Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1950
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Événements
Afrique
- 1950 : la British South Africa Chartered Company cède ses droits miniers à la Rhodésie du Nord avec une période transitoire de 36 ans[1].
- 1950-1958 : formation d’une classe d’indigènes élevée au Congo belge : de 1950 à 1958, les emplois salariés passent de 26 050 à 68 498 dans le secteur privé, de 18 911 à 45 812 dans le secteur public et le nombre d’entreprises indigènes est multiplié par 9, passant de 5 067 à 44 825.
- 1952, Maroc : sur 706 médecins, 11 sont marocains. Sur plus de 200 architectes, un seul est marocain[2].
- 1953-1958 et 1959-1964 : plans de développements dans les colonies portugaises de l'Angola et du Mozambique.
- 1953 :
- famine au Tanganyika (1953-1954) et en Éthiopie.
- Oran compte 119 000 musulmans et 173 000 Européens. 282 musulmans sont scolarisés dans l’enseignement secondaire, pour 5 836 Européens.
- 1955-1959 : la Grande-Bretagne reçoit 44,9 % des exportations de ses possessions d’Afrique occidentale et leur fournit 43,4 % de leurs importations, 53,2 % des exportations de ses possessions d’Afrique centrale et leur fournit 37 % de leurs importations, 25,6 % des exportations de ses possessions d’Afrique orientale et leur fournit 37,4 % de leurs importations.
- 1958 :
- 106 600 Européens recensés au Congo belge.
- Début de la production de pétrole au Nigeria.
- 200 millions d’habitants en Afrique (7,5 % de la population mondiale). L’Afrique ne dispose que de 2 % du revenu national mondial.
- 2,5 millions d’habitants en Côte d’Ivoire en 1955.
- 300 000 habitants à Dakar en 1956.
- L’Algérie française comprend une forte minorité d’origine européenne : 1 000 000 habitants face aux 9 000 000 de « Musulmans », ainsi que 400 000 soldats français engagés dans le conflit algérien en 1956. 140 000 Juifs vivent en Algérie.
- 78 000 Blancs pour 4 millions de Noirs en Angola.
Amérique
- 1952 :
- début de la révolution des forces de gauche en Bolivie (1952-1964). Le MNR amorce un processus d’incorporation des couches populaires au régime révolutionnaire. Il favorise la création de syndicats comme la Centrale ouvrière bolivienne (COB, 17 avril) et la Confédération nationale des travailleurs paysans de Bolivie (CNTCB, ). Le nouveau régime bolivien affranchit les Indiens et impose une réforme agraire ()[3]. La Bolivie est alors le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud. L’espérance de vie à la naissance est de l’ordre de 40 ans et le taux d’alphabétisation n’excède pas 30 %. Les trois quarts de la population vivent de l’agriculture mais les rares terres cultivables sont aux mains de grands propriétaires recourant au pongueaje, pratique féodale de travail forcé accompagné de services personnels gratuits, pourtant interdite en 1945. Un puissant secteur minier assure les recettes de l’exportation et entretient des conditions de travail inhumaines.
- le président Jacobo Árbenz Guzmán lance une réforme agraire au Guatemala pour redistribuer la terre aux indigènes et aux créoles pauvres. Elle menace les intérêts de la société américaine United Fruit Company. Il est renversé par un Coup d'État organisé par la CIA en 1954.
- L’Argentine, le Brésil et le Mexique représentent 72,4 % de la production industrielle totale de l’Amérique latine. Dans ces trois pays, l’industrie compte pour plus de 20 % du PIB.
