François Bigot

François Bigot, né et baptisé le 30 janvier 1703 à Bordeaux (Saint-André), décédé le à Neuchâtel (Suisse), et inhumé au Château Janjaquet dans la commune de Cressier (canton Neuchâtel), est un administrateur colonial français. Il fut commissaire ordonnateur à l'Île-Royale et dernier intendant de la Nouvelle-France[1].

François Bigot
Fonctions
Intendant de la Nouvelle-France
Monarque Louis XV
Prédécesseur Gilles Hocquart
Successeur Dernier titulaire
Biographie
Date de naissance (baptême)
Lieu de naissance Bordeaux, France
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès Neuchâtel
Nationalité Française
Diplômé de Faculté de Droit de Bordeaux
Religion Catholicisme
Intendants de la Nouvelle-France

Biographie

Jeunesse

François Bigot, issu d'une famille anoblie, est arrivé en 1748 comme intendant de la Nouvelle-France. Ses parents sont Louis-Amable Bigot (Louis & Geneviève Massé/Macé), receveur général du Roi de France, et Marguerite Lombard (Joseph & Anne Lafitte), mariés à Bordeaux (Sainte-Eulalie), le 30 avril 1698.

Il mène des études de droit à la faculté de Bordeaux; à 20 ans, il choisit d'entrer dans l'administration du ministère de la Marine (bénéficiant de l'accession de son cousin Charles Jean Baptiste Fleuriau, comte de Morville, comme ministre de la Marine).

Magistrat colonial

Sa carrière évolue, travaillant d'abord comme écrivain sous l'autorité d'un commissaire, il devient lui-même commissaire ordinaire de la Marine à Rochefort. Le , il est nommé commissaire-ordonnateur à Louisbourg, en même temps que le nouveau gouverneur de l'Île Royale, Isaac-Louis de Forant. Il s'assure du ravitaillement de la colonie, il cherche à développer la pêche pour compenser la perte de Terre-Neuve (mais c'est un échec), il réussit à développer le commerce (surtout avec les Antilles et les colonies anglo-américaines).

Due entre autres à lui, une mutinerie de soldats a lieu en décembre 1744, à Louisbourg. Certains chefs de cette mutinerie seront poursuivis devant des cours martiales, dont plusieurs seront exécutés. Lui, aura de l'avancement et sera nommé Intendant de la Nouvelle-France.

Intendant de la Nouvelle-France

Après la conquête de Louisbourg en 1745 par les Britanniques, François Bigot est nommé intendant de la Nouvelle-France à partir de 1748. Bigot est surtout connu pour ses fraudes, ayant contribué à la perte de la Nouvelle-France par les Français au profit des Britanniques pendant la guerre de Sept Ans.

Le 10 juillet 1748, Bigot, Bréard et Gradis, un négociant de Bordeaux, créent la Société du Canada. À la liquidation de la société le 16 février 1756, ils avaient réalisés près d'un million de livres en bénéfice[2]. Accusé de fraudes et favoritisme, il est rappelé en France en 1754 pour répondre à ces accusations. Il est cependant renvoyé au Canada en 1755.

Lors du procès qui durera deux ans, au nombre des principaux inculpés (55) figurait aussi un petit officier, Péan, qui « fermait complaisamment les yeux » sur les amours de l'intendant avec son épouse, « la sultane », en échange d'une part importante dans « l'entreprise des vivres »[3].

En pleine guerre de Sept Ans, les dépenses du gouvernement pour la Nouvelle-France sont alors multipliées par 5 en 4 ans (1755-1759). Bigot et ses associés (à l'exception d'Abraham Gradis), dont le gouverneur-général Pierre de Rigaud de Vaudreuil, sont accusés par le gouvernement français d'avoir volé une grande partie de cet argent.

La France, à la recherche d'un coupable de la déroute française au Canada, condamne Bigot et ses associés à rembourser ces sommes lors du procès connu sous les noms d'affaire du Canada. Il devra verser 1 500 000 livres à titre de restitution.

Retour en Europe

Après la sentence du procès prononcé le , François Bigot quitta la France pour la Suisse, il séjourna quelque temps à Fribourg puis il s'installa à Neuchâtel. C'est là qu'il meurt le , après un bref retour en France en 1771 ; il fut inhumé au château Janjaquet, aux abords du petit village de Cressier, près de Neuchâtel.

Il a pu acheter le château et y vivre grâce au soutien financier de ses amis.

Dans la culture populaire

Œuvres

Lieux nommés en son honneur

Notes et références

  1. J. F. Bosher et J.-C. Dubé, « Bigot, François », dans Dictionnaire biographique du canada en ligne, 2000, consulté le 18 février 2010
  2. Denis Vaugeois, Les Juifs et la Nouvelle-France, p. 71.
  3. Gérard Saint-Laurent, Québec 1759-1760 !, p. 151.

Voir aussi

Bibliographie

  • J. F. Bosher et J.-C. Dubé, « Bigot, François », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 2000
  • Denis Vaugeois, « François Bigot, son exil et sa mort », dans Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 21, n° 4, 1968, p. 731-748. (en ligne)
  • Denis Vaugeois, « Les Juifs et la Nouvelle-France», les Éditions Boréal Express, 1968.
  • Guy Frégault, François Bigot, administrateur français, L'Institut, 1948, 2 vol.
  • Guy Frégault, « Monsieur Bigot », dans L'Action nationale, Vol. XXVIII, No 4 (décembre 1946) : 271-288 (en ligne)
  • Louis Le Jeune, « François Bigot », dans Dictionnaire général de biographie, histoire, littérature, agriculture, commerce, industrie et des arts, sciences, mœurs, coutumes, institutions politiques et religieuses du Canada, Vol. I, Ottawa : Université d’Ottawa, 1931, 862 p., pp. 182-185. (en ligne)
  • François Bigot, Lettres de l'intendant Bigot au chevalier de Lévis, Québec : Demers et frères, 1895, 110 p. (en ligne) [ édité par Henri-Raymond Casgrain ]
  • François Bigot, Mémoire: pour messire François Bigot ci-devant Intendant de Justice, Police, Finance & Marine en Canada, accusé : contre Monsieur le Procureur-Général du Roi en la Commission, accusateur, P. Al. le Prieur, 1763, 780 p.
  • Gérard Saint-Martin, Québec 1759-1760! Les plaines d'Abraham: L'adieu à la Nouvelle-France, Economica, 2007, (ISBN 978-2-7178-5350-6)

Article connexe

Liens externes

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