Abraham Fabert
Abraham (de) Fabert d’Esternay, né à Metz le et mort à Sedan le , est un homme de guerre français. Lieutenant général en 1650, il reçoit le bâton de maréchal de France en 1658. Il est aussi gouverneur de l’ancienne principauté de Sedan en 1642-1662, s’illustre pendant la guerre de Trente Ans et assiège Stenay en 1654.
Abraham Fabert d’Esternay | ||
Naissance | Metz (Royaume de France) |
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Décès | (à 62 ans) Sedan (Royaume de France) |
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Origine | Lorrain | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Gardes-Françaises | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | 1614 – 1662 | |
Commandement | gouverneur militaire de Sedan | |
Conflits | Guerre de Trente Ans Guerre franco-espagnole |
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Faits d'armes | siège de La Rochelle, Pas de Suse, siège d’Arras (1640), bataille de la Marfée (1641), siège de Collioure, Siège de Perpignan (1642), siège de Stenay (1654), Secours d’Arras (1654) |
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Famille
Son bisaïeul Isaïe Fabert seigneur de Xonville, dans l’ancien canton de Gorze, habitait Strasbourg vers le milieu du XVIe siècle ; son grand-père, Dominique Fabert — Mangin selon le diminutif lorrain traditionnel — avait été imprimeur patenté à Strasbourg avant de se fixer à Metz après un bref séjour à Nancy (directeur de l’imprimerie ducale de Nancy). Quant au père du maréchal, Abraham Fabert, premier du nom, il était depuis 1595 l’imprimeur-juré de la cité de Metz, commissaire de l’artillerie au gouvernement de Metz et cinq fois maître-échevin de Metz. Il fut anobli par Henri IV pour lui avoir porté secours lors de sa montée à Paris.
Sa fille Claude épouse le marquis de Caylus et a pour enfant Charles de Caylus (1669-1754), évêque d'Auxerre de 1704 jusqu'à sa mort[1].
Biographie
Abraham Fabert entre à quatorze ans dans la carrière militaire. Il se distingue en 1627 comme major du régiment de Rambures au siège de La Rochelle[2].
En 1629, il déploie la plus grande valeur à l'attaque du Pas de Suze qu’assiégeait Louis XIII en personne, dirige le siège de Chivas en Savoie, et bat complètement l’armée du prince Thomas qui cherchait à débloquer la place. Le lors de l'assaut livré sur l'ouvrage à cornes de Privas, Abraham Fabert s'élance à la tête des enfants perdus, plante son échelle au pied de la muraille, arrive le premier sur le rempart, écarte à coups d'épée les ennemis, et tient ferme jusqu'à ce que les officiers et les soldats, animés par son exemple, le rejoignent. Il y est bientôt suivi par tout le régiment qui s'y établit solidement[2].
En 1630, revenu en Piémont avec le régiment de Rambures il arrive devant Exilles. Après avoir reconnu les dehors du fort, Abraham Fabert se glisse seul dans le fossé, s'approche de l'enveloppe du donjon et combine son attaque. Le lendemain, avec un faible détachement, il conduit une tranchée jusqu'auprès du donjon, place deux canons en batterie et contraint la garnison à capituler. Il s'avance ensuite à la tête de quelques compagnies vers la Tour-Carbonnières, emporte le pont à Mafrée qui l'en séparait et force encore ce poste à battre la chamade[2]. Au combat de Veillane, l’arrière-garde de l'armée est attaquée au passage de la montagne de Saint-Michel. Abraham Fabert, avec vingt hommes, tient tête à 400 Savoyards : pendant ce temps, Charles de Rambures descend avec le régiment de la hauteur où il était posté, et tombe sur l'ennemi avec tant de vigueur, que ses rangs, rejetés les uns sur les autres, sont mis dans le plus grand désordre : la déroute fut complète. Le régiment est ensuite au siège de Saluces où Fabert reçut deux coups de feu dans son chapeau. Il avait eu l'audace d'aller en plein jour, sous une grêle de balles, reconnaître les approches de la place. Le roi, plein d'admiration pour une aussi brillante et aussi utile bravoure, dérogea en faveur de Faber au règlement qu'il avait lui-même fait, et lui donna une compagnie, dont le commandement était dès ce temps-là incompatible avec les fonctions de sergent-major[2].
