Ben Bernanke

Ben Shalom Bernanke[1], né le 13 décembre 1953 à Augusta, Géorgie, aux États-Unis, est un économiste américain, du courant nouveau keynésien ou nouvelle économie keynésienne qui est une école de synthèse entre le keynésianisme et l'école néoclassique[2]. Il fut président de la Réserve fédérale des États-Unis pour 2 mandats jusqu'au , où il laisse sa place à Janet Yellen.

Biographie

D'origine austro-hongroise et juive[3], il est diplômé de l'école supérieure de Dillon, dans l'État de Caroline du Sud en 1971, puis de l'Université Harvard en 1975, il obtint son doctorat au MIT en 1979. Sa thèse, dirigée par Stanley Fischer[4] est intitulée "Long-term commitments, dynamic optimization, and the business cycle" (en français Les engagements de long terme, l'optimisation dynamique et le cycle économique). Il eut par ailleurs Peter Diamond, prix Nobel 2010, comme professeur[5].

Il a enseigné la théorie monétaire à l'université Stanford de 1979 à 1985, a donné des conférences à la London School of Economics et a été professeur invité à l'université de New York. À partir de 1985, il est professeur au département d'économie de l'université de Princeton. De 1996 à septembre 2002, il a présidé le département d'économie de ladite université.

Il est membre à partir de 2002 du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale. Il est ensuite nommé président du Conseil économique de la Maison-Blanche (Council of Economic Advisers ou CEA). Le 24 octobre 2005, George W. Bush a nommé Bernanke à la tête de la Réserve fédérale, poste qu'il occupe du au 31 janvier 2014. À cette date, Janet Yellen lui succède à ce poste.

Le , il est nommé personnalité de l'année 2009 par le magazine américain Time[6] pour avoir, selon le mensuel, sauvé les États-Unis du désastre financier[7] et « huitième personne la plus puissante du monde » par le magazine Forbes[8] en 2010. Il a notamment aidé à ce que la récession ne dégénère pas en dépression économique en injectant des centaines de milliards de dollars et en dégrisant le marché de crédit des prêts toxiques qui avaient conduit à la crise[9]. Sa politique d'assouplissement quantitatif fait passer le bilan de la FED de 800 milliards de dollars à plus de 4 000 milliards.

Après son départ de la Fed, Ben Bernanke devient « senior fellow » à la Brookings Institution, un think-tank basé à Washington. Donnant des conférences, il prépare la rédaction de ses mémoires[10]. En 2015, il rejoint le comité d'investissement du fonds à risque Citadel Investment Group[11].

Il a également rejoint, en tant que conseiller, le fonds obligataire Pimco[12].

Axes de recherche

Sur le plan universitaire, il a été directeur du programme économique monétaire du bureau national de la recherche économique et éditeur de l'American Economic Review[13]. Il est connu comme un macroéconomiste dont les principaux travaux portent sur la politique monétaire (notamment sur les canaux de transmissions de la politique monétaire, voir sa publication de 1992 avec Alan Blinder argumentant le fait que l'extension du crédit était plus importante que la production d'argent) et sur l'histoire économique, particulièrement la crise de 1929.

Dans ses Mémoires, il revient sur la crise financière mondiale débutant en 2007 et admet ne pas avoir réalisé assez vite la gravité de la situation tout en jugeant l'action de la Fed globalement bonne[14].

Avis sur le déficit commercial

Il affirme que le déficit commercial des pays de la zone euro les détruit: "les déséquilibres persistants sont malsains, car ils conduisent à des déséquilibres financiers et à une croissance déséquilibrée". Il écrit que "l'excédent commercial de l'Allemagne est un problème"; "Le fait que l'Allemagne vend beaucoup plus qu'elle n'achète, redirige la demande vers ses voisins (ainsi que vers d'autres pays du monde), ce qui réduit la production et l'emploi en dehors de l'Allemagne[15]."

