Deux cents familles

Les deux cents familles constituent un mythe politique[n 1],[n 2],[n 3] selon lequel un petit nombre de familles tiendrait en main la majorité des leviers économiques de la France, contrôlant ainsi les destinées politiques du pays. Cette théorie du complot[4],[5],[6] trouve son origine dans les deux cents plus gros actionnaires (sur près de 40 000) qui constituaient autrefois l'Assemblée générale de la Banque de France, avant que celle-ci ne soit nationalisée.

Maîtres et valet. Contre les 200 familles, vive l'Union du Front populaire !
Affiche de propagande du parti communiste français dépeignant la « finance internationale », les régimes nazi et fasciste ainsi que Franco subventionnant censément les grands groupes industriels français en sus de la Cagoule et des ténors politiques de droite, notamment François de La Rocque et le PSF
(Paris, BnF, département Estampes et photographie, 1936).

Dans la continuité de représentations négatives comme le « mur d'argent », les deux cents familles sont stigmatisées en tant que symbole de « l'argent-roi », de la « féodalité financière » et des « gros contre le peuple » par des polémistes de diverses tendances politiques. Elles sont notamment évoquées durant l'entre-deux-guerres par la propagande des partis composant ou soutenant le Front populaire[7].

Le , le gouvernement de Léon Blum vote une loi réformant les statuts de la Banque de France[8]. Le mythe politique des deux cents familles perd ensuite progressivement sa « capacité mobilisatrice » au profit d'autres représentations négatives comme « la technocratie-énarchie », « l'establishment[9],[10] » ou « la bulle financière[11]. »

Histoire

Deux cents actionnaires de la Banque de France

L'Assemblée générale de la Banque de France, tenue le dans la Galerie dorée de l'Hôtel de Toulouse.
Les membres du Conseil général se tiennent assis à une table longue recouverte d'une nappe. Debout, le Gouverneur de la Banque de France préside le Conseil général et lit le compte rendu. Assis en face, les actionnaires (à gauche de l'image). Aux deux bouts de la Galerie, les bureaux de vote et les registres de présence[12].

Lors de la création de la Banque de France en 1800, l'article 11 de ses statuts (fixés par la loi du 24 germinal an XI, loi confirmée par Napoléon Ier le 22 avril 1806), dispose que « les 200 actionnaires qui composeront l'Assemblée générale seront ceux qui seront constatés être, depuis six mois révolus, les plus forts propriétaires de ses actions ».

Ces deux cents membres de l'assemblée générale avaient ainsi le pouvoir de désigner les quinze membres du Conseil de régence de la Banque de France. Ce pouvoir est toutefois tempéré par les lois de 1803 et 1806 : le gouvernement nommera une partie (minoritaire) de membres du Conseil général, dont le Gouverneur de la Banque de France, assisté de deux sous-gouverneurs.

Des recherches récentes montrent que la réalité du pouvoir ne réside pas au sein de l'Assemblée générale mais à la direction même de la Banque de France (Conseil général, Comité des livres et portefeuilles). Il faut considérer les banquiers régents de sa direction comme les représentants actifs des Deux cents familles (largement rentières - donc en faveur de la stabilité monétaire) mais aussi de leur périphérie (les autres grands entrepreneurs)[13].

Création du mythe des « deux cents familles »

« La Haute-Banque contre la Nation. Pour l'application intégrale du programme, votez communiste », affiche du PCF stigmatisant les banquiers François de Wendel, Eugène Schneider, Jean de Neuflize et Édouard de Rothschild
(élections cantonales de 1937).

