3e régiment de chasseurs d'Afrique

Le 3e régiment de chasseurs d'Afrique (ou 3e RCA) est créé le à Bône en Algérie, à la suite d'une décision royale du , avec les effectifs des 7e et 8e escadrons du 1er régiment de chasseurs d'Afrique.

Pour les articles homonymes, voir 3e régiment.

3e régiment de chasseurs d'Afrique
Centre de formation initiale des militaires du rang de la 7e brigade blindée

Insigne régimentaire du 3e RCA

Création 1833
Pays France
Branche Armée de Terre
Type Centre de formation initiale des militaires du rang
Rôle Instruction
Fait partie de 7e brigade blindée de la 1re division
Garnison Camp du Valdahon
Devise Forger l'avenir
et
Tant qu'il en restera un
Inscriptions
sur l’emblème
Constantine 1837
Sébastopol 1855
Solférino 1859
Puebla 1863
Maroc 1908
Champagne 1915
Thiérache 1918
Sud Tunisie 1942
Danube 1945
AFN 1952 - 1962
Anniversaire Saint-Georges
Guerres Guerre de 1870
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Décorations Croix de guerre 1939-1945
une palme
Médaille d'or de la Ville de Milan
Croix de Yser Belge.

En 2019, il devient le centre de formation initiale des militaires du rang de la 7e brigade blindée - 3e régiment de chasseurs d'Afrique (CFIM de la 7e BB - 3e RCA)[1].

Création et différentes dénominations

Historique des garnisons, campagnes et batailles

Garnisons

  • 1907 : Algérie - Constantine, Sétif
  • 1923-1928 : Vienne
  • 1933 : Algérie - Constantine
  • 1955- : Allemagne (Ravensbourg, Weingarten, Langenargen)
  • - : Algérie (L'Arba, Ravigo, Rivet)
  •  : Expédition de Suez
  • - : Algérie (Ain Taya, Bou Kandoura, l'Arba, Rovigo )
  • -1961 : Algérie (Bekkaria (région Tébessa))
  • 1961- :Algérie (El Ma El Abiod)
  • - : Algérie (Ain Abid, Ain Regada )
  •  : Sissonne (dissolution)
  • depuis 2019 : camp du Valdahon

Les campagnes

Période 1833 - 1871

Le monument du 3e au Mémorial des chasseurs d'Afrique de Floing.
  • Le 3e de "Chass d'Af" fut créé en 1833 à Bône en Algérie. Sa première campagne a été l'Algérie de 1833 à 1836 sur Bône, Guelma et Constantine. À la suite de la prise de cette dernière, le 3e RCA y installa sa garnison en 1837. Les années suivantes l'Algérie est devenue, pour ce régiment, un théâtre d'opérations militaires ; Djemilla (1839), Tébessa (1842), l'Aurès (1845), Zaatcha (1849), Bougie (1850), Kabylie orientale (1852), Sahara (1853), l'Aurès à nouveau en 1853.
  • La Crimée (1854 et 1856)
  • L'Italie (1859)
  • La Syrie (1860)
  • Le Mexique (1862) : deux escadrons arrivent le et entrent dans la composition du 2e régiment de marche de Chasseurs d'Afrique sous les ordres du colonel Barail. Ils se battent à Puebla, Cholula, Atlisco en 1863, à Xérès et Guadalupe en 1864. Au cours de ce combat, le brigadier Pierre s'empara de l'étendard du 1er régiment de lanciers de Zacatecas.

Ils retournent en Algérie en 1867. Le régiment participe activement à la Guerre de 1870 à 1871.

Période 1871 à 1914

  • Un détachement est envoyé à Madagascar en 1895. Les 1er et 4e escadrons opèrent au Maroc occidental (de à ), le 2e escadron (d' à ). En 1914, la garnison du 3e RCA est à Constantine et deux escadrons sont à Sétif.

1914

Le régiment quitte Constantine et embarque à Alger, le en laissant le 5e escadron en dépôt. Il débarque à Sète deux jours plus tard et se dirige sur Lyon. Il devient le régiment de cavalerie du Corps d'Armée Colonial.

Durant toute cette guerre, le 3e RCA restera sur le front de France. Il sera en Argonne, puis dans les Ardennes belges, il combat le 22 août à Rossignol puis participera à la retraite de la Marne et à la première bataille des Flandres d'octobre à .

1915

Il est aux tranchées en en Artois, puis en Champagne de juillet à octobre. Le 3e régiment de marche de Chasseurs d'Afrique est créé et le 3e RCA devient le 7e RCA. Réaffecté au 1er CA Colonial, le 3e RCA est scindé en 2 demi régiments; Les escadrons opèrent sur la Somme et en Champagne. Il assure la surveillance des routes et combat à Noyon sur l'Aisne (d'avril à mai) et en Alsace (en juillet).

