Alexandre Dagneau Douville

Alexandre Dagneau Douville (ou d'Ouville ou d'Agneau d'Ouville ou d'Aigneau Douville) ( à Sorel au Québec (Canada) - à l'Hôtel-Dieu de Montréal[1],[2]) était officier dans les troupes de la Marine, interprète et trafiquant de fourrures.

Ne doit pas être confondu avec Pierre Douville ou Douville (enseigne).
Pour les articles homonymes, voir Douville (homonymie).

Les archives des mémoires de George Washington font référence à un certain Alexandre Dagneau Douville, enseigne en second. Ce ne peut pas être le même, car le Douville en question est mort en 1756 lors d'un conflit avec une milice de Virginiens en Pennsylvanie[3].

Biographie

Alexandre Dagneau Douville était le fils de Michel Dagneau Douville et de Marie Lamy.

« Le , à Montréal, il s’alliait à une famille en vue dans la traite des fourrures en épousant Marie Coulon de Villiers, fille de Nicolas-Antoine Coulon de Villiers, père. Trois ans plus tard, il était présent à un affrontement entre les Sauks et les Renards, près de Baie-des-Puants, et fut témoin de la mort de son beau-père et d’autres membres de sa parenté [cf. Nicolas-Antoine Coulon de Villiers, fils]. »[2]

Descendants

« Alexandre eut au moins cinq enfants, dont deux fils qui furent tués pendant la guerre de Sept Ans. Un troisième fils, Alexandre-René, fit une carrière d’officier aux Antilles ; à sa mort, en 1789, il était à la retraite comme lieutenant-colonel d’infanterie et il avait été créé Chevalier de Saint-Louis. »[2] La généalogie Noblesse québécoise lui donne six enfants[4].

Traite au Canada : une tradition familiale et un réseau considérable

« Alexandre Dagneau Douville était âgé de 18 ans quand il débuta dans la traite des fourrures. Au cours des 15 années qui suivirent, il allait mener un trafic considérable chez les Miamis, tout en faisant du service comme cadet dans les troupes de la Marine et en effectuant quelques voyages de traite occasionnels au fort des Sables (Irondequoit, New York), à Baie-des-Puants (Green Bay, Wisconsin) et à fort Michilimakinac (Mackinaw City, Michigan). »[2]

« Le réseau de traite de Dagneau Douville était parmi les plus considérables de la Nouvelle-France. Louis-Césaire Dagneau* Douville de Quindre, Guillaume Dagneau Douville de Lamothe et Philippe Dagneau Douville de La Saussaye furent aussi des trafiquants éminents dans l’Ouest et, comme leur frère, ils s’allièrent à des familles qui poursuivaient les mêmes intérêts qu’eux. »[2]

En 1716, lui et son frère Jean font une première visite au lac Ontario afin de commercer avec les Iroquois. En 1720, ils établissent le premier poste de traite près de la rivière Toronto (Humber) [5].

Une carrière d'officier

Prétendu portrait de Bigot

« On se proposait de nommer Dagneau enseigne en second en 1734, mais le ministre de la Marine le confondit avec son frère, Philippe Dagneau Douville de La Saussaye et une commission corrigée ne fut émise qu’en 1736. Cette année-là, Dagneau servait à titre d’officier et d’interprète au fort Frontenac (Kingston, Ontario) ; en 1739, il fut chargé de porter à Détroit des présents destinés aux Outaouais. Deux ans plus tard, il était promu enseigne en pied. Après avoir de nouveau servi au fort Frontenac en 1743, Dagneau fut envoyé au fort des Miamis (probablement Fort Wayne, Indiana, ou tout près) au printemps de 1746, afin d’escorter jusqu’à Montréal des représentants miamis. La menace d’un soulèvement général des Indiens dans l’Ouest [cf. Orontony] et la nouvelle qu’un parti de guerre agnier était au portage du Niagara l’empêchèrent de conduire la délégation au-delà de Détroit, et, en son absence, les Miamis pillèrent le poste. L'Intendant Bigot lui obtint par la suite 300 livres en compensation pour les marchandises qu’il y avait perdues.»[2]

Retraite

Les archives de la marine mentionnent son service[6] :Douville (Alexandre), enseigne en second en Canada (1734), enseigne en pied (1741), lieutenant (), retiré avec le grade et les appointements de capitaine réformé ().

Le , il se retira comme capitaine réformé et vécut sur les terres de sa famille, à Verchères[2].

L'affaire du Canada

« En 1763, Dagneau fut l’une des 55 personnes accusées de mauvaise administration dans l'Affaire du Canada. Bien qu’il fût sommé, à Paris, de comparaître devant le Châtelet, il ne s’y rendit pas. La cour décida d’attendre de plus amples renseignements à son sujet et l’issue de ce procès n’est pas connue avec certitude. Ce cas de mauvaise gestion différait fort peu, sans aucun doute, de ceux qui mettaient en cause des officiers de la « frontière » ; leur situation militaire leur donnait l’occasion de s’adonner au commerce, très souvent illicite. »[2]

Distinctions

« S’il ne s’était pas distingué d’une façon particulière, Dagneau avait néanmoins connu une bonne carrière militaire. Il ne participa à aucune bataille d’importance, mais sa contribution, il l’apporta grâce à sa connaissance des langues et des coutumes des Indiens, en particulier celles des Iroquois et des Miamis. »[2]

Hommages

À Toronto, au sud de la rue Front et à l’ouest de la rue Parliament, la petite artère Douville Court rappelle ce militaire de la Nouvelle-France.

Notes et références

  1. (en) « Alexandre Dagneau d'Ouville », sur www.morganlefay.ca, 22 mars 2014 23:51:07 (consulté le )
  2. Donald Chaput, « Biographie – DAGNEAU DOUVILLE, ALEXANDRE – Volume IV (1771-1800) », sur Le Dictionnaire biographique du Canada (DBC), Université Laval/University of Toronto, (consulté le )
  3. Jean-Daniel Dumas, Dumas Capitaine d’infanterie Commandt—De la Belle Rivière et ses dépendances à Douville, Enseigne, Belle Rivière, The U.S. National Archives and Records Administration (lire en ligne)
  4. Noblesse québécoise (lire en ligne)
  5. Le Bulletin de La Société d’histoire de Toronto Volume 7, numéro 2, avril 2005
  6. États de services dit « Alphabet Laffilard », de 1627 à 1780 s.d., XVIIIe siècle (Troupes et personnel civil), Secrétariat d'État à la Marine (lire en ligne), Page 299. Voir aussi FR ANOM COL D2C 59 F° 63v° et FR ANOM COL D2C 4 F° 143v°, 148v°, 160
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