Église Notre-Dame-de-la-Nativité de Saverne

L’église Notre-Dame-de-la-Nativité de Saverne est une ancienne collégiale située à Saverne dans le département du Bas-Rhin en France. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1977.

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Église Notre-Dame-de-la-Nativité de Saverne

Église Notre-Dame-de-la-Nativité
Présentation
Nom local Oberkirche
Culte Catholique
Dédicataire Vierge Marie,saint Barthélemy, saint Ulrich
Type Église paroissiale, précédemment collégiale
Rattachement Archidiocèse de Strasbourg, paroisse de Saverne (siège)
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Architecte Hans Hammer
Style dominant gothique
Protection  Classé MH (1977, église avec chapelle, bâtiment annexe (façades, toitures, crypte-ossuaire, chapelle)
Géographie
Pays France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Commune Saverne
Coordonnées 48° 44′ 28″ nord, 7° 21′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Alsace
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin

Initialement église paroissiale consacrée sous le vocable de saint Barthélemy et saint Ulrich, elle fut élevée en 1485 au rang de collégiale consacrée à la Nativité de la Vierge, statut qu’elle perdit à la Révolution française, comme toutes les autres collégiales.

Sur le plan architectural, il s’agit d’un édifice complexe juxtaposant des éléments issus de différentes campagnes de travaux : une phase initiale de construction en style roman, vers le milieu du XIIe siècle, dont subsiste essentiellement le clocher-porche, une première campagne gothique à la fin du XIVe siècle, dont le principal témoin visible est le chœur, et une seconde campagne gothique à la fin du XVe siècle, dont date une grande partie de la nef, ainsi que le bas-côté nord et la chapelle le prolongeant.

Dans le périmètre de l’église se trouve également un bâtiment annexe comprenant une crypte-ossuaire, surmontée d’une chapelle consacrée à saint Michel, ainsi qu’une ancienne galerie de style Renaissance, qui a été convertie en sacristie.

Historique

L’église romane

Bien que de forts soupçons existent quant à l’existence antérieure de lieux de culte chrétiens et païens sur le site de l’église actuelle, aucune preuve n’en a été découverte[1]. Le plus ancien document mentionnant directement l’église est une donation en faveur de celle-ci réalisée le par l’écuyer Henri de Borre. Avant cette date on trouve mention de curés de Saverne dès 1211, ce qui laisse supposer, de manière indirecte, que l’église existait déjà avant cette première mention[2]. Par ailleurs, les caractéristiques architecturales des parties les plus anciennes de l’édifice, en particulier les premiers niveaux du clocher-porche, indiquent une époque de construction bien antérieure, probablement vers le milieu du XIIe siècle[3].

Cette construction s’inscrit dans le contexte de l’affirmation de la domination de la ville de Saverne par les évêques de Strasbourg, qui forcent progressivement les Geroldseck et les empereurs à leur céder leurs droits[4]. L’église est alors consacrée sous le vocable de saint Barthélemy ainsi que de saint Ulrich et remplace en tant qu’église paroissiale l’ancienne Bergkirche, qui était une église dite marchiale, c’est-à-dire desservant plusieurs communautés, et se trouvant donc très excentrée.

La première campagne gothique

Le premier changement majeur dans la structure de l’édifice intervint dans le troisième quart du XIVe siècle. Les travaux commencèrent par la construction du chœur gothique, qui ne fut pas immédiatement voûté, mais resta simplement charpenté ou lambrissé[5]. S’ensuivit la reprise de la nef qui, d’après le peu d’éléments romans conservés dans celle-ci, fut de grande ampleur : le mur oriental fut entièrement démoli et reconstruit, tandis que les murs nord et sud furent percés de baies gothiques, l’ensemble de la nef étant par ailleurs rehaussé de plusieurs mètres. Cette surélévation des murs entraînant celle des toitures, elle eut pour conséquence d’enlever son caractère de tour au clocher, qui ne dépassait pratiquement plus du toit de la nef et dont les baies orientales donnaient désormais dans les combles. Plutôt que de reconstruire une tour ou d’ajouter un étage gothique, le maître d’œuvre prit le parti rare de conserver l’aspect roman de la tour : il démonta le dernier étage sur trois côtés puis le remonta en conservant ses éléments romans, moins les baies qui furent réinsérées dans un nouvel étage ajouté au-dessus. La tour fut toutefois coiffée d’une flèche de charpente plus gothique que la toiture en bâtière d’origine. Enfin, cette première grande campagne de travaux s’acheva par la construction de la voûte du chœur, qui eut lieu au début du XVe siècle.

Parallèlement, des travaux furent entrepris dans les bâtiments annexes de l’église. En particulier, on construisit une chapelle au-dessus de l’ossuaire, qui se trouvait à l’extrémité orientale du cimetière paroissial installé au nord de l’église ; elle fut achevée en 1456 et dédiée à saint Michel[6].

La deuxième campagne gothique

Le changement majeur de la fin du XVe siècle eut lieu sous l’épiscopat d’Albert de Bavière, qui éleva l’église au rang de collégiale en 1485 afin de permettre à l’église d’accueillir les chanoines d’Obersteigen, dont le chapitre résultait de la sécularisation en 1482 de l’Ordre de Steigen (de). Celui-ci, fondé à Obersteigen au XIIe siècle, s’était installé au centre-ville de Saverne en 1303 et y avait construit un couvent, dont les bâtiments furent alors transférés aux franciscains[7].

Cette élévation fut accompagnée d’une modification du protecteur principal, qui devint la Vierge Marie en sa Nativité ; les anciens vocables subsistèrent comme protecteurs secondaires et furent augmentés en 1501 de saint Wolfgang et sainte Agnès[8]. À partir de ce moment, les curés ne furent également nommés que parmi les chanoines[9].

