Abbaye Notre-Dame de Coulombs

L'abbaye Notre-Dame de Coulombs est une ancienne abbaye du diocèse de Chartres, province de Sens, de 930 à 1622, de l'ordre de Saint-Benoît, située à Coulombs (Eure-et-Loir). Sa fondation remonte au moins au VIIIe siècle. Elle fut détruite par les Normands, réformée par Roger Ier de Blois et restaurée par Béranger (1028), mais par la suite fut ruinée pendant la Guerre de Cent Ans, et pillée par les Calvinistes en 1567, pendant les Guerres de religion. Elle fut affiliée à la Congrégation de Saint-Maur en 1650. Il n'y restait que neuf religieux en 1768. Elle fut fermée à la Révolution française.

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En 1817, le propriétaire fit raser les bâtiments existants, une partie des matériaux servant à la construction de la chapelle royale de Dreux. Une partie du cloître fut transportée à Lèves, sur l'emplacement de l'ancienne Abbaye Notre-Dame de Josaphat.

Il n'en reste plus que la base d'un clocher et un porche qui ont été inscrits Monument historique par arrêté du [1]. Quelques vestiges sont aussi conservés au trésor de la Cathédrale de Chartres et au Musée du Louvre.

Histoire

Base d'un clocher, 1863.

On ne connait pas l'époque de la fondation de l'abbaye de Coulombs, de l'ordre de Saint-Benoît, le long de l'Eure, qui cependant doit être antérieur à Charles Martel (688-741)[2].

Vers 956, alors qu'elle est sous le contrôle d'abbés laïcs, les Robertiens, elle est transmise à Hugues de Blois, dit l'Abbé[2]. Le titre sera conservé au sein de sa parentèle[3] jusqu'à la nomination, après 1023, du premier abbé régulier Béranger. Ce dernier vient de l'abbaye de Marmoutier, il se consacre aussi à la restauration de l'abbaye (1028). La localité porta successivement les noms de : Colombas (1028), Columbœ (1243), Colons (1331), Coulons (1381), Coulombz (1589), Saint Cheron de Coulombs (1736).

Il ne reste de la puissante abbaye carolingienne que de rares vestiges dans les propriétés privées, comme le portail roman que l'on voit en traversant la ville.

Les abbés furent épisodiquement en conflit avec le roi qui possédait la seigneurie et le château de Nogent, et avec les évêques de Paris dont ils refusaient de dépendre.

1160 - De retour de croisade, Louis VII confirme le droit de haute et basse justice de l'abbaye.

Le chapitre Notre-Dame de Paris donne l'église Saint Vincent et Saint Germain-en-Laye, fondée en 996 par le roi Robert (1031) dans la forêt d'Yveline, à l'abbaye de Coulombs qui en fait un prieuré et y envoie peu avant 1090 un premier prieur du nom d'Ulric. Le prieur Robert obtient du roi Louis le Gros une charte datée de 1124 dans laquelle il donne au prieuré les terresdu village près de l'église, et confirme toutes lesdonations et privilèges antérieurs, notamment la seigneurie temporelle avec haute justice criminelle. Il fit dresser des fourches patibulaires au lieu où la route de Paris bifurque vers Mantes et vers Poissy, près de Saint-Léger.

1183 - Philippe-Auguste autorise l'abbaye à utiliser le bois de la forêt d'Yveline pour faire du bois et perches pour les vignes. (autorisation confirmée par Saint-Louis en 1268)

1350 - Le roi de France Philippe VI de Valois meurt à l'abbaye de Coulombs le .

1422 - Henri V roi d'Angleterre et de France séjourne à l'abbaye. Henri V envoie la relique du Saint Prépuce à Londres auprès de sa femme, Catherine de Valois (1401-1437), qui accouche de Henri VI. La relique est restituée mais d'autres abbayes tentent de la conserver arguant que l'Abbaye de Coulombs n'est pas assez sûre.

1433 - Charles VII autorise la navigation de l'Eure pour transporter des tonneaux de vins produits à Chartres, l'abbaye de Coulombs s'y oppose. Les moines cultivent des vignes et font du vin.

1464 - Louis XI vient visiter l'abbatiale alors qu'il est l'hôte de Pierre de Brézé, seigneur de Nogent-le-Roi. Par lettres patentes, il confirma la protection royale octroyée par ses prédécesseurs[4].

1475 - Le Jacques de Brézé, seigneur de Nogent-le-Roi, tue sa femme, Charlotte de France. Elle est enterrée dans l'église de Coulombs.

1494 - Jacques de Brézé est inhumé à côté de son épouse.

1507 - Louis de Brézé, seigneur de Nogent-le-Roi, s'oppose à l'abbé Guillaume de Hargeville et conteste la dîme sur les maisons données à l'Abbaye.

En 1514, l'abbatiale perd ses privilèges sur Nogent-le-Roi.

1550- Jacques de Havard, seigneur du Thuillay et de Senantes, reconnaît que l'église de Faverolles dépend de l'abbaye de Coulombs.

