, souvent omis, est Candil.

Biographie

Carlos Sastre est le beau-frère de José María Jiménez. Il passe professionnel en septembre 1997 dans l'équipe ONCE et il fait partie de la Team CSC depuis 2002. Régulièrement considéré comme un outsider, il a emmené, en tant qu'équipier, des coureurs comme Laurent Jalabert, Joseba Beloki et Ivan Basso dans sa carrière. Il est bon grimpeur et s'est toujours distingué dans les courses par étapes comme le Tour de France ou le Tour d'Espagne.

1997-2001 : les débuts à la ONCE

En , Carlos Sastre participe au Tour d'Italie, son premier grand tour, aux côtés de Laurent Jalabert, quatrième au classement final et maillot rose pendant huit jours. Sastre termine à la 101e place, à trois heures du vainqueur Ivan Gotti[4].

En 2000, il prend part à sa première Vuelta. Il s'affirme comme très bon grimpeur en remportant le classement spécifique et terminant finalement huitième[5].

L'année suivante, il est neuvième de Tirreno-Adriatico en début de saison et découvre le Tour France en juillet. Au service de ses leaders Joseba Beloki et Igor González de Galdeano, il termine vingtième du classement général. Il remporte également sa première victoire professionnelle en gagnant la troisième étape du Tour de Burgos. En , il s'engage avec l'équipe danoise CSC-Tiscali[6]. Il y retrouve plusieurs anciens coéquipiers de la Once : Nicolas et Laurent Jalabert, Marcelino García et Andrea Peron.

Équipier modèle

En 2002, pour sa première saison dans l'équipe danoise, il termine cinquième du Tour de Romandie en début de saison. Il double pour la première fois deux grands tours en participant au Tour d'Italie et au Tour de France qu'il termine respectivement trente-huitième et dixième. En fin de saison, il finit cinquième du Championnat de Zurich, son premier top 10 dans une classique de Coupe du monde.

En 2003, il double cette fois-ci Tour de France et Tour d'Espagne. Il remporte en le 19 juillet 2003 la première grande victoire de sa carrière sur les pentes d'Ax 3 Domaines sur le Tour de France. Il marque les esprits en franchissant la ligne tétine à la bouche, en hommage à sa fille Claudia, 2 ans[5]. Il se classe finalement neuvième avant de prendre la trente-cinquième place de son second grand tour de l'année.

En 2004 il double à nouveau Tour de France et Tour d'Espagne, prenant deux belles places dans les dix premiers (huitième et sixième).

En 2005 il double encore une fois Tour de France et Tour d'Espagne. Au service de son leader italien Ivan Basso, il termine vingt-et-unième de la grande boucle avant de monter pour la première fois sur le podium d'un grand tour en prenant la troisième place de la Vuelta.

En 2006, il prend le départ du Tour d'Italie en tant que lieutenant d'Ivan Basso, dont il participe au succès. L'Italien étant impliqué dans l'affaire Puerto, Carlos Sastre devient le leader de son équipe sur le Tour de France qu'il termine en troisième position[7],[5]. Il se classe ensuite quatrième de la Vuelta et devient ainsi le 26e coureur parvenu à terminer les trois grands tours la même année[8].

En 2007, il termine 4e du Tour de France et une nouvelle fois second du Tour d'Espagne[5] derrière Denis Menchov.

2008 : victoire sur le Tour et 3e de la Vuelta

Carlos Sastre, vainqueur à l'Alpe d'Huez sur le Tour de France 2008.

