Élection présidentielle française de 1873

L'élection présidentielle française de 1873 s'est déroulée à Versailles le . Elle avait pour but d'élire le successeur d'Adolphe Thiers, qui avait démissionné de la présidence de la République le jour-même. Le maréchal Patrice de Mac Mahon fut élu par l'Assemblée nationale pour lui succéder.

Élection présidentielle française de 1873
Président de la République française
Corps électoral et résultats
Inscrits 772
Votants 391
50,65%
Patrice de Mac Mahon Légitimiste
Voix 390
99,74%
Président
Sortant Élu
Adolphe Thiers
Orléaniste
Patrice de Mac Mahon
Légitimiste

Débat sur le mode de désignation

Les lois du 31 août 1871 et du 13 mars 1873 ne disant rien sur la vacance, même provisoire, du pouvoir exécutif, la question qui se posa à l’Assemblée nationale  issue des élections législatives de 1871  fut de savoir comment procéder pour désigner un nouveau président de la République.

À l’initiative des monarchistes et de certains bonapartistes, une proposition fut déposée appelant l’Assemblée à se prononcer « immédiatement au scrutin » sur le successeur de Thiers. Le député de gauche Émile Lenoël intervint pour déclarer que les députés ne pouvaient se prononcer sur un nom sans violer le règlement de l’Assemblée et qu’il fallait en conséquence passer par une proposition de loi comme lorsque Thiers avait été nommé en 1871 par l'Assemblée nationale réunie à Bordeaux[1]. Le légitimiste Audren de Kerdrel contesta cette analyse : il ne s’agissait pas d’une loi, mais d’une « élection » : « aujourd’hui l’institution est créée ; nous conservons les lois existantes », l’Assemblée n’ayant pas l’intention de créer un nouvel exécutif comme un « directoire » ou un « triumvirat »[2].

Le président de l’Assemblée, Louis Buffet, expliqua qu'il s’agit simplement d'une « nomination ». En réponse au député de centre gauche Horace de Choiseul-Praslin, qui demandait « pour combien de temps sera-t-il nommé ? Sera-t-il irrévocable ? », Buffet indiqua que le successeur de Thiers « se trouverait exactement dans les conditions légales et constitutionnelles où se trouvait M. Thiers lui-même »[3].

Résultats

Mac Mahon fut élu grâce à la majorité monarchiste sortie des élections législatives de 1871 à la suite de la guerre franco-allemande. Son seul opposant fut l'ancien président de la Chambre des députés Jules Grévy, qui ne recueillit qu'une voix. Les députés de gauche (380 voix) ayant choisi de s'abstenir par rejet des deux candidats, Mac Mahon fut élu en un seul tour à une écrasante majorité (390 voix sur 391 suffrages exprimés).

L'expression « élection de maréchal » est restée depuis lors pour désigner une élection à la quasi-unanimité.

Candidat Unique tour %
Patrice de Mac Mahon
Légitimiste
390 99,74%
Jules Grévy
Républicain modéré
1 0,26%

Quand on vint informer le maréchal de Mac Mahon de son élection, son entourage n'eut aucun mal à le convaincre d'accepter sa nouvelle fonction. Il envoya sa lettre d'acceptation à l'Assemblée nationale le .

Durée du mandat

Par la loi du (dite « loi du septennat »), le président Patrice de Mac Mahon voit la durée de son mandat fixée à sept ans, soit jusqu'au .

Notes et références

  1. Journal officiel de la République française, Paris, , p. 3319
  2. Journal officiel de la République française, Paris, , p. 3320
  3. Ludovic de Thy, L’écriture des lois constitutionnelles de 1875. La fondation de l’ordre constitutionnel de la IIIe République, Dijon, université de Bourgogne (thèse en droit public), , 411 p., p. 300-301
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