Jean-Marie Bachelot de La Pylaie

Auguste-Jean-Marie, baron Bachelot de La Pylaie est un botaniste, explorateur, dessinateur, minéralogiste, ethnologue et archéologue français, né le à Fougères et mort le à Marseille.

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Sa curiosité et son ouverture d'esprit peu communes[réf. nécessaire] l'ont poussé à mener une activité scientifique à la fois intense et très variée.

Biographie

Jean-Marie Bachelot de La Pylaie fait ses études à Laval, puis à Paris, au Muséum national d'histoire naturelle où il est l'élève de Georges Cuvier et de Henri-Marie Ducrotay de Blainville.

Il est un grand voyageur, principalement à travers la France mais aussi en Afrique et en Amérique et séjourne notamment deux fois dans les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon. Les collections qu'il en rapporte sont au Muséum national d'histoire naturelle.

En 1816, il est à bord de la frégate Cybèle, et observe la baie Saint-Georges durant une tournée d’inspection de trois mois à Terre-Neuve et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Entre 1816 et 1819, il est le premier collecteur connu d'espèces locales à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Après un séjour d'herborisation sur Belle-Île-en-Mer, il passe le mois de décembre et de sur les îles d'Hoëdic puis de Houat. En janvier, les conditions climatiques hivernales ne lui permettent plus de s'adonner à sa passion, la collecte des algues. Au lieu de retourner sur le continent comme il l'avait initialement prévu, il s'attarde dans les îles, sympathise avec les habitants et entreprend de décrire leur vie, leurs activités, et l'histoire naturelle de leur environnement. Il est alors surnommé le « père-goémon ». Il séjourne de 1831 à 1834 sur l'île d'Yeu où il mène des recherches ichtyologiques et botaniques mais aussi sur les monuments mégalithiques de l'île. Ces recherches sont publiées dans un Précis sur l'île d'Yeu. L'inventaire mégalithique qu'il contient est quasi-exhaustif, tout en incluant de simples rochers naturels, au point qu'il sera repris par la suite par de nombreux auteurs sans que ceux-ci ne se rendent sur l'île[1].

Bachelot compte parmi les pionniers de l’archéologie armoricaine et française. Son travail, durant quarante ans, n’aura de cesse d’être fondé sur des descriptions rigoureuses et des dessins d’accompagnement fidèles. Ses méthodes sont inspirées par la Société des observateurs de l'homme créée au lendemain de la Révolution de 1789. Il est un des premiers à fournir une description valable des monuments mégalithiques du secteur Carnac-Locmariaquer. La récente redécouverte de ses manuscrits et tableaux synoptiques, conservés dans les archives de l'Institut de France, prouve les aspects innovants de sa recherche, en avance sur son temps.

En 1843, il parcourt le Finistère pour y dresser une liste des monuments « antiques », décrivant par exemple un Noël à Brasparts ou la rudesse de l'auberge de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom.

Ses biographes, confrontés à une longue période improductive de sa vie scientifique, s’interrogèrent sur une éventuelle condamnation au bagne après 1830[2], et surtout sur les motifs de cette condamnation éventuelle : une affaire de mœurs pour certains[3],[4] ; qui se basent sur des témoignages oraux transmis entre savants : une raison politique pour le colonel Gillot. Bachelot, dont les idées politiques semblent avoir fluctué[5] a très clairement exprimé des opinions républicaines, au moins une fois, dans un document sur l’enseignement[6]. Mais la date de cette profession de foi (1848) peut donner à penser à une forme d’opportunisme, et des idées républicaines en 1830, si elles justifiaient une surveillance policière, ne justifiaient pas une condamnation au bagne.

La mention du nom de Bachelot de la Pilaye dans le registre des pédérastes de la Préfecture de police de Paris[7] appelait des recherches en vue de confirmer les témoignages oraux recueillis par l’un de ses biographes. Si l’affaire qui valut le départ de Bachelot de l’île d’Yeu vers 1830 n’a pas été éclaircie, les archives du Puy-de-Dôme conservent les minutes d’un procès de Bachelot de la Pilaye en date du qui confirment les goûts du naturaliste pour les adolescents. Bachelot qui séjournait en Auvergne a commis des actes tombant sous le coup des articles 330 et 334 du Code pénal, qui lui valurent une condamnation à huit mois d’emprisonnement et à 200 francs d’amende par le Tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand[8].