Lors du Tour de France 2008, annoncé comme favori avec Cadel Evans, Denis Menchov, Alejandro Valverde, ses coéquipiers Andy et Fränk Schleck, Carlos Sastre fait un début de parcours discret en se hissant dans les 15 premiers du classement général. Durant les étapes des Pyrénées, il se montre prudent, accompagnant les leaders sans passer à l'attaque, tandis que plusieurs favoris comme Damiano Cunego et Alejandro Valverde craquent. Après les étapes pyrénéennes, Cadel Evans se saisit du maillot jaune qu'il garde pendant 5 jours puis le cède à Fränk Schleck, coéquipier de Sastre, dès la première étape alpestre dans laquelle Sastre a attaqué et repris 1 min à Cadel Evans. Lors de l'étape menant à l'Alpe d'Huez, l'équipe CSC Saxo Bank prend la course en main. Sastre attaque dès les premiers lacets de l'ascension finale. Il est suivi dans un premier temps par le Russe Denis Menchov, qui craque quelques lacets plus haut. Sastre passe la ligne d'arrivée en solitaire et s'empare du maillot jaune avec 1 minute et 24 secondes d'avance sur Fränk Schleck et 1 minute et 34 secondes d'avance sur Cadel Evans. Lors de l'avant-dernière étape, un contre-la-montre de 53 km, il se classe douzième, à 2 minutes 34 du vainqueur Stefan Schumacher et à 29 secondes de Cadel Evans, et conserve la tête du classement général. Le , il remporte le Tour de France[5]. Cette victoire ne plait guère à Lance Armstrong déclarant qu'il veut sortir de sa retraite et gagner à nouveau le Tour de France tant l'Espagnol n'en est pas digne à ses yeux, avant finalement de s'en excuser.[9],[10]. Un mois et demi après, il termine une nouvelle fois sur le podium d'un grand tour en prenant la troisième place du Tour d'Espagne[5] derrière Alberto Contador et Levi Leipheimer.

2009-2010 : chez Cervélo

Carlos Sastre lors du prologue du Tour de France 2010.

En 2009, il rejoint Cervélo Test Team en compagnie de Volodymyr Gustov et Íñigo Cuesta. Il participe au Giro du centenaire dans lequel il fait bonne figure en remportant des victoires au Monte Petrano et au Vésuve[5]. Mais il ne peut jouer la victoire finale, cédant du temps à Denis Menchov et Danilo Di Luca dans la montée du Blockhaus. Initialement quatrième, il est finalement classé deuxième après les disqualifications pour dopage de Danilo Di Luca et Franco Pellizotti. En juillet, il participe au Tour sans peser sur la course à l'exception d'une attaque lors de la 17e étape dans le col de Romme. Il termine 16e du général à Paris.

Après une longue absence marquée par très peu de jours de course, il revient sur le Tour d'Italie 2010 qu'il termine huitième à la faveur d'une échappée. Il apparaît moins incisif en montagne et peu en forme. Néanmoins, il signe là son treizième grand tour achevé dans le Top 10 au classement général. Malgré des problèmes de dos dus à une chute sur le Tour d'Italie, Sastre décide de s'aligner au départ du Tour de France 2010. Après une belle onzième place lors de la 8e étape, il craque le surlendemain dans le col de la Madeleine en compagnie de Cadel Evans, le maillot jaune. Comme lors du Giro, lors duquel il s'était échappé dans l'étape menant à l'Aquila puis dans le Gavia, Sastre tente de refaire son retard d'abord dans le Port de Pailhères, accompagné entre autres par Damiano Cunego et Rafael Valls, sans succès. Dans la dernière étape de montagne, conduisant au col du Tourmalet, Sastre attaque peu avant le col de Marie-Blanque, accompagné pendant quelque temps de son coéquipier Ignatas Konovalovas, mais ne réussit pas à rejoindre l'échappée. Il est repris par le peloton peu avant le col du Tourmalet. Il finit 19e au classement général[12],[13]. Après avoir terminé troisième de la Classique de Saint-Sébastien 2010, Carlos Sastre s'aligne au départ du Tour d'Espagne 2010 en tant que co-leader de Cervélo avec son compatriote Xavier Tondo. Il termine 8e au classement général. Il devient le premier coureur depuis Eduardo Chozas en 1991 à boucler les trois grands tours parmi les 20 premiers durant la même année[8],[5].

2011 : chez Geox-TMC

Il s'engage, pour la saison 2011, en compagnie notamment de Denis Menchov avec l'équipe Geox-TMC à la surprise générale car il était le chef de file de la marque Cervélo[14]. En mai, il termine 30e du Giro. Son équipe n'étant pas retenue pour le Tour de France, il court en juillet le Tour d'Autriche qu'il termine à la troisième place. En septembre, il se classe 20e du Tour d'Espagne remporté par son coéquipier Juan José Cobo[5]. Quatre jours plus tard et après voir disputé le 26e grand tour de sa carrière, il annonce sa retraite sportive, le à Madrid[3],[15],[16]. Sa dernière apparition en tant que coureur cycliste se fait à l'occasion du Critérium d'Oviedo le 29 octobre, qu'il remporte.

