A cappella

A cappella (prononcé en français : [a kapɛla], prononcé : [a kapˈpɛlla] en italien) est une locution utilisée en musique vocale indiquant qu'un chant ou une partie d'un chant, à une ou plusieurs voix, est exécuté sans accompagnement instrumental.

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Manécanterie chantant a cappella

Étymologie

L'expression est une francisation de l'expression italienne alla cappella, signifiant à la chapelle, en référence aux chants pratiqués dans les chapelles, sans accompagnement musical, et spécialement, en référence aux chœurs de la chapelle Sixtine qui chantent sans accompagnement[1][source insuffisante].

La réforme orthographique de 1990 préconise la graphie à capella[2].

Historique

Jusqu'au XVIIIe siècle, un chant a cappella désigne une œuvre vocale religieuse, écrite généralement pour quatre voix mixtes, souvent extraite d'une messe ou d'un motet, utilisant le contrepoint rigoureux et l'imitation, d'harmonie simple évitant les dissonances, parfois soutenue par un orgue ou tout au moins par un positif ou tout autre instrument présent dans la chapelle où ont lieu les répétitions (d'où l'expression a cappella : à la manière du travail fait dans la chapelle). Chaque partie peut être suivie par un instrument monodique, mais l'ensemble du chœur peut aussi être doublé par un consort d'instruments. Ce style d'écriture, propre à la musique religieuse, s'oppose aux autres écritures pour voix comme la mélodie accompagnée, le récitatif, la cantilène ou l'aria.

Le Kyrie de la Missa brevis de Lotti fait partie du répertoire a cappella, il peut être doublé par un consort de flûte à bec.

La technique et son répertoire sont alors enseignés dans les maîtrises des écoles catholiques rattachées à de grandes paroisses, à des cours princières, royales ou celle pontificale de la chapelle Sixtine de Rome. Les chants polyphoniques propres aux cérémonies liturgiques y sont cultivés, les choristes participants recevant, outre une éducation générale solide, une formation musicale et religieuse poussée.

Ce n'est qu'au XIXe siècle que l'expression a cappella est utilisée pour qualifier plus largement toute pratique vocale à plusieurs voix dénuée d'accompagnement[3] et ensuite aussi, par extension, au chant à une voix seule ou d'inspiration profane (Chant grégorien, madrigal de la Renaissance française ou italienne, psaumes et hymnes des Églises réformées ou orthodoxes, zemirot (en) judaïques, nasheed musulmans).

De nos jours

Depuis le milieu du XXe siècle, le chant a cappella s'est étendu à la musique populaire, le jazz, le R&B, le slam. Certains chanteurs et groupes de tous genres se spécialisant dans cette technique vocale soit ponctuellement pour une phrase ou une chanson, soit pour l'ensemble de leur répertoire.

Si, en musique classique et particulièrement en musique religieuse, aucun instrument d'accompagnement ne soutient les chanteurs, des groupes ethnomusicologiques, des chorales comme celles du genre gospel, et certains chanteurs contemporains s'accompagnent parfois d'une simple rythmique faite de claquements de doigts, de claps des mains, ou d'un instrument de percussion à son indéterminé comme un tambourin, des castagnettes, des maracas ou autres bongos et congas[4]. Restant sans soutien harmonique (piano, guitare…), ils ne perdent pas le qualificatif d'« a cappella ».

Les groupes actuels les plus populaires sont souvent composés de quatre à six chanteurs. L'organisation la plus classique consiste alors en une répartition SATB (soprano, alto, ténor, basse) pour les groupes mixtes et TBB (ténor, baryton, basse) pour les groupes masculins. Les groupes a cappella exclusivement féminins sont assez rares, principalement à cause du fait que la tessiture des différentes voix de femmes ne couvre pas une amplitude aussi grande que celle des différentes voix d'homme[réf. nécessaire]. De ce fait, les groupes féminins possèdent très souvent un instrument d'accompagnement destiné à assurer une ligne de basse manquant aux voix féminines. C'est le cas du groupe français LEJ, dont une des chanteuses joue fréquemment du violoncelle dans ses chansons. Les groupes sont également souvent composés d'un beatboxer ou d'un percussionniste permettant de maintenir le rythme des chansons.

Chanteurs et groupes contemporains chantant a cappella

Notes et références

  1. a cappella, dans le Wiktionnaire.
  2. Éditions Larousse, « Définitions : a cappella - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le ).
  3. Marc Honegger, Science de la Musique, vol. I, p. 4, Éditions Bordas
  4. Benoît Aubigny, L'ensemble vocal a cappella : histoire d'une renaissance, Honoré Champion, 1998, 420 p. (ISBN 978-2-852-03764-9).
  5. Olivier Boisvert-Magnen, « Les Charbonniers de l’enfer : La formule chimique », Voir.ca, (lire en ligne, consulté le )
  6. Article Inrocks
  7. Fabien Eckert, « Voxset a fait roi la chanson a capella », sur 20min.ch, .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Adolphe Danhauser, Théorie de la musique : Édition revue et corrigée par Henri Rabaud, Paris, Henry Lemoine, , 128 p. (ISMN 979-0-2309-2226-5).
  • Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : technique, formes, instruments, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 1109 p. [détail des éditions] (ISBN 2-04-005140-6).
  • Benoît Aubigny, L'ensemble vocal a cappella : histoire d'une renaissance, Honoré Champion, , 420 p. (ISBN 978-2-852-03764-9).
  • Claude Abromont et Eugène de Montalembert, Guide de la théorie de la musique, Librairie Arthème Fayard et Éditions Henry Lemoine, coll. « Les indispensables de la musique », , 608 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-213-60977-5)
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