Thumeries
Thumeries est une commune française située dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.
Thumeries | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Nord | ||||
Arrondissement | Lille | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Pévèle-Carembault | ||||
Maire Mandat |
Nadege Kos-Bourghelle 2020-2026 |
||||
Code postal | 59239 | ||||
Code commune | 59592 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
3 893 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 554 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 28′ 47″ nord, 3° 03′ 20″ est | ||||
Altitude | Min. 44 m Max. 68 m |
||||
Superficie | 7,03 km2 | ||||
Type | Commune urbaine | ||||
Unité urbaine | Douai-Lens (banlieue) |
||||
Aire d'attraction | Lille (partie française) (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Templeuve-en-Pévèle | ||||
Législatives | Sixième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Géolocalisation sur la carte : Nord
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
| |||||
Géographie
Communes limitrophes
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Cappelle-en-Pévèle », sur la commune de Cappelle-en-Pévèle, mise en service en 1962[7] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 735,1 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Lille-Lesquin », sur la commune de Lesquin, mise en service en 1944 et à 13 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,8 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Thumeries est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16]. Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens, une agglomération inter-départementale regroupant 67 communes[17] et 503 966 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Douai-Lens est la dixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse, Bordeaux, Nice, Nantes et Toulon[18],[19].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lille (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 201 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[20],[21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (35,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (35,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (35,6 %), terres arables (29,2 %), zones urbanisées (22,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4 %), eaux continentales[Note 7] (1,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Noms anciens : Thumeries, en 1187, par titre de St-Piat, à Seclin (Miraeus). Tumières, Teumerie.
Histoire
Le village de Thumeries, avec l'autel, la justice, le terrage et autres revenus, appartenait au chapitre de Seclin ; le pape Clément III le confirma dans cette possession par sa bulle du ; les bois appartenaient au châtelain de Lille. Le duc de Bourgogne avait accordé une sauvegarde à Thumeries. Lambert Rayne \ bourgeois de Douai, n'ayant pas respecté ce privilège, fut arrêté par ordre du gouverneur, Gérard de Rassenghien, et emprisonné. La ville de Douai réclama, mais le gouverneur, par lettre du , maintint l'arrestation.
Ce Lambert de Raismes était marchand de vin à l'enseigne du Dragon; il avait été condamné, en 1379, à 10 livres d'amende, à trois jours de bannissement et à perdre 10 queues de vin de mauvaise qualité, pour falsification de ce vin. Son père, Jean Raime, était marchand de blé et échevin; il fut condamné, en 1364, par les échevins, ses collègues, à être pendu, parce qu'il vendait à petite mesure et recevait à grande. Après l'exécution, cette sentence fut cassée, à Paris, par appel que poursuivit Lambert, et les échevins condamnés à fonder la chapelle de Sainte-Croix, à Saint-Pierre, à Douai, et trois messes par semaine (Chroniques de Jacques Loth, /as.). La ville de Douai perdit pendant plusieurs années ses privilèges, pour cette cause.
Thumeries est célèbre pour avoir été la localité de départ de la saga de la sucrerie Béghin-Say. En 1821 : la sucrerie de Thumeries est créée dans la ferme de Joseph Coget. Il est alors secondé par son gendre Antoine Béghin. Lui succèdent ses deux fils, Joseph et Henri qui réussissent à maintenir la sucrerie, contrairement à beaucoup d'autres entrepreneurs ruinés par la concurrence des sucres issus de la canne à sucre venant des colonies. En 1868, l'exploitation est cédée à leur neveu Ferdinand Béghin qui a de grands projets qu'il ne pourra que partiellement voir aboutir du fait de sa mort en 1895, à la suite d'une chute de voiture hippomobile. Ses fils Joseph et Henri poursuivent l'œuvre paternelle de développement et modernisation de l'affaire, en créant de nouveaux sites, en achetant d'autres sucreries . En 1896, une voie de chemin de fer créée depuis Pont-à-Marcq, et passant directement dans l'usine contribue à cette expansion. C'est un autre Ferdinand Béghin, fils d'Henri, né en 1902 à Thumeries, qui reçoit la sucrerie par le jeu des héritages et successions et qui va donner à l'entreprise un développement hors norme créant un véritable empire, du sucre, mais aussi du papier (papeterie de Corbehem), de produits hygiéniques (marques Lotus (papier toilette), Vania, O.Kay[24]. De nos jours, Béghin-Say ayant été rachetée à son tour, il reste à Thumeries une petite unité de conditionnement de sucre et tout un patrimoine de bâtiments industriels et belles demeures, vestiges et témoins de cette gloire passée, l'ensemble ayant occupé le rang de 1er groupe sucrier français et 5e mondial (voir Béghin-Say)[24].
Politique et administration
Population et société
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2018, la commune comptait 3 893 habitants[Note 8], en diminution de 2,6 % par rapport à 2013 (Nord : +0,41 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- 1541 Château Blanc
- 1841 Construction de l'église
- 2001 le site ornithologique des Cinq Tailles a été récemment classé Natura 2000 dans le cadre de la directive européenne oiseaux. Ce site de 123 hectares dont 90 boisés le reste en zones d'eau était autrefois un lieu de décantation des boues de lavage de betteraves de la société Beghin-Say. Il a été acquis en 2001 par le Conseil général du Nord.
220 espèces d'oiseaux y ont été observées soit la moitié des espèces observables en Europe.
- Entrée de Thumeries
- Le Château Blanc
- L'église
- Kiosque à musique
- Voie verte de la Pévèle
Personnalités liées à la commune
- Ferdinand Béghin, industriel français travaillant dans les secteurs du sucre et du papier, né à Thumeries en 1902
- Louis Malle, cinéaste français, neveu du précédent, né à Thumeries en 1932
Héraldique
|
Les armes de la commune de Thumeries se blasonnent ainsi : |
---|
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
- « Station Météo-France Cappelle-en-Pévèle - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Thumeries et Cappelle-en-Pévèle », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Cappelle-en-Pévèle - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Thumeries et Lesquin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Lille-Lesquin - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Lille-Lesquin - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Lille-Lesquin - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Douai-Lens », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Lille (partie française) », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- François Lecocq, « Les Béghin à la conquête de l'or blanc », dans Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, La Voix du Nord éditions, hors série du 17 novembre 1998, p.88-89.
- La fiche de Ferdinand Béghin sur le site Geneanet
- La fiche de Joseph Béghin sur le site Geneanet
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Thumeries en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Portail du Nord-Pas-de-Calais
- Portail des communes de France