Béghin-Say
Béghin Say est une marque commerciale française de sucres appartenant à la société d'industrie agroalimentaire Tereos France. Cette dernière est spécialisée dans la transformation de produits agricoles sucriers pour la fabrication de sucre inverti, glucose et saccharose.
Béghin Say | |
Création | 1972 |
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Forme juridique | Union de coopératives |
Slogan | Des envies bien sucrées |
Actionnaires | Tereos |
Activité | Industrie agroalimentaire |
Produits | sucre |
Société mère | Tereos |
Site web | www.beghin-say.fr |
Historique
Béghin Say est issue de la fusion le 7 juillet 1972[1] des sociétés sucrières Say et Béghin puis de la fusion en 1992 de Béghin Say et de l'italienne Eridania.
La sucrerie Say
- En 1812, la sucrerie de canne Say est créée à Nantes par Louis Say, frère de l'économiste Jean-Baptiste Say[2].
- En 1832, Louis Say achète le terrain de la Raffinerie de la Jamaïque alors située à Ivry (partie rattachée à Paris en 1860 et devenue une partie du 13e arrondissement de Paris) derrière la barrière des Deux-Moulins et du village d'Austerlitz un quadrilatère délimité par les actuelles boulevard Vincent-Auriol, rues Jeanne d'Arc, Clisson et Dunois. Deux à trois tonnes de sucre sortent quotidiennement des chaudrons de la raffinerie dès 1832, et sa réussite en fait une entreprise de taille mondiale avec l'avènement du sucre « indigène » produit de la betterave[3].
- En 1863 : Constant Say créé des primes et des retraites pour les infirmes et les anciens ouvriers et en 1868 une caisse de secours pour les malades et les blessés[3].
- En 1900, l'usine parisienne était la première fabrique de sucre au monde en fabriquant 600 tonnes quotidiennement[3].
- En 1937, Say rachète la raffinerie Cossé-Duval à Nantes, ainsi que sa marque « À La Perruche ».
- En 1963, Say acquiert la sucrerie de Chevrières dans l'Oise.
- En 1966, Say devient actionnaire majoritaire de la sucrerie d'Attigny[4], dans les Ardennes.
- En 1968, l'usine du boulevard Vincent-Auriol ferme ses portes.
- La cheminée de l'usine parisienne vue depuis la rue Clisson.
- L'usine parisienne en 1945 (façade rue Dunois, vue depuis le passage Levée).
La sucrerie Béghin
- En 1821 : la sucrerie de Thumeries est créée dans la ferme de Joseph Coget. Il est alors secondé par son gendre Antoine Béghin[5].
- En 1898 : la société Ferdinand Béghin est créée par ses deux fils, Joseph (1871-1938) et Henri (1873-1944)[6].
- En 1914, l'entreprise Béghin peut traiter le jus de 150 000 tonnes de betterave[7].
- En 1922-1924 : la Sucrerie Centrale d’Arras se construit sur le site de Boiry (Pas-de-Calais).
La société Béghin Say
- En 1972 : Béghin prend le contrôle de la Sucrerie centrale de Cambrai, fondée en 1872 par Jules Linard à Escaudœuvres (Nord). Béghin fusionne avec Say pour constituer Béghin Say[5].
- En 1975 : la sucrerie de Connantre est construite.
- En 1986 : la distillerie de Morains, créée en 1951, devient une filiale de Béghin Say. Le groupe Ferruzzi prend le contrôle de Béghin Say.
- En 1988 : Ferruzzi prend le contrôle d'une grande partie de l'entreprise Lesieur, comprenant la marque d'huiles, mayonnaises, sauces et margarines.
- En 1991 : une coentreprise en Hongrie est fondée avec l'État hongrois à Hatvan, Szerencs et Szolnok.
- En 1992 : le groupe Eridania Béghin Say est constitué à la suite de la fusion de Béghin Say et de la société génoise Eridania, au sein de Montedison (pôle agroalimentaire de Feruzzi). L'entreprise Ducros (incluant la marque d'épices éponyme ainsi que Vahiné), rachetée la même année, est intégrée à ce nouvel ensemble[8].
