Bessie Smith

Elizabeth "Bessie" Smith, née le à Chattanooga dans le Tennessee et morte le à Clarksdale dans le Mississippi, est une chanteuse afro-américaine et une des artistes d'enregistrement les plus réputées des années 1920. Elle fut surnommée l'Impératrice du Blues.

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Bessie Smith
Bessie Smith photographiée par Carl van Vechten en 1936.
Informations générales
Surnom Impératrice du Blues
Naissance
Chattanooga, États-Unis
Décès
Clarksdale, États-Unis
Activité principale Musicienne, chanteuse
Genre musical Blues
Années actives 1920-1937

Biographie

Bessie Smith photographiée par Carl van Vechten en 1936.

Bessie Smith est la fille de William et Laura Smith[1], une famille pauvre, qui habite le quartier Blue Goose Hollow, au pied de la Cameron Hill de Chattanooga[2]. À l'âge de neuf ans, elle est orpheline, et pour gagner sa vie elle chante dans les rues de Chattanooga avec son frère Andrew ou à l'Ivory Theatre de Chattanooga[3]. Devenue une jeune femme, elle rejoint le spectacle ambulant de William et Gertrude Ma Rainey[4] (la “Mother of the Blues"), connus sous le nom de « Ma and Pa » (maman et papa), au sein des Rabbit's Foot Minstrels au sein de la tournée organisé par la Moses Stokes Company[5].

En 1923, Smith fait ses débuts d'enregistrement chez Columbia Records avec sa première chanson, Downhearted Blues (le Blues du découragement)[6]. Elle enregistrera finalement 123 chansons pour Columbia pendant le cours de sa carrière musicale. Bessie Smith était aussi une des artistes afro-américaines parmi les mieux payées des années 1920, en gagnant quelque 2 000 $ par semaine. Pourtant, sa carrière subit un ralentissement avec le commencement de la Grande Dépression des années 1930.

Bessie Smith, bisexuelle[7], avait des amants des deux sexes durant ses tournées[8].

Smith a eu une influence musicale importante sur des chanteuses comme Billie Holiday, Sarah Vaughan, Dinah Washington, Nina Simone, Janis Joplin, Norah Jones et surtout Willie Mae "Big Mama" Thornton surnommée la "New Bessie Smith"[9]. Sa voix puissante et son style de chant sont une contribution importante à l'histoire de la musique populaire.

La plupart de ses chansons ont été utilisées pour le jeu vidéo BioShock (2K Games) grâce à l'ambiance rétro que Bessie a véhiculée.

Décès

Le soir du [10], Smith a un tragique accident d'automobile en traversant Clarksdale dans le Mississippi avec son ami Richard Morgan (oncle du musicien de jazz Lionel Hampton). Ce dernier, conduisant, freina trop tard en arrivant sur un camion à l'arrêt et chercha alors à esquiver l'obstacle par la gauche, exposant à un impact violent la place occupée par Bessie. Grièvement blessée, Bessie est transportée à l'hôpital afro-américain G.T. Thomas (en) où elle est amputée du bras droit et décède dans la matinée suivante.

Une histoire largement répandue attribue la mort de Bessie au fait qu'elle ait été transportée à un hôpital réservé aux blancs qui l'aurait refusée, la laissant mourir d'hémorragie. Ce mythe a pour origine un article du musicien et producteur de jazz John Hammond, paru en novembre 1937 dans la revue Down Beat, ainsi qu'une pièce de théâtre (en) écrite par Edward Albee en 1959 qui en a tiré son inspiration. Le docteur Smith, chirurgien de Memphis et témoin de l'accident avec son partenaire de pêche Henry Broughton, ont porté secours à la chanteuse avant d'appeler une ambulance. Smith estime dans une biographie de la chanteuse[11] que l'ambulance qui a évacué Bessie Smith ne serait jamais allé dans un hôpital blanc et que « dans le Sud, à cette époque, aucun conducteur d'ambulance ou conducteur blanc n'aurait seulement songé à mener une personne de couleur dans un hôpital pour les blancs ».