1916

Bataille de la Somme

1917

Bataille du Chemin des Dames

1918

Reconstitué en , il se battra en Picardie (mars), dans les Flandres (avril), sur l'Aisne (juin) et en Champagne (juillet).
Le , le 3e RCA entre en Lorraine à Dieuze et Bitche, aux côtés de la 129e DI.
Début décembre, il entre en Allemagne et stationne dans le Palatinat jusqu'au .
Rejoignant le 3e escadron stationné à Lyon depuis le , il embarque à Marseille le , pour l'Algérie.

L'entre-deux-guerres

Le régiment est complet en Algérie, fin . Les 1er et 2e escadrons à Sétif, le 3e à Guelma, le 4e à Constantine. Des détachements sont en opération au Maroc (), au Levant () et en Tunisie (1922).

Il se transformera en deux groupes d'escadrons (GE) et un escadron hors rang (EHR) entre avril et  :

  • 1er GE (motorisé):
    • le 1er escadron porté de mitrailleuses et d'engins,
    • le 2e escadron en AMC et moto,
  • 2e GE (à cheval) :
    • le 3e escadron,
    • le 4e escadron.

Un 5e escadron s'est formé en 1938, équipé d'automitrailleuses, par des sous officiers venant de France.

Seconde Guerre mondiale

Entre mars et début , juste avant les hostilités, un groupe d'escadrons motorisé fut envoyé à Médénine et Gabés dans le Sud Tunisien. Le 3e RCA restructuré précédemment est entièrement motorisé. Dans le cadre de l'Armée d'Armistice, le 3e RCA a 3 groupes d'escadrons et 1 EHR; est entièrement motorisé, en . Cependant en , le 2e GE devient hippomobile. Il se sépare du 3e groupe d'escadrons au profit du 9e RCA, nouvellement créé. Durant la campagne de Tunisie, le 3e RCA appartenant à la BLM, opère à Gades, Gafsa, Fériana, Kasserine, Sidi Bouzid, Ousseltia. De retour à Constantine en 1943, il se porte sur Bellevue près de Mostaganem où dès juin, il touche le matériel américain. Le 3e RCA devient le régiment de reconnaissance de la 1re division blindée sous les ordres du général Jean Touzet du Vigier. Cette division blindée est intégrée à la Ire Armée Rhin et Danube du général de Lattre de Tassigny.

Le , le 5e escadron débarque en Provence et participe à la prise de Toulon et de Marseille. Le reste du régiment embarque à Oran au début septembre pour débarquer à Nartelle, le . Il est rattaché aux combat-commands de la 1re DB.

Après avoir remonté la vallée du Rhône, via Dijon, le 13 et Lure, le , il combat dans les Vosges, à Giromagny, à Servance, à Melizay avant de participer à la libération de Carspach[2], Mulhouse, et d'autres localités d'Alsace.

En , il assure la surveillance du Rhin, à Carspach, qu'il traverse près de Huningue, le .

En Allemagne, le régiment traverse Lörrach (), Radolfzell () et arrive à Kandel et Landau, le .

En , après l'armistice, le régiment s'installe à Obermoschel occupant le Palatinat et détache un escadron de marche à Berlin.

Après guerre

Le régiment est renvoyé en France, le et s'installe à Fontenay le Comte avant de s'embarquer à Marseille pour l'Algérie, le . Il stationnera à Maison-Carré et rejoint Tlemcen, en août.

Renvoyé en Allemagne en octobre 1948, il stationne dans le Wurtemberg-Bade, à Weingarten et Ravensburg et un escadron est envoyé à Langenargen.

Guerre d'Algérie

Le 3e RCA débarque le en Algérie et stationne à l'Arba, à Rovigo et à Rivet et opère dans les régions de Kenchela et M'sila en grande Kabylie. Le régiment est désigné dans la "Force A" et son 3e escadron débarque à Port Fouad en Égypte, le . Le reste du régiment embarque le et débarque le 12 suivant sur le "Pasteur".

Le 3e RCA occupe jusqu'en , la Maison Blanche, Ain-Taya, l'Arba, Rivet et Rovigo, puis il est envoyé sur Tebessa en août suivant. Là, il opère au Quartier de Bekkaria jusqu'en 1961, puis il occupe le sous secteur de El ma El Abiod de 1961 à 1962.

Il sera stationné ensuite entre Constantine et Oued-Zenatie avant d'embarquer pour la France, le où il rejoint Sissonne pour y être dissous le , après 131 ans au service de la France.