- En 1998 : Eridania Béghin Say vend à Unilever la marque Végétaline, qu'il avait récupérée au sein de Lesieur, en échange des marques d'huiles Fruit d'Or et Frial[9]. La marque Fruit d'Or était également constituée d'une gamme de margarines, qui reste au sein d'Unilever.
- En 2000 : l'entreprise s'implante au Brésil à partir de la société Guarani, qui sera cotée à la bourse de São Paulo en 2007[10].
- En 2000 : la société Beghin Say est radiée du registre du commerce[11].
- En 2001 : à la suite du rachat de Montedison par EDF et Fiat, le groupe se scinde en quatre unités : Béghin Say, Cerestar (fournisseur de produits à base d'amidon), Cereol (oléagineux) et Provimi (alimentation animale)[12], et les agriculteurs betteraviers vendant leurs productions aux usines Béghin-Say se constituent en coopérative agricole sous le nom d'Union BS.
- En 2002 : les parts de Béghin Say sont rachetées par les coopératives Union SDA et Union BS.
- En 2003 : sous l’impulsion de Dominique Ducroquet, alors président de la CGB, l’ensemble devient le groupe Tereos, certaines unités de transformation (dans la Marne) ayant été revendues au groupe Cristal Union.
Produits
Béghin-Say propose en France plusieurs gammes de produits : sucres traditionnels, pâtissiers, gélifiants, pure canne, sucres fantaisie (colorés, formes) et sucres nutritionnels[Quoi ?].
Ses produits sont commercialisés sous les marques Beghin Say, La Perruche, Le Blonvilliers et l'Antillaise.
Principaux concurrents
- Saint Louis Sucre (groupe Südzucker)
- le groupe Cristal Union
- les Sucres Sommier (groupe Lebaudy-Sommier)
Écologie
En 2020, la marque de sucre a vu son chiffre d'affaires affecté par des manifestants. En effet, une loi a autorisé l'utilisation de néonicotinoïdes[13], un insecticide dangereux à l'origine de la mort de nombreuses abeilles. Des manifestants, dont les partisans du mouvement populaire appelé « La Ronce », ont donc décidé d'agir afin que la marque prenne conscience de ses actes[14]. Ils ont appelé à retirer les bouchons de sucre et à ouvrir les boites afin de rendre les produits invendables. Ils espèrent que cette action montrera aux lobbyistes que protéger l'environnement est une nécessité et qu'ils feront des pertes, voire qu'ils ne vendront plus, jusqu'à ce que cette nécessité soit prise en compte.
Références
- Chronique du XXe siècle, p. 1089
- Bernard Le Nail, Dictionnaire biographique de Nantes et de Loire-Atlantique, Pornic, Le Temps éditeur, , 414 p. (ISBN 978-2-363-12000-7), p. 366.
- Panneau Histoire de Paris boulevard Vincent-Auriol.
- « Sucrerie Frère et Cie, puis Sucrerie d'Attigny-Vouziers, puis Beghin-Say [Inventaire du patrimoine industriel de la région Champagne-Ardenne] », sur cr-champagne-ardenne.fr (consulté le )
- « Ferdinand Béghin », sur geni.com (consulté le )
- « Béghin », sur thierryprouvost.com (consulté le )
- François Lecocq, « Les Béghin à la conquête de l'or blanc », dans Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 novembre 1998, p.88-89.
- La saga Ducros, sur le site officiel
- Unilever et Eridania Béghin Say s'échangent des actifs, Les échos, 6 janvier 1998
- « Sucre : Tereos introduit Guarani à la Bourse de Sao Paulo - Le Blog Finance », sur Le Blog Finance (consulté le ).
- « BEGHIN-SAY à THUMERIES (383821410), CA, bilan, KBIS - Infogreffe », sur www.infogreffe.fr (consulté le )
- Eridania Béghin Say: en avant la scission !, l'Express, 7 juin 2001
- « Les betteraviers normands attendent des mesures pour sauver la filière », sur France Bleu, (consulté le )
- « Contre les néonicotinoïdes, des activistes appellent à gaspiller du sucre en magasins », sur L'Action Agricole Picarde (consulté le )
Annexes
Articles connexes
- Histoire :
- Économie :
Liens externes
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