Publications

Châteaulin au milieu du XIXe siècle (gravure de Jean-Marie Bachelot de la Pylaie).
Audierne dans la première moitié du XIXe siècle (dessin de Jean-Marie Bachelot de La Pylaie).
  • Voyage à l'île de Terre-Neuve. 1820.
  • Études cryptogamiques, ou Monographies de divers genres de mousses, précédées d'une Notice sur les environs de Fougères, et d'un essai sur la classification des mousses. Paris, 1815.
  • Notice sur l'île de Terre-Neuve et les Îles Voisines. Mémoire de la Société Linnéenne de Paris, 1825.
  • Flore de Terre-Neuve et des îles Saint-Pierre et Miclon. Paris, A.-F. Didot, 1829 mais celle-ci ne sera pas achevée, seul le premier tome paraissant lire en ligne sur Gallica.
  • Précis géologique sur le bassin de calcaire tertiaire des environs de Dinan. Dinan, 1834.
  • Éclipse de soleil observée à Nantes, le . Nantes, imprimerie de Hérault.
  • Recherches et découvertes archéologiques faites depuis Nantes jusqu'à l'embouchure de la Loire. 1836. Nantes, imprimerie de Hérault.
  • Études archéologiques mêlées d'observations et de notices diverses. Bruxelles, Deprez-Parent 1848
  • Nécessité dans l'intérêt de la France et du peuple, de composer pour les écoles un nouveau livre de lecture. Schneider, Paris, 1848.
  • Études archéologiques et géographiques ; reprint de l'édition de 1850, société archéologique du Finistère à Quimper 1970.
  • Notice sur l'ancienne église de Notre-Dame-Garde-Fortune et des Périls, aujourd'hui dite de Prisce. A. Goupil, Laval, 1891.

Notes et références

  1. Chauviteau-Lacoste 2015.
  2. Maurice Honoré, « Question », L’Intermédiaire des chercheurs et des curieux, , p. 44.
  3. Dr Marcel Baudoin, Un grand Fougerais, préhistorien de la première heure : Bachelot de la Pilaie (1786-1856), Imp. P. Saffray, 31 p..
  4. Ch. Broyer, « Bachelot de la Pylaie naturaliste et archéologue (1786-1856) », Bulletin de la Société des Naturalistes et des Archéologues de l’Ain., 1938..
  5. Alfred Jamaux, « Bachelot de la Pylaie en politique », Bulletin et mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie du pays de Fougères., no 46, , p. 178-206.
  6. Bachelot de la Pylaie, « Nécessité dans l'intérêt de la France et du peuple, de composer pour les écoles un nouveau livre de lecture. », Bulletin de la Société pour l'instruction élémentaire., .
  7. Collectif, Le Registre infamant., Paris, Quintes-feuilles, , 538 p. (ISBN 978-2-9532885-6-8).
  8. Jean-Claude Féray, Bachelot de la Pylaie in Le Registre infamant, Paris, Quintes-feuilles, , 538 p. (ISBN 978-2-9532885-6-8), p. 178-206.

Voir aussi

Bibliographie

  • Un Fougerais méconnu, Bachelot de la Pylaie 1786-1856 : naturaliste, archéologue, préhistorien, dessinateur, imp. Bretonne, 1953 du colonel Gaston Adolphe Joseph Gillot
  • Voyage d'un naturaliste dans les îles d'Houat et d'Hédic, 1825-1826 de Jean-Marie Bachelot de la Pylaie ; présenté par Pierre Buttin ; préface de Gérard Aymonin. - Hœdic : Melvan, 2004.
  • Serge Cassen, Cyrille Chaigneau, Jean-Marie Bachelot de la Pilaye (1786-1856). The Journey of an archeologist among the antiquaries in Brittany in the second half of the XIXth century, in BAR S1956. Actes du XVe congrès international de l’Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques- Antiquarians at the Megaliths. Vol. 38, Session C76. (ISBN 978 1 4073 0439 7).
  • Annabelle Chauviteau-Lacoste, Aux origines d'une île...Dolmens et menhirs de l'Île d'Yeu, La Roche-sur-Yon, GVEP, , 101 p. (ISBN 2-9523226-1-9), p. 22

Liens externes

Bach.Pyl. est l’abréviation botanique standard de Jean-Marie Bachelot de La Pylaie.

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