Économie de Nauru

À la suite de l'indépendance de 1968, l'économie de Nauru était vouée à un brillant avenir. En effet, les énormes gisements de phosphate avaient déjà été exploités abondamment par les étrangers qui avaient contrôlé l'île, mais il en restait tout de même le tiers, ce qui était amplement suffisant pour assurer la prospérité à la faible population du pays. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) par habitant du pays (PIBH) à l'époque était presque trois fois supérieur à celui des États-Unis.

Économie de Nauru

Extraction de phosphates à Nauru (2007).

Monnaie dollar australien (AUD)
Année fiscale 1er juillet - 30 juin
Organisations internationales ACP, BAD, Sparteca, CPS, CNUCED
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 0,079 milliard $[1] (2004)
Rang pour le PIB en PPA 222e (2005)
Croissance du PIB 2,6 %[1] (2004)
PIB par habitant en PPA 4 100 $ (2005)
Inflation (IPC) 3,3 %[1] (2003)
Taux de chômage 90 % (2004)
Principales industries Extraction de phosphate, services bancaires, noix de coco
Commerce extérieur
Exportations 0,000 064 milliard $ (2005)
Principaux clients Afrique du Sud 63,7 %, Corée du Sud 7,6 %, Canada 6,6 %
Importations 0,020 milliard $ (2006)
Principaux fournisseurs Corée du Sud 43,8 %, Australie 36,2 %, États-Unis 5,9 %, Allemagne 4,3 %
Finances publiques
Recettes publiques 392,6 millions $ (2004)
Dépenses publiques 425,9 millions $ (2004)
Sources :
cia.gov

Les dirigeants, ne sachant pas trop où et comment investir l'argent du pays, ont décidé d'offrir aux Nauruans une multitude d'avantages sociaux. Il n'y avait ni taxes ni impôts directs et le téléphone, l'électricité et le logement étaient financés par l'État. De plus, un jeune désirant poursuivre ses études en Australie pouvait le faire sans frais. Il y avait même un terrain de golf où les habitants pouvaient jouer gratuitement et à volonté. Dans cette optique, la majorité des Nauruans ne travaillaient même pas.

Après toutes ces dépenses, il restait encore de l'argent. Le gouvernement a donc investi dans l'immobilier australien et néo-zélandais. De plus, il s'est doté d'une flotte aérienne de cinq Boeing 737 pour fonder Air Nauru.

Aujourd'hui, le paradis a disparu. Les investissements immobiliers se sont effondrés et l'île est victime des folies de grandeur de ses dirigeants. Le PIB par habitant ne vaut plus que le quart de celui des États-Unis. Air Nauru s'est avéré être un véritable gouffre financier. Le président se permettait de monopoliser tous les avions afin de partir en vacances laissant ainsi plusieurs passagers frustrés au sol.

Afin d'éviter la faillite, le pays s'abandonne au blanchiment d'argent. Pour seulement 25 000 dollars, on peut lancer une banque au Nauru. Ainsi, dans une cabane délabrée, on retrouve 400 sièges sociaux de banques.

Lorsque l'Australie a mis en place la solution du Pacifique, Nauru a accueilli un centre de transit pour réfugiés, moyennant compensation économique[2][réf. non conforme].

Pourtant, toutes ces mesures ne sont pas suffisantes pour maintenir l'économie en bonne santé. Le gouvernement est lourdement endetté. L'eau et l'électricité sont rationnées. Le tiers de la fonction publique a été remercié. L'unique appareil que possède encore Air Nauru est cloué au sol.

En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[3][réf. non conforme].

Ressources naturelles

Exportations de phosphate à Nauru entre 1968 et 2001.

Nauru dispose de peu de ressources naturelles.

Quand les Allemands colonisèrent l'île en 1888, ils basèrent l'économie sur la production de coprah extrait des noix de coco, mais c'est le phosphate, découvert en 1906, qui a fait la richesse de l'île.

Nauru dispose aussi de quelques ressources halieutiques.