En 1869, à la fin du Second Empire, le journaliste proudhonien Georges Duchêne préfigure le thème des deux cents familles[14] lorsqu'il dénonce l'éviction des petits porteurs d'actions au sein des conseils d'administration en évoquant une « féodalité » financière dans laquelle « les 20 milliards de valeurs mobilières sont à la discrétion de 200 nababs, qui n'y ont pas engagé 200 millions. L'antiquité ne fournit pas d'exemple d'oligarchie aussi concentrée[15]. »

Le slogan des « deux cents familles » est lancé par Édouard Daladier lors du congrès du Parti radical-socialiste tenu à Nantes, le [16] :

« Ce sont deux cents familles qui, par l'intermédiaire des conseils d'administration, par l'autorité grandissante de la banque qui émettait les actions et apportait le crédit, sont devenues les maîtresses indiscutables, non seulement de l'économie française mais de la politique française elle-même. Ce sont des forces qu'un État démocratique ne devrait pas tolérer, que Richelieu n'eût pas tolérées dans le royaume de France[16]. L'empire des deux cents familles pèse sur le système fiscal, sur les transports, sur le crédit. Les deux cents familles placent leurs mandataires dans les cabinets politiques. Elles agissent sur l'opinion publique car elles contrôlent la presse[17]. »

Dans le contexte de la Grande Dépression économique des années 1930, le slogan des « 200 familles » est très largement repris. L'expression connaît un glissement politique, car il devient utilisé par des milieux politiques très divers. L'extrême droite largement antisémite s'en empare : Jacques Doriot, transfuge du PCF et fondateur du Parti populaire français (PPF, extrême-droite), affirme ainsi, en 1937, qu'il faut lutter « contre les deux cents familles capitalistes et contre l'état-major communiste, parfois complices contre le pays[18]. ».

Les anti-fascistes, tels les anarchistes ainsi que le Front populaire (quoique les socialistes « suivent en maugréant ») mobilisent aussi l'expression[19].
Léon Trotski écrit « Dans le cadre du régime bourgeois, de ses lois, de sa mécanique, chacune des « deux cents familles » est incomparablement plus puissante que le gouvernement Blum »[20].

Le leader communiste Maurice Thorez fournit également le même type d'« explication simple » à la crise économique persistante en France en dénonçant « les deux cents familles[21]. »

Produit par le parti communiste français et réalisé par Jean Renoir, le film de propagande La vie est à nous (1936) fustige les grandes fortunes par le biais d'un personnage instituteur, interprété par le comédien Jean Dasté, qui lance la réplique suivante : « La France n'est pas aux Français, car elle est à deux cents familles. La France n'est pas aux Français, car elle est à ceux qui la pillent[22]. »

« Les 200 familles », Le Crapouillot, mars 1936.

Dans La Banque de France aux mains des 200 familles (Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, 1936), Francis Delaisi tentait de recenser les supposées « 200 familles ». Certains périodiques satiriques continuent à asseoir le thème durant l'entre-deux-guerres, comme Le Crapouillot.

Postérité et effacement progressif

Dans le cadre de la réorganisation de la Banque de France voulue par le Front populaire en 1936, le chef syndicaliste Léon Jouhaux de la CGT figure au sein du nouveau conseil général de l'institution
(Agence Meurisse, 1936, Paris, BnF).

Le Front populaire fait de la réforme de la Banque de France un thème de campagne électorale. Le système de régence est réformé par la loi du qui remet à plat le système de gouvernance en imposant « la nomination par le gouvernement de personnalités qualifiées au sein du Conseil en remplacement des représentants de l’actionnariat privé. L'assemblée générale est étendue à tous les actionnaires. Le pouvoir des mythiques « deux cents familles » (...) est ici visé. La loi officialise plus qu'elle promeut la recherche d'un intérêt général. Elle opère une nationalisation de facto de la Banque de France, qui reste néanmoins une banque d’émission privée », précise Bertrand Blancheton[23].

Un gouverneur, assisté de deux sous-gouverneurs, continue de diriger la Banque, mais il n'a plus à justifier de la propriété d'actions de la Banque. La pratique du serment, tombée en désuétude, est rétablie. Le conseil général voit sa composition être remaniée : il regroupe le gouverneur, les deux sous-gouverneurs, les trois censeurs élus par l'assemblée, ainsi que vingt conseillers (remplaçant les quinze régents précédents) : deux sont élus par l'assemblée, neuf représentent les intérêts de la nation, huit sont choisis au titre des intérêts économiques et des usagers du crédit, un est élu par le personnel de la Banque. Par souci d'égalité, au sein de l'assemblée générale, un actionnaire pèse une voix[réf. nécessaire].