Depuis 2019

À l'été 2019, le centre de formation initiale des militaires du rang du Valdahon — auparavant rattaché à la 2e brigade blindée — change d’appellation et de subordination et devient le CFIM de la 7e brigade blindée - 3e régiment de chasseurs d'Afrique[1].

Il est chargé de la formation initiale des engagés volontaires des régiments de la 7e brigade blindée.

Traditions

Devise

La devise du régiment Tant qu'il en restera un rappelle la réponse faite par le général Gaston Auguste de Gallifet au général Auguste-Alexandre Ducrot, en 1870-71, qui lui demandait s'il pouvait effectuer une nouvelle charge avec les survivants des attaques précédentes. " Encore un effort, que ce soit pour l’honneur des armes ! " - " Tant que vous voudrez, mon Général, tant qu’il en restera un ! ". Nous contresignâmes cette fière réponse en les acclamant et en agitant nos sabres : « Oui, mon Général ! Oui, mon Colonel ! ».

Insigne

Héraldique

Une trompe de chasse ayant en son centre le chiffre 3 posée sur un croissant portant le devise "Tant qu'il en restera un" en métal argenté. Cet insigne a été fabriqué par Arthus Bertrand.

Étendard

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[3],[4]:

Décorations

Chefs de corps

  • 1833-1833 : Colonel Boyer
  • 1833-1835 : Colonel Rigaud
  • 1835-1836 : Colonel Correard
  • 1836-1841 : Colonel Laneau
  • 1841-1846 : Colonel Noll
  • 1846-1852 : Colonel de Mirbeck
  • 1852-1853 : Colonel Ney de la Moskowa
  • 1853-1860 : Colonel de Mézange de Saint-André
  • 1860-1863 : Colonel du Barail
  • 1863-1864 : Colonel Jean-Auguste Margueritte
  • 1864-1868 : Colonel de Montarby
  • 1868-1870 : Colonel Gaston de Galliffet
  • 1870-1874 : Colonel Flogny
  • 1874-1880 : Colonel Gaume
  • 1880-1881 : Colonel de Cugnon d'Alincourt
  • 1881-1887 : Colonel Du Buquoy
  • 1887-1889 : Colonel Buffet
  • 1889-1895 : Colonel de Forsanz
  • 1895-1900 : Colonel Lugon
  • 1900-1903 : Colonel Sainte-Chapelle
  • 1903-1906 : Colonel Grellet
  • 1906-1910 : Lieutenant-Colonel Clémençon
  • 1910-1913 : Colonel Andrieu
  • 1913-1916 : Colonel Costet
  • 1916-1918 : Lieutenant-Colonel R. Faure
  • 1918-1919 : Colonel Toulat
  • 1919-1920 : Colonel Lefèvre
  • 1921-1924 : Colonel Scherer
  • 1924-1925 : Colonel Perrot
  • 1925-1928 : Colonel Herchet
  • 1928-1931 : Lieutenant-Colonel Argueyrolles
  • 1931-1933 : Lieutenant-Colonel Chanoine
  • 1933-1938 : Lieutenant-Colonel Poncelet
  • 1938-1942 : Lieutenant-Colonel J. Flipo
  • 1942-1943 : Colonel de Bazelaire de Boucheporn
  • 1943-1944 : Lieutenant-Colonel P. Manceaux-Demiau
  • 1944-1944 : Lieutenant-Colonel P. Fouchet, blessé début à Servance
  • 1944-1946 : Lieutenant-Colonel J. Guilbert
  • 1946-1951 : Colonel de Villèle
  • 1951-1954 : Colonel L. de Battisti
  • 1954-1956 : Colonel Ch. des Courtils
  • 1956-1958 : Lieutenant-Colonel Antoine Argoud
  • 1958-1959 : Colonel F. Boquet
  • 1959-1961 : Lieutenant-Colonel J. Le Carbonnier de La Morsanglière
  • 1961-1962 : Lieutenant-Colonel L. Pichon
  • 1962-1963 : Chef d'escadrons Huet

Personnalités ayant servi au sein du régiment

Sources et bibliographie

  • LUYA (capitaine), Le 3e Chasseurs d'Afrique au Maroc (1908, 1911-12), Paris, Lavauzelle, 1914, 60 p.
  • Historique du 3e régiment de chasseurs d'Afrique (1914-1918), Nancy, Berger-Levrault, s.d., 152 p.

Références

  1. « De l’importance du patrimoine », sur le site de l'Armée de terre, le 1er juillet 2019.
  2. « Bulletin municipal - édition spéciale 2011 », sur carspach.fr (consulté le )
  3. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  4. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie

Notes

  • Cette page a été construite par le service de communication de l'amicale des Anciens des 3es Régiments de Chasseurs et Chasseurs d'Afrique.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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