- Grâce à l'importante aide américaine, une longue période de progrès économique et d'enrichissement va s'ouvrir pour le Brésil. Entre 1950 et 1980, le PIB sera multiplié par sept, cependant le revenu par habitant ne sera multiplié que par trois et les inégalités sociales s'accentueront. Le gouvernement brésilien intervient pour accélérer le processus d’industrialisation. Le Brésil possède 20 000 métiers à tisser (coton). La production nationale d’acier représente 66 % de la consommation nationale en 1951. Le Brésil compte alors 52 millions d’habitants. Après 1956, Juscelino Kubitschek, décidé à promouvoir « 50 ans de progrès en cinq ans », parvient à mobiliser les Brésiliens autour de la modernisation du pays, symbolisé par la construction en quatre ans d’une nouvelle et futuriste capitale, Brasilia sur les plans de l’architecte Oscar Niemeyer. Le développementisme fait progresser l’industrie de 10 % par an, au prix d’un endettement public considérable[4]. L’excès de la demande, et l’insuffisance de l’offre provoque une augmentation de l’inflation et nécessite une dévaluation.
- États-Unis : Le PNB des États-Unis représente 40 % du PNB mondial. Les dépenses pour la défense passent de 13 milliards de dollars en 1949-1950 pour un budget total de 40 milliards à 22 milliards en 1950-1951 et 44 milliards en 1951-1952. Le PIB progresse de 264 milliards en 1950 à 339 en 1952. 11,8 milliards de dollars sont investis à l’étranger.
Asie
- 1950 : d'après Angus Maddison, la Chine ne produit plus que 4 % du PIB mondial, alors qu'elle était la plus grande puissance en 1820 et qu'elle le redevient au début du XXIe siècle[5].
- 1951 : à l’instigation des États-Unis, les pays occidentaux mettent en place un embargo sur les produits stratégiques à destination de la Chine, ce qui permet aux pays du Chincom de monopoliser le marché chinois. Cet embargo, levé se révèle une catastrophe pour certains pays d’Asie, comme la Malaisie qui rompt l’embargo en juin 1956[6] en livrant du caoutchouc afin de pouvoir écouler ses énormes stocks et d’enrayer la chute des cours descendue à 25 cts contre 45 cts en décembre 1955.
- 1952 : Punjab Gram Panchayat Act. Création en Inde du système des panchayats ou « conseil de village » à partir d’un projet élaboré par les Américains. Chaque village doit élire son panchayat qui élabore ensuite une sorte de plan de développement rural basé sur la création d’une coopérative.
- 1953–1973 : le Japon connait une haute croissance de l’économie, qualifiée de « miracle » (8,6 % par an de 1953 à 1973). L’industrie japonaise amorce en grand sa reconstruction.
- 1953 : l’Inde se tourne vers l’Union soviétique pour contrebalancer l’alliance américano-pakistanaise. Entre 1953 et 1959, le volume des échanges entre les deux pays est multiplié par quinze.
- 1954 :
- le gouvernement soviétique lance le programme « Terres vierges et inoccupées » afin d’accroître rapidement la superficie de terres ensemencées en Sibérie occidentale et au Kazakhstan[7]. La poursuite de l’immigration russe et l’industrialisation dans le cadre de l’économie planifiée de l’Union soviétique ont pour effet de rendre la population kazakhe minoritaire dans sa république.
- La guerre d’Indochine a fait officiellement 64 150 « tués, décédés ou disparus » dans le camp français, dont 12 550 Français. La guerre a coûté 3000 milliards de francs (1953), dont plus de 60 % à la charge de la France, soit 10 % des ressources françaises pendant les dix ans de conflit. Elle a empêché la réalisation du plan d’industrialisation de 1946 et marque l’échec du projet fédéral souhaité par la France en Indochine. En 1954, les États-Unis financent la guerre d’Indochine pour près de 80 %[8].
- Inde : développement industriel dans le secteur des équipements lourds, plus particulièrement dans l’industrie sidérurgique et métallurgique. L’Union soviétique intervient dans les produits pétroliers (raffinerie de Baurani), les complexes industriels (aciérie de Bhilai et de Bokaro). Les secteurs de l’aluminium, du ciment, de la production d’électricité, du charbon et des biens de consommation (automobiles, bicyclettes, ustensiles de cuisine, réfrigérateurs…) progressent également. Le développement des PME reste décevant[9].
