Benny Goodman

Benny Goodman (Benjamin David Goodman) ( à Chicago - à New York) est un clarinettiste, compositeur, et chef d'orchestre de Big band jazz américain, surnommé « The King of Swing » (le Roi du Swing).

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Benny Goodman
Benny Goodman en 1942
Informations générales
Surnom « The King of Swing » (le Roi du Swing)
Nom de naissance Benjamin David Goodman
Naissance
Chicago, États-Unis
Décès
New York, États-Unis
Activité principale Clarinettiste, chef d'orchestre de big band jazz, et de musique classique
Genre musical Jazz, Big band, Swing, musique classique
Instruments Clarinette
Années actives 1926-1986
Labels Bluebird, Columbia
Site officiel www.bennygoodman.com

Biographie

Benny Goodman est né le à Chicago dans l'Illinois. Il est le neuvième des douze enfants de David Gutman et Dora Grisinsky, immigrants juifs modestes de l'Empire russe. C'est à l'âge de 10 ans qu'il prend pour la première fois une clarinette, au cours de musique donné à la Kehelah Jacob Synagogue, dont il intègre l'orchestre à l'âge de 11 ans. Avec toute la détermination qu'il possède, il devient professionnel à l'âge de 14 ans, et son salaire lui permet d'aider sa famille financièrement. Il est âgé de 16 ans lorsqu'on lui demande de se joindre à un groupe de musique basé en Californie dirigé par Ben Pollack, avec qui il fait ses premiers enregistrements. Il demeure dans ce groupe pendant quatre ans.

En 1929, à l'âge de 20 ans, après son séjour en Californie, il s'établit à New York. Il se produit dans de nombreuses formations et dirige plusieurs orchestres. C'est à cet âge également qu'il devient musicien indépendant.

En 1934, il crée un big band qui deviendra un des orchestres les plus populaires de l'ère du swing. Cette même année, lui et son orchestre passent une audition pour participer à une émission radiophonique de la NBC (National Broadcasting Company) intitulée Let's Dance. Il obtient le contrat et, pendant cette émission, joue en rotation avec deux autres orchestres ayant un style de musique différent. L'émission est diffusée sur les ondes de la NBC de décembre 1934 au . Parmi les musiciens qui participent à son orchestre au cours de ces années, on peut citer les arrangeurs Fletcher Henderson, Edgar Sampson, Benny Carter et Eddie Sauter ; les trompettistes Bunny Berigan, Harry James et Ziggy Elman ; les saxophonistes Vido Musso, Bud Freeman et Georgie Auld ; le guitariste Charlie Christian ; le pianiste Jess Stacy et les batteurs Gene Krupa et Dave Tough.

En 1943
En concert au Carnegie Hall de Manhattan à New York vers 1946
A la télévision avec son Benny Goodman Sextet vers 1950
En 1952 avec Vernon Brown, Georgie Auld, Gene Krupa, Clint Neagley, Ziggy Elman, Israel Crosby, et Teddy Wilson (au piano)
Avec son Big band en 1958 à l'Aéroport de Copenhague au Danemark
Dans les années 1960
En concert à Nuremberg, en Allemagne, en 1971
Dans les années 1970

En naît le « Benny Goodman Trio », grâce à l'arrivée de Teddy Wilson. Rejoint par Lionel Hampton en , il devient le « Benny Goodman Quartet ».

En formant ces petits groupes, Benny est un des premiers musiciens blancs à embaucher, à une époque où sévit une ségrégation raciale, des musiciens noirs. Le premier est le pianiste Teddy Wilson en 1935. Suivent le vibraphoniste Lionel Hampton, le guitariste Charlie Christian et le trompettiste Cootie Williams (ces deux derniers musiciens font également partie du big band).