Le 24 août 2012, l'agence antidopage américaine propose à l'Union cycliste internationale de suspendre à vie Lance Armstrong et d'annuler tous les résultats qu'il a obtenus à partir du 1er août 1998, notamment les sept Tours de France de 1999 à 2005. À la suite de cette annonce, le journaliste Hervé Marchon présente dans un article pour Libération les vainqueurs potentiels de ces éditions, soit ceux ayant obtenu le meilleur résultat au classement général final tout en n'ayant jamais été "contrôlés positifs, impliqués dans une affaire de dopage, ou ayant fréquenté des équipes ou des médecins suspectés de pratiques interdites". Ainsi, le journaliste présente Carlos Sastre comme vainqueur du Tour de France 2002 et 2004[17].

Palmarès

Palmarès amateur

Palmarès professionnel

Tour de France

10 participations

Tour d'Italie

6 participations

Tour d'Espagne

10 participations

  • 2000 : 8e, vainqueur du classement de la montagne
  • 2001 : abandon
  • 2003 : 35e
  • 2004 : 6e
  • 2005 : 3e (le déclassement du vainqueur Roberto Heras consécutif à un contrôle positif à l'EPO est annulé en décembre 2012)
  • 2006 : 4e, maillot or pendant une étape, vainqueur de la 1re étape (contre-la-montre par équipes)
  • 2007 : 2e
  • 2008 : 3e
  • 2010 : 8e
  • 2011 : 20e

Classements mondiaux

Année 2005200620072008200920102011
Classement ProTour40e[21]17e[22]12e[23]
Calendrier mondial UCI37e[24]30e[25]
UCI Europe Tour267e[26]

Notes et références

  1. Après déclassement de Bernhard Kohl.
  2. (en) Carlos Sastre announces his retirement, sur Cyclingnews.com, 15 septembre 2011
  3. Sastre boucle la boucle, sur eurosport.fr, 15 septembre 2011
  4. (en) Classement final du Tour d'Italie 1999, sur Cyclingnews.com
  5. Alexandre Philippon, « Sastre, la retraite d’une bête à grands tours », sur velochrono.fr,
  6. (en) « Sastre to CSC-Tiscali », Cyclingnews.com, 30 septembre 2001
  7. Il est classé quatrième à Paris puis bénéficie du déclassement de Floyd Landis pour dopage
  8. (en) « Giro d’Italia & Tour de France & Vuelta a España in one year », sur cvccbike.com (consulté le )
  9. https://www.cyclismactu.net/news-route-armstrong-sastre-vainqueur-du-tour-oh-mon-dieu-91388.html
  10. https://fr.wikinews.org/wiki/Tour_de_France_2009_:_Lance_Armstrong_s%27excuse_aupr%C3%A8s_de_Carlos_Sastre
  11. « Contador suspendu deux ans ! », sur lequipe.fr,
  12. Initialement vingtième, il obtient la dix-neuvième place à la suite du déclassement d'Alberto Contador en février 2012[11].
  13. « World Ranking #13 - Tour de France (FRA/HIS) 03 Jul-25 Jul 2010 - General classification: Rotterdam - Paris », sur uci.infostradasports.com (consulté le )
  14. Voir l'article espagnol de Wikipédia.
  15. Carlos Sastre arrête sa carrière
  16. « Sastre boucle la boucle », sur eurosport.fr,
  17. https://www.liberation.fr/sports/2012/08/24/qui-a-gagne-les-sept-tours-d-armstrong_841592/
  18. Bien que remportée par Floyd Landis, la victoire d'étape a été attribuée à Carlos Sastre en raison du contrôle anti-dopage positif dont a fait l'objet Landis durant ce Tour (Classement de la 17e étape du Tour de France 2006, sur le site de l'UCI ProTour).
  19. « 04 Jul-26 Jul 2009 - General classification: Monaco - Paris », sur uci.ch (consulté le )
  20. « General classification: Lido di Venezia - Rome », sur uci.ch (consulté le )
  21. « Classement ProTour 2005 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  22. « Classement ProTour 2006 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  23. « Classement ProTour 2007 », sur www.memoire-du-cyclisme.eu (consulté le )
  24. « Classement Mondial UCI 2009 », sur dataride.uci.ch, UCI, (consulté le )
  25. (en) « UCI WorldTour Ranking - 2010 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )
  26. (en) « UCI Europe Tour Ranking - 2011 - Individual », sur dataride.uci.ch, UCI (consulté le )

Liens externes

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