- « Honda » devient le premier constructeur de motocyclettes japonaises.
- 1956 :
- Plan quinquennal de redressement économique en Corée du Nord[10]. 80 % du potentiel économique de la Corée du Nord est détruit à la fin de la guerre. La discipline « spartiate » du PPTC et l’encadrement rigoureux de la société nord-coréenne permettent un redressement et un développement considérables juste avant 1960. La politique des plans de développement permet la reconstruction d’un secteur industriel important. Cette politique économique s’appuie, à partir de novembre 1956, sur un mouvement de mobilisation des travailleurs le Ch’ollima undong, le mouvement du Cheval volant. Les ouvriers sont invités à produire à un rythme accru[11].
- : nouvelle résolution de politique industrielle en Inde définissant les catégories d’activités selon le rôle que l’État doit y jouer : les secteurs de la défense et l’industrie lourde relèvent de la compétence de l’État ; dans d’autres secteurs (communication, chimie, etc.), les sociétés publiques et privées peuvent se développer concurremment et un troisième groupe est entièrement laissé au privé. Une Commission de planification est chargée d’élaborer les objectifs concrets pour le développement de chaque secteur concerné[12].
- 1956-1960 : Plan quinquennal en Indonésie. Il est difficile de le mettre en application, une grande partie de l’économie dépendant de capitaux étrangers. Les profits transférés à l’étranger représentent à peu près le tiers de l’ensemble des investissements prévus pour ce plan. La République ne peut investir dans son économie les revenus des exportations et la production des cultures vivrières augmente moins vite que celle des produits destinés à l’exportation.
- 1958 : la collectivisation des terres est achevée en Corée du Nord[13].
- 1958-1961 : le Grand Bond en avant, lancé pour développer l’industrie chinoise, entraine une grande famine dans les campagnes chinoises, qui tue entre 15 et 36 millions de personnes.
- 1959, Inde : un projet de réforme agraire est défini en janvier par le parti du Congrès à Nagpur. Nehru relance le mouvement des coopératives agricoles qui doivent permettre à l’État d’assurer des prix agricoles relativement bas et d’offrir des denrées de première nécessité dans les magasins d’État. Une limitation à l’étendue des propriétés est instituée pour affaiblir les zamindars, ainsi qu’une série de mesures au profit des cultivateurs non propriétaires. Les réformes agraires, du ressort des Assemblées régionales, sont mises en œuvre très lentement, freinées par les solidarités de classes et de castes. Elles réussissent cependant à instaurer une nouvelle forme de propriété fondée sur la législation occidentale[9].
- En Indonésie, au milieu du XXe siècle, 13 % des familles possèdent 82 % des terres et possèdent chacune plus d’un hectare ; 87 % ne possèdent pas de terres ou ont des exploitations de moins d’un hectare. En 1952, le secteur industriel représente 10 % du revenu national. En 1954, 96 % des grandes plantations appartiennent à des étrangers. La part des petits producteurs dans les exportations s’accroît ; en 1956, ils produisent en 1 956 413 646 tonnes de caoutchouc contre 262 506 aux grandes plantations.
Proche-Orient
- Le Moyen-Orient représente 17 % de la production mondiale de pétrole en 1950. Les revenus pétroliers de l'Arabie saoudite se montent à 56 millions de US dollars. Ils se monteront à 110 millions en 1951.
- : nationalisation de la Compagnie du canal de Suez. 70 % des importations britanniques et 50 % des importations françaises transitent alors par le canal. Le capital de la compagnie se partageait entre le Trésor britannique et 170 000 petits porteurs français. Les revenus tirés de l’exploitation du canal serviront à financer la construction du barrage d’Assouan.
Europe
- 1949-1963 : Ludwig Erhard, ministre de l'économie en Allemagne de l'Ouest forge le concept d'économie sociale de marché. Période dite du Wirtschaftswunder dans l'histoire économique de l'Allemagne.
- 1950, 1952 : record de températures estivales en Europe centrale.
