orgueil

Voir aussi : Orgueil

Français

Étymologie

(980, Passion), orgolz, puis (1080, Chanson de Roland) orgoill et (1130, Eneas) orgueil. Du vieux-francique *urgôli « fierté » (cf. ancien haut allemand urguol « remarquable, excellent »), romanisé en *urgolius, qui a remplacé le latin classique superbia « orgueil, fierté » (espagnol orgullo, italien orgoglio, portugais orgulho, occitan orguèlh).

Nom commun

SingulierPluriel
orgueil orgueils
\ɔʁ.ɡœj\

orgueil \ɔʁ.ɡœj\ masculin

  1. Vanité qui porte à se mettre au-dessus des autres. Opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu’une personne a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui.
    • Tels sont surtout les comédiens, les musiciens, les orateurs et les poètes. Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil, de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les applaudissent; […].  (Érasme; Éloge de la folie, 1509. Traduction de Thibault de Laveaux en 1780)
    • Le désir de vivre cède à l’orgueil, la plus impérieuse de toutes les passions qui maîtrisent le cœur de l’homme.  (Robespierre, Discours sur la peine de mort, le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante)
    • O détestable orgueil ! Non il n’est point de vice
      Plus funeste aux mortels, plus digne de supplice.
      Voulant tout asservir à ses injustes droits,
      De l’humanité même il étouffe la voix.
       (Philippe Néricault Destouches, Le Glorieux, Lycante, Acte IV, sc.3)
    • Être du Tout-Paris inspire immédiatement à celui qui a cet honneur un orgueil sans bornes. Il méprise autour de lui — même dans ses amis et connaissances — quiconque n’en est pas ; […].  (Anatole Claveau, Le Tout-Paris, dans Sermons laïques, Paris : Paul Ollendorff, 1898, 3e éd., p.22 & 23)
    • Il y a une différence entre l’orgueil et la vanité. L’orgueil est le désir d’être au-dessus des autres, c’est l’amour solitaire de soi-même. La vanité au contraire, c’est le désir d’être approuvé par les autres. Au fond de la vanité, il y a de l’humilité; une incertitude sur soi que les éloges guérissent.  (Henri Bergson,  Référence nécessaire,)
    • J’imagine que le pessimisme grec provient de tribus pauvres, guerrières et monta­gnardes, qui avaient un énorme orgueil aristocratique, mais dont la situation était par contre fort médiocre; […].  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, p.15)
    • Monsieur Hector y découvre moins d’originalité réelle qu’un orgueil bien assis, une volonté de contemption toute proche de l’irrespect.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • L’orgueil, l’épicentre de la bêtise.  (Marie-Ève Sévigny, Intimité et autres objets fragiles, Triptyque, 2012, p. 18)
    • (Animisme/Métonymie) L'orgueil blessé est prêt à de grands sacrifices pour se venger.  (Mathieu Ricard, Plaidoyer pour l'altruisme, NiL, Paris, 2013, p. 391)
  2. (Péjoratif) Légitime fierté qui éloigne de la bassesse.
    • […] ses yeux étaient si brillants de ce premier orgueil qu’éprouve l’homme à son premier triomphe, il était si beau et si fier de son bonheur, […].  (Alexandre Dumas, Othon l’archer, 1839)

Apparentés étymologiques

Hyperonymes

Traductions

Traductions à trier

Prononciation

Voir aussi

  • orgueil sur l’encyclopédie Wikipédia
  • orgueil dans le recueil de citations Wikiquote

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (orgueil), mais l’article a pu être modifié depuis.
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