Infrastructures

Transports

Énergie

L'électricité utilisée au Nauru est produite à 100 % par des centrales à combustibles fossiles. La production en 2000 se chiffrait à 30 millions de kilowatts heures (kWh). Évidemment, il n'y a aucune importation et exportation d'électricité.

Télécommunications

Nauru possédait en 2001 moins de 2 000 lignes fixes et 1 500 téléphones portables. Les équipements de communication radiotéléphonique locaux et internationaux sont d'origine australienne et sont de bonne qualité. Il y a une station de radio AM sur l'île. De plus, une station de télévision émet pour les quelque 500 télévisions du pays. En ce qui a trait à Internet, le code du Nauru est le .nr et il y existe un fournisseur d'accès.

Structure économique


Évolution du nombre de lignes de téléphone fixe (beige), mobile (bleu) et d’utilisateurs d’internet (rouge) : 1998-2001
Télécommunications et Internet
Téléphonie
Indicatif + 674
Nombre d'abonnés fixes (2001)
Nombre d'abonnés mobiles (2001)
1 850
1 500
Internet
Domaine .nr
Nombre d’utilisateurs (2001)
Nombre d’abonnés (2001)
300
150
Source : ITU yearbook of statistics.

Secteur primaire

  • Perception d'environ 4,9 millions d'euros en droits de pêche[Quand ?]
  • Exploitation du phosphate

Secteur secondaire

  • Usines de dessalement de l'eau de l'océan
  • Usines de nettoyage et traitement du phosphate.

Secteur tertiaire

  • Redevance d'environ 575 000 euros du secteur bancaire.[Quand ?]

Partenaires commerciaux

Le principal partenaire commercial de Nauru est l'Australie.

Rôle de l'État

À la date du , Nauru restait l'un des trois États (avec le Nigéria et la Birmanie) considérés par le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI) comme « pays et territoires non coopératifs » (PTNC) dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

En outre, en 2004, Nauru a été au bord de la banqueroute à la suite de placements douteux et inconséquents (après avoir été un des États les plus riches au monde, sur le critère PNB par habitant). Les réserves s'étant volatilisées, Nauru ne pouvait ni payer les salaires de ses fonctionnaires (qui faisaient vivre l'économie locale), ni conserver ses biens immobiliers dont la tour Nauru à Melbourne. Un effort régional de solidarité afin de remettre à flot le petit État de Nauru se poursuit, avec le Forum des îles du Pacifique en position de coordinateur de bonnes volontés. Le Forum annonce, outre les mesures déjà mises en œuvre depuis l’an dernier par l’Australie (y compris l’envoi d’une cinquantaine d’experts dans les domaines de la justice, des finances, du trésor, du budget, de la police et de la justice), de nouvelles initiatives émanant de la Nouvelle-Zélande et du Japon. À Wellington, on annonce la prise en charge financière de trois nouveaux postes (un juge, un greffier et un juriste), au sein de l’appareil judiciaire. Selon Greg Urwin, secrétaire général du Forum, ces annonces viennent en réponse à des « besoins critiques » à Nauru, qui fait désormais l’objet d’un « plan de secours » baptisé « aide régionale océanienne à Nauru » (PRAN, Pacific Regional Assistance to Nauru). Quant au Japon, il accepte de débloquer des financements qui seront destinés à permettre au Forum de coordonner et de poursuivre l’élaboration de ce PRAN en mettant en place les politiques à venir. La Banque asiatique de développement (ADB, basée à Manille, Philippines) est également associée à ces efforts.

Son économie était basée sur le phosphate, pratiquement épuisé depuis 2010, a conduit à la pollution et la mort des récifs de corail. Aujourd'hui[5], Nauru reçoit de l'argent pour accueillir sur son territoire les demandeurs d'asile, en attendant que l'Australie examine leur dossier et décide de leur avenir.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Luc Folliet, Nauru, l'île dévastée : comment la civilisation capitaliste a détruit le pays le plus riche du monde, Paris, La Découverte, , 148 p. (ISBN 978-2-7071-5816-1).

Articles connexes

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