Son engagement avec la salle de bal Palomar

Après Let's Dance, l'orchestre de Benny Goodman est prêt à entreprendre une tournée à travers le pays. Mais cette tournée n'est pas un succès, jusqu'à l'arrivée à Los Angeles, au Palomar Ballroom, en . L'auditoire de Los Angeles est différent : les jeunes de la ville se déplacent par milliers et accueillent la musique de Benny Goodman favorablement. La prestation de la formation fait la une des nouvelles nationales et est diffusée à travers le pays. Benny Goodman et son orchestre jouent dans cette même salle pendant plus de deux mois et deviennent célèbres. On dira même que cette époque est celle du début officiel de l'ère du swing. Durant cette même année 1935, Goodman et son orchestre jouent au palais des congrès de Chicago et commencent une importante série de concerts jazz aux États-Unis.

Le est la date la plus importante de sa carrière musicale : le Carnegie Hall de New York lui ouvre ses portes.

Le Carnegie Hall de New York

Le a lieu « The Famous 1938 Carnegie Hall Jazz Concert » (le Concert de Jazz Exceptionnel de 1938 du Carnegie Hall) temple habituellement consacré à la musique classique américaine, de la septième avenue de Manhattan à New York (le plus important concert enregistré de big band jazz de l'Histoire du jazz de l'époque). Le triomphe médiatique sans précédent de ce concert historique (dont il partage l'affiche entre autres avec Count Basie et des membres du big band de Duke Ellington) diffusé, médiatisé, et enregistré en direct par téléphone par CBS-Brunswick Records, et ou il triomphe entre autres avec son standard de jazz Sing, Sing, Sing de Louis Prima[2] de 8 minutes et 43 secondes, puis d'une seconde version de 12 minutes et 30 secondes[3], propulse Benny Goodman et son Big band, dans la légende internationale de l'Histoire du jazz, du Swing, et de la culture des États-Unis, avec des records de vente au Hit-parade de son double album live The Famous 1938 Carnegie Hall Jazz Concert[4] de 1950.

C'est un peu grâce au Coup de pub de Wynn Nathanson que l'orchestre de Goodman a la chance de jouer dans ce temple mythique de la musique américaine, où de nombreux grands artistes ont lancé leur carrière (la salle est entre autres le siège de l’Orchestre philharmonique de New York), avec une salle d'une capacité de 2760 personnes. En peu de temps, le stock des billets est épuisé, et ce plusieurs semaines avant le concert. Pour assister à la prestation, les gens déboursent 2,75 $ US pour un billet d'entrée, prix relativement élevé pour cette époque. Lors de ce concert historique Benny Goodman, joue avec Harry James, Ziggy Elman, Teddy Wilson, Jess Stacy, Lionel Hampton et le batteur Gene Krupa. C'est également dans cette salle que Benny Goodman commence sa carrière de soliste.

Sa carrière est dirigée par son beau-frère John Hammond (producteur). C'est grâce à ce dernier qu'en 1938, Benny Goodman est le premier musicien de jazz à se produire au Carnegie Hall de New York. C'est à partir de ce moment qu'il est baptisé The King of Swing (le Roi du Swing). Ce surnom lui est donné par Gene Krupa, et on le connait encore aujourd'hui sous ce surnom. Le morceau Taking a Chance on Love est numéro 1 aux États-Unis en juin 1943 trois semaines consécutives[5].

Benny Goodman a la chance de jouer avec des artistes renommés, tels que : Bix Beiderbecke, Louis Armstrong, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Count Basie, Mildred Bailey, Bessie Smith, et bien d'autres.

En 1947, Benny Goodman a trente huit ans, il dissout son big band, et se produira à partir de cette date essentiellement comme leader de petites formations. Même s'il n'occupe plus le devant de la scène du jazz, il reste très actif. Il participe à de nombreux films dont A Song is Born (de Howard Hawks, 1948) et The Benny Goodman story (de Valentine Davies, 1955).

Pendant les années 1960, Benny Goodman est élevé au titre d'ambassadeur du jazz, faisant des tournées en dehors des États-Unis pour l'US State Cultural Departement Exchange Program. Il visite l'Asie en 1956, fait une tournée en Amérique du Sud en 1961, en URSS en 1962, ainsi qu'au Japon en 1964. Il est le premier musicien de jazz américain à se produire en URSS - Union des républiques socialistes soviétiques.