Œuvres

  • (fr) Ben Bernanke, Mémoires de crise, le patron de la FED raconte, Édition du Seuil, 2015
  • (en) Ben S. Bernanke, « Nonmonetary effects of the financial crisis in the propagation of the Great Depression », American Economic Review, vol. 73, no 3, , p. 257–276 (DOI 10.2307/1808111)
  • (en) Ben Bernanke, Alan Blinder, « The federal funds rate and the channels of monetary transmission », American Economic Review, vol. 82, no 4, , p. 901–921 (DOI 10.2307/2117350)
  • (en) Ben Bernanke, Mark Gertler, « Inside the Black Box: The Credit Channel of Monetary Policy Transmission (in Symposia: The Monetary Transmission Mechanism) », The Journal of Economic Perspectives, vol. 9, no 4, , p. 27-48.
  • (en) Andrew B. Abel et Ben S. Bernanke, Macroeconomics, Boston, Addison Wesley, , 4e éd., 630 p. (ISBN 978-0-201-44133-8, LCCN 00038105)
  • (en) Ben Bernanke, Essays on the Great Depression, Princeton, Princeton University Press, , 1re éd., 320 p. (ISBN 978-0-691-11820-8)
  • (en) Ben Bernanke, Thomas Laubach, Frederic Mishkin et Adam Posen, Inflation Targeting : Lessons from the International Experience, Princeton, Princeton University Press, , 2e éd., 382 p., poche (ISBN 978-0-691-08689-7, LCCN 98039632, présentation en ligne)
  • (en) Ben S. Bernanke et Robert H. Frank, Principles of Macro Economics, Boston, McGraw Hill, , 3e éd. (ISBN 978-0-07-319397-7, LCCN 2005054445)
  • Mémoires de crise The Federal Reserve and the Financial Crisis »], trad. d’Anatole Muchnik, Johan-Frédérik Hel Guedj, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Documents H.C. », 2015, 640 p. (ISBN 978-2-02-123154-0)

Notes et références

  1. Le prénom de Bernanke est Ben pas Benjamin; ce n'est pas une abréviation. (ref: "Big Ben", Slate, 24 octobre 2005) Bernanke's middle name is Shalom. https://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/nominations/106.html
  2. http://ideas.repec.org/p/nbr/nberwo/6455.html Bernanke ne modélise que dans un environnement nouveau keynésien (New Keynesian Models - NKM) dont il fait l'éloge.
  3. « Dans son discours du , lors de la présentation de l'Ordre du Palmetto à Dillon en Caroline du Sud, il dit avoir fréquenté, lui et sa famille, la petite synagogue de Dillon »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  4. Thèse de Ben Bernanke
  5. Le prix Nobel d'économie récompense les théoriciens du marché du travail
  6. (en) Ben Bernanke - Person of the Year 2009
  7. En même temps, il est notoire que le chômage ne baisse pas aux États-Unis et que finalement seule la bourse a repris de la vigueur.
  8. (en) « World's Most Powerful People », Forbes, (lire en ligne)
  9. Pierre-Yves Dugua, « Ben Bernanke, la banque centrale qui a ouvert en grand les vannes de la FED », Le Figaro, jeudi 19 décembre 2014, encart « Économie », jeudi 19 décembre 2013, page 24.
  10. « La nouvelle vie de l'ex-président de la Fed », Le Figaro, encart « Culture », jeudi 27 février 2014, page 35.
  11. L'ex-directeur de la Fed embauché par un hedge fund, Challenges, 16 avril 2015
  12. Anne Bodescot, « BlackRock recrute l'ancien ministre des Finances britannique », lefigaro.fr, 22 janvier 2017.
  13. (en) American Economic Review
  14. Fed : les confessions de Ben Bernanke, 5 octobre 2015
  15. (en-US) Ben S. Bernanke, « Germany’s trade surplus is a problem », Brookings, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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