Parallèlement, plusieurs confréries firent de l’église leur siège : celle de la Très Sainte Trinité et de la Sainte Croix en 1470, de même que celle de saint Sébastien, qui rassemble les corporations des arbalétriers et celle des arquebusiers. La confrérie de saint Valentin, à laquelle adhèrent les membres de la corporation des tailleurs, déménage de l’église conventuelle à l’église paroissiale en 1483, et il s’y ajoute encore celle de saint Wolfgang en 1489[2]. Chacune de ces confréries dispose d’un autel à l’intérieur de l’église, qui s’ajoutent ou remplacent des autels préexistants.

Ces changements dans l’organisation du culte furent accompagnés d’importantes modifications architecturales entre 1493 et 1501, dont l’architecte fut Hans Hammer, ancien maître d’œuvre de la cathédrale de Strasbourg. Les premiers travaux consistèrent en l’adjonction d’un collatéral sur le côté nord de la nef, prolongé d’une chapelle consacrée à la Vierge et destinée à accueillir le tombeau monumental d’Albert de Bavière réalisé par le sculpteur Nicolas de Haguenau[10]. Cette première phase peut-être datée de 1493-1494, comme l’indiquent les millésimes gravés en différents points du collatéral et de la chapelle ; la seconde phase, qui eut lieu vers 1501 d’après le millésime gravé sur l’un des contreforts, consista à voûter la nef. Ces deux phases de chantier furent accompagnées d’autres travaux de plus faible ampleur : modification de certaines baies du mur sud de la nef, construction de la chaire et construction (ou reconstruction) du jubé. La seconde campagne gothique se termina par le voûtement de la chapelle Saint-Michel, qui porte le millésime de 1504 et la marque de Hans Hammer.

Bien que la seconde campagne gothique soit le dernier chantier majeur, il y eut encore un dernier petit chantier en 1539, lorsque l’évêque Guillaume de Honstein commande à son maître maçon Blaise Zingg une galerie en style Renaissance devant prendre place le long du mur d’enceinte, entre l’ossuaire et la porte de l’Oberhof. Cette galerie devait non seulement servir de circulation entre le château et la chapelle Saint-Michel, mais aussi recevoir une représentation sculptée du Christ au Mont des Oliviers ; en outre elle fut surmontée d’un étage dans lequel fut installé une bibliothèque. Ces travaux, achevés en 1541, entraînèrent également le remaniement de l’accès à l’ossuaire, désormais enterré sous la galerie, ainsi que le voûtement du corridor crée entre le mur d’enceinte et celui de la galerie, du fait qu’il devait supporter une partie de l’étage supérieur[11].

Les transformations postérieures au Moyen Âge

La réalisation de la galerie fut le dernier chantier dont l’exécution était planifiée et dont le but était d’améliorer autant la fonctionnalité que l’esthétique de l’église et de ces annexes. À partir du XVIIe siècle, l’église ne connut que petites réparations et constructions de fortune, qui altérèrent considérablement les bâtiments à certains endroits et tinrent rarement compte de l’esthétique.

En 1619, peut-être en prévision du siège de la ville par Mansfeld et la nécessité de disposer de davantage d’espaces couverts, la galerie du Mont des Oliviers fut doublée par un nouveau mur, tandis que celui de la chapelle Saint-Michel était rehaussé d’un étage[12]. Au même moment, un nouveau bâtiment de deux étages, qui prit le nom de Ritterstube, fut construit le long du mur du chœur, à l’est de la chapelle de la Vierge. L’église ne fut pas endommagée par ce premier siège, mais le fut lors de celui de 1632, après lequel il fallut remplacer l’intégralité de la toiture. En 1717, le jubé est déplacé à sa place actuelle, contre le mur est de la nef[13].

La fin du XVIIIe siècle fut le début d’une période de grands dommages pour l’église, qui débuta par la démolition de la flèche de charpente gothique en 1760. Puis vint la Révolution durant laquelle les cloches furent confisquées, les tombeaux des évêques pillés et celui d’Albert de Bavière complètement détruit. L’église fut un temps convertie en temple de la Raison et en lieu de réunions politiques, avant d’être finalement transformée en entrepôt à foin[14]. L’église fut rendue au culte catholique en 1799[15]. Cette période de destructions s’achève en 1842 par la destruction de la flèche coiffant le chœur.

Après 1870, les nouvelles autorités allemandes nommèrent un nouveau curé et ordonnèrent une grande restauration de l’église : la Ritterstube fut démolie, le badigeon beige qui couvrait l’intérieur décapé, le mobilier refait en style néo-gothique et de nouveaux vitraux installés. Vers 1910, l’espace à l’intérieur de l’église étant considéré comme insuffisant pour le nombre de paroissien et l’état de la tour particulièrement mauvais, le curé Huber envisagea un projet particulièrement ambitieux consistant non seulement à ajouter un collatéral au sud, mais surtout à détruire le clocher-porche pour étendre la nef vers l’ouest, en lui ajoutant deux tours. Ce premier projet fut rejeté par l’administration qui conditionna la réalisation des travaux au remontage de la tour à l’identique[16].

L’état de la tour continuant de se dégrader de manière alarmante, l’administrateur du district ordonna à partir du la fermeture de l’église et interdit la sonnerie des cloches. L’étude technique qui fut réalisée préconisant le démontage et la reconstruction presque complet de la tour, le curé Huber tenta alors de relancer son projet d’agrandissement en proposant d’en profiter pour décaler la tour de dix mètres vers le sud, de construire dans son prolongement un collatéral et d’étendre la nef et le bas-côté nord pour les aligner sur la tour, avec une façade néo-gothique. Malgré la campagne d’opinion intense du curé, le projet fut rejeté après qu’une nouvelle solution technique bien moins coûteuse ait été trouvée[16]. L’église put être à nouveau ouverte au culte le , mais il fallut attendre le pour que les cloches puissent de nouveau sonner.

L’église fut endommagée par un bombardement aérien le , qui occasionna la destruction d’une partie des vitraux. La Seconde guerre mondiale n’entraîna pas de dégâts importants, mais l’ossuaire fut transformé en abri anti-aérien et ne fut restauré dans ses dispositions antérieures que lors des travaux de 1969-1973. Lors de cette même campagne, la majorité du mobilier néo-gothique fut enlevée. Peu après ces restaurations, en 1977, l’église a été classée Monument historique[17].