- 1951-1955 : premier Plan quinquennal en République populaire roumaine, qui jette les bases d’une industrialisation systématique[14]. 42 % des investissements vont aux biens de production (industries lourdes, machines), 10 % à l’agriculture. Un Plan d’électrification prévoit de raccorder tous les villages en dix ans et un projet de construction d’un canal Danube-Mer Noire est lancé. Une politique de rigueur économique est menée à partir de 1952. De grands complexes sidérurgiques sont construits et l’extraction minière est considérablement développée.
- 1951-1970: miracle économique en Italie. Le PIB double entre 1951 et 1963 et la production industrielle fait plus que doubler. Cette explosion économique est largement tournée vers l’exportation (Fiat, Olivetti, Montecatini-Edison…). La structure de l’industrie italienne (petites industries) est capable d’évolution rapide, de bien « coller » au marché, et sait accompagner le « boom » des scooters, des machines à laver et des réfrigérateurs. De 1950 à 1970, le revenu par tête augmente en Italie plus vite que dans toute l’Europe à l’exception de la RFA.
- 1952-1959 : les États-Unis fournissent des équipements militaires pour 724 millions de dollars à la République fédérale populaire de Yougoslavie[15].
- 1952 :
- 80 % du commerce soviétique s’effectue avec les pays satellites.
- fin du rationnement en Espagne.
- 1953-1957 : la production industrielle en République fédérale populaire de Yougoslavie augmente de 70 %.
- 1953-1958 : premier plan de développement au Portugal.
- 1954-1965 : rafraîchissement des températures printanières en Europe occidentale[16].
- 1956, Espagne : déficit de la balance commerciale (1 milliard de pesetas-or), inflation (15,5 %), diminution des réserves en or de l’État. Inégalités sociales.
- 1956 : adoption du 6e plan quinquennal par le XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique (1956-1960). Il prévoit le déplacement des efforts de modernisation dans le domaine de l'agriculture, du logement et de la production de biens de consommation[17]. Le développement de l’économie soviétique après la Seconde Guerre mondiale suit les lignes tracées par les plans quinquennaux ou septennaux (1959-1965). La totalité du contenu de ceux-ci est souvent révélée seulement un ou deux ans après leur mise en application.
- 1957 : en URSS, la production industrielle totale est 33 fois supérieure à celle de 1913, la production de biens de consommation est multipliée par 13 seulement, celle de l’industrie lourde par 74. Les conseils industriels régionaux sont renforcés (1957, 1962) et certaines entreprises industrielles sont regroupées.
- 1958 :
- le septième congrès de la Ligue des communistes de Yougoslavie appelle à la réorganisation des terres agricoles en unités socialisées plus grandes. La collectivisation n’est jamais forcée et les terres collectivisées ne dépasseront pas 13 %. Environ 70 % des exploitations privées sont inférieures à 5 ha et mal cultivées. Des disettes intermittentes dues aux sécheresses nécessitent l’achat de céréales aux États-Unis et à l’Union soviétique.
- reprise de la collectivisation agricole en Roumanie par la transformation des coopératives de 1er type en kolkhoze.
- URSS : volonté de décentralisation et de partielle libéralisation de l’agriculture. La supervision des exploitations agricoles passe de l’administration centrale à trente-neuf conseils régionaux. Les collectivités deviennent propriétaires des machines agricoles (elles les louaient auparavant à des stations techniques), tandis que le cours auquel l’État achète les céréales est relevé.
- 1959 :
- Décentralisation des centres de pouvoirs économiques en Yougoslavie. De plus grandes responsabilités sont données aux syndicats, autorisés à gérer leur production. Ce socialisme autogestionnaire ne donne aucun résultat en raison des disparités économiques entre les provinces.
- Espagne : début de l’exode rural. 50 % des actifs travaillent dans le secteur primaire en 1950.
- 70 000 touristes visitent le Portugal en 1950. Le pays compte 750 000 journaliers en 1955.
