Aéroport de Lyon-Bron

L'aéroport de Lyon-Bron est un aéroport français d'affaires situé 10 km à l'est du centre de Lyon, sur les communes de Chassieu et de Saint-Priest.

Pour les articles homonymes, voir Aéroport de Lyon.

Lyon-Bron

Des installations et la tour de contrôle le 15 décembre 2011.
Localisation
Pays France
Ville Chassieu
Saint-Priest
Coordonnées 45° 43′ 49″ nord, 4° 56′ 19″ est
Altitude 201 m (659 ft)
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
LYN
Géolocalisation sur la carte : France
LYN
Pistes
Direction Longueur Surface
16/34 1 820 m (5 971 ft) revêtue
Informations aéronautiques
Code IATA LYN
Code OACI LFLY
Nom cartographique L. BRON
Type d'aéroport civil
Gestionnaire Aéroports de Lyon

La genèse

Le parking sud

Dès 1907, à Villeurbanne au lieu-dit la Poudrette, entre la route de Genas au sud et la ligne de chemin de fer de Lyon à Saint-Génix-d'Aoste, se développe une activité d'aéroplane. Du 7 au , la grande semaine de Lyon-aviation va attirer en effet 100 000 visiteurs[1].

Le succès de cette fête internationale devait encourager les pionniers locaux, puisqu'un comité actif présidé par Michel Lacroix, adjoint au maire de Bron, put rapidement convaincre le maire de Lyon, la préfecture du Rhône et le gouverneur militaire que des terrains à faible rendement agricole pouvaient être rassemblés à peu de frais entre la route de Grenoble au sud, le chemin Saint-Jean au nord, le fort de Bron à l'ouest. Les 12 et , un meeting est organisé sur ces terrains à l'occasion de l'inauguration officielle de l'École nationale d'Aviation[1] qui avait édifié deux, puis quatre hangars en bois à portes rabattantes.

Dès 1912, l'armée, qui commençait à s'intéresser à l'aéroplane, détache à l'école de Bron des officiers et des sous-officiers. En 1913, des détachements d'aérostiers et des mécaniciens venant de Versailles, Privas et Épinal s'installent. Les hommes sont hébergés au fort de Bron.

Pendant la guerre de 1914-1918, Bron devient aérodrome d'essais des prototypes destinés à l'armée et les constructeurs, repliés de Paris, développent les industries aéronautiques. En décembre 1915, le pionnier et constructeur Gaston Caudron se tue lors d'un essai de bimoteur.

Les premières lignes aériennes

Vue de la tour de contrôle du parking nord
Hangar no 6

Le , à la demande du service de la navigation aérienne, le ministre de l'Aéronautique prescrit l'acquisition de terrains à Chassieu contigus au terrain d'aviation de Bron, en vue de la création d'une halte aérienne civile.

En juin 1924, un service aérien Lyon-Genève-Lausanne est mis en place par la société suisse Aéro-Lausanne et fonctionne tout l'été. Le , la ligne aérienne Paris-Lyon-Marseille est inaugurée. En 1927, le mouvement annuel de l'aéroport de Bron s'élève à 2 294 passagers et 13 tonnes de messageries ainsi que 2 tonnes de courrier postal. En 1929, la ligne Genève-Lyon-Clermont-Bordeaux est mise en service.

Le , l'aérogare, construite par l'architecte Antonin Chomel, est inaugurée en grande pompe par les autorités nationales et régionales. Sa mise en service a lieu le . Cet aéroport de conception très moderne devient un lieu de promenade pour les lyonnais.

L'aérogare accueillait alors un bureau de presse international, une boutique de souvenirs, un restaurant, de type buffet, un bar, un bureau de poste et un office de tourisme.

L'entre-deux-guerres est une période propice au développement de l'aéroport avec des lignes aériennes.

En 1935, Lyon Bron est relié par des lignes directes à Aix-Chambéry, Clermont-Ferrand (escale pour Bordeaux), Dijon, Genève (escale pour la Suisse et l'Allemagne), Marseille (escale pour l'Afrique du nord), Nice, Paris (escale pour l'Angleterre, la Belgique et les Pays-Bas et correspondances toutes compagnies) et Perpignan (escale pour l'Algérie).

De 1942 à 1944, l'aéroport de Bron est occupé par l'armée allemande. Entre le 17 et le , 109 résistants et juifs, évacués de la prison Montluc sur ordre de Klaus Barbie, y seront exécutés. De novembre 1944 à , des B-26 Marauder des armées alliées effectuent des missions de bombardement sur l'Allemagne depuis Lyon-Bron.

En 1947, Lyon Bron est relié par des lignes directes à Alger, Clermont-Ferrand, Genève, Marseille, Nice, Orange, Paris-Le Bourget, Perpignan et Vichy.