Les dernières années

Après avoir gagné plusieurs prix de toutes sortes, Benny Goodman est reconnu sur le Down Beat Jazz Hall of Fame en 1957. À la suite de cette reconnaissance, Benny continue à jouer de la musique et à enregistrer, avec des petites formations, en duo (notamment avec la chanteuse Peggy Lee), ou en solo. Il poursuit également ses pratiques de pièces classiques à la clarinette. Par exemple, il a collaboré en 1960 avec Alfredo Antonini dans une interprétation du Concerto pour clarinette de Mozart, devant un public de milliers d'invités enchantés à New York.[6] De temps en temps, il reforme un nouvel orchestre afin de jouer dans des festivals jazz ou faire une tournée internationale. Malgré des problèmes de santé, il ne cessera jamais de jouer de la clarinette, et ce, jusqu'à sa mort. Il habite longtemps Pound Ridge[7], dans l'État de New York. Le , on célèbre le 40e anniversaire de son premier concert au Carnegie Hall. Pour cette occasion, il met sur pied un orchestre big band, mais il n'essaye pas de recréer le programme original.

Il meurt d'un arrêt cardiaque le à New York à l'âge de 77 ans. Il repose au cimetière Long Ridge à Stamford, dans le Connecticut. Cette même année, il est honoré du Grammy du couronnement d'une carrière (Grammy Lifetime Achievement Award). Les partitions que Benny Goodman a écrites ont été léguées à l'Université Yale après sa mort.

Les Hammond

Benny Goodman a comme agent et beau frère John Hammond (producteur). Ce dernier est né le à New York. Il était le fils de James Henry Hammond et d'Emily Vanderbilt Sloane. Les liens d'amitié entre eux connaissent des hauts et des bas à partir des années 1930.

C'est grâce à John H. Hammond, qui était producteur de disques à l'époque chez Columbia Records, que Benny Goodman fait un transfert de RCA Records à Columbia Records en 1939.

Il rencontre la sœur de Hammond, et en , après trois mois de fréquentations, il épouse Alice Hammond. Ils ont deux filles : Rachel et Benjie. Toutes les deux ont étudié en musique, mais ni une ni l'autre n'a fait carrière dans ce domaine. Alice Hammond Goodman est décédée en 1978.

Le virtuose de la clarinette

S'appuyant sur des arrangements étudiés pour l'ensemble de l'orchestre, il était le maître des solos d'improvisation basés sur une dextérité technique remarquable et fluide, à l'intonation précise et au vibrato assorti. Son jeu était parsemé de glissandos du grave à l'aigu, et vice-versa. La prise directe d'une note dans le haut de l'octave supérieure, exercice particulièrement délicat, en faisait partie.

Pendant l'été de 1935, Benny Goodman et son trio, ont enregistré quatre pièces classiques du répertoire de Jazz. Dans la pièce "After You've Gone" on entend Benny Goodman comme soliste. Sa façon de jouer cette pièce, son doigté, et sa facilité d'exécution, nous permettent d'entendre presque tout le registre de la clarinette.

Musicien accompli, Benny Goodman a aussi pratiqué la musique classique, enregistrant, entre autres, le concerto pour clarinette de Mozart. Sa notoriété lui a permis de commander des pièces à des compositeurs comme Béla Bartók (Contrastes pour clarinette, violon et piano, 1940), Aaron Copland (Concerto pour clarinette - 1948, dont il avait passé commande en 1943) ou Leonard Bernstein (Prélude, fugue et riffs). En 1947, le compositeur allemand Paul Hindemith lui a dédié son Concerto pour clarinette et orchestre, qu'il a créé en 1950 avec l'Orchestre de Philadelphie dirigé par Eugene Ormandy. Il a joué également George Gershwin, Darius Milhaud et Brahms, dont, peu de temps avant sa mort, il s'exerçait à jouer une sonate.

Le Swing

Des années 1920 aux années 1940, on vit l'apparition d'un nouveau courant musical appelé l'époque du swing, la période du « jazz du milieu » ou même l'ère des big bands. Cette période donna naissance à plusieurs orchestres tels que celui de Duke Ellington (au Cotton Club) ou celui de Count Basie.