France
- 1949-1963 : poursuite des Trente Glorieuses. Les gains de productivité augmentent de 5 % par an en moyenne de 1949 à 1963. Le pouvoir d’achat ouvrier sera multiplié par plus de 2 entre 1949 et 1967 et par 3,2 de 1949 à 1976. La croissance entraîne un quintuplement de l'indice de la Bourse de Paris.
- 1950 :
- 15 % des contribuables paient l'impôt sur le revenu.
- 11,0 % d'inflation. L'inflation redémarre en juillet 1950, relancée par la hausse des prix des matières premières due à la guerre de Corée (1950-1952).
- Recensement :
- le secteur secondaire représente 36,8 % de la population active, à la première place pour la première et la seule fois[18]. La proportion d'ouvriers à l'intérieur de la population industrielle atteint un sommet (87,2 % pour 5,1 % de patrons et 7,7 % d'employés)[19]. 26,9 % des actifs travaillent dans l’agriculture (9,5 % en 1975). Le nombre des exploitations passe de 3 à 1,5 million en vingt ans, tandis que leur taille augmente. Exode rural : plus de 300 000 ruraux s’installent en ville (1954-1968) pendant qu’entre 170 000 et 220 000 citadins font le mouvement inverse.
- 10% des parisiens (300 000 personnes) logent dans des hôtels meublés[20]. Près de 35 % des ménages sont propriétaires de leur logement[21].
- 1951 :
- 31 % de prélèvements obligatoires en France
- 400 milliards de francs de déficit, soit 20 % des dépenses de l'État.
- accroissement de 95 % des dépenses militaires, qui passent à 807 milliards de francs
- 17,4 % d'inflation.
- 49 % des films projetés sont américains et 39 % français.
- 1952 :
- en mai, lancement de l'emprunt Pinay.
- en juillet, adoption de l'échelle mobile des salaires.
- la pression fiscale représente 29 % de la richesse nationale.
- 12 % d'inflation.
- 1 250 milliards de francs de dépenses militaires, qui ont cru de 60 % en un an.
- 1953 : déflation de -1,8 %. La fin de la guerre de Corée fait baisser les prix mondiaux des matières premières. Fin provisoire de l’inflation. Les prix baissent pour la première fois depuis 1935.
- 1953 : déflation de 0,1 %. Trois taux de TVA entrent en vigueur : 33,33 %, 20 % et 12,5 %.
- 1955 :
- depuis 1945, la masse salariale a augmenté de 9 %, la consommation des produits alimentaires de 27 % et celle des biens durables a doublé. Les consommateurs se focalisent sur les réfrigérateurs, les postes de télévision, les vêtements et les bijoux. Le PIB a augmenté de 33 %. Le déficit public se monte à 497 milliards de francs, mais les investissements publics atteignent 750 milliards de francs pour la seule année 1955.
- la balance commerciale affiche un excédent de 61,4 milliards de francs, premier excédent commercial depuis la fin de la guerre.
- 28 % de prélèvements obligatoires.
- apparition des grands ensembles urbains[22]. 279 000 logements sont mis en construction. 208 000 sont achevés pour un encours de 423 000 logements[23].
- 305 000 tracteurs (996 000 en 1965).
- apparition des meubles recouverts de stratifié type « formica ».
- 1956 :
- 3 880 milliards de francs de recettes budgétaires et 4 650 milliards de francs de dépenses de l'État, dont 30 % affecté à l'armée, 20 % au social, 20 % aux dépenses intérieures (instruction, justice...), 13 % aux investissements, 17 % à la dette[24]. La crise économique, couplée à la hausse des dépenses militaires (300 milliards de francs) et des dépenses sociales (350 milliards) provoque un important dérapage des dépenses de l'État et du déficit public qui atteint 925 milliards de francs en 1956 et 1100 milliards en 1957 contre 650 milliards en moyenne entre 1952 et 1956[25].
- troisième semaine de congés payés.
- 1956-1957 : forte augmentation des impôts.
- 1956-1958 : reprise de l'inflation.
