Baie de goji

Le goji ou baie de goji[N 1] où baie de Goya (chinois : 枸杞 ; pinyin : gǒuqǐ ; API : kɤʊtɕʰi) est le nom commercial de la baie du lyciet commun (Lycium barbarum) et du lyciet de Chine (Lycium chinense). C'est un produit originaire et principalement produit dans la région autonome du Ningxia, en Chine.

Baies de goji
Baies séchées de goji.

Il se présente sous la forme d'une petite baie rouge, allongée, de saveur légèrement sucrée ; il est souvent commercialisé sous forme séchée ou sous forme de jus (généralement mélangé à d'autres jus de fruits). On lui accorde en Asie des vertus médicinales exceptionnelles liées à la quête d'immortalité taoïste.

Le nom « goji » a été fabriqué en 1973 par un ethnobotaniste nord-américain, Bradley Dobos, à partir des parlers locaux himalayens, de 枸杞, gǒuqǐ, le nom chinois ; la baie, elle, s'appelle 枸杞子, gǒuqǐzǐ en chinois[1].

Origine

Les lyciets poussent abondamment dans le nord-ouest de la Chine : Gansu, Ningxia, Qinghai (nord du Tibet) et Mongolie-Intérieure.

Ils sont cultivés surtout en altitude, du nord-ouest de la Chine à la Mongolie. La région autonome hui du Ningxia, en Chine, est célèbre pour sa production de goji.

Ils sont également cultivés en France[2].

Culture

Le lyciet est une plante rustique auto-fertile de plein soleil se satisfaisant de tous types de sols, qui résiste à des températures allant jusqu'à -20°C, très facile à cultiver en pot ou en pleine terre, avec des cultivars récents, planté en début d'automne, le plant fleurira dès l'année suivante en juin et fructifiera durant les mois d'août à octobre. La plante étant résistante à la chaleur, elle peut toutefois être plantée également durant le printemps et l'été, tant qu'on lui offre suffisamment d'eau pour l'aider à développer ses racines, au moins cette première saison.

On peut le multiplier très facilement par bouturage toute l'année, et par marcottage en enterrant quelques branches souples sous terre quand ils sont jeunes, il est ainsi très facile de se constituer des haies à moindre coût.

Le succès commercial du Goji et l'absence d'IGP, a entraîné une invasion sur le marché de plants sans traçabilité variétale, peu productives, longues à produire et inintéressantes du point de vue organoleptique, mais des pépiniéristes et collectionneurs passionnés s'affairent à rendre à la culture amateur et professionnelle, ses lettres de noblesses.

Ainsi, quelques cultivars très productifs dès la première année, résistants aux maladies, et intéressants gustativement se démarquent, comme le Sebtan Select[3] libre de droits, tandis que d'autres plus tardifs apportent des nuances en termes de calibre plus élevés comme la New Big[4] ou même l'Amber Sweet[5] de couleur jaune.

Valeur nutritive et médicinale

Depuis des millénaires, les baies de goji sont consommées en Asie et sont réputées pour leurs vertus médicinales. En Chine, le Classique de la matière médicale, le Shennong bencao jing, compilé au début de notre ère indique dans une courte notice que le gouqi 枸杞 est « Amer, froid... fortifie les tendons et les os et freine le vieillissement ». Ils sont censés stimuler le jing (精) et revigorer le qi (气) (énergie vitale)[6].

Relativement riche en vitamines, en minéraux et en oligoéléments, la baie est souvent présentée comme un « superfruit[N 2] ». C'est aussi une très importante source d'antioxydants avec une très grande proportion de caroténoïdes mais aussi avec quatre polysaccharides (sucres) considérés comme les composés actifs responsables des effets bénéfiques.

Les baies de goji[N 3] contiennent :

Le goji permettrait de renforcer les défenses immunitaires (propriétés anti-inflammatoires), de faire baisser la tension artérielle, le taux de cholestérol et de sucres dans le sang, d'améliorer l'assimilation du calcium, et de soulager le foie[7].

Le goji est présenté comme pouvant être utile dans les cas de fatigue, de faiblesse immunitaire, d'hypertension, d'infection urinaire, d'excès de cholestérol, de prévention des troubles oculaires. Certains chercheurs chinois supposent que cette baie fait partie des aliments qui pourraient retarder le vieillissement cellulaire[8].

Les baies de goji contiennent également des dérivés coumariniques pouvant être dangereux s'ils sont pris en même temps qu'un traitement médical.

Des analyses métabolomiques ont prouvé que la baie de goji a des qualités nutritionnelles comparables à la myrtille[9].

Espèces cultivées

Baies de Lycium barbarum.

