Abbaye Notre-Dame de Josaphat
L'abbaye Notre-Dame de Josaphat (Beata Maria de Josaphat[1],[2]) est une abbaye bénédictine fondée à Lèves (Eure-et-Loir) en 1117 par le chanoine Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres et son frère Goslein, seigneur de Lèves, sur leurs terres ancestrales[3],[4],[5].
Histoire
Une tradition locale voulait que, à la mort de Yves de Chartres, l'évêque de Chartres, son archidiacre Geoffroy ayant été élu son successeur en 1115, il entreprit en 1116 un pèlerinage auprès du pape Pascal II afin d'être délié du vœu qu'il avait fait d'aller à Jérusalem, et que le Saint-Père aurait accepté à condition que Geoffroy consacra la même somme à la création d'un monastère[6],[7].
Cette tradition expliquerait le fait que la nouvelle abbaye ait été appelée Josaphat afin d'évoquer la vallée du même nom en Terre Sainte.
Calixte II et Louis VI confirmèrent la propriété de cette abbaye en 1119.
Il semblerait que les premiers moines venaient du monastère de Fourmetot, ravagé par la guerre.
Incendiée en 1432 et 1466 par les Anglais, elle fut ruinée par les Calvinistes en 1564, puis restaurée en entrant dans la Congrégation de Saint-Maur en 1640. Il y restait 7 Mauristes en 1768.
En partie détruite à la Révolution, en 1812 elle appartient à Alexandre Auger, négociant à Paris, qui la revend à Antoine Gros, marchand de vin et traiteur à Neuilly-sur-Seine[8], puis elle devient la propriété de la famille d’Aligre. En 1818, elle hébergea l’hospice Marie-Thérèse, qui devint alors un établissement hospitalier sous le nom d’hospice d’Aligre, pour en 1968 prendre le nom de Fondation d’Aligre et Marie-Thérèse, établissement public départemental[9].
Il y coule une source qui était réputée guérir les maladies pulmonaires. Elle est longée par la Via Turonensis qui mène à Saint-Jacques de Compostelle.
Cloître reconstruit de l'abbaye de Coulombs
L'abbé Charles Métais, curé de Lèves, organisa des fouilles vers 1905, déterrant des tombes des XIIe et XIIIe siècles qui sont maintenant visibles au Musée lapidaire, dans le cloître reconstruit de l'abbaye de Coulombs situé à l'entrée de la fondation d'Aligre et Marie-Thérèse[11].
Il publia en 1908 le résultat de ses recherches dans l'ouvrage Église de Notre-Dame de Josaphat, d'après les documents historiques et les fouilles récentes.
Sont notamment réunis :
- Le tombeau (sarcophage) de Jean de Salisbury, évêque de Chartres Classé MH (1914)[12] ;
- La statue tombale de Regnault de Mouçon, évêque de Chartres, Classé MH (1915)[13] ;
- Deux dalles funéraires d'Agasse de Chartres et de l'abbé Thomas de Meulan, Classé MH (1915)[14] ;
- Le tombeau (gisant) de Lucia de Lèves, Classé MH (1915)[15].
Notes et références
Notes
- Voir également, sur le site des Archives départementales d'Eure-et-Loir, le plan de 1728, qui montre quelques différences.
Références
- « Epernon-Chartres, chemin de Compostelle - lien brisé »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Dom Beaumier et Jean-Marie Besse, « Diocèse de Chartres », dans Abbayes et prieurés de l'ancienne France : Recueil historique des archevêchés, évêchés et prieurés de France, par dom Beaunier, t. I : Province ecclésiastique de Paris, (lire en ligne).
- L'abbaye de Josaphat
- Eugène-Louis-Ernest de Buchère de Lépinois, « Couvents dans la ville et sa banlieue : 4-Abbaye Notre-Dame de Josaphat », dans Histoire de Chartres, t. 1, Garnier, (lire en ligne).
- Métais 1911, p. VII.
- « St-Mary of Josaphat at Lèves - lien brisé »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Métais 1911, p. XVIII-XIX.
- Acte de vente de la ci-devant abbatiale de Josaphat par Alexandre Auger à Antoine Gros, reçu par Maître Jacques Michel Febvrier, notaire à Chartres, le 3 août 1812. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2 E 10 317
- « Fondation d’Aligre et Marie-Thérèse, page d'accueil », sur fondation-aligre.com (consulté en ).
- Fondation d'Aligre et Marie-Thérèse, 10, rue de Josaphat, Lèves, Eure-et-Loir.
- « Musée lapidaire », abbaye de Josaphat, sur culture.gouv.fr (consulté le ).
- « Tombeau (sarcophage), de Jean de Salisbury, évêque de Chartres », notice no PM28000361, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Statue tombale de Regnault de Mouçon, évêque de Chartres », notice no PM28000363, base Palissy, ministère français de la Culture
- « 2 dalles funéraires d'Agasse de Chartres et de Thomas de Meulan, abbé », notice no PM28000365, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Tombeau (gisant), de Lucia de Lèves », notice no PM28000722, base Palissy, ministère français de la Culture
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Charles Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, t. 1, (lire en ligne).
- Abbé Charles Métais, Cartulaire de Notre-Dame de Josaphat, t. 2, (lire en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Histoire en abrégé du monastère de Notre-Dame de Josaphat , Dom Fabien Buttreux, manuscrit de 1608 détruit lors du bombardement de la bibliothèque municipale le . Vers 1911, la Société archéologique d'Eure-et-Loir était en possession d'une copie.
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