Architecture

Clocher-porche

Clocher-porche vu du nord

Le clocher-porche est la partie de l’église dont l’aspect évoque le plus le style roman, avec ses bandeaux d’arcatures et sa frise à damier typique des édifices romans de la région, comme Marmoutier, Reutenbourg ou Schwenheim. La tour originale ne comportait que quatre niveaux surmontés d’une toiture en bâtière, mais a été surélevée à la fin du XIVe siècle, ce qui explique pourquoi les deux niveaux supérieurs de la tour actuelle sont composés de pierres d’aspect différent et comportent des trous de griffe, alors que les niveaux inférieurs en sont dépourvus[alpha 1]. À la suite de ces travaux, la tour fut coiffée d’une grande flèche de charpente, qui fut abattue en 1760 et remplacée par une toiture pyramidale. Celle-ci a été légèrement modifiée en 1834 pour lui donner sa forme actuelle, ce qui nécessita de refaire également les dernières assises de la tour, d’où leur aspect également différent[18]. L’étage des cloches, au dernier niveau, ouvre sur l’extérieur par des baies géminées dont les colonnettes médianes sont des réemplois de style roman.

L’escalier adossé au côté sud a été construit au XIXe siècle et donne accès la tribune de la nef et, de là, aux étages supérieurs de la tour et à l’ensemble des combles[19].

Le portail en plein cintre est très simple, sans ornements. Les portes qui le ferment, installée en 1894, sont de style néo-roman et imitent celles de l’église de Saint-Jean-Saverne[20]. À droite du portail on peut voir une ligne gravée de 183cm avec l’inscription dis ist di holz dan[alpha 2] : cette ligne servait au Moyen Âge et à l’époque moderne d’étalon pour le bois flotté sur la Zorn[19]. Une gravure représentant un cavalier, presque effacée, est visible à gauche de l’inscription. La niche au-dessus de la porte est probablement une modification postérieure à la construction[18]. La statue de la Vierge à l’Enfant qui l’occupe a été installée en 1874, en remplacement d’une statue du même sujet datant du XVe siècle, qui se trouve désormais au Musée de Saverne[21].

À l’intérieur, le rez-de-chaussé est une salle carrée, voutée d’ogives, avec des banquettes en pierre le long des murs sud et nord, ce dernier portant par ailleurs encore les traces des saignées réalisées lors des travaux de 1912[18]. La porte donnant sur la nef était originellement en plein cintre et similaire au portail, mais a été transformée en arc brisé ultérieurement, de manière assez peu soignée.

Chœur

Rien ne subsiste d’un hypothétique chœur roman, le chœur actuel datant entièrement de la première campagne gothique, entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe siècle. Le chœur se démarque nettement de la nef par son aspect élancé, son appareil de grès visible dont les pierres sont marquées de trous de griffe et ses grandes fenêtres apportant une grande quantité de lumière à l’intérieur. Bien que paraissant homogène à première vue, il montre des traces d’importantes modification postérieures à la construction au niveau du système de couverture : les piles supportant la voûte ne font ainsi pas corps avec le mur, mais ont été incrustées dans celui-ci à posteriori, en coupant le bandeau mouluré qui court sous les fenêtres[5].

Le chœur était surmonté d’une haute flèche, dont on ne connaît pas la date de construction, qui fut détruite en 1842[22].

Nef

La nef actuelle est le résultat de la transformation progressive de la nef romane au fil des siècles. Il ne subsiste de cette dernière que la partie inférieure du mur sud, mais les éléments qui y sont conservés sont suffisant pour avoir une idée générale de sa forme : elle occupait la même surface que la nef actuelle et était percée de petite fenêtres en plein cintre dont subsiste un exemplaire bouché dans la dernière travée. Les traces de deux arcs bas en plein cintre d’époque romane ont été également découverts à la base du mur sud, mais leur fonction demeure inconnue[23].

Cette première nef de l’époque romane fut modifiée une première fois lors de la première campagne gothique. Les murs gouttereau et la toiture furent rehaussés, tandis que de nouvelles baies furent aménagées ; il subsiste de ces travaux la fenêtre la plus orientale côté sud, ainsi que les restes d’une série de baies dans ce qui reste du mur nord, qui est aujourd’hui dissimulé dans le comble du collatéral[23].

La grande voûte à résille date des grands travaux de l’extrême fin du XVe siècle et sa conception montre qu’elle n’était pas prévue lors de la construction du collatéral en 1494[24]. Ce chantier posa des difficultés techniques conséquentes : le maître d’œuvre dû composer avec l’ancienne nef, sur laquelle s’appuyaient les parties récemment construites, mais dont les murs étaient trop faibles pour pouvoir supporter la charge d’une voûte, la voûte devait aussi couvrir un espace très large sans supports intermédiaires[alpha 3], et enfin il ne pouvait construire des piles trop volumineuses, au risque sinon d’encombrer l’espace intérieur. Il adopta donc une solution ingénieuse, mais complexe : il construit des piliers intérieurs, adossés côté sud à des contreforts, et côté nord aux piliers des grandes arcades, les murs subsistant comme simples cloisons n’ayant plus aucun rôle structurel. L’impossibilité d’installer des contreforts du côté nord, du fait de la présence du collatéral, empêcha cependant d’élever la voûte aussi haut que celle du chœur, d’où sa faible hauteur[25]. Les clés de voûtes sont ornées des armoiries d’Albert de Bavière, de membres de sa famille et de villes de la région.

Deux des piliers du côté sud, le premier et le dernier, sont ornés de sculpture : un ange tenant les armoiries d’Albert de Bavière pour le premier et un chien assis pour le dernier. Beyer rapproche ce dernier de sculptures similaires se trouvant sur le tabernacle de l’église principale d’Ulm et attribué à Nicolas de Haguenau[26]. Sur le mur oriental, du côté sud, subsistent des restes d’une fresque du Moyen Âge représentant des personnages agenouillés en prière sur fond de motifs décoratifs noirs et rouges.

