Église Saint-Marcel de Fontfouillouse

L’église Saint-Marcel de Fontfouillouse[1] ou église Saint-Marcel-de-Fontfouilhouse[2] est une église du XIIe siècle inscrite à l'inventaire des monuments historiques, située sur la commune des Plantiers, dans le département du Gard.

Localisation

À une altitude de 645 mètres[3], l'église est située à 2,74 km du village des Plantiers par le chemin vicinal qui mène au col de Tinquos[1],[4]. Elle est essentiellement accessible par les pistes de randonnées[5],[6].

Localisée dans la région communément appelé « la Cévenne des Cévennes », sa construction a été réalisée sur la communauté de communes de la Vallée Borgne, l'une des trois vallées principales avec la vallée longue et la Vallée Française ou des Hauts Gardons. Le vallon millénaire dans lequel elle est construite fait partie des drailles ou voies de transhumance ovine parsemées de sentiers de grandes (GR) et petites randonnées[7],[8].

Historique

Le toponyme de Fontfouillouse est traduit par « fontaine feuillue », « fontaine feuillée » ou fouilhouse par « la bien feuillue »[4],[9],[10].

En 951, Les moines de Saint Chaffre sont installés à Sainte-Enimie (Lozère). Saint-Marcel de Fontfouillouse représente une étape pour les déplacements entre les Causses et le littoral méditerranéen. Pour construire l'église, les moines bénédictins de Saint-André-de-Valborgne[11] font appel aux tailleurs de pierre régionaux, le schiste étant la seule matière disponible dans le secteur. Les plaques ont été débitées sur place en pierre de taille de faible épaisseur pour le montage des parements. La difficulté et le coût de l'ouvrage sont probablement à l'origine de l'étalement du chantier sur trois campagnes[12]. Elle sert d'église paroissiale durant des siècles aux habitants catholiques de la région[11].

Elle est mentionnée sous le nom de : Ecclesia Sancti-Marcelli de Fonte-folhoso, en 1249, dans le cartulaire de l'abbaye Notre-Dame-du-Bonheur[13],[14] en lien avec l'abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert ou abbaye de Gellone. Puis, en 1384, sous la dénomination de la sénéchaussée de : locus Sancti-Marcelli de Fonte-folioso[14].

Uni en 1472 par le pape Sixte IV au chapitre de la collégiale de Saint-Jean d'Alès, les moines du prieuré effectuent la plantation de châtaigniers et pratique la sériciculture[13].

Le , une visite épiscopale du diocèse de Nîmes est faite à l'église. Il y est fait mention de la présence d'une cloche pesant vingt quintaux (le quintal du midi = 50 kilos), de l'appartenance de l'église au chapitre d'Alais et de la présence de cinq familles sur les lieux[15].

L'église est dévastée et pillée pendant les premières guerres de religion. Lors de la révolte des camisards en 1702, l’église est incendiée et abandonnée pour être restaurée en 1723[11]. En 1794, elle reprend ses offices[4] et perd sa qualité d'église paroissiale lors du Concordat de 1802[11]. Si elle a survécu aux guerres de religion, elle est définitivement abandonnée à la Révolution française[9].

Saint-Marcel de Fontfouillouse est le nom de la commune jusqu'en 1874[13].

Composition

L'église à l'architecture romane en berceaux est un ancien prieuré de montagne[9]. Elle est bâtie en appareil de lauzes de schiste des hautes Cévennes qui consiste à la mise en œuvre de la technique de la pierre sèche hourdée avec la présence d'un minimum de mortier de chaux et de terre[16]. Plusieurs campagnes de construction sont visibles comme la tour-clocher du XVIe siècle[2].

L'abside et le chœur peuvent être datés du début du XIIe siècle, la nef voûtée en berceau brisé de la seconde moitié du XIIe siècle, tandis que la chapelle méridionale n'aurait été ajoutée qu'au commencement du XIIIe siècle. Le clocher et la chapelle nord sont une adjonction réalisée en l'an 1503, suivant les indications de la plaque scellée au-dessus du porche d'entrée[12].