En 1636, au siège de Saverne, Fabert monta sur la brèche au troisième assaut, et s'empara d'une maison voisine. Il s'y défendit plus d'une heure, mais les assiégés y ayant mis le feu, il fut contraint de sauter dans le fossé où il reçut plusieurs blessures. Après sa guérison, Fabert eut pour récompense une compagnie dans Picardie[2].
Promu au grade de capitaine au régiment des Gardes-Françaises, il se signale de nouveau dans une foule d’actions, notamment au siège d'Arras en 1640, à la bataille de la Marfée en 1641, et aux sièges de Collioure et de Perpignan en 1642. En 1654, il dirige sous les yeux de Louis XIV le siège de Stenay, et force cette place à capituler. Fabert reçoit le bâton de maréchal de France le : c’est le premier militaire d'une famille de noblesse récente à être élevé à cette dignité, qu'il refusa. Une délégation vient tout exprès de Metz lui porter les félicitations de sa ville natale : celui qui prononce le discours, le grand archidiacre de Metz, n’est autre que Bossuet.
Voici comment Louis XIV, lui-même, dans le document de circonstance, résumait la carrière et les qualités du nouveau maréchal, après avoir évoqué ses succès à Liège puis la prise de Stenay : « Ledit marquis de Fabert ayant, en cette entreprise ainsi qu’en plusieurs autres sièges, combats, batailles, commandements de places et de troupes, négociations, gouvernement de peuples et autres emplois et occasions de conséquence, donné des preuves considérables d’une grande capacité pour les affaires politiques et militaires, d’une connaissance universelle d’une vigilance extraordinaire et pourvoyant à tout, d’une diligence infatigable, agissant en tous lieux par lui-même, d’une prudence et expérience consommée et d’une générosité et valeur, d’une fidélité et affection inviolable à notre service et pour tout ce qui est de la gloire et de la grandeur de cet État, qu’il a particulièrement témoigné durant les derniers troubles du royaume, et toutes les qualités recommandables qui peuvent être requises pour l’administration des premières charges. »
Le il est atteint de pneumonie et, dès le , il réclame lui-même les derniers sacrements en cette ville de Sedan dont il était gouverneur et où la mort vient le prendre le lendemain.
Sa dépouille était déposée au couvent des Capucins irlandais, dont aujourd'hui il ne reste que la chapelle qui a abrité les sépultures de la famille du maréchal — son épouse, son fils et la sienne. Les corps en furent extraits lors de la Révolution.
Hommages
- À Metz, le lycée Fabert, la rue Fabert et une statue en bronze édifiée place d’Armes, rendent hommage au maréchal[3].
- La rue Fabert, à Paris, longe l’esplanade des Invalides.
Notes et références
- Jean Lebeuf, Ambroise Challe et Maximilien Quantin, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre : continues jusqu'à nos jours avec addition de nouvelles preuves et annotations, vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 553 p. (lire en ligne), p. 311
- Louis Susane : Histoire de l'ancienne infanterie française Tome 3
- François-Michel Chabert, Dictionnaire topographique, historique et étymologique des rues, places, ponts, et quais de la ville de Metz, Metz, 1878, p. 6. [lire en ligne]
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Abraham Fabert » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
Annexes
Bibliographie
- Fadi El Hage, Abraham Fabert. Du clientélisme au maréchalat (1599-1662), Paris, L'Harmattan, 2016, 177 p.
- Abraham de Fabert, mareschal de France, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1700, tome 2, p. 35-36 (lire en ligne)
- Sa Vie a été écrite par Gatien de Courtilz de Sandras, 1697, et par Joseph de Labarre, 1752.
- Le maréchal Fabert, Théophile Ménard (Just-Jean-Étienne Roy), Alfred Mame et fils, éditeurs, 1869.
- Le maréchal Fabert (Le soldat, le réformateur, l’homme), Desclée de Brouwer, 1933.
Liens externes
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