Église Saint-Loup de Namur

L'église Saint-Loup est un édifice religieux catholique situé dans le centre de la ville de Namur (Belgique).

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Église Saint-Loup

Façade avant de l'église Saint-Loup.
Présentation
Culte Catholique
Type Église paroissiale
Rattachement Diocèse de Namur
Début de la construction 1621
Fin des travaux 1645
Architecte Pierre Huyssens
Style dominant Baroque
Protection  Patrimoine classé (1936, no 92094-CLT-0003-01)
 Patrimoine exceptionnel (2013, no 92094-CLT-0003-01)
Site web www.eglise-saint-loup.be
Géographie
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Province Province de Namur
Ville Namur
Coordonnées 50° 27′ 51″ nord, 4° 51′ 48″ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Province de Namur

De style baroque, elle fut construite au XVIIe siècle comme « église Saint-Ignace » au service du collège Jésuite y attenant[style à revoir].

Elle devint paroissiale, sous le vocable de « Saint-Loup », en 1779.

Joyau de l’architecture baroque des Pays-Bas méridionaux, elle est également utilisée comme salle de concert .

Construction

Arrivés à Namur en 1610, les jésuites y reprirent un petit collège en l’agrandissant et construisirent ensuite, attachée au collège, une église dédiée à Saint Ignace le fondateur de la Compagnie de Jésus. Pierre Huyssens, le maitre du baroque belge, en fut l'architecte. Il n'en vit pas l’achèvement cependant, car l’édification de l’église commencée rondement en 1620 se ralentit faute de fonds et dura finalement 20 ans: de 1621 en 1641 (millésime de la charpente). Quatre ans de travaux supplémentaires furent nécessaires avant son inauguration et consécration par l’évêque de Namur, Englebert Dubois (1645).

Architecture, décorations et ameublements

  • Façade : L’église est de style baroque des Pays-Bas, inspiré de l’église du Gesù à Rome et surtout de Saint-Ignace (maintenant église Saint-Charles-Borromée) à Anvers. La façade de trois ordres en est très élégante. (Elle fut reconstruite lors de la restauration de 1865). Des lignes de structures classiques entrecoupées de décorations et ajouts baroques donnent à l'ensemble un équilibre harmonieux sans impression de surcharge. Le frontispice est surmonté de l'écusson portant le monogramme IHS, écusson traditionnel des œuvres et bâtiments jésuites. Malheureusement, l'absence d’espace - l’accès à l’église donne directement sur la rue - ne permet pas le recul nécessaire à une appréciation artistique de l’ensemble de la façade.
  • Tour : Les plans de Huyssens prévoyaient une tour-clocher au chevet de l’église (derrière l’abside) dont l'élancement aurait correspondu au verticalisme du frontispice. En 1645 sa hauteur ne dépassait pas la nef ; elle ne fut jamais achevée.
  • Intérieur : il fallut encore 30 ans pour achever la décoration et l’ameublement de l’église. On peut dire cependant qu’il nous apparaît aujourd’hui tel que ses créateurs l’avaient désiré :
  • Voûte : la grande voûte, comme celles des bas-côtés, est en pierre de sable entièrement sculptée. Une somptueuse originalité.
  • Tableaux : Jacques Nicolaï, frère jésuite (de Dinant) et disciple de Rubens, furent chargés de la décoration. Tous les tableaux (dont un cycle complet sur la Vierge Marie) sont de ses pinceaux. En 1779, neuf de ses toiles furent transférées à la cathédrale Saint Aubain.
  • Le maître-autel date de 1656. Il est de bois peint et contraste étrangement avec la décoration de la nef pour laquelle on ne lésina pas sur l'utilisation du marbre noir et rouge. Au-dessus du retable la statue de Saint Loup : en fait un Saint Ignace maladroitement transformé en évêque (mitre et crosse).
  • Les confessionnaux : 10 confessionnaux sont encastrés dans les murs des bas-côtés. Chefs-d’œuvre de boiserie lambrissée, ils sont cependant décorativement surchargés (entrelacs, frises, angelots, guirlandes, colonnes torsadées) et suggèrent déjà un baroque décadent[1].
  • La crypte : sous la dernière travée et l’abside se trouve une crypte. Un archéologue en 1849 y releva des inscriptions sur pierres tombales (de pères jésuites) datant du XVIIe siècle. La crypte fut plus tard utilisée à d’autres fins (chaufferie) et il ne reste plus que des fragments de ces pierres.