- 1957 :
- 29,3 % de prélèvements obligatoires.
- le déficit de l'État absorbe 30 % des dépenses prévues au budget.
- 1 470 milliards de francs, soit 6,9 % de la richesse nationale, est affecté au budget de l'armée.
- 1958 :
- 15,2 % d'inflation.
- Excédent commercial au 4e trimestre.
- 263 milliards de francs de déficit public (2,5 % du PIB).
- La dette de l'État atteint 32 % du PIB.
- 2,5 % de croissance annuelle.
- Recettes évaluées à 5 227 milliards de francs[26]. Dépenses établies à 5 490 milliards de francs[27].
- La télévision équipe un peu moins de 10 % des foyers (1 000 000 de téléviseurs), mais les Français disposent de 10,5 millions de récepteurs radios.
- Les dépenses militaires représentent 6 % du PIB, soit 1 480 milliards de francs.
- Le taux de natalité est encore supérieur à 18 ‰, un taux qui correspond à environ 810 000 naissances par an. Entre 1946 et 1958, le nombre des jeunes âgés de moins de 15 ans a augmenté de plus de 30 %. Il en résulte une explosion des effectifs à scolariser. Ce sont les enfants du baby-boom.
- 1959 :
- Excédent budgétaire de 1,6 % du PIB.
- 6,5 % d'inflation.
- Croissance de 2,5 % du PIB.
- Les prélèvements obligatoires représentent 30,7 % du PIB[28].
- 5,3 millions de contribuables sont assujettis à l'impôt sur le revenu[29].
- 1959-1963 : la balance commerciale devient excédentaire[30].
Royaume-Uni
- 1950 : la guerre de Corée provoque le renchérissement des matières premières et relance l’inflation. Les dépenses militaires augmentent de 4,7 milliards de £ en 1950, et le gouvernement doit procéder à un train d’économies budgétaires. La consommation retrouve son niveau d’avant-guerre. La production industrielle a augmenté de 5,5 % par an depuis 1945, tandis que l’objectif de plein emploi est atteint avec un taux de chômage de 1,5 à 3,1 %. La hausse des prix a atteint 23 % depuis 1945. L’État contrôle 80 % de l’économie. Les dépenses sociales s’élèvent à 1,5 milliard de £. 54 % de la richesse reste aux mains de 1,5 % de la population, et 60 % des Britanniques disposent d’un patrimoine inférieur à 100 £ (75 % en 1939). La redistribution favorise principalement la classe moyenne qui détient 43 % des richesses contre 39 % en 1939.
- 1951-1964 : période de croissance économique remarquable () : le PNB augmente de 2,8 % par an en moyenne et le revenu national passe de 12 à 40 milliards de £. L’inflation reste inférieure à 2,5 % en moyenne. Le taux de chômage ne dépasse pas 2,5 % de la population active. Le revenu par tête passe de 200 à 500 £ et les salaires réels progressent en moyenne de 29 %. Au pouvoir de 1951 à 1964, les conservateurs cherchent à réguler directement la consommation et le plein emploi en écartant tout dérapage inflationniste qui aurait mis la monnaie en danger. Cette politique provoque l’alternance de phases d’expansion (1952-1955, 1958-1960, 1962-1964) et de contraction (1955-1958 et 1961-1962), qualifié de « stop and go ».
- 1954 : fin du rationnement au Royaume-Uni[31].
- 1955 : Burberry est proclamé Royal Warrant, fournisseur de la Cour, par Élisabeth II[32].
- 1956 : introduction des Premium Bond (en) par le chancelier de l’Échiquier Harold Macmillan pour limiter l’inflation et favoriser l’épargne.
- Novembre 1958 : rétablissement de la convertibilité de la livre sterling[33].
Démographie
- La population mondiale s'élève à environ 3 milliards d'Hommes.
- La population de l’Amérique latine passe de 95 millions d’habitants en 1925 à 157 millions en 1950. La population urbaine, qui représentait 30 % du total en 1929, est de 45 % en 1950.