Cette réforme éteint progressivement le mythe des deux cents familles. Sous la Quatrième République, la nouvelle formule du magazine de Jean Galtier-Boissière « recens[era] Les Gros, ceux qui détenaient la fortune nationale, cette reviviscence du mythe des deux cents familles[24]. ».

La série « Et voici les 200 familles... » d'Augustin Hamon, publiée dans le quotidien communiste L'Humanité, no 13549, .
(Paris, BnF).
Encart publicitaire dans Le Populaire pour un texte de Francis Delaisi publié par Le Crapouillot ().

Cependant, si le système des « 200 actionnaires » a été réformé, les Accords de Matignon du 7 juin 1936, pris entre la Confédération générale du travail et la Confédération générale de la production française (CGPF, ancêtre du MEDEF), sont parfois considérés comme nuisibles aux petites entreprises, favorisant la concentration industrielle. Ainsi dans Organized Business in France (1957, traduit en français sous le titre La politique du patronat français : 1936-1955, Colin, 1959), le professeur Henry Walter Ehrmann[25], du Dartmouth College, écrit :

« Beaucoup d'industriels et de commerçants moyens affiliés à la CGPF estimaient, et ils n'avaient pas tort, que leurs propres organisations les excluaient des activités de l'association. Les trusts qui les contrôlaient et une douzaine de « grands commis » qui dirigeaient la CGPF en leur nom étaient, aux yeux de beaucoup, de petites entreprises industrielles et commerciales, aussi néfastes que la propagande du Front populaire. Craignant les conséquences de la nouvelle législation sociale, les petits patrons avaient le sentiment d'avoir été trahis et persistaient à croire à un complot entre « les 200 familles » et le gouvernement marxiste. »

Le terme est réutilisé sporadiquement dans la vie politique française, soit par complotisme pour désigner une influence supposée de ces familles sur les décideurs politiques, soit pour désigner la caractéristique de certains membres du personnel politique à être entourés de familles riches. En 1990, Gabriel Milési publie Les Nouvelles 200 Familles[26].

Christian Eckert utilise le terme pour critiquer le président Nicolas Sarkozy qui s'affichait avec des amis issus des familles parmi les plus fortunées de France[26], tandis que la sociologue Monique Pinçon-Charlot affirme qu'en 2012, la France « fonctionne toujours comme au temps des 200 familles de Daladier, en 1934. Nous sommes toujours une France de l’héritage[27]. »

Notes et références

Notes

  1. « Tous les travaux cités (...) ont eu pour premier bienfait, il va sans dire, de rompre avec l'atmosphère de suspicion systématique qui entourait toute observation du patronat au temps des « 200 familles » et qu'ont alors « illustrée » les livres d'E. Beau de Loménie et d'A. Hamon[1] ».
  2. « Que n’a-t-on écrit — et ce dès les années trente — sur la subordination du pouvoir politique à la toute-puissance des milieux d’affaires ? Les mythes ont couru sur « les dynasties bourgeoises », « la synarchie », les trusts et le Comité des forges[2]. ».
  3. « En France, les études publiées sur le patronat ont avant tout visé à mettre au jour les pratiques de l'ombre entre organisations patronales et institutions politiques, avec une dimension journalistique ou militante davantage qu’historique . Ceci est parfois le fait de polémistes  (Cf. les mythologies affairistes, des « banquiers juifs cosmopolites » aux « 200 Familles » ou au « Mur d’argent ». Très significatif à ce sujet est Beau de Loménie (E.), Les responsabilités des dynasties bourgeoises, Paris, Denoël, 1943.), mais les études historiennes scientifiques sont aussi marquées par le prisme de « la réalité d’une oligarchie patronale, finalement assez restreinte, qui détient les leviers de l’influence. Cette oligarchie des affaires s'est évidemment transformée, adaptée, modernisée au fil du temps », et ce serait là l'objet de l’analyse. On l'a compris, le couple patron/politique a généré des représentations négatives, et ce sont d'abord ces dernières — les « affaires », les complots  — qui ont été travaillées, plus que ne l'ont été les passages et les passeurs, c'est-à-dire les engagements directs des patrons dans l'arène électorale[3]. ».