Collatéral nord et chapelle de la Vierge

Chapelle de la Vierge

Le collatéral nord fut construit vers 1494, comme l’indique un millésime portant cette date qui se trouve sur la baie ouest. Lors de la construction des grandes arcades lui permettant de communiquer avec la nef, le choix technique fut de ne pas détruire complètement le mur de celle-ci, mais de simplement percer les arcs en sous-œuvre[24]. La porte occidentale, qui donne sur l’extérieur, porte sur l’ébrasement gauche une tête d’homme barbu, et sur l’ébrasement droit une sculpture fortement érodée ; une autre porte, désormais murée, s’ouvrait côté nord vers le cimetière. Le collatéral est entièrement voûté d’ogives retombant sur des culots sculptés et comportant des clés armoriées, en particulier avec le blason du Landgraviat d’Alsace et d’Albert de Bavière. La voûte présente toutefois un défaut à l’extrémité est du collatéral, où ses voûtains pénètrent dans le mur au lieu de retomber proprement sur un support. Grodecki attribue ce problème à un changement de plan lors de la construction de la chapelle de la Vierge, qui aurait été rallongée d’une demi-travée aux dépens du collatéral[25].

Cette chapelle porte sur l’un des contreforts extérieurs la date de 1493, et il est établi par ailleurs qu’elle a été consacrée en 1496[24]. Longue de trois travées et demi, elle est couverte d’une voûte en résille similaire à celle de la nef, retombant sur des culots sculptés et avec des clés ornées d’armoiries, notamment celles d’Albert de Bavière. Les fenêtres sont du même style que celles du collatéral et, à l’extérieur, sur le rebord de l’une d’elle se trouve un nid d’hirondelle sculpté.

La chapelle était destinée à accueillir le tombeau d’Albert de Bavière. Celui-ci a été en grande partie détruit à la Révolution, et il n’en subsiste que quelques traces sur le mur nord. Invisibles sous le dallage, en avant de l’autel, se trouvent trois caveaux voûtés. Celui de gauche contient le sarcophage de Jean de Manderscheid, identifié grâce aux armoiries peintes sur les parois[alpha 4]. Au centre se trouve le cercueil d’Armand Jules de Rohan, archevêque de Reims décédé alors qu’il était de passage à Saverne. À droite se trouvait le tombeau d’Armand Auguste de Rohan-Soubise, qui a été saccagé et pillé à la Révolution[27]. Le mausolée d’Érasme de Limbourg se trouvait également dans la chapelle, le long du mur sud, mais il ne subsiste aucune trace de son existence, de même que du grand monument de Jean de Manderscheid, placé au même endroit, qui est cependant connu par un dessin conservé au musée Národni de Prague[28].

Entre le collatéral et la chapelle qui le prolonge se trouve une grille en fer forgé réalisée vers 1778 par Jean-Baptiste Pertois, similaire à celle qu’il avait exécutée dix ans plus tôt pour la cathédrale de Strasbourg[29].

Ossuaire

De tous les bâtiments annexes, l’ossuaire est probablement le plus ancien : bien qu’il ne soit pas documenté avant la construction de la chapelle Saint-Michel au début du XVe siècle, les historiens le datent généralement du XIVe siècle[30]. Il s’agit d’une salle carrée complètement aveugle, voûtée d’ogives retombant aux angles sur des piliers courts, ouverte au sud sur un couloir par deux arcades en plein cintre et disposant d’un autel en pierre collé au mur est.

Il a contenu des ossements jusqu’en 1904, mais le cimetière paroissial, qui occupait l’espace au nord de l’église, ayant été déménagé à la fin du XVIIIe siècle, il n’était probablement plus utilisé dans ce rôle depuis au moins un siècle[30]. Alors qu’il est aujourd’hui totalement enfermé dans d’autres constructions, il était à l’origine isolé dans le coin nord-est du cimetière, appuyé contre la muraille de la ville se trouvant derrière, les deux grandes arcades permettant de voir les ossements ; en revanche on ignore s’il était déjà en partie enterré comme aujourd’hui, où si cette situation est le résultat d’un remblai postérieur[30].

Lors de la construction de la galerie de Guillaume de Honstein, l’entrée de l’ossuaire, se trouvant directement sous la travée nord de celle-ci, se retrouva condamnée et il fallut la réaménager en créant en avant des arcades un couloir voûté d’arêtes qui donnait sur l’extérieur à l’ouest. Ce travail fut à refaire lors de l’élargissement de la galerie, qui couvrit à nouveau l’entrée.

Chapelle Saint-Michel

Les bâtiments annexes

La chapelle Saint-Michel se trouve au-dessus de l’ossuaire, mais n’est pas à proprement parler un étage de celui-ci : étant de dimensions plus importantes ses murs extérieurs ne se trouvent pas au droit de ceux de l’ossuaire et disposent probablement de leur propre fondations[30]. L’intérieur est divisé en deux travées, dont la plus orientale est irrégulière, le mur s’infléchissant au nord-est du fait de la présence de la tourelle d’escalier ; cette disposition à des conséquences sur la voûte d’ogive, qui de ce côté retombe sur un culot placé haut sur le mur.

La porte d’entrée, côté ouest, est constitué d’une porte géminée surmontée d’un linteau massif dont la taille donne à chaque porte un tympan en arc brisé décorés de trilobes. Ces tympans étaient également dotés de sculptures qui ont été martelées à la Révolution, mais dont les restes permettent d’identifier trois écus à gauche, une étoile et peut-être le Soleil et la Lune à droite[31]. À l’intérieur un escalier étroit au sud-ouest donne accès à l’ossuaire et une porte à l’est sur un corridor. Initialement la chapelle était éclairée par deux baies sur trois côtés, mais seules celles du côté nord donnent encore sur l’extérieur ; les fenêtres du côté ouest donnent sur le corridor et ne fournissent de la lumière qu’indirectement par des jours percés dans le mur d’enceinte ; celles côté sud ont été murées au moment de la construction de la galerie de Guillaume de Honstein. La conséquence de ces modifications est que la chapelle, qui était à l’origine très lumineuse, est aujourd’hui plutôt sombre[31].