- 367 000 Indiens en Afrique du Sud en 1951 (220 000 en 1936, 477 000 en 1960 et 620 000 en 1970)[34].
- : recensement en Colombie.
- Parution en 1956 d’un petit livre de statistiques officielles dans lequel l’Union soviétique annonce 200 millions d’habitants — mais sur un recensement d’avant-guerre, un taux de mortalité de 8,4 pour mille (30,2 en 1913), un taux de natalité de 25,6 pour mille (47 en 1913).
Notes et références
- British Documents on the End of Empire : Central Africa, vol. 9, The Stationery Office, (ISBN 978-0-11-290586-8, présentation en ligne)
- Marc Ferro, Histoire des colonisations. Des conquêtes aux indépendances (XIIIe-XXe siècle), Seuil, , 525 p. (ISBN 978-2-02-124479-3, présentation en ligne)
- Jean-Pierre Lavaud, L'instabilité politique de l'Amérique latine : le cas de la Bolivie, Éditions de l’IHEAL, (ISBN 978-2-37154-013-2, présentation en ligne), p. 33−34, 49
- Olivier Dabène, La région Amérique latine : interdépendance et changement politique, Presses de Sciences Po, , 378 p. (ISBN 978-2-7246-0723-9, présentation en ligne)
- Dominique Lacroix, « Économie numérique : Robots, le retour », sur http://reseaux.blog.lemonde.fr, Lemonde, (consulté le ). Interview de Michel Volle.
- Alex Sutton, The Political Economy of Imperial Relations : Britain, the Sterling Area, and Malaya 1945-1960, Springer, , 222 p. (ISBN 978-1-137-37398-4, présentation en ligne)
- Martin McCauley, Khrushchev and the Development of Soviet Agriculture : Virgin Land Program, 1953-64, Springer, , 232 p. (ISBN 978-1-349-03059-0, présentation en ligne)
- Hugues Tertrais, La piastre et le fusil : Le coût de la guerre d’Indochine. 1945-1954, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 634 p. (ISBN 978-2-8218-4230-4, présentation en ligne)
- Michel Boivin, Histoire de l'Inde, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-061032-8, présentation en ligne)
- Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée : Des origines à nos jours, Tallandier, , 480 p. (ISBN 978-2-84734-897-2, présentation en ligne).
- Justin Corfield, Historical Dictionary of Pyongyang, Anthem Press, , 256 p. (ISBN 978-1-78308-341-1, présentation en ligne)
- Gilles Boquérat, Les avatars du non-alignement : l'Inde et les politiques d'aide américaine et soviétique de l'indépendance à la conférence de Tachkent (1947-1966), Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-312-2, présentation en ligne)
- Philippe Pons, Corée du Nord. Un État-guérilla en mutation, Éditions Gallimard, , 720 p. (ISBN 978-2-07-249597-7, présentation en ligne)
- J. Suret-Canale, « Roumanie 1951 », L'information géographique, vol. 16, no 3, , p. 85-97 (présentation en ligne)
- Kruno Meneghello-Dincic, Les Expériences yougoslaves d'industrialisation et de planification, vol. 2, Éditions Cujas, (notice BnF no FRBNF35312636, présentation en ligne)
- Emmanuel Le Roy Ladurie, Le Territoire de l'historien, Gallimard, (présentation en ligne)
- Nicolas Hayoz, L'étreinte soviétique : aspects sociologiques de l'effondrement programmé de l'URSS, Librairie Droz, , 433 p. (ISBN 978-2-600-00187-8, présentation en ligne).