Références

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  2. Sylvain Schirmann (préf. Raymond Poidevin), Les relations économiques et financières franco-allemandes, 24 décembre 1932-1er septembre 1939, Paris, Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, coll. « Histoire économique et financière de la France / Études générales », , XI-304 p. (ISBN 2-11-087835-5, lire en ligne), chap. XVIII (« Vers le « Munich économique » »).
  3. Philippe Hamman, « Patrons et milieux d'affaires français dans l'arène politique et électorale (XIXe – XXe siècles) : quelle historiographie ? », Politix, Paris, Armand Colin, no 84 « Hommes d'affaires en politique », , p. 37, n. 13 (lire en ligne).
  4. Parry 1998, p. 173.
  5. Taguieff 2008, p. 162.
  6. Dard 2012, p. 137.
  7. Louis Trotabas, « Les nouveaux statuts de la Banque de France », Revue critique de législation et de jurisprudence, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, vol. 56, , p. 331 (lire en ligne).
  8. « Loi du 24 juillet 1936 tendant à modifier et à compléter les lois et statuts qui régissent la Banque de France », Journal officiel de la République française, no 173, 68e année, , p. 7810-7811 (lire en ligne).
  9. Jack Hayward, « N. Mayer, P. Perrineau : Le Front national à découvert [compte rendu] », Revue française de science politique, Paris, Presses de Sciences Po, vol. 40, no 2, , p. 275 (lire en ligne).
  10. Birnbaum 2012, p. 266-278.
  11. Rioux 2016, p. ?.
  12. Plessis 1982, hors-texte, explication de la gravure ornant la couverture.
  13. Alain Plessis, Yves Leclercq
  14. Guy-Pierre Palmade, Capitalisme et capitalistes français au XIXe siècle, Paris, Armand Colin, , 297 p.
  15. Georges Duchêne, L'Empire industriel. Histoire critique des concessions financières et industrielles du Second Empire, Paris, Librairie centrale, , 319 p. (lire en ligne), p. 299.
  16. Garrigues : Les deux cents familles au regard des droites, de 1934 à nos jours, p. 295.
  17. Birnbaum 2012, p. 65-66.
  18. « À Saint-Denis, le PPF fera la paix du monde. », éditorial de Jacques Doriot, L'Émancipation, 5 août 1937, cité dans Jean-Paul Brunet, « Un fascisme français : le Parti populaire français de Doriot (1936-1939) », Revue française de science politique, Paris, Presses de la Fondation nationales des sciences politiques, vol. 33, no 2, , p. 260 (lire en ligne).
  19. Rioux 2016, p. 196.
  20. Trockij, Lev Davydovic, 1879-1940., Où va la France? : textes sur la situation française de 1934 à 1938, Les Bons caractères, (ISBN 978-2-915727-13-5 et 2-915727-13-9, OCLC 421915742, lire en ligne)
  21. Jean-Jacques Becker, « La perception de la puissance par le parti communiste », Revue d'histoire moderne et contemporaine, Paris, Presses de la Fondation nationales des sciences politiques, vol. XXXI, , p. 637 (lire en ligne).
  22. Pascal Laborderie, « Voix-off et film-fable : le cinéma d’éducation populaire à l'épreuve du parlant », Cahiers de Narratologie, no 20 « Voix off et narration cinématographique », (lire en ligne).
  23. Blancheton 2014, p. 164.
  24. Florent Brayard (préf. Pierre Vidal-Naquet), Comment l'idée vint à M. Rassinier : naissance du révisionnisme, Paris, Fayard, coll. « Pour une histoire du XXe siècle », , 464 p. (ISBN 2-213-59507-0, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  25. (en) Finding Aid for the Henry W. Ehrmann papers, 1932-1998
  26. « Que sont les 200 familles devenues ? », L'Expansion, (consulté le )
  27. Benoît Caurette, « Les rois du fric passés à la loupe », Charente libre, (consulté le ).

Annexes

Sources primaires (articles, essais, pamphlets)

Voici les 200 familles... Ce que tout français doit savoir, Hanoï, impr. de G. Taupin, (s.d.), 64 p.

Bibliographie

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