Camille Marcille

Camille Marcille, né le à Chartres, mort le à Gasville-Oisème, est un artiste-peintre, collectionneur d'art et conservateur de musée français[1].

Biographie

Famille

Fils du négociant, amateur d'art et collectionneur François Marcille, Camille Marcille, après avoir fait une partie de ses études à Chartres, étudie la peinture auprès de Charles de Steuben, puis d'Achille Devéria.

Il est le frère d’Eudoxe Marcille, directeur du musée et des écoles de dessin d'Orléans[2].

  • Son père, François Marcille (1790-1856) épouse en 1814 Ermine Juteau et a deux fils :
    • Eudoxe Marcille (1814-1890) épouse Louise Erat-Oudet
    • Camille Marcille (1816-1875) épouse Cécile Walckenaer

Voyages

En 1839, souhaitant voir les œuvres d'art exposées en Europe et développer son sens critique, il fait avec son frère Euxode un grand voyage en Italie, Allemagne, Hollande, Belgique et Angleterre. À son retour, il loue un atelier d'artiste rue Madame pour y peindre des toiles qu'il exposera à presque tous les salons[3].

Mariage

En 1854, il épouse Cécile Walckenaer, dont il aura trois filles.

Résidence

Après son mariage en 1854, il s'installe à Oisème, près de Chartres, au château du Goulet où il fait construire un grand atelier, appelé le donjon[4]. Il y reçoit les frères Goncourt[5], Eugène Scribe et Jean-Baptiste Camille Corot, qui y peint une vue de Oisème. De 1859 à 1870, il expose régulièrement au Salon de Paris.

Conservateur et découvreur

Camille Marcille est nommé conservateur du musée des beaux-arts de Chartres, qui possède plusieurs tableaux de sa collection : les portraits de Pétion de Villeneuve, du peintre Mathieu Cochereau, de Charles Leblanc, conservateur du musée de Chartres, de Madame Jules Courtois, ainsi que l’Enterrement d’un enfant en Beauce.

Grand connaisseur d'art, il reconnaît lors d'une vente le portrait d'Henri de La Tour d'Auvergne, dit Turenne par Philippe de Champaigne et identifie quatre toiles de Paul Véronèse dans le grenier de l'abbaye Notre-Dame de Josaphat à Lèves (Eure-et-Loir). Ces quatre tableaux avaient été donnés à l'asile par M. le marquis d'Aligre en 1830. D'abord placés dans l'ancienne chapelle, ils en sont retirés en raison d'importants travaux de réfection et mis dans le grenier. Camille Marcille les examina de très près et s'aperçut que ces toiles, sous une couche épaisse de peinture qui en dissimulait le caractère primitif, recélaient des œuvres d'art. Ces toiles représentent : la théologie, l'astronomie, la marine et la sculpture. On suppose que ces tableaux ont été rapportés de Venise par M. Étienne II d'Aligre, chancelier de France, en 1674, au retour de son ambassade dans cette ville[6].

Décès

Camille Marcille meurt le 3 août 1875 à Oisème (Eure-et-Loir). La veille, après son déjeuner, il était remonté dans son atelier mettre la dernière main à un tableau : Le Repas de Molière, qu'il espérait terminer, et le soir, ne le voyant pas descendre, sa famille, inquiète, l'envoya chercher. On le trouva renversé sur son fauteuil, sans connaissance, frappé par la paralysie, et, malgré les soins les plus empressés et les plus intelligents, il expirait dans la nuit, sans avoir pu reprendre la parole et faire ses derniers adieux à sa femme et à ses enfants[7].

Son importante collection de tableaux est dispersée les 6, 7, 8 et 9 mars 1876[8]. La vente de la collection rapporte au total 273 052 francs[9]. Cette collection provenait de la galerie de son père, « rassemblée pendant quarante ans par un amateur passionné, d'un tact rare, d'une initiative clairvoyante, qui avait mis dans ses tableaux toute sa vie, toute son âme entière. »[10]

Œuvres

  • Diogène cherchant un homme (exposé au salon de Paris de 1865)
  • L'enterrement d'un petit Enfant (exposé au salon de Paris en 1869)

On doit également à Camille Marcille la restauration des fresques (Danse macabre) de l'Église Saint-Orien de Meslay-le-Grenet découvertes en 1864.

Hommage posthume

  • En 1968, le musée municipal de Chartres organise une exposition qui lui est consacrée.
  • Les villes de Chartres[11] et de Gasville-Oisème[12] lui rendent hommage en donnant son nom à une rue.

Ouvrages

Notes et références

  1. « Notice de la marque de la collection de Camille Marcille, répertoriée sous le numéro L.605a », sur le site de la Fondation Custodia.
  2. « Cote LH/1732/50 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  3. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 14 août 1968 :Camille Marcille ou le goût du XVIIIe siècle retrouvé de J-M Fauquet
  4. "Camille Marcille ou le goût du XVIIIe siècle retrouvé" de J-M Fauquet
  5. Edmond et Jules de Goncourt, Journal, tome second : 1862-1865, [lire en ligne].
  6. Société Archéologique d'Eure-et-Loir, procès-verbal, séance du 7 mai 1914.
  7. Extrait d'une notice sur Camille Marcille écrite par M. Bellier de la Chavignerie, publiée dans le procès-verbal de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, séance du 2 décembre 1875.
  8. Catalogue de tableaux et dessins formant la collection de feu M. Camille Marcille, Paris : Claye, 1876, [lire en ligne].
  9. Médiathèque de Chartres, détail des prix des ventes des tableaux, document manuscrit de 13 pages. Cote JUSS. R. 200
  10. Catalogue de tableaux et dessins formant la collection de feu M. Camille Marcille, Paris : Claye, 1876, page I, [lire en ligne].
  11. « Plan de Chartes », sur le site GoogleMaps.
  12. « Plan de Gasville-Oisème », sur le site GoogleMaps.

Annexes

Bibliographie

  • Galerie de Oisème, auteur anonyme, Chartres, Imprimerie de Garnier, août 1861
    Livre de 32 pages tiré à 30 exemplaires, consultable à la Médiathèque de Chartres, cote JUSS R.202. L'auteur en est très probablement Gustave Braccini, maire de Gasville.
  • La collection de M. Camille Marcille, par Georges Duplessis, 1876, 25 pages (avec reproduction de quelques œuvres de sa collection), Médiathèque de Chartres, cote C 3181.
  • Sa notice dans le Dictionnaire Bénézit
  • Bulletin no 5 de l'Association des familles Marcille et alliées, mai 2007 (ISSN 1774-6345)
  • Dans ses premières pages, le Catalogue de tableaux et dessins formant la collection de feu M. Camille Marcille publié en 1876 présente une longue introduction relatant l'histoire de cette collection, [lire en ligne]. Cet ouvrage, compte tenu de son importance, a été réédité en 2010 aux éditions Kessinger Publishing, (ISBN 978-1-16082-342-5), [lire en ligne]

Liens externes

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