Arturo López Willshaw
Arturo José López Willshaw (Valparaíso, - Neuilly-sur-Seine, ) est un mécène, riche collectionneur chilien, et une personnalité de la vie mondaine parisienne de l'après-guerre.
Biographie
Arturo López Willshaw, surnommé Arturito[1], est le fils d'Arturo Lopez Perez, industriel chilien ayant fait fortune dans le commerce du guano, et de sa première femme, Sara Willshaw.
Il épousa sa cousine Patricia López Huici (1912–2010)[2], bien qu'ouvertement homosexuel[3],[4].
López Willshaw s'installe en France durant l'entre-deux-guerres et devient un personnage important du Tout-Paris[1]. Il est à l'époque attaché à l'ambassade du Chili[5].
Riche esthète, il rassemble une très belle collection d'objets d'art, notamment une fameuse collection d'orfèvrerie partiellement dispersée par Sotheby's Monaco, en 1992[6].
C'est par ailleurs un mécène effectuant d'importants dons aux châteaux de Versailles et de Rambouillet[1] (notamment de la chaumière aux coquillages dans le parc).
Ce millionnaire partage sa vie entre l'hôtel Lambert sur l'île Saint-Louis, où vit son compagnon Alexis de Redé, l’hôtel Rodocanachi à Neuilly-sur-Seine (12, rue du Centre[7], conçu par l'héritier grec Paul Rodocanachi à partir de 1899) où il s'installe en 1928 et donne des fêtes somptueuses[8], et son yacht La Gaviota, ces deux derniers étant aménagés par l'achitecte d'intérieur Georges Geffroy[9]. L'hôtel particulier est racheté en 1971 par la municipalité, qui y créé un musée et une bibliothèque, alors que le parc de la propriété est loti.
Il habite également le château de Vosves en Seine-et-Marne.
Roger Peyrefitte a dit de lui : « (ce) petit Chilien un tantinet prétentieux, était le roi du guano, grâce à des îles qu'il possédait sur les côtes du Chili. Il aimait le faste. Il possédait un hôtel particulier magnifique à Neuilly. S'il jetait l'argent par les fenêtres, il choisissait ses fenêtres : il a beaucoup aidé à la restauration du château de Versailles et répondu aux sollicitations de son inlassable conservateur, Gérald van der Kemp (…) Nous savions tous qu'il était homosexuel. On disait même qu'il s'était marié par amour pour le frère de sa femme (…). Van der Kemp a voulu montrer sa reconnaissance envers le mécène, en faisant dire une messe à sa mémoire, dans la chapelle royale de Versailles, initiative qui parut hardie à certains. Au sortir de la messe, quelqu'un dit : "C'est quand même drôle qu'il y ait eu à Versailles une messe pour un juif." Alors, un autre se retourne et lance: "N'insultez pas un mort !" "Juif" était donc dans son esprit un terme insultant. On ne peut prononcer un mot plus malheureux et plus bête »[10].
Il meurt le , laissant à son compagnon depuis vingt ans, Alexis Rosenberg, baron de Rédé, une partie de sa fortune et de sa collection[3] et fut enterré au cimetière du Père-Lachaise.
Iconographie
Alexandre Iacovleff fait le portrait d'Arturo López Willshaw en 1923[1]. Il est vendu pour 713 250 livres (809 959 euros) par Sotheby's, Londres, le .
Notes
- (en) Catalogue, no 32, vente L08116, Sotheby's, 24 novembre 2008 lire en ligne (page consultée le 8 mai 2011)
- (de) Faire-part de décès de Patricia López Willshaw, le 14 janvier 2010 à Kitzbühel
- (en) Non signé, Exquisite legacy of Baron de Redé, The New York Times, 11 mars 2005, lire en ligne (page consultée le 8 mai 2011)
- (en) Obituaries, Baron de Rede, The Telegraph, 10 juillet 2004, lire en ligne (page consultée le 8 mai 2011)
- (fr) Blog You are what you read', Conférence Raymond Massaro
- (fr) Catalogue, Importante orfèvrerie provenant de la collection Arturo Lopez-Willshaw, Sotheby's Monaco SA, 20 juin 1992
- L'écrivain et chroniqueur mondain Philippe Jullian est d'ailleurs l'auteur de 14, rue du Centre Neuilly sur Seine, Monaco, des presses privées Jaspard, Polus et Cie, 1961, qui est une description de cette résidence. Chacun des 300 exemplaires était nominatif, tiré en 2 couleurs sur papier d’Auvergne, et destiné à un ami de Lopez-Willshaw.
- Armelle Héliot, « Les grands bals de l'après-guerre : munificence et charité bien ordonnée », Le Figaro, 29-30 juillet 2017, p. 19.
- Dominique Paulvé, « Beauté intérieurs », Vanity Fair n°53, décembre 2017, pages 148-153.
- Propos secrets, Albin Michel, tome 1, 1977, p. 42 et 43)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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