Histoire

Vue d'optique de l'église Saint-loup

1621 : pose de la première pierre. La construction de l'église prend pas moins de 20 ans, et coute fort cher. Les recteurs du collège jésuite doivent souvent faire des appels de fonds. En 1641 le gros œuvre est achevé. Encore ne fut-elle inaugurée et consacrée que quatre ans plus tard.

 : inauguration et consécration par Englebert Dubois, évêque de Namur. Elle est dédiée à Saint Ignace de Loyola. Décoration et ameublement prirent de nombreuses années supplémentaires.

1677 : l’autel latéral dédié à saint Ignace achevé en 1677 (le millésime est encore visible) conclut l’ensemble des travaux.

Pendant un siècle et demi, l’église Saint-Ignace sert aux nombreuses activités liturgiques et apostoliques des jésuites qui résident au collège y attenant: congrégations mariales, prédications, de même qu’à des activités religieuses liées à la formation données aux jeunes gens du collège.

1773 : suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément XIV : les jésuites doivent quitter leur collège et église de Namur. Comme l’ancienne église Saint Loup, voisine de Saint-Jean-Baptiste, menaçait ruines les autorités de la ville donnent au curé et paroissiens l'usage de l'église Saint-Ignace.

1777 : l'église devient paroissiale sous le patronyme de Saint Loup, évêque de Troyes, (mort en 478). Le transfert solennel a lieu le . Quelques trésors de l’ancienne église, tel que les candélabres et le crucifix du maître-autel trouvent place dans la nouvelle église Saint-Loup. Par ailleurs plusieurs toiles de Jacques Nicolaï sont acquises par les chanoines de Saint Aubain pour leur cathédrale.

1809 : l’église a traversé sans encombre les troubles de la Révolution française. De nouveaux tableaux remplacent les toiles de Nicolaï emportées à la cathédrale.

1864-67 : restauration majeure de l’édifice: la façade est reconstruite en pierre bleue.

En 1862, l'écrivain Victor Hugo la décrivait comme « le chef-d’œuvre de l’architecture jésuite »[2].

En 1866 Charles Baudelaire, qui effectuait une tournée de conférences à travers la Belgique, tombe victime d'une attaque au sortir de l'église. Cette attaque due à la syphilis le laisse aphasique. Le poète dit de Saint-Loup "Merveille sinistre et galante. Saint-Loup diffère de tout ce que j’ai vu des jésuites. L’intérieur d’un catafalque brodé de noir, de rose et d’argent. Confessionnaux, tous d’un style varié, fin, subtil, baroque, une antiquité nouvelle. L’église du Béguinage à Bruxelles est une communiante. Saint-Loup est un terrible et délicieux catafalque."[3].

En 1886 une nouvelle chaire de vérité, œuvre du sculpteur dinantais Benjamin Devigne, est installée, adossée au troisième pilier du bas-côté droit.

En janvier 1936 : l'ensemble des bâtiments (église et collège  devenu l' Athénée royal François Bovesse ) est classé par la Région wallonne.

De 1979 jusqu'en , une restauration globale fut entamée par les pouvoirs publics[1].

En , la Région wallonne subventionne la restauration de l'orgue de l'église pour un montant de 874,846 €[4].

Galerie

Notes et références

  1. Service Public Wallonie, « Conservation-restauration des confessionnaux de l’église Saint-Loup à Namur », Les Cahiers nouveaux, (docum1.wallonie.be/documents/CAHIERS/CN81/CN81_c1a4_lambert.pdf)
  2. Victor Hugo, Les Misérables, t. V, Paris, , 575 p. (lire en ligne), p. 349
  3. Charles Baudelaire, Œuvres posthumes, Paris, Mercure de France, , 3e éd. (lire en ligne)
  4. DH.be, « 874.846 euros pour la restauration de l'orgue de l'église Saint-Loup », sur www.dhnet.be, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Ferdinand Courtroy: L'ancienne église des jésuites de Namur, Namur, 1938.
  • AA.VV.: Les Jésuites à Namur (1610-1773), Namur, 1991.
  • Thérèse Cortembos, Sophie Denoël, Alain De Winiwarter et Robert Lambert, L'église Saint-Loup à Namur, Agence Wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 125), , 64 p. (ISBN 978-2-87522-074-5)

Articles connexes

Liens externes

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