L'aéroport moderne

À partir de 1957, l'aérogare civile est totalement reconstruite. En 1959, d'importantes installations sont inaugurées (elles sont visibles encore aujourd'hui, collées à l'arrière du magasin Castorama, la partie de 1932 a été détruite en 1988). La piste est allongée côté Sud au début des années 1960, ce qui a pour conséquence de dévier la route nationale 6 sur environ km.

Lignes régulières

En 1960, Lyon Bron est relié par des lignes directes à :

Une intense activité aérienne s'organise vers l'Afrique du Nord dès l'après guerre. En 1964, l'activité de l'aéroport de Bron se solde par 6 383 départs et 6 370 arrivées, ainsi que 117 769 passagers au départ et 127 127 à l'arrivée. Cette même année, deux gigantesques allées couvertes sont construites pour relier les terminaux aux avions, elles permettent d'augmenter la capacité de traitement en voyageurs. Une petite portion de ces passages est encore visible derrière le magasin Castorama, servant de parking couvert.

En 1966, ouvre la première ligne long-courrier régulière. En 1969, l'aérogare est agrandie à l'Est, et une nouvelle tour de contrôle est construite. En 1972, Lyon-Bron passe le cap du million de voyageurs. En 1973, une ligne est ouverte entre Lyon et Le Caire avec Air France.

En 1974, Lyon Bron est relié par des lignes directes à :

  • France : Ajaccio, Angers, Angoulême, Bastia, Bordeaux, Clermont, Lille, Limoges, Marseille, Metz, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Rennes, Paris-Le Bourget, Paris-Orly, Poitiers, Reims, La Rochelle, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulon, Toulouse et Tours
  • International : Abidjan, Alger, Athènes, Bale, Barcelone, Belgrade, Bruxelles, Le Caire, Casablanca, Constantine, Cotonou, Dakar, Dublin, Düsseldorf, Francfort, Londres, Madrid, Milan, Oran, Palma, Rabat, Tanger, Tunis, Zagreb et Zurich

La décision de construire un nouvel aéroport est prise à la fin des années 1960, afin de pallier la saturation progressive de l’aéroport de Lyon-Bron. En 1975, dans la nuit du 19 au , l'ensemble des activités aéroportuaires est transféré de l'aéroport de Lyon-Bron à Satolas. En 1977, la piste est raccourcie de presque un kilomètre et la piste secondaire en herbe, située à l'ouest du hangar 6, est fermée. Le domaine de l'aérogare est cédé progressivement à des entreprises du secteur privé.

Entre 1924 et 1981, de nombreuses compagnies aériennes ont été implantées à Bron, parmi lesquelles Aer Lingus, Aéro-Lausanne, Aigle Azur, Air Afrique, Air Algérie, Air Alpes, Air Bleu, Air Champagne Ardenne, Air France, Air Inter, Air Orient, Air Union, Ala Littoria, Alitalia, Balair, BEA, British Eagle, CMA Air-Lines, Iberia, Lufthansa, Royal Air Maroc, Sabena, Saturn Airways, TAI, TAT, Tunisair, UTA, etc.

Aéroport d'affaires

En 1981, les dernières lignes régulières quittent Bron pour Satolas.

L'aéroport de Lyon-Bron accueille depuis 1987 une base de la compagnie aérienne d'aviation d'affaires Pan Européenne Air Service, dont le siège est à l'aéroport de Chambéry-Savoie.

En 2009, le directeur de l'aéroport Éric Dumas déclare que Lyon-Bron a l'ambition de devenir un aéroport d'affaires prédominant en Europe[2]. Après la réfection complète de sa piste d'atterrissage principale, l'aéroport poursuit sa modernisation et déploie de nouveaux services à l'attention d'une clientèle d'entreprises et de compagnies aériennes exigeantes. L'objectif est de passer le cap des 10 000 mouvements d'avions en 2012.

Les réalisations récentes sont les suivantes :

  • Le restaurant « l'Assiette » a ouvert ses portes début 2010 et il offre une vue panoramique sur le tarmac. Ce restaurant dispose d'une capacité de plus de 150 couverts et d'une salle de réunion VIP.
  • Un hangar SAMU 69 a également été construit, il accueille une base hélicoptère et des équipes d'intervention de secours.
  • Le hangar H8, inauguré fin 2009, d'une capacité de 3 000 m2 abrite désormais des avions d'affaires et des activités connexes.
  • Le nouveau hangar pompiers est inauguré le .

L'aéroport de Lyon-Bron est aujourd'hui le troisième aéroport d'affaires de France, après le Bourget à Paris et Cannes-Mandelieu[3]. Il reste 140 hectares conservés pour l'aviation d'affaires et l'aviation amateur et un important héliport est également installé.

Statistiques

Depuis 2002, l'aéroport de Lyon-Bron voit passer en moyenne environ 11 000 passagers.