La voûte comporte des sculptures d’un style similaire à celles des autres parties de l’église de la même époque, comme la nef, le collatéral et la chapelle de la Vierge. Chaque culot est ainsi orné d’un personnage, parmi ceux-ci se trouve sur le culot nord-est un homme tenant un phylactère avec la date 1504, et les deux culots médians portent des anges tenant des écus, qui devaient être peints, mais qui sont désormais vides. En outre, une des clés de voûte est sculptée aux armes d’Albert de Bavière et au-dessus de la console de l’ange nord se trouve la marque de maître de Hans Hammer[32].

La chapelle et son étage ont accueilli le musée de Saverne de 1858 à 1969, date à laquelle elle a été rendue au culte[33].

Galerie de Guillaume de Honstein

L’ancienne galerie, dite du Mont des Oliviers ou de Guillaume de Honstein, est aujourd’hui un bâtiment composé de trois niveaux coiffés d’un comble, construit dans le prolongement de la chapelle Saint-Michel au nord, et relié à l’ancien Oberhof au sud. Il paraît de l’extérieur assez banal, voire disgracieux, du fait de ses fenêtres dont les encadrements sont tous dépareillés. À l’origine, la galerie était une circulation permettant de rejoindre la chapelle Saint-Michel depuis l’Oberhof, tandis que l’étage abritait une bibliothèque. À l’intérieur, caché désormais par la travée adjointe au XVIIe siècle se trouve l’ancienne galerie Renaissance et sa voûte curviligne retombant sur de courtes colonnes à chapiteaux d’inspiration corinthienne. Outre les ornements de ces chapiteaux, le décor sculpté comporte également des masques animaux sur les bases des colonnes et les armes de Guillaume de Honstein au milieu de la voûte.

Dès le XVIIIe siècle la galerie avait perdu son rôle de circulation, servant à enfermer les ivrognes et de dépôt de bois[34]. Elle a été ensuite été utilisée comme débarras avant qu’une partie soit convertie en sacristie. Elle a fait l’objet d’une importante restauration entre 1969 et 1973, qui a visé notamment à retirer le cloisonnement intérieur qui avait été construit au XIXe siècle[33].

Mobilier

Bénitier et fonts baptismaux

Fonts baptismaux de Hans Faber

Encastré dans le mur à gauche de la porte de l’ancienne sacristie, ce bénitier porte la date de 1476 sur sa corbeille ornée d’arcatures en bas-relief. Sur cette même corbeille est gravée l’inscription N+D/W/F+D/S, que Joseph Walter interprète comme signifiant Nimm dieses Wasser für deine Seele Prends cette eau pour ton âme »), en sa basant sur une inscription de Sainte-Sophie de Constantinople[35]. La colonnette torsadée et l’ange sur lequel repose le bénitier sont probablement respectivement du XIXe siècle et du XVIIe siècle[35]. Il est classé Monument Historique au titre des objets depuis le [36].

Les fonts baptismaux situés dans l’ancienne sacristie ont été réalisés en 1615 par le sculpteur Hans Faber[26]. La cuve porte sur son pourtour une représentation du baptême du Christ encadrée par les quatre Évangélistes, saint Ambroise, saint Augustin et, sur la face opposé à la scène du baptême, le chrisme. Le pied, avec ses enroulements de cuirs et ses feuilles d’acanthe, est caractéristique de la Renaissance alsacienne[26]. Les fonts sont classés Monument Historique au titre des objets depuis le [37].

D’autres fonts baptismaux à décor d’architectures gothiques se trouvent dans la chapelle Saint-Michel. Ils portent l’inscription Nisi quis natus fuerit denuo non potest videre regnum Dei. Tempore Ruperti ducis Bavariæ episcopi argentinensis – fecit Paulus Hock plebanus anno 1475 Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Fait par Paul Hock, curé, l’année 1475 au temps de l’évêque de Strasbourg Robert duc de Bavière. »)[38].

Chaire

Chaire réalisée en 1495 par Hans Hammer

La chaire de Hans Hammer se trouve dans la deuxième travée de la nef, appuyée contre un pilier. La cuve à trois pans est ornée des formes géométriques caractéristiques des réalisations de Hans Hammer, ainsi que de motifs végétaux et de colombes. La pyramide sur laquelle elle se trouve est ornée de frises de vignes, d’une tête de Christ en bas-relief et de deux anges en ronde bosse, qui, souriants, tiennent des reliques de la Passion, respectivement les clous et la croix. Au départ de la rampe de l’escalier se trouve une autre sculpture d’un homme en prière et tenant un chapelet. À la jonction de l’escalier et de la cuve se trouve le millésime 1495 et au-dessus de celui-ci la marque de maître de Hans Hammer, encadrée par ses initiales.

Beyer fait remarquer le caractère pataud des sculptures, semblables à celles du pied de la chaire de la cathédrale de Strasbourg, qui détonnent avec le reste de l’ouvrage par la maladresse de l’exécution, et les attribue à la même main[26].

La chaire est classée Monument Historique au titre des objets depuis le [39].

Cloches

La Bürgerglocke[alpha 5] tire son nom du fait qu’elle n’était pas seulement utilisée pour les offices religieux, mais aussi pour toute sorte de moments de la vie quotidienne : incendies, attaques, ouverture du marché, jour de paiement des impôts, orages, etc.[40]. D’un diamètre d’1.39m pour 1.15m de hauteur et un poids estimé à 1800kg, elle sonne en mi dièse[40]. L’inscription qu’elle porte autour du bord supérieur semble cependant indiquer qu’il s’agit plutôt d’un surnom, et que la cloche a été baptisée sous le nom de Gloria[alpha 6]. En plus de l’inscription, la cloche porte une représentation de la Vierge, de l’Annonciation, du Christ au Mont-des-Oliviers, de la Crucifixion, de la Résurrection et l’allégorie du Christ et du cep de vigne, ainsi que les armoiries de Robert de Bavière. Ces dernières, ainsi que le nom Jost dans l’inscription ont fait attribuer la réalisation de cette cloche au fondeur strasbourgeois Thomas Jost entre 1440 et 1478[41].