Sur sa tombe, longtemps restée anonyme, Janis Joplin a fait graver l'inscription[12] : « La plus grande chanteuse de blues au monde ne cessera jamais de chanter – Bessie Smith 1895-1937 ».

Le certificat de décès de Bessie Smith

Hommage

Discographie et distinctions

Discographie

Bessie Smith enregistra près de 200 chansons au cours de sa carrière.

  • Duos : avec C. Williams : Down Hearted Blues/Gulf Coast Blues (1923) ; avec F. Henderson : Bleeding Hearted Blues (1923) ; avec Irving Johns : Jail House Blues (1923), Sam Jones Blues (1923) ; avec F. Henderson : Any Woman’s Blues (1923) ; Squeeze Me (1926).
  • Comme chanteuse principale : Pinchbacks – Take ’em Away (1924) ; Weeping Willow Blues (1924) ; The St. Louis Blues/Cold in Hand Blues (1925) ; Cake Walkin’ Babies (from Home) (1925) ; Careless Love Blues (1925) ; J. C. Holmes Blues (1925) ; Baby Doll (1926) ; Back Water Blues (1927) ; After you’ve gone (1927) ; Alexander’s Ragtime Band (1927) ; Trombone Cholly (1927) ; Mean Old Bed Bug Blues/A good man is hard to find (1927) ; Dyin’ by the Hour/Foolish Man Blues (1927) ; Empty Bed Blues (1928) ; Nobody Knows You When You're Down and Out (1929) ; Long Old Road/Shipwreck Blues (1931) ; Gimme a pigfoot (1933).

Grammy Hall of Fame

Bessie Smith : Grammy Hall of Fame Award[14]
1923 Downhearted Blues Blues (Single) Columbia 2006
1925 St. Louis Blues Jazz (Single) Columbia 1993
1928 Empty Bed Blues Blues (Single) Columbia 1983

Initiations

Année Catégorie Notes
1989 Grammy Lifetime Achievement Award[15]
1989 Rock and Roll Hall of Fame
1981 Big Band and Jazz Hall of Fame
1980 Blues Hall of Fame

Cinéma

Références

  1. (en-US) « Bessie Smith | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  2. (en-US) Randal Rust, « Bessie Smith », sur Tennessee Encyclopedia (consulté le ).
  3. (en) « Bessie Smith | Biography, Songs, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « Bessie Smith », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  5. (en-US) « Bessie Smith (1894-1937) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le ).
  6. (en) « Bessie Smith », sur Rock & Roll Hall of Fame (consulté le ).
  7. (en) Marjorie Garber, Bisexuality and the Eroticism of everyday life, p. 293
  8. (en) Jennifer Baumgardner, Look Both Ways: Bisexual Politics, Macmillan, 256 pages, (2008), p. 60.
  9. (en) « Willie Mae "Big Mama" Thornton », sur Encyclopedia of Alabama (consulté le ).
  10. (en-US) r2WPadmin, « Death of Bessie Smith », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le ).
  11. Chris Albertson, Bessie: Empress of the Blues (London: Sphere Books, 1972; (ISBN 0-300-09902-9)), p. 196.
  12. (en-US) Paul Sexton, « Janis Joplin Honours Bessie Smith », sur uDiscoverMusic, (consulté le ).
  13. « Bessie (par Patricia Kaas) »
  14. (en) « GRAMMY Hall Of Fame », sur GRAMMY.com, (consulté le ).
  15. (en) « Lifetime Achievement Award », sur Grammy.com, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Angela Davis, Blues et féminisme noir, éditions Libertalia, 2017 [Blues Legacies and Black Feminism]
  • John Hammond : Did Bessie Smith Bleed to Death While Waiting for Medical Attention? Down Beat - Jazz, Blues & Beyond 66:7 (July 1999) p. 99.
  • Paul Oliver : Smith, Bessie (Empress of the Blues), Grove Muic Online éd. L. Macy.
  • Stephane Koechlin, Bessie Smith, des routes du sud à la Vallée heureuse, Castor Astral, 2018.

Liens externes

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