Protection

Lors d'une séance publique, du , auprès de l'Académie de Nîmes, M. l'Abbé de Girard de Coehorn émet une requête auprès de l'assemblée pour que l'église soit inscrite au catalogue des monuments d'intérêt historique du département[11].

Depuis le , l'édifice est inscrit dans sa totalité au titre des monuments historiques. La commune propriétaire des lieux en assure la surveillance avec l'aide d'une association locale[2]. À la fin des années 1980, des périodes de travaux de rénovation sont mises en œuvre permettant la mise à disposition d'un édifice préservé et accessible[4].

Références

  1. Fond cartographique proposé par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), publié sur le site Géoportail (consulté le 25 avril 2019)
  2. Notice no PA00103157, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le 25 avril 2019)
  3. Chemin : Église Saint-Marcel-de-Fontfouilhouse (363784709), publié sur le site d'OpenStreetMap (consulté le 29 avril 2019)
  4. Le jardin préservé de l’église de Fontfouillouse, publié le par Anaïs Lévêque, sur le site du Midi-Libre (consulté le 29 avril 2019)
  5. Saint-Marcel de Fontouillouse par Monteils, publié le par José Molina, sur le site visorando.com (consulté le 25 avril 2019)
  6. Les Cévennes en liberté avec le festival de la randonnée. Saumane : la serre des Clapisses, publié le par Sandra Ferley, sur le site du Midi-Libre (consulté le 25 avril 2019)
  7. Latitude 44.15611 nord - Longitude 3.68111 est, publié le par Henri Vincenot, sur le site En balade, né au vent (consulté le 29 avril 2019)
  8. Les Cévennes gardoises de col en col, publié le sur le site cevenol.canalblog.com (consulté le 29 avril 2019)
  9. [PDF] Dossier du monument historique numérisé, page 8/8, publié le sur le site de la base Mérimée (consulté le 25 avril 2019)
  10. [PDF] Les noms de lieux témoins de notre histoire, page 81/86, publié le par Hervé Abrieu, sur le site de l'academie-lascours.fr (consulté le 25 avril 2019)
  11. M. l'Abbé de Girard de Coehorn (Académie de Nîmes) (comportant : L'Église Saint-Marcel de Fontfouillouse), Mémoires de l'Académie de Nîmes : Années 1965, 1966 et 1967, vol. VII, t. LVI (Séance publique du ), Nîmes, Imp. Chastanier S.A, , br, 348 p., 20 cm (notice BnF no FRBNF34387869, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 153 (consulté le 29 avril 2019)
  12. Partie IX - Synthèse Chapitre LXVII - Axes nonagonaux, publié sur le site nonagones.info (corrélation géométrique et géographique) (consulté le 28 avril 2019)
  13. Les Plantiers, la haute vallée du Gardon, publié le sur le site nemausus.com (consulté le 26 avril 2019)
  14. Étienne Marthe Goiffon (1827-1905), Monographies paroissiales : paroisses de l'archiprêtré du Vigan (Église catholique), Nîmes, Imp. Lafare, Ducros Cousins, successeurs, , br, 434 p., in-8 (notice BnF no FRBNF30518854, présentation en ligne, lire en ligne), p. 114 (consulté le 28 avril 2019)
  15. Léon Ménard (ill. Anna Fonbonne, Claude Lucas, Chapitre III : Journal d'une visite épiscopale du diocèse de Nismes), Histoire civile, ecclésiastique, et littéraire de la ville de Nismes : suivie de dissertations historiques et critiques sur ses antiquités, et de diverses observations sur son histoire naturelle, t. 5, Paris, Chez Hugues-Daniel Chaubert, , 1079 p., In-4 (notice BnF no FRBNF30924311, présentation en ligne, lire en ligne), p. 17 (consulté le 26 avril 2019)
  16. [PDF] Dossier du monument historique numérisé, page 3/8, publié le sur le site de la base Mérimée (consulté le 26 avril 2019)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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