La cloche fut sauvée une première fois à la Révolution, alors que toutes les cloches étaient fondues pour faire des armes, par le maire qui invoqua le besoin de conserver la cloche de la ville pour les usages municipaux. Elle échappa de nouveau de justesse à la fonte en 1828, lorsque le curé voulu la faire fondre pour refaire une sonnerie complète ; les habitants firent alors une pétition au préfet, qui interdit le projet[42].

Trois nouvelles cloches furent ajoutées à la Bürgerglocke en 1836 : Françoise (fa), Henriette (sol) et Fanny[42].

La Bürgerglocke est classée Monument Historique au titre des objets depuis le [43].

Jubé

Le jubé actuel date de la fin du XVe siècle et se trouve désormais à l’extrémité ouest de la nef, où il sert de tribune à l’orgue. Il a été installé à cette place en 1717, alors qu’il se trouvait primitivement à l’opposé, où il servait cependant déjà de tribune à un orgue[44].

Il se présente sous la forme d’une galerie large de cinq travées couverte de voûtes à liernes et tiercerons et ouvrant vers l’ouest par des arcs brisés. Certaines des voûtes sont ornées d’écus et de visages sculptés. Il ne subsiste de la balustrade d’origine que le fragment se trouvant sur le retour nord de la tribune. Elle avait été enlevée en 1717, puis rétablie en 1825, avant d’être à nouveau supprimée en 1922 lors de l’élargissement de la tribune[45] ; une importante section en subsiste toutefois, déposée dans l’ossuaire, ainsi que des fragments au musée de Saverne[38].

Monuments funéraires et épitaphes

Épitaphe de Robert de Bavière

Robert de Bavière fut le premier évêque inhumé dans l’église. Son épitaphe est incrustée dans une niche du mur nord du chœur. Elle est composée de deux éléments : au-dessus ses armoiries, surmontées d’un heaume à cimier et abondamment encadrées de lambrequins ; au-dessous se trouve l’épitaphe à proprement parler. Ce monument a été endommagé à la Révolution et a fait l’objet d’une lourde restauration en 1877[27].

En face de l’épitaphe de Robert de Bavière, incrusté dans le mur sud du chœur, se trouve le monument de Guillaume de Honstein, qui représente une scène de crucifixion avec l’évêque agenouillé au pied de la croix, encadré par la Vierge et saint Jean. La scène s’inscrit dans une architecture Renaissance, avec un paysage en arrière-plan représentant Jérusalem. Ce monument est attribué à Denis Roritzer et a également fait l’objet d’une importante restauration en 1877[46].

Il ne subsiste presque rien du grand tombeau d’Albert de Bavière, qui se trouvait le long du mur nord de la chapelle de la Vierge et avait été réalisé vers 1504 par Nicolas de Haguenau[46]. Son aspect général est toutefois connu par plusieurs descriptions antérieures à sa destruction à la Révolution : il comportait sur le mur les armoiries de l’évêque et une dalle avec un transi particulièrement réaliste[46].

À noter que plusieurs autres monuments funéraires qui se trouvaient précédemment dans l’église ont été déplacés au musée de Saverne : les dalles funéraires d’Henri de Falkenstein et du comte Gerlach d’Isenbourg, les épitaphes de Michel Hammer, Christmann Latomus, Anna Wetzlerin et Jörg von Plettenberg, des fragments des tombeaux d’Érasme de Limbourg et de Claude-Paul de Beaufremont, marquis de Listenois[21].

Orgues

Orgue de Kraemer

Il existait déjà un orgue au XVe siècle, comme l’indique la lettre d’introduction de la confrérie saint Wolfgang rédigée en 1489 par l’évêque Albert de Bavière. Cet instrument, dont il ne subsiste rien, se trouvait alors sur le jubé, appuyé contre le mur nord, comme l’attestent les peintures murales subsistant à cet emplacement[47].

Lorsque le jubé fut déplacé à son emplacement actuel, un nouvel instrument comportant vingt-deux registres fut commandé en 1716 à Joseph Waltrin en échange de l’ancien orgue et de 1500 livres, dont la charge fut réparti à parts égales entre le chapitre, la ville et l’évêché[48]. Cet orgue disposait de trois claviers superposés et un buffet de chêne à trois tourelles, mais pas de positif, qui ne fut ajouté par Waltrin qu’en 1723[48]. La composition exacte de cet orgue est connue par le biais de Jean André Silbermann, qui en fit le relevé en 1738 et précise également que cet orgue fut vendu à l’église protestante de Ribeauvillé lorsqu’il fut remplacé en 1784, le nouvel instrument étant l’œuvre du facteur d’orgue de Mutzig Sébastien Kraemer.

L’orgue de Kraemer survécu à la Révolution et fut restauré en 1827 et 1844, mais était en très mauvais état au début du XXe siècle. Une lourde restauration fut donc commandé à la maison Roethinger en 1922, qui modernisa l’instrument et modifia considérablement sa composition. L’orgue a de nouveau été restauré entre 1969 et 1972 par Alfred Kern, ce qui a encore modifié la composition de l’instrument ; à cette date il ne subsistait de l’orgue de Kraemer que la montre 8’ et la trompette 8’ du grand orgue, ainsi que le prestant 4’ et la doublette 2’ du positif[49].

Le buffet et le garde corps en bois de la tribune sont classés Monuments Historiques au titre des objets depuis le [50],[51].