- Claude Willard, La France ouvrière : 1920-1968, vol. 2, Paris, Les Éditions ouvrières (ISBN 9782708250741, présentation en ligne)
- Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France : De la guerre de Cent Ans à nos jours, Agone, (ISBN 9782748903027, présentation en ligne)
- Alain Faure, Claire Lévy-Vroelant, Une chambre en ville : hôtels meublés et garnis de Paris, 1860-1990, creaphis editions, (ISBN 9782913610958, présentation en ligne)
- Yannick Marec, Les Français et l'argent, XIXe-XXIe siècle : Entre fantasmes et réalités, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753567955, présentation en ligne)
- Kamoun Patrick, « « Financement du logement social et évolutions de ses missions. De 1894 (loi Siegfried) à nos jours », », Informations sociales, vol. 3, no 123, , p. 20-33 (présentation en ligne)
- Sabine Effosse, L’invention du logement aidé en France: L’immobilier au temps des Trente Glorieuses, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 9782821828360, présentation en ligne)
- Frédéric Tristram, Une fiscalité pour la croissance (lire en ligne), Annexe 3. L’évolution de la situation financière de l’État entre 1945 et 1969
- Jean-Pierre Rioux, France de la Quatrième République. L'Expansion et l'Impuissance (1952-1958), Points, (ISBN 9782757839478, présentation en ligne)
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- 4 418 milliards de francs de recettes fiscales.
- Majoration d'impôts de 300 milliards de francs :
- Le taux de l’impôt sur les sociétés est porté à 50 %. Suppression des prélèvements exceptionnels perçus en 1957. La charge fiscale pesant sur les sociétés s’accroît de 78 milliards de francs.
- Les droits d'accise sont majorés de 93 milliards de francs (taxe unique sur les vins, le droit de circulation sur les vins et le droit de consommation sur les alcools). Le taux normal de la TVA passe à 20 %. En revanche, le taux majoré est abaissé à 25 % (L’échelle des taux s’établit donc à 25, 20, 10 et 6 %). Le bénéfice tiré de ces dispositions est évalué à 88 milliards de francs. La hausse de l’impôt sur le revenu des personnes physiques est plus modeste. Le taux de la taxe proportionnelle est porté de 18 à 22 % (de 5 à 5,5 % pour le taux réduit). Les allocations de salaire unique et de mère au foyer cessent d’être exonérées de la surtaxe progressive. Le régime des signes extérieurs de richesse est perfectionné. L’ensemble de ces mesures rapporte environ 50 milliards de francs. La taxe sur les viandes, la taxe sur les appareils de télévision et la taxe à l’essieu sont enfin relevées de 10 %.
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- 3 100 milliards de francs pour les dépenses sociales et les dépenses de fonctionnement de l'État (intérieur, justice, instruction...)
- 800 milliards de francs affectés aux investissements publics : la loi établit une distinction entre le logement social financé par l’État et le logement « privé» financé par l’épargne, ce qui permet une économie sur le budget d'environ 250 milliards de francs.
- 1 600 milliards de francs affectées aux dépenses militaires.
- « Prélèvements obligatoires des administrations publiques et des institutions communautaires », sur www.insee.fr (consulté le )
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Taux d'imposition Niveau d'imposition 5 % 0 - 4 400 F 15 % 4 400 - 7 000 F 20 % 7 000 - 12 000 F 25 % 12 000 - 18 000 F 35 % 18 000 - 30 000 F 45 % 30 000 - 60 000 F 55 % 60 000 - 120 000 F 60 % + 120 000 F - Serge Berstein, Pierre Milza, Histoire de la France au XXe siècle : 1958-1974, vol. 4, Éditions Complexe, (ISBN 9782870277614, présentation en ligne)
- Barbara Raue, Coins of Gold, Xlibris Corporation, , 155 p. (ISBN 978-1-4535-1991-2, présentation en ligne)
- Andy Pike, Origination : The Geographies of Brands and Branding, John Wiley & Sons, , 248 p. (ISBN 978-1-118-55627-6, présentation en ligne)
- René Leboutte, Histoire économique et sociale de la construction européenne, Bruxelles, Peter Lang, , 711 p. (ISBN 978-90-5201-371-8, présentation en ligne)
- Charles Pascal Tolno, Afrique du Sud : le rendez-vous de la violence, vol. 1, C.-P. Tolno, (présentation en ligne)
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