1562 - Destruction partielle due à la bataille de Dreux.

1568 - L'armée du prince de Condé pille l'abbaye avant le siège de Chartres.

1588 - Pillage de l'abbaye par un chef de bande catholique nommé « Marigny ».

1589 - Le maréchal de Biron loge ses troupes dans l'abbaye en occupant le siège de Nogent-le-Roi.

1592 - - Claude de La Trémoille, second d'Henri IV, y installe ses troupes.

1595 - l'abbaye de Coulombs fait allégeance à Henri IV.

1607 - Le duc de Sully fait construire un pont pour relier Coulombs à Nogent-le-Roi et ainsi enjamber le marécage qui entoure l'Eure.

1614 - Louis XIII confirme la vente de l'Abbaye au prince de Condé.

1615 - , Louis XIII confisque les biens du prince de Condé qui s'est opposé à lui.

1686 - Construction de l'aqueduc de Maintenon, l'abbaye est réquisitionnée pour soigner et loger la troupe qui le construit.

1711 - Inondation extraordinaire due à de fortes chutes de neige.

1744- Mai Violent orage de nuit - les récoltes sont perdues et les maisons s'effondrent.

1789 - - Les religieux ont autorisation de rentrer dans l'abbaye.

1791 - - Vente de l'abbaye en lots et de ses mobiliers. L'abbatiale est détruite pendant la Révolution.

1815 - - Une annonce est passée dans la Feuille d'annonces du département d'Eure-et-Loir : "Une très grande quantité de matériaux, différents objets d'église et autres, à prendre à la ci-devant abbaye de Coulombs, située à Nogent-le-Roi, sur la grande route, à vendre : tuiles en bonne qualité, bien cuites et bien choisies, pavés de grès, propres à paver des cours, cinquante mille pieds de pierres de taille, plusieurs chambranles en marbre et en pierre, deux cents croisées de toutes grandeurs, soixante stalles neuves n'ayant servi que sept à huit ans, beaux vitrages d'églises, etc.[5]"

1816 - Elle est transformée en carrière. Le cloître de l'abbatiale est démonté et reconstruit à Lèves (Chartres).

Liste des abbés

  • +1026-1047 : Béranger
  • 1047-1063 : Geoffroy
  • 1063-1078 : Robert Ier de Saint-André
  • 1078-1090 : Thibaud Ier
  • 1090-1091 : Gautier Ier
  • 1091-1102 : Étienne Ier
  • 1102-1105 : Ingulf
  • 1105-1115 : Thorold
  • 1115-1119 : Herbert
  • 1119-1174 : Roger
  • 1174-1182 : Humbert
  • 1182-1187 : Alerme
  • 1187-1217 : Thibaud II
  • 1217-1221 : Henri
  • 1221-1235 : Robert II
  • 1235-1236 : Otran
  • 1236-1256 : Simon
  • 1256-1257 : Jean Ier Vincent
  • 1257-1260 : Pierre Ier
  • 1260-1280 : Jacques
  • 1280-1290 : Manassès
  • 1290-1303 : Jean II
  • 1303-1307 : Jean III
  • 1307-1321 : Pierre II
  • 1321-1330 : Robert III d’Ivry
  • 1330-1350 : Jean IV
  • 1350-1367 : Gautier II
  • 1367-1378 : Jean V Fulleux
  • 1378-1390 : Jean VI du Lac
  • 1390-1401 : Jean VII de Marchez
  • 1401-1438 : Martin Ier de Rouvray
  • 1438-1442 : Ferrand de Montreuil[6].
  • 1442-1466 : Jean VIII Lamirault
  • 1466-1491 : Étienne II Berthier
  • 1491-1503 : Gatien de Courseulles
  • 1503-1515 : Guillaume de Hargeville[7]
  • 1515-1526 : Milon d'Illiers
  • 1526-1528 : cardinal Louis de Bourbon-Vendôme
  • 1528-1540 : cardinal Raoul Pio di Savoia di Carpi
  • 1540-1547 : cardinal Nicolas Gaddi
  • 1547-1561 : Étienne III de Brézé-Maulévrier
  • 1561-1577 : Martin II Fournier de Beaune-Semblançay
  • 1577-1587 : Jean-Baptiste Tiercelin de La Roche-au-Maine
  • 1587-1608 : Renaud Fournier de Beaune-Semblançay
  • 1608-1614 : Pierre III Cottan
  • 1614-1615 : Philippe Moussard
  • 1615-1636 : Pierre IV Habert de Montmor
  • 1636-1661 : Léonard Ier Goulas
  • 1661-1678 : Charles Ier d'Harcourt-Beuvron
  • 1678-1742 : Charles II de Seiglière de Boisfranc
  • 1742-1761 : Charles III Vincent d’Irumberry de Salaberry
  • 1761-1781 : Léonard II de Sahuguet d’Amarzit d’Espagnac
  • 1781-1790 : Moïse-Alexandre de Beaupoil de Saint-Aulaire, né en 1731, décédé le .

Source : Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques[source insuffisante]

Références

Articles connexes

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