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La photographie est née officiellement le lundi 19 août 1839, date à laquelle le savant et député François Arago fit sa célèbre communication devant l'Académie des sciences. Cette « invention » résulte en réalité d'une longue série de découvertes et d'expérimentations qui ont eu lieu pendant tout le début du XIXe siècle. Un événement décisif s'est produit lorsque le Français Nicéphore Niépce a réussi pour la première fois non seulement à enregistrer, mais surtout à fixer une image formée à partir de l'action de la lumière ; les choses n'en sont évidemment pas restées là. Les procédés chimiques, seuls utilisés pendant près de deux siècles, ont connu d'innombrables améliorations ; après avoir atteint leur apogée à la fin des années 1980, ils cèdent aujourd'hui la place à des procédés d'enregistrement purement électroniques. L'impression des photographies en vue de leur présentation continue cependant de faire appel à des fournitures qui n'ont rien de virtuel : papiers, encres, etc.
Métier pour les uns, passion pour d'autres, et pour tous moyen simple d'enregistrer des souvenirs, la photographie est devenue, s'il faut en croire un récent sondage, la distraction favorite des Français. Il est en tous cas de plus en plus difficile de tracer une frontière entre ceux qui font « de la photographie » et ceux qui font « des photographies ».
Cet ouvrage a pour ambition d'apporter, de la façon la plus accessible mais aussi la plus rigoureuse possible, des réponses aux multiples questions simples ou complexes que se posent les photographes. Il a pour origine un polycopié de plus de 300 pages rédigé à l'occasion d'une série de stages de formation continue organisés dans les années 1970 à l'Institut Universitaire de Technologie de Bordeaux 1. Il s'agissait de remettre à niveau les connaissances de professionnels engagés dans des domaines très divers : reportage, imprimerie, studio, recherche scientifique, laboratoires de façonnage, médecine...
Adapter ce document, le mettre à jour, créer de nouveaux chapitres, est un travail passionnant mais qui demande énormément de temps ; chaque jour ou presque une pierre est apportée à l'édifice et les liens rouges, qui indiquent tout ce qui reste à faire, en jalonnent les prochaines étapes.
Le polycopié se cantonnait, volontairement, aux notions scientifiques et techniques qui sont à la base des processus photographiques. Dans le wikilivre, de nouvelles pages couvrent désormais bien d'autres aspects de la photographie : artistiques, historiques, juridiques ou commerciaux, par exemple. On y parle aussi du matériel, des photographes, des expositions, des stages, de l'enseignement, bref, de la photographie vivante. Tout ceci, bien sûr, nécessite un plan précis afin que les lecteurs (et les rédacteurs) s'y retrouvent...
Les techniques numériques connaissent depuis quelques années une expansion fulgurante mais qui ne bouleverse pas de façon radicale les bases de la photographie. Les lois de l'optique, la façon de composer les images, par exemple, ont survécu au changement de millénaire ; les capteurs électroniques réagissent à la lumière comme les films. La plus grande partie des chapitres concerne donc aussi bien la photographie argentique que la photographie numérique.
J'espère que ce livre deviendra très vite, avec l'aide d'autres rédacteurs, un ouvrage de référence permettant d'apprendre la photographie d'une façon aussi méthodique que possible. Le simple débutant, tout comme le photographe expérimenté, doivent y trouver leur compte. C'est pourquoi les pages portent une double cotation, selon le niveau auquel elles correspondent et leur degré d'avancement. Les notions scientifiques nécessaires pour aborder certains passages sont intégrées à l'ensemble.
Comme il s'agit d'un wikilivre, chacun peut bien sûr compléter les textes, les améliorer ou encore les illustrer en offrant quelques œuvres personnelles à la collectivité.
Jean-Jacques MILAN
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Rosée sur une prêle (Equisetum fluviatile),
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