Sur les 70 espèces de Lycium connues de par le monde, seules deux sont vraiment commercialisées :

  • le Lycium barbarum : le plus riche en vitamine, minéraux et antioxydants. Il est principalement utilisé pour des propriétés thérapeutiques. Il est également le plus vendu dans les pays occidentaux.
  • le Lycium chinense : il est en vente dans plusieurs marchés chinois et s'est depuis longtemps répandu hors de Chine. Il est surtout utilisé comme alicament.

Controverses

De nombreux scientifiques qualifient de « surévalués[10] » les bienfaits attribués aux baies de goji sur la santé ; le récent engouement pour ce produit serait plus lié au marketing qu'à la science. Selon eux, ce fruit ne contient pas plus de vitamines que l'orange ou la pomme, et moins que les baies d'argousier.

De plus, des traces de pesticides[10], supérieures aux normes européennes, ont été relevées dans de nombreuses importations de baies de goji vendues sous la forme de baies séchées. Il s'agit essentiellement de l'Acetamiprid[11], un insecticide utilisé dans la lutte contre les pucerons.

Des cas d'allergie ont en outre été constatés[12].

Commercialisation

Baies de goji séchées en vente sur un marché en Île-de-France.

La baie de goji du lyciet commun (Lycium barbarum) ne peut être exportée légalement à l'état de fruit frais hors des régions de culture.[réf. nécessaire] Elle est commercialisée principalement sous forme de jus, généralement pasteurisés ou ionisés et souvent mélangés avec d'autres jus de fruits, ou de fruits déshydratés ou encore réduits en poudre.

Certains commerçants, surtout en Asie, sont spécialisés en transformation des goji. Ils proposent ce produit en gélules, teintures, vins, etc.

On peut maintenant se procurer ce fruit en Asie, en Europe, en Amérique et un peu partout dans le monde.

Dans la région autonome du Ningxia, en Chine du Nord-Ouest, le goji sert également à produire du vinaigre et un élixir, l'« alcoolature de gouqi » ou 枸杞酒 (gouqi jiu), obtenu par macération des fruits dans de l'alcool blanc ou dans du riz gluant fermenté.

Les baies les plus agréables en goût doivent être séchées au soleil et au vent et viennent des hauts plateaux du Zinghai au Tibet.

Le goji entre également dans la composition de nombreux plats chinois, dont des soupes ou des poissons cuits à la vapeur.

Les baies sont vendues séchées, en sachets, dans tous les supermarchés.

Notes

  1. Prononciation anglaise [god͡ʒi].
  2. Le terme de « superfruit » est utilisé par les nutritionnistes américains pour désigner les fruits les plus intéressants sur le plan nutritionnel et sur le plan des composés phytochimiques bons pour la santé.
  3. Pour les références bibliographiques, voir l'entrée Lycium barbarum.

Références

  1. VégéTox : Lyciet de Chine.
  2. « Culture des baies de goji dans le sud de la France - HortitecNews », sur HortitecNews, (consulté le ).
  3. « Lycium barbarum L. et autres spp. Sebtan select », sur www.fruitiers.net (consulté le )
  4. « Lycium barbarum L. et autres spp. lycium barbarum new big », sur www.fruitiers.net (consulté le )
  5. « Lycium barbarum L. et autres spp. lycium barbarum amber sweet », sur www.fruitiers.net (consulté le )
  6. (en) « Berry good for you? », BBC news, 5 septembre 2006.
  7. « Baies de Goji : ses bienfaits, sa composition et ses précautions d'emploi », sur doctissimo.fr, (consulté le ).
  8. (en) Raymond C. Chang, Kwok-Fai So, « Use of Anti-aging Herbal Medicine, Lycium barbarum, against Aging-associated Diseases. What do we Know so far? », Cellular and Molecular Neurobiology, vol. 28, no 5, .
  9. Émission Xenius sur les superaliments du 28/02/19.
  10. À bon entendeur, émission du 23 mars 2010, le magazine des consommateurs de la Télévision suisse romande (Tsr), « Baies de goji, le remède miracle ? », vidéo en ligne.
  11. Substance active : acétamipride, catalogue des produits phytopharmaceutiques du ministère français de l'Agriculture.
  12. Marc Gozlan, « La baie de goji : un « superfruit » allergisant », sur lemonde.fr, (consulté le )

Bibliographie

  • Jean-Pierre Bordes Goji, un aliment authentique de bien-être, Agen, Je médite, 2008 (ISBN 978-2-9514-1601-7).
  • Shalila Sharamon, La Baie de goji, Paris, éditions Médicis, 2009 (ISBN 978-2-8532-7395-4).

Annexes

Articles connexes

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