Statistiques de fréquentation de l'aéroport[4]
Année Passagers Mouvements commerciaux Mouvements non commerciaux Fret (t)
20206 7711 685--
201912 1924 072--
20186 8063 668--
20176 9723 01836 471-
201612 9938 15736 471-
201510 9577 22839 461-
201411 5236 49448 200-
201311 3319 97445 433-
201211 6196 22354 718210
201111 3386 30857 0633
201012 1586 75060 4842
200910 2906 67162 5572
200814 1977 19862 7862
200713 1327 19159 7295
200610 9246 28555 1556
200511 2115 42856 1143
200411 6035 02552 8525
200313 8854 50055 3198
20029 2134 20352 3263
2001-6 36043 379-
2000-5 02465 446-

Projets

Au changement de direction, Éric Dumas, directeur de l'aéroport jusqu'à fin 2012 et remplacé en par Didier Pianelli[5], soulignait le commencement de projets beaucoup plus importants comme la construction de 15 000 m2 supplémentaires de hangars dédiés à l'aviation d'affaire et à la maintenance mais aussi au renforcement du pôle tertiaire et commercial, complété par l'arrivée de sièges sociaux d'entreprises. À l'ouest du site, la zone occupée par des grandes surfaces comme Castorama ou Botanic devrait être repensée en raison du passage en son centre du futur Boulevard Urbain Est, facilitant ainsi la desserte de la plateforme.

Logotype

Accidents mortels

Plusieurs accidents ont directement ou indirectement touché l'aéroport de Lyon-Bron.

Le l'avionneur Gaston Caudron se tue avec le mécanicien Jaumes et le dessinateur Desmarais, alors qu'il effectue un vol d'essai avec un Caudron R4[6].

Le l'aviatrice Maryse Bastié fait partie des 7 morts dans l'écrasement d'un Noratlas en démonstration lors d'un meeting aérien[7].

Le , le vol IT 2611 d'Air Inter entre Lille et Nice avec escale à Lyon assuré par un Vickers Viscount 708 s'écrase en début d'après-midi à Tramoyes dans le sud-ouest du département de l'Ain lors de son approche de l'aéroport de Lyon-Bron, situé à une quinzaine de kilomètres de là[8] tuant 17 personnes dont une au sol.

Le , le vol IT 696 Y d'Air Inter assuré par un Vickers Viscount au départ de Lyon-Bron s'écrase dans les monts du Forez, à proximité de Noirétable dans la Loire, lors de son approche de l'aéroport de Clermont-Ferrand, tuant 60 personnes.

2011 reste aussi une année noire avec 3 morts, alors que ce nombre baisse depuis dix ans au niveau national (28 accidents mortels en 2001, contre 15 en 2010). Le , un pilote et sa fille trouvent la mort juste après leur décollage de l’aéroport de Lyon-Bron à bord d'un avion de collection North American T-6 Texan[9]. Le , un homme d’affaires alsacien, tentant de rejoindre l’aéroport de Bron à bord d'un TBM 700, s’écrase à Décines-Charpieu dans un bassin de rétention d’eau vraisemblablement pour éviter les habitations[10].

Le , à 8h44 heure locale, un Cessna 421 s'écrase en bordure de piste après le décollage, avec quatre personnes à son bord à cause d'une erreur de pilotage[11].

A l'image

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

Bibliographie et références

  • Paul Mathevet, 50 ans d'aviation commerciale sur l'aéroport de Lyon-Bron, Lyon, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 176 p. (ISBN 978-2-84147-174-4, lire en ligne)

Références

  1. 50 ans d'aviation commerciale sur l'aéroport de Lyon-Bron, p. 7.
  2. CCI de Lyon, Agir et entreprendre no 23 sept/oct 2009
  3. Site officiel de l'aéroport
  4. « Statistiques annuelles Aéroport de Lyon - Bron », sur Union des aéroprots français (consulté le )
  5. L'actualité du Grand Lyon, le 02/04/2013 : L'aéroport de Lyon-Bron a un nouveau directeur
  6. Le 10 décembre 1915 dans le ciel : Fin tragique pour Gaston Caudron
  7. « Le 6 juillet 1952 dans le ciel : Maryse Bastié se tue au meeting de Lyon », sur Air Journal (consulté le )
  8. "Le 12 août 1963 - Retour sur le crash de Tramoyes (Ain)", France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 28 avril 2014.
  9. « Deux morts dans le crash d’un avion de collection qui décollait de Bron », sur Le Progrès du 18 juillet 2011 (consulté le )
  10. « Un avion de tourisme s'écrase à Décines », sur Le Progrès du 9 novembre 2011 (consulté le )
  11. « Le crash mortel d’un avion d’affaires en 2013 à Bron dû à une erreur de pilotage », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Liens externes

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