Tableau 1: Composition de l’orgue en 1738[52] Tableau 2: Composition de l’orgue en 1784[52]
Grand orgue Positif Pédale Grand orgue Positif Pédale
Montre 8’ Montre 4’ Grande basse 16’ Montre 8’ Prestant 4’ Bourdon 16’
Bourdon 8’ Bourdon 8’ Octave 8’ Cornet 5 r Bourdon 8’ Flûte 8’
Flûte 4’ Flûte 4’ Prestant 4’ Bourdon 8’ Nazard Flûte 4’
Nazard 3’ Nazard 3’ Bombarde 8’ Prestant 4’ Tierce Trompette 8’
Doublette 2’ Quinte 1 1/2’ Trompette 4’ Flûte Doublette 2’ Clairon 4’
Tierce 1 3/5’ Doublette 2’ Nazard Fourniture 3 r
Octave 4’ Tierce 1 3/5’ Doublette 2’ Cromorne 8’
Cornet 4 r Fourniture 3 r Tierce
Fourniture 3 r Cromorne Fourniture 3r
Cymbale 2 r Cymbale 2 r
Trompette 8’ Trompette (voix haute et basse)
Voix humaine
Écho
Tableau 3: Composition de l’orgue en 1922[53] Tableau 4: Composition de l’orgue en 1972[49]
Grand orgue Positif expressif Récit expressif Pédale Grand orgue Positif de dos Pédale
Montre 8’ Montre 8’ Principal 8’ Flûte 16’ Bourdon 16’ Bourdon 8’ Sousbasse 16’
Bourdon 16’ Flûte à cheminée 8’ Quintaton 16’ Violon 16’ Montre 8’ Prestant 4’ Flûte 8’
Dulciana 8’ Salicional 8’ Viola 8’ Sousbasse 16’ Bourdon 8’ Flûte à cheminée 4’ Flûte 4’
Bourdon 8’ Unda maris 8’ Voix céleste 8’ Basse 8’ Prestant 4’ Nazard 2 2/3’ Fourniture 4 r
Flûte de concert 8’ Flûte douce 4’ Flûte harmonique 8’ Violoncelle 8’ Flûte 4’ Doublette 2’ Basson 16’
Gambe 8’ Octave 4’ Bourdon 8’ Flûte 4’ Nazard 2 2/3’ Tierce 1 3/5’ Trompette 8’
Prestant 4’ Clarinette 8’ Flûte octaviante 4’ Bombarde 16’ Quarte 2’ Larigot 1 1/3’
Cornet 5 r Octavin 2’ Tierce 1 3/5’ Cymbale 3 r
Doublette 2’ Plein jeu 5 r Cornet 5 r Cromorne 8’
Trompette 8’ Basson 16’ Plein jeu 6 r Voix humaine 8’
Trompette 8’ Trompette 8’
Basson Hautbois 8’ Clairon 4’
Voix humaine 8’
Clairon 4’

Saint-sépulcre monumental

Les vestiges du saint-sépulcre monumental se trouvent désormais dans un enfeu taillé dans le mur nord de l’extrémité orientale de la nef. Il ne subsiste du monument d’origine que le gisant, qui a été encastré à cet emplacement en 1889, assorti d’un soubassement et d’un fronton néo-gothiques réalisés par le sculpteur Auen de Saverne[35]. Il a probablement été réalisé à la fin du XIVe siècle ou au tout début du XVe siècle, ce qui en fait un contemporain de la première campagne gothique à l’origine du chœur, et était alors accompagné de sculptures des saints Femmes, conformément au type iconographique, mentionnées lors d’une rénovation du peintre Hans Jorg en 1609[35]. Vers la fin du XVIIe siècle il fut remplacé par un monument en bois tandis que le gisant était arraché et envoyé à l’église des Récollets où il demeura encastré debout dans un mur jusqu’à son retour dans l’église paroissiale en 1889[35]. Il est classé Monument Historique au titre des objets depuis le [54].

Assomption de la Vierge et bustes d’évêques

Panneau de retable, élément subsistant d’un ensemble de la fin du XVe siècle qui se trouvait dans la chapelle de la Vierge. Quatre bustes d’évêques, saint Solaire, saint Valentin, saint Maximin et sain Just, sont également considérés comme ayant fait partie de ce retable. L’ensemble est parfois attribué à Nicolas de Haguenau, bien que cela soit fortement contesté par Grodecki[35]. Tous ces éléments sont classés Monument Historique au titre des objets depuis le [55],[56]

Christ en croix

Un Christ en croix, daté de 1756, se trouve dans le porche. Il est également classé Monument Historique au titre des objets depuis le [57].

Déploration

Haut-relief en marbre peint représentant la Déploration, réalisé à Augsbourg en 1518 par le sculpteur Adolphe Daucher et offert à l’évêque Guillaume de Honstein par le duc Georges de Saxe-Misnie[58]. Il est classé Monument Historique au titre des objets depuis le [59]

Vierge à l’Enfant et deux anges

Sculpture en bois peint polychrome réalisée entre 1486 et 1495 et attribuée à Walter Hotz, encadrée de deux anges[49]. La couronne et le sceptre ne sont pas d’origine[26]. Son emplacement d’origine n’est pas connu, de même que celui des anges : elle a été placée à droite de l’arc triomphal lors des restaurations de la fin des années 60 et se trouvait précédemment intégrée au retable néo-gothique de la chapelle de la Vierge, tandis que les anges se trouvaient dans la galerie de Guillaume de Honstein[60].

classé Monument Historique au titre des objets depuis le [61].

Notes et références

Notes

  1. Le mur oriental du quatrième niveau, donnant sur les combles et invisible de l’extérieur, est encore celui du XIIe siècle et comporte un couple de baie géminée bouchée identiques à celles du cinquième niveau ; les trois autres côtés sont du XIVe siècle.
  2. « ceci est la mesure du bois »
  3. Environ 14 m, soit davantage que le vaisseau central de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
  4. À sa découverte, il était encadré de chandeliers en pierre qui ont été transférés au musée de Saverne.
  5. « cloche des bourgeois ».
  6. + Gloria [sceau de la ville de Saverne] presens vocat ad opus bartholomei devotos—patronus ille rengnat templo sui (statt cui) sonat alto O iost, glockengieser ; « Gloria appelle ici le pieux au travail de Barthélémy. Ce patron gouverne la haute maison de Dieu pour laquelle il sonne ».