La danse Jitterbug fut également associée à cette musique, et son style évolua avec la musique. Le Jitter Bug naquit dans la communauté noire américaine, et cette danse devint un phénomène dès l'année 1935. Dans cette même année, les big bands blancs devinrent très populaires, notamment celui de Benny Goodman.

Les premiers développements de la musique jazz furent marqués, comme le reste de la société américaine, par la ségrégation raciale. Goodman participa à la lutte contre cette ségrégation au milieu des années 1930, quand il commença à engager des musiciens noirs, tels Teddy Wilson (pianiste), Lionel Hampton (vibraphoniste) et Charlie Christian (guitariste) dans son big band.

Sa vie sur le grand écran

Comme on peut le voir dans la filmographie ci-dessous, l'orchestre de Benny Goodman a fait plusieurs apparitions dans des films, pour des pièces musicales. Mais le seul dans lequel il ait joué un véritable rôle fut Sweet and Low Down en 1944.

En 1955, sort un film sur la vie de Benny Goodman de Valentine Davies. Il porte le nom de The Benny Goodman Story (116 minutes) avec les acteurs Steve Allen et Donna Reed. Le film retrace l'histoire de Benny Goodman, depuis ses disputes avec ses parents sur son choix de carrière, jusqu'aux frustrations musicales qu'il connut. Y apparaissent : Gene Krupa, Lionel Hampton, Teddy Wilson, Harry James, Martha Tilton, Ziggy Elman et Ben Pollack.

Vie privée

Il épouse Alice Hammond en 1942 (sœur de son producteur John Hammond), avec qui il a deux filles, Rachel et Benjie.

Discographie

  • A Jazz Holiday (1928, Decca)
  • Benny Goodman and the Giants of Swing (1929, Prestige)
  • BG and Big Tea in NYC (1929, GRP)
  • Swinging '34 Vols. 1 & 2 (1934, Melodean)
  • Sing, Sing, Sing (1935, Bluebird)
  • The Birth of Swing (1935, Bluebird)
  • Original Benny Goodman Trio and Quartet Sessions, Vol. 1: After You've Gone (1935, Bluebird)
  • Stomping at the Savoy (1935, Bluebird) [8]
  • Air Play (1936, Doctor Jazz)
  • Roll'Em, Vol. 1 (1937, Columbia)
  • Roll'Em, Vol. 2 (1937, CBS)
  • From Spirituals to Swing (1938, Vanguard)
  • Carnegie Hall Concert Vols. 1, 2 & 3 (Live) (1938, Columbia)
  • Mozart Clarinet Quintet (with Budapest String Quartet) (1938, Victor)
  • Ciribiribin (Live) (1939, Giants of Jazz)
  • Swingin 'Down the Lane (Live) (1939, Giants of Jazz)
  • Featuring Charlie Christian (1939, Columbia)
  • Eddie Sauter Arrangements (1940, Columbia)
  • Swing Into Spring (1941, Columbia)
  • Undercurrent Blues (1947, Blue Note)
  • Swedish Pastry (1948, Dragon)
  • The Famous 1938 Carnegie Hall Jazz Concert (1950, Colombia, enregistré en 1938)
  • Sextet (1950, Columbia)
  • BG in Hi-fi (1954, Capitol)
  • Mozart Clarinet concerto (with Boston symphony) (1956)
  • Peggy Lee Sings with Benny Goodman (1957, Harmony)
  • Benny in Brussels Vols. 1 & 2 (1958, Columbia)
  • In Stockholm 1959 (1959, Phontastic)
  • The Benny Goodman Treasure Chest (1959, MGM)
  • Benny Goodman And His Orchestra (1977)
  • The King Swings Star Line
  • Pure Gold (1992)
  • 1935-1938 (1998)
  • Portrait of Benny Goodman (Portrait Series) (1998)
  • Carnegie Hall Jazz Concert '38 (1998)
  • Bill Dodge All-Star Recording (1999)
  • 1941-1955 His Orchestra and His (1999)
  • Live at Carnegie Hall (1999)

Filmographie

(¹: Films dans lesquels Goodman joue son propre rôle).

Distinctions

Bibliographie

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

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