Références

  1. Wollbrett 1966, p. 1.
  2. Wollbrett 1966, p. 4.
  3. Kautsch 1944, p. 94.
  4. Wollbrett 1966, p. 2.
  5. Grodecki 1966, p. 18-20.
  6. Heitz 1966 (2), p. 60.
  7. Wollbrett 1966 p4.
  8. Wollbrett 1966, p. 5.
  9. Wollbrett 1966, p. 7.
  10. Will 1976, p. 1.
  11. Grodecki 1972, p. 2.
  12. Grodecki 1972 p4.
  13. Fischer 1877.
  14. Wollbrett 1966, p. 8.
  15. Wollbrett 1966 p8.
  16. Heitz 1987.
  17. « Collégiale Notre-Dame-de-la-Nativité », notice no IA00055464, base Mérimée, ministère français de la Culture
  18. Grodecki 1966, p. 16.
  19. Grodecki 1966, p. 18.
  20. Bischoff 1974, p. 1.
  21. Heitz 1966, p. 55.
  22. Wollbrett 1966, p. 9.
  23. Grodecki 1966, p. 19.
  24. Grodecki 1966, p. 22.
  25. Grodecki 1966, p. 23.
  26. Beyer 1966, p. 34.
  27. Will 1966, p. 45.
  28. Will 1966, p. 47.
  29. Beyer 1966, p. 38.
  30. Heitz 1966 (2), p. 58.
  31. Heitz 1966 (2), p. 59.
  32. Heitz 1966 (2), p. 61.
  33. Bischoff 1974, p. 4.
  34. Heitz 1966 (2), p. 62.
  35. Beyer 1966, p. 33.
  36. « Bénitier », notice no PM67000286, base Palissy, ministère français de la Culture
  37. « Fonts baptismaux », notice no PM67000290, base Palissy, ministère français de la Culture
  38. Heitz 1966, p. 56.
  39. « chaire à prêcher », notice no PM67000288, base Palissy, ministère français de la Culture
  40. Walter 1966, p. 30.
  41. Walter 1966, p. 31.
  42. Walter 1966, p. 32.
  43. « cloche dite Burgerglocke », notice no PM67000285, base Palissy, ministère français de la Culture
  44. Grodecki 1966, p. 21.
  45. Wollbrett 1966 (2), p. 54.
  46. Will 1966, p. 46.
  47. Wollbrett 1966 (2), p. 50.
  48. Wollbrett 1966 (2), p. 51.
  49. Bischoff 1974, p. 2.
  50. « Orgue de tribune – ensemble », notice no PM67001086, base Palissy, ministère français de la Culture
  51. « Orgue de tribune – éléments constitutifs », notice no PM67000287, base Palissy, ministère français de la Culture
  52. Wollbrett 1966 (2), p. 52.
  53. Wollbrett 1966 (2), p. 53.
  54. « Saint-sépulcre: Christ mort », notice no PM67000297, base Palissy, ministère français de la Culture
  55. « relief : Assomption de la Vierge », notice no PM67000658, base Palissy, ministère français de la Culture
  56. « 4 bustes : saint solaire, saint Valentin, saint Maximin, saint Just », notice no PM67000659, base Palissy, ministère français de la Culture
  57. « croix : Christ en croix », notice no PM67000294, base Palissy, ministère français de la Culture
  58. Rheinhardt 1966, p. 43.
  59. « haut-relief : la Déploration », notice no PM67000656, base Palissy, ministère français de la Culture
  60. Beyer 1974, p. 2.
  61. « statue (petite nature) : Vierge à l'Enfant et deux anges », notice no PM67000301, base Palissy, ministère français de la Culture

Annexes

En français

  • Victor Beyer, « Œuvres d’art, catalogue critique et raisonné », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 33-41 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)
  • H. Bischoff, « L’église Notre-Dame de Saverne après les transformations réalisées de 1969 à 1973 », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, no 85, , p. 1-5 (ISSN 2507-6809)
  • Dagobert Fischer, « Notice historique sur l'ancienne église collégiale, aujourd'hui paroissiale de Saverne », Bulletin de la société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace,
  • Louis Grodecki, « Notes archéologiques sur l’église paroissiale », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 15-24 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)
  • Catherine Grodecki, « La galerie du Mont des Oliviers et la bibliothèque de l’évêque Guillaume de Honstein à Saverne (1539-1541) », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, no 77, , p. 1-8 (ISSN 2507-6809)
  • Henri Heitz, « Souvenirs et vestiges de l’église paroissiale au Musée de Saverne », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 55-57 (ISSN 2507-6809)
  • Henri Heitz, « La chapelle St. Michel et les bâtiments annexes de l’église paroissiale », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 35-40 (ISSN 2507-6809)
  • Henri Heitz, « À propos de la tour de l’église catholique de Saverne au début du XXe siècle », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, no 138, , p. 57-63 (ISSN 2507-6809)
  • Hans Reinhardt, « Le Christ de Pitié », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 43-44 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)
  • Robert Will, « Les tombeaux des évêques: Contribution à l’art funéraire des XVe et XVIe siècles », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 45-49 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)
  • Robert Will, « Le mausolée de l’évêque Albert de Bavière, évocation d’une œuvre disparue de Nicolas de Haguenau », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, no 94, , p. 1-7 (ISSN 2507-6809)
  • Alphonse Wollbrett, « Aspects de la paroisse de Saverne à travers les âges », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 1-10 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)
  • Alphonse Wollbrett, « Les orgues », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 50-54 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)


En allemand

  • (de) Médard Barth, Handbuch der elsässischen Kirchen im Mittelalter, Strasbourg, Société d'histoire de l'Église d'Alsace,
  • (de) Rudolf Kautzsch, Der romanische Kirchenbau im Elsass, Fribourg-en-Brisgau, Urban-Verlag, , 314 p.
  • (de) Joseph Walter, « Die Zaberner Gloria-Glocke (die sogennante Bürger-Glocke) », Bulletin de la société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, nos 55-56, , p. 30-32 (ISSN 2507-6809, lire en ligne)